Hey! Bon dimanche!

Déjà le dixième chapitre! Pour fêter ça je vous ai fait une suite plus longue qu'à mon habitude. Vous en apprendrez ainsi un peu plus sur Lexa et sur son passé.

Comme à chaque fois je vous remercie pour vos commentaires, à mercredi et bonne fin de week-end!


- J'avais besoin de te voir.

Lexa s'approcha de Clarke tout en l'observant. La blonde avait mauvaise mine, son teint était pâle, ses cheveux mal coiffés, son maquillage de la veille n'avait pas été enlevé et elle ne portait qu'un vieux switcher ainsi qu'un jeans délavé. Lexa, une fois à sa hauteur, lui remit une de ses mèches derrière d'oreille.

- Comment tu te sens? Demanda-t-elle ses yeux rivés sur ceux de Clarke.

- Ca va, j'ai l'impression de tout faire au ralenti, mais ça va.

- Tu as dormi?

- Ca ne fait qu'une heure que je suis débout et je ne pouvais plus rester chez-moi, Harper allait me rendre folle à venir me demander toutes les deux minutes si j'avais besoin de quelque chose. Elle me traite comme s'il avait réussit à aller jusqu'au bout.

- Clarke ce qui t'es arrivé est traumatisant, tu ne peux pas en vouloir à Harper de s'inquiéter pour toi. C'est une bonne amie, tu devrais te confier à elle.

- Il n'y a rien à dire. Et puis, si je lui raconte tout en détail elle culpabilisera de m'avoir donné son numéro.

Malgré le discourt de Clarke, Lexa savait bien que cette dernière était encore sous le choc et avait besoin de tout le soutient possible. Mais elle pensait aussi que la blonde avait besoin de distraction, d'oublier quelques instants cette soirée et vider sa tête de ces images si dures qui devaient l'accaparer.

- Comment est-ce que tu m'as trouvée? Demanda-t-elle dans le but de changer de discussion. Non pas que je ne sois ravie de te voir. Ajouta-t-elle dans un sourire.

- Vous êtes plutôt connue Mademoiselle Alexandria Wood, tu as même une page wikipédia à ton nom, c'est impressionnant et ta biographie et longue comme mon bras. Je n'ai eu besoin que de cinq petites minutes pour trouver où était localisé ton QG.

- T'as recherché mon nom sur Google? Je devrais m'inquiété d'un tel comportement?

Clarke décrocha enfin un sourire, geste qui réchauffa le coeur de Lexa. Elle était si belle lorsque qu'elle riait que la brune ne pouvait s'en lasser.

- Tu es tellement mystérieuse, je suis bien obligée de trouver des parades pour en apprendre un peu sur toi!

- Il ne faut pas croire tout ce qu'on lit sur internet Clarke. Répondit-elle.

Clarke sortit alors son téléphone et tapa quelque seconde sur le clavier avant de regarder Lexa.

- Arrête moi si je me trompe alors. Dit-elle avant de commencer à lire. Alexandria Francesca Wood, née le 22 juillet 1990 à New-York, Etats-Unis. Diplômée à l'âge de 18 ans du lycée pour filles « Chapin School », elle a suivit un cursus à l'université de Columbia tout en commençant à travailler dans la compagnie de son père. A l'âge de 20 elle supervise le projet Kline et fait remporter à l'entreprise plus de deux millards de dollars. Elle partira par la suite un an au Mozambique pour un projet humanitaire financé par Polis. A l'âge de 24 ans, elle est nommée directrice de Polis suite à la démission de son père. Dès lors, Alexandria Wood, gère sa société d'une main de fer, la faisant prospérer et réussissant à décrocher des contrats de plus en plus faramineux. Wood est à présent considérée comme l'une des femmes les plus influente et à la main mise sur les plus grandes sociétés de New York, sachant investir au bon moment. Lexa n'a jamais caché son homosexualité et s'investit dans diverses associations LGBT, à ce jour aucune compagne n'a été confirmé partager la vie de la femme d'affaire qui reste très secrète sur sa vie privée.

- Je ne suis pas partie un an au Mozambique mais 14 mois et le projet Kline a rapporté deux-millards-sept-cent-cinquente-mille dollars. Corrigea-t-elle faisant à nouveau rire Clarke.

- Je ne suis pas sûre d'être à la hauteur d'une femme comme toi alors. Répondit-elle.

- L'argent et la popularité ne font tout Clarke. Tu es une femme incroyable et je t'admire vraiment, tu te bats pour tes rêves et tu restes intègre et fidèle à toi-même, c'est une qualité admirable.

Un voile se déposa sur le visage de Clarke, la faisant perdre son sourire. Lexa se rapprocha à nouveau d'elle, inquiète par ce comportement.

- Comment je vais faire Lexa? Le professeur Fisher connaît tout le monde dans le milieux de l'art, je ne vais jamais pouvoir retrouver une place. C'était déjà compliqué avant alors maintenant qu'il me déteste.

- Ne t'en fais pas pour ça, ce type est fini dans le métier je vais m'en charger personnellement. Et il n'est pas le seul à connaître du beau monde. On trouvera une solution Clarke, je te le promets.

- Pourquoi est-ce que tu veux m'aider? Demanda-t-elle surprise. Tu veux absolument garder tes distances mais maintenant tu me dis que tu ferais tout pour m'aider. Je ne comprends pas.

Lexa la regarda tendrement avant de répondre.

- Dis-toi simplement que c'est l'amie qui t'aide et pas la fille avec qui tu couches.

Clarke comprit que Lexa citait ses paroles de la veille.

- Je croyais qu'on ne couchait plus ensemble? Répondit la blonde malicieusement.

Lexa écarquilla les yeux, bien empruntée par sa réplique. Elle savait que Clarke n'avait pas la tête à cela et que leur histoire était en pause pour le moment.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, loin de moi l'idée d'insinuer quoique ce soit.

- Lexa calme-toi, l'interrompit Clarke. Ce qu'il s'est passé samedi, ce qu'on s'est dit, c'était n'importe quoi. J'étais énervée que tu ne m'aies rien dit pour Anya et toi tu étais sur les nerfs pour des raisons qui te sont propres. On n'aurait pas dû s'emporter comme ça et j'aimerais repartir de zéro.

La brune ne répondit rien, trop surprise par cette révélation. Ce silence fit réagir Clarke qui approcha son visage de celui de Lexa et finit par capturer ses lèvres. Leur goût la transporta et dieu sait qu'il lui avait manqué. La femme d'affaire répondit immédiatement à ce geste, prolongeant ainsi leur baiser. Leurs lèvres dansaient l'une sur l'autre et leur langues commençaient à se découvrir. Clarke passa alors une main dans le dos de Lexa afin de la rapprocher un peu plus de son corps et c'est à ce moment là que la directrice mit fin à leur contact. Les lèvres encore humides, Clarke fronça les sourcils ne comprenant pas ce recul.

- Qu'est-ce qui t'arrive?

- On ne peut pas faire ça Clarke. Toi et moi on voit les choses différemment. Tu n'es pas faite pour une relation comme celle-ci, tu as besoin de quelqu'un pour partager ta vie, quelqu'un sur qui tu peux compter et je ne peux pas être cette personne.

Clarke voulut la contredire mais sut qu'en faisant une telle chose, la même dispute qui avait eu lieu entre-elles reprendrait. Elle décida donc de tenter une nouvelle approche.

- Un jour oui je voudrait m'investir dans une histoire sérieuse, mais pour le moment j'ai envie de continuer ce que toi et moi on fait.

- Clarke, depuis qu'on a commencé je suis la seule avec qui tu as eu ce genre de rapport… Je ne peux pas être la seule, je ne veux pas être ton exclusivité.

- T'es entrain de me dire que tu aimerais que je me tape d'autres filles?

- Ou hommes si c'est ce que tu veux. Les derniers temps qu'on a passé ensemble étaient trop domestiques pour moi, ils ressemblaient trop à une relation.

- Et ça serait si terrible? Tenta Clarke.

- Oui, oui ça serait si terrible. Ce n'est pas ce que je désire.

Clarke soupira et comprit qu'elle ne pourrait pas faire changer d'avis Lexa.

- Tu as de quoi écrire? Demanda-t-elle ravisée.

Lexa ne comprit pas et devant l'immobilité de la brune, Clarke la devança pour s'avancer près du bureau. Elle se saisit d'un post-it et d'un stylo.

10. les deux partis doivent avoir au moins une autre relation en court.

- Ca te vas comme ça? J'ajoute une règle. Je m'engage à me trouver un boy toy ou une autre fille. Et je ne parlerai plus de choses personnelles.

- Ca ne me dérange pas que tu parles… on est amies non?

Pour toute réponse Clarke l'embrassa à nouveau et cette fois-ci Lexa ne recula pas. Au contraire, la brune l'entraînait même sur le divan placé dans un coin de la pièce. Leur respiration se faisaient de plus en plus haletantes et leur mains plus entreprenantes. L'une des paume de Clarke caressait déjà le galbe des seins de Lexa, lui arrachant des murmures de plaisir.

- Tu es sûre que c'est ce que tu veux Clarke?

- J'ai aucun doute là dessus.

La femme d'affaire fit tomber sa compagne au dessus d'elle alors qu'elle s'étendait sur le divan. Leurs lèvres étaient gonflées par cette élan de désir et déjà la chaleur se faisait trop grande, voir insupportable. Lexa fit descendre sa bouche le long du cou de Clarke la faisant gémir un peu trop fort.

- Il faut te taire, mon assistante va se poser des questions si non. Essaya d'articuler Lexa malgré ses soupirs.

- Je fais ce que je peux. Avoua Clarke en enlevant son sweet.

A la vue de son torse dépourvu de soutien-gorge, la bouche de Lexa saliva. Elle adorait la poitrine de son amante, ses seins généreux, dessinés à merveille. Ses tétons foncés qui durcissaient au moindre contact. La jeune femme aimait s'y perdre et s'y agripper lors des ses vagues de plaisir. Elle sentit les doigts de Clarke commencer à défaire les bouton de sa chemise et l'air frais souffla sur son torse. Elle se sentait à l'étroit dans son sous-vêtement et attendait fébrilement que la peintre la libère.

Alors que son haut rejoignait le sol, Lexa comprit les intentions de Clarke et l'aida à défaire l'accroche derrière son dos. Avant qu'elle ne soit enfin ouverte, le bruit de la porte se fit entendre et la brune poussa sa compagne de toutes ses forces, la faisant perdre l'équilibre et trébucher à côté du divan. La directrice prit d'une main sa chemise qu'elle cala devant afin de cacher son torse. Clarke quant à elle retrouva l'équilibre et enfila son pull à l'envers dans un affolement total.

Niylah se trouvait devant elles, les yeux ronds, telle une biche prise dans les phares d'une voiture. Elle semblait avoir perdu l'usage de la parole et son cerveau faisait mine d'avoir arrêté de fonctionner.

- Niylah! Mais… je ne devais pas être dérangée! Dit Lexa d'une voix haut perchée.

- Toutes mes excuses, je ne savais pas que vous seriez occupée de cette manière là Mademoiselle Wood.

Clarke ne savait pas où se mettre. Jamais elle n'avait été surprise ainsi, pas même par ses parents et maintenant elle comprenait la frayeur qu'avaient pu avoir Octavia et Lincoln lorsqu'elle avait débarqué à l'improviste chez-eux alors qu'ils s'accordaient une pause détente tous les deux.

Lexa remit tant bien que mal sa chemise laissant malheureusement voir à son assistante son soutient-gorge malgré ses essais pour se cacher. Elle ne réussit pas par contre à la remettre correctement dans son pantalon et paraissait bien négligée maintenant.

- Votre soeur est là. Dit enfin Niylah d'un rouge écarlate. Elle dit que c'est une urgence et que cette fois vous ne pouvez pas l'éviter.

- Faites là entrer. Et je compte sur vous pour ne répéter ce que vous venez de voir à personne. C'est une situation embarrassante et j'apprécierai si vous pouviez l'oublier.

- Bien Mademoiselle, je ferais de mon mieux.

Alors qu'elle quittait la pièce, Lexa se précipita aux côtés de Clarke, elle lui caressa le bras avant de déposer un court baiser sur ses lèvres.

- Pardon de t'avoir fait tomber. Dit-elle timidement.

- La grande Alexandria Wood serait-elle gênée? Rit Clarke avant de l'embrasser une nouvelle fois.

- Il y a de quoi tu ne crois pas?

Elles se séparèrent à la vue d'Anya qui pénétrait dans le bureau. La soeur de Lexa fut surprise d'y voir Clarke et lança un regard désapprobateur envers sa cadette.

- Clarke, étrange de te voir ici! Dit-elle d'une voix faussement amicale. Je croyais que toi et Lexa aviez arrêté vos rendez-vous.

- Oh, hum…

- Clarke est simplement venue me rapporter une pair de lunette que j'avais oubliée chez-elle.

La peintre fronça les yeux, ne comprenant pas ce mensonge. Pourquoi Lexa cachait-elle la nature de leur rapport à Anya?

- Et elle allait s'en aller de toute manière.

- Qu'est-ce que tu me fais? Demanda Clarke entre ses dents de façon à ce qu'Anya n'entende pas.

- Je t'expliquerai. Répondit Lexa de la même manière en souriant face à sa soeur. Bien Clarke, merci de ton passage, je te revois donc le jour du mariage, puisque nous ne nous reverrons bien entendu pas avant.

- C'est ça…, suivit Clarke désemparée, à dans deux mois donc. Anya je te vois bientôt, bon après-midi.

Elle quitta le bureau laissant les deux soeurs en tête à tête. Anya marcha dans la pièce, regardant autour d'elle chaque détail qui s'offrait à elle. Elle aperçu le bureau sur lequel des piles de dossiers étaient déposée soigneusement. L'ordre régnait ici, une caractéristique que Lexa portait avec elle depuis sa plus tendre enfance. Alors que les enfants sortaient tous leurs jouets pour pouvoir s'amuser, Anya se souvenait que sa petite soeur n'en prenait qu'un jeu à la fois, l'utilisant jusqu'à ce qu'elle se lasse et le rangeant systématiquement après. Lorsqu'elle grandit, Lexa garda ce réflex. Lors de ses révisions, seuls les cahiers de la branche qu'elle apprenait étaient devant elle, son écriture était méticuleuse et toujours impeccable. Les seules fois où Anya était rentrée dans son appartement, elle n'y avait vu aucun désordre, tout était à sa place et rien ne traînait. Lexa était ainsi, soignée et organisée. Mais il y avait une chose qu'elle n'était pas: une menteuse.

- Tu n'as jamais su mentir. Dit Anya en s'asseyant sur la chaise de Lexa. Déjà petite tu ne savais pas nous berner. Tu bégayes, tu joues avec tes cheveux et ton pieds tape par terre. Je savais toujours quand tu nous racontais n'importe quoi. Comme quand tu nous disais que tu allais réviser tes exams alors que Costia t'attendait au coin de la rue. Il n'y a que maman qui tombait dans le panneau à chaque fois.

- Anya…

- Si tu veux continuer de forniquer avec Clarke, très bien, fais le, mais ne me mens pas. Et surtout, ne viens pas pleurer vers moi quand tout ça se terminera mal.

- Est-ce que je suis déjà venue pleurer vers toi? Demanda-t-elle exaspérée.

- Tu le faisais avant, quand tu étais petite. C'était toujours vers moi que tu venais te réfugier.

- Ouais… jusqu'à ce que tu me fasses comprendre que tu ne me supportais pas.

- J'était ados… je ne supportais personne.

- Non, moi tu ne m'as jamais supporté Anya, c'est complètement différent.

- Lexa…

La brune s'approcha du bar qui était dressé au fond de la pièce. Un beau meuble en bois de chêne laqué sur lequel était disposé différente bouteilles en verre d'alcool tous de haut standing. Elle s'empara du Whisky et servit deux verres avant de se rapprocher d'Anya pour lui en tendre un.

- Qu'est-ce qui t'amène ici? Demanda-t-elle avant de boire une gorgée. Tu n'as pas un café à faire tourner?

- Il faut que je te parle.

- Fait vite alors, j'ai beaucoup de travail.

- Le docteur O'Bryan m'a appelé ce matin.

Lexa marqua un temps d'arrêt et laissa Anya continuer.

- Il a dit qu'il n'avait pas réussi à te joindre.

- J'ai oublié mon portable ici hier soir et je n'ai pas eu le temps de le rappeler. Désolée qu'il t'ait dérangée.

- Lexa. Pourquoi tu ne m'as pas dit que ça allait si mal?

- Le docteur O'Bryan exagère, ça va ne t'en fait pas.

- Il veut nous voir aujourd'hui.

- J'ai pas le temps.

- Bordel Lexa! Cria-t-elle à bout de nerfs. Tu ne peux pas te voiler la face! La résidence ne lui offre pas un accueil adapté, son cas est trop lourd. Je sais que tu aimerais que tout ailles mieux, que tout soit comme il y a deux ans, mais ce n'est pas le cas et sa maladie empire. Il lui faut une meilleure structure.

- Tu n'as rien à voir dans cette histoire, c'est pas tes affaires alors lâche-moi!

- Si je suis la deuxième personne sur la liste de contact c'est que je suis concernée Lexa!

- J'ai mis ton nom parce que je ne pouvais pas mettre celui de maman, rien de plus.

Anya essaya de se calmer et prit une grande inspiration.

- Je sais que c'est dur, et je sais que c'est une épreuve pour toi d'y aller tous les dimanches, mais tu ne peux plus affronter ça toute seule. Alors laisse-moi t'aider. Tu peux prendre quelques heures de ta journée, la boîte ne va pas arrêter de tourner. On va à la résidence, on parle des meilleures options à entreprendre avec le docteur O'Bryan et je te ramène ici dès que c'est fini.

- Deux heures, pas plus. Finit par dire Lexa à contre coeur. Elle ne voulait pas que sa soeur la voit ainsi, les visites à la résidence la transformait, elle était faible lorsqu'elle s'y rendait et voulait que personne ne la voit ainsi. Malheureusement Anya était têtue et au fond d'elle l'idée de ne pas avoir à affronter cela seule la rassurait.

Les deux soeurs sortirent du bureau. Lexa annonça à Niylah qu'elle serait absente durant deux heures et qu'elle était joignable en cas d'urgence. Elle demanda également à son assistante d'appeler Dylan pour qu'il prépare la voiture. Elle entraîna ensuite Anya dans l'ascenseur. Cette dernière fouilla dans son sac avant d'en sortir un petit sachet brun

- Tu n'as pas mangé j'imagine.

- Je n'ai pas eu le temps.

- Tiens, c'est fait maison comme tu les aimes.

Anya lui tendit alors le sachet et Lexa pu y découvrir un bagel au saumon, son préféré. Elle remercia son aînée avant d'attaquer son déjeuner comme si elle n'avait rien ingurgiter depuis des jours. Jamais elle n'avait mangé un bagel aussi bon que celui de sa soeur, elle ne savait pas ce que cette dernière ajoutait de si spécial mais elle en raffolait depuis qu'elle avait eu assez de dents pour y croquer.

Les deux femmes arrivèrent dans la rue et y découvrirent Dylan qui les attendait, la porte de la voiture déjà ouverte.

- Mademoiselle Wood, Mademoiselle Osias, c'est un plaisir de vous revoir, vous êtes ravissante aujourd'hui.

- Et vous vous êtes toujours aussi charmeur Dylan!

Lexa grogna à l'écoute de l'échange et grimpa dans le véhicule.

- J'ai appris pour votre mariage, toutes mes félicitations.

- Merci, j'espère que vous pourrez y assister comme vous accompagnerez surement Lexa sur place.

- Ca serait un grand honneur!

- Bon c'est pour aujourd'hui? Demanda Lexa exaspérée.

Anya sourit au chauffeur avant de monter à son tour dans la berline.


Clarke entra dans la salle de classe. Elle relâcha un soupire lorsqu'elle découvrit que la pièce était vide. Sur ses talons, Octavia la suivait de près. La blonde avait appelé sa meilleure amie sans lui expliqué pourquoi elle quittait son poste, lui disant simplement qu'elle avait besoin d'une autre paire de bras pour l'aider à porter ses affaires. Octavia ne posa pas plus de questions, connaissant sa meilleure amie, elle savait que celle-ci se confirait quand elle se sentira prête. Clarke n'avait pas beaucoup d'affaire ici, deux simples cartons avaient suffit à tout débarrasser et en moins se cinq minutes les deux femmes s'apprêtaient à quitter la salle. C'est alors que les yeux d'Octavia se posèrent sur une toile.

- Hé! On dirait toi! S'exclama-t-elle en pointant le dessin du doigt.

Il s'agissait d'un nu. Une esquisse représentant une femme, allongé sur un lit, le corps découvert. Le visage de cette femme était exactement le même que celui de Clarke, même son grain de beauté placé au dessus de sa lèvre était présent. La blonde se stoppa net et reconnu la signature en bas du tableau. Devant cette réaction Octavia écarquilla les yeux.

- Ne me dis pas que t'as couché avec ton boss Clarke. Je sais que j'étais la première à dire de te dévergonder un peu mais je n'insinuais pas de le faire avec ton patron.

A ces mots, Clarke ne pu retenir ses tremblements. Depuis qu'elle était réveillée elle n'avait eu de cesse que de croiser le regard de cet homme. Il n'y avait eu que plus tôt dans le bureau de Lexa, qu'elle avait pu l'oublier, oublier ces mains charnues et indélicates, oublier cette odeur de parfum bon-marché, oublier cette voix grave. Mais être ici, dans cette pièce, en face de ce tableau la représentant, tout cela était trop dur. Sa meilleure amie le remarqua et s'approcha près d'elle pour poser sa main sur son épaule. Clarke était comme en transe, paralysée sur place, elle respirait à peine.

- Qu'est-ce qui s'est passé? Demanda-t-elle paniquée.

- Il a voulu... il disait que je faisais tout pour le séduire depuis le début, il a essayé de... J'arrivais pas à le repousser...

- Clarke...

- Lexa était là, je ne sais pas comment mais elle est arrivée dans la pièce et elle a réussit à le faire partir. Sans elle je crois que...

- Arrête, pense pas à ça, elle est arrivée et c'est tout ce qui compte.

La porte s'ouvrit alors, laissant apparaître Robert.

- Mademoiselle Griffin? Que faites vous là?

Il paraissait gentil, comme si rien ne s'était passé la nuit dernière. Octavia ne supportant pas cette attitude, et ne pouvant croire que quelqu'un ait voulu s'en prendre à sa meilleure amie posa alors le carton qu'elle tenait dans les main et sortit de son sac un mini-couteau suisse qu'elle portait toujours sur elle. D'un coup, elle déchira le tableau sous les yeux des deux autres.

- Mais vous êtes malade! Cria le professeur en s'approchant de sa création.

- Ouais je suis malade! Et je te conseille de garder tes distances si tu veux pas que je me serve de ce couteau sur toi.

- O. Implora Clarke qui ne souhaitait qu'une chose: partir d'ici. Viens ça n'en vaut pas la peine, Lexa s'occupe de tout.

La brune regarda une dernière fois le professeur avant de reprendre son carton.

- Si je te recroise, je te fais la peau, garde bien ça en tête.

Et les deux femmes s'en allèrent, Clarke marchait comme un robot, un automatisme impressionnant. Elle ne comprenait pas comment ses jambes faisaient pour la porter alors qu'elle ne les sentait plus. Arrivées près de la voiture d'Octavia cette dernière arrêta leur marche.

- Clarke, il faut qu'on aille à la police, tu dois porter plainte, il doit aller en taule!

- Ouais et avec quelle preuve je le fais condamner hein? On était dans une galerie, y avait pas de témoin, c'est ma parole et celle de Lexa en imaginant qu'elle témoigne contre la sienne. C'est perdu d'avance.

- Tu vas quand même pas le laisser s'en tirer comme ça!

- Lexa est sur le coup, je lui fais confiance.

Elles chargèrent les cartons et montèrent dans le véhicule. Une fois en marche, Clarke tourna sa tête face à sa meilleure amie.

- O? Merci pour ce que tu as fais... je t'avais pas vu menacé un mec pour moi depuis le lycée!

- J'arrêterai jamais de te protéger Clarke, mais faudrait peut être que t'arrête de fréquenter des abrutis.


Lexa et Anya arrivèrent devant un grand bâtiment. La résidence du Golf était une demeure en dehors de la ville, entourée de champs et de verdure. Quelques personnes âgées se promenaient sur les chemins goudronnés, faisant leur promenade journalière. D'autres jouaient aux cartes ou aux échecs. Un homme salua Lexa en enlevant son chapeau, cette dernière lui fit un signe de la main en essayant de forcer un sourire. Elle ne se sentait pas à l'aise ici, parmi toutes ses vielles personnes attendant leur dernier voyage.

Les deux soeurs se rendirent directement dans un des jardins de la résidence. Ce dernier était entouré de rosiers, quelques bancs y était installés. C'était un endroit calme, presque serein. Assis près d'un cerisier, un homme, paraissant bien plus jeune que la moyenne d'âge habituelle pour une telle maison, observait le paysage qui s'offrait à lui. Il était faible, et plus elle s'avançait, plus Anya avait de la peine à le reconnaître. La dernière fois qu'elle l'avait vu, l'homme avait un physique de boxeur, une carrure forte et musclée, une barbe bien entretenue qui lui donnait un air sévère et de beaux costumes Hugo Boss toujours bien taillés. Mais cet homme assis là était un étranger recroquevillé sur lui même, sa masse musculaire avait fondue, sa barbe était négligée tout comme sa coupe de cheveux et il ne portait qu'un simple pantalon de sport et un t-shirt délavé. Elle laissa alors Lexa s'assoir à côté de lui et resta en retrait.

- Salut papa. Dit enfin Lexa en essayant de chercher le regard de l'homme. Papa, c'est Lexa.

L'homme ne réagit pas tout de suite et tourna la tête lentement avant de plonger ses yeux vides d'émotion dans ceux de sa fille.

- Hey. Dit-elle doucement une fois le contact établit. C'est Lexa papa, tu te souviens?

- Bonjour Madame. Dit-il d'une voix faible. Il fait un temps superbe aujourd'hui n'est-ce pas?

- Oui, un temps magnifique. Je suis là avec Anya, tu te rappelle d'Anya? La première fille de maman.

- Ma maman va venir?

Anya ne pouvait y croire, la scène qui se déroulait devant elle était surréaliste et lui fit monter les larmes aux yeux.

- Bonjour Gustus, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu. Dit-elle finalement la gorge serrée.

L'homme ne répondit pas, il continuait à fixer Lexa de ses grand yeux.

- Comment vous appelez-vous Madame? Demanda-t-il finalement après de longues seconde.

- Lexa... Alexandria. La jeune femme avait tellement l'habitude de cela qu'elle n'en était plus choquée, peinée? Oui à chaque fois, mais surprise plus maintenant.

- J'ai une fille du même nom, il me semble, c'était le prénom de ma mère... vous pensez qu'elle viendra me trouver aujourd'hui?

- Je suis là papa. C'est moi Lexa, ta fille.

A nouveau un silence résonna. Anya du tourner la tête afin de ne pas craquer, elle avait si mal pour Lexa, elle s'en voulait de ne pas avoir été là plus tôt, d'avoir laisser sa petit-soeur vivre cette épreuve seule.

- Oh Mademoiselle Wood! Merci d'être venue, je sais à quel point vous êtes occupée.

- Docteur O'Bryan. Répondit-elle en lui serrant la main. Elle regarda à nouveau son père pendant qu'Anya saluait le nouveau arrivant.

- C'est un jour sans aujourd'hui. Constata-t-elle tristement

- Malheureusement ces jours sont de plus en plus fréquent. Et cela depuis six mois à présent. Répondit-il en fixant son patient. Nous devrions aller parler dans mon bureau si vous le voulez bien.

Lexa s'approcha de son père à nouveau, telle une mère près de son enfant, elle déposa une main sur son épaule et l'autre sous le menton pour qu'il la regarde.

- On revient vite, le docteur O'Bryan doit juste nous dire un mot. Et elle l'embrassa sur le front.

- Je ne veux pas prendre mon médicament. Vous êtes une gentille infirmière mais j'ai décidé que je ne le prendrais pas.

- Nous en rediscuterons Monsieur Wood. Dit le médecin avant de guider les deux soeur dans son bureau.


La discussion était assez animée, Lexa campait sur ses positions, son père n'allait pas si mal que cela, il fallait seulement laisser du temps au traitement pour qu'il fasse effet. Anya, elle, restait muette. Elle écoutait chaque point de vue mais n'osait pas donner son avis.

- Mademoiselle Wood, je comprends que la situation soit compliquée pour vous. Mais la maladie d'Alzheimer est dégénérative, votre père ne retrouvera pas ce qu'il a perdu, et malheureusement, son état ne peut qu'empirer. Je sais que mes mots son durs mais je suis obligé de vous mettre devant le fait.

- Il n'a que 58 ans! Il a encore tout sa vie devant lui! Vous ne pouvez pas me dire que c'est fini, qu'il n'y a plus rien à faire! Lexa cachait ses émotions, au fond d'elle, elle était brisée, les larmes coulaient au plus profond d'elle-même, mais cela, elle ne le laisserait pas voir. A la place d'une femme en détresse, le médecin voyait des traits durs et sévères ainsi qu'une voix forte.

- Alexandria, votre père est dans notre établissement depuis deux ans. Il est rentré de son plein gré à une époque ou ses fonctions cognitives ne faisaient que de lui jouer des petits tours. Il a essayé un traitement dès son diagnostique d'Alzheimer précoce. Il savait ce qui risquait d'arriver, il vous en a parlé à plusieurs reprises.

- Oui et vous avez également dit que traité tôt, il aurait plus de chance.

- Non Alexandria, vous déformez mes propos, j'ai dit qu'avec un traitement exercé au plus vite, il gagnerait du temps.

- Deux ans c'est du temps gagné?

- Je ne peux pas prévoir l'évolution de la maladie. Gustus le savait.

- Et qu'est-ce qui va se passer alors?

- Il commence déjà à perdre d'usage de la parole certains jours, il n'est également plus capable de réguler sa vessie et ses intestins, par la suite il perdra sa capacité à marcher, à manger, et ses organes cesseront peut à peut de fonctionner.

- Vous êtes entrain de me dire que mon père va mourir, c'est ça docteur?

Il marqua une pause et Anya en profita pour intervenir.

- Ce que le docteur O'Bryan nous explique Lexa c'est que ton père serait mieux dans un institut spécialisé, il serait entouré d'un personnel qui connait ce genre de situation et qui pourra mieux l'accompagner.

- Ne me parle pas comme à une gamine Anya, j'ai très bien compris.

- Alexandria, votre père entre dans la dernière partie de sa vie, la maladie avance rapidement, et je pense que pour les dernières années qui lui restent, il serait mieux qu'il soit accompagné par des soins spécifiques que nous ne pouvons lui apporter ici.

- Quelques années? Combien? Dix? Cinq? face au silence Lexa murmura, moins?

- Je suis désolé. Sincèrement.

Lexa resta sans voix. Son meilleur amis, l'homme qui lui avait tout appris, était sur le point de la quitter. Et elle? Elle était là, seule, à devoir prendre une décision le concernant, sans savoir ce qu'il aurait voulu. Anya la serra contre elle pour lui apporter un peu de réconfort.

- J'ai besoin de temps pour réfléchir. Dit-elle enfin. Laissez moi quelques jours, il faut que j'analyse vos brochures, il faut que je sois au calme pour ça.

- Prenez votre temps. Contactez-moi quand vous serez prête. Ou venez me voir dimanche prochain lors de votre visite.

Elle hocha la tête, encore sous le choc.

- Je vais aller dire au revoir à mon père. Je te retrouve dans la voiture Anya.


Clarke descendait les poubelles dans le grand container en bas de son immeuble. La nuit commençait à tomber, Octavia l'avait ramenée il y a une bonne heure et elle avait profité du temps à sa disposition pour faire un peu de ménage. Le front en sueur elle s'apprêtait à pénétrer dans le bâtiment lorsqu'elle entendit du bruit derrière elle, elle referma la porte et descendit les trois marches pour atterrir sur le trottoir. Un homme arriva alors à sa hauteur, un gros sac sur les épaule.

- Excusez-moi? Je suis bien au 52 Court Street?

- Oui c'est ça!

- Oh super! Je tourne dans le cartier depuis vingt minutes!

Clarke observa l'homme. Il ne devait pas avoir plus de 25 ans. Les cheveux noir corbeau, les yeux d'un gris transcendant et un barbe de trois jours. Il était tout droit sortit d'un magasine de mode.

- Je m'appelle Greg, je scouat le canapé de Nathan qui habite ici.

- Oh Miller! Oui c'est mon voisin de pallier. Je suis Clarke.

- Enchanté!

- Vous avez besoin d'un coup de main pour porter vos affaires?

- Non j'ai juste ça, je voyage plutôt léger.

Clarke rit à sa réflexion.

- Bon et bien, bonne installation alors, on risque de se revoir dans le coin.

Alors qu'elle remontait les marches il la retint.

- Clarke? Tu as quelque chose à faire? Tu pourrais venir boire un verre à l'appart', on pourrait apprendre à se connaître en temps que nouveaux voisins.

- Oh! heu, je ne sais pas trop, ma coloc' m'attend alors...

- Elle peut venir aussi, ça serait cool de rencontrer un peu de monde, je te propose pas ça pour te draguer ou quoique ce soit, je veux juste me faire de nouveaux amis.

- Dans ce cas je vais voir avec elle si ça la branche.

- Super... après toi alors.

Il lui ouvrit la porte et rentra après qu'elle ait pénétré dans le bâtiment le sourire aux lèvres.


Lexa observa la fin de la scène, Clarke discutait avec un homme dont elle ne savait pas le nom, elle l'avait même invité à passer la soirée chez elle au vu de l'action de deux jeunes. Son amante avait elle déjà décidé d'appliquer la nouvelle règle qu'elles avaient mis en place?

La femme d'affaire venait de déposer Anya chez-elle, et malgré ses efforts, elle n'arrivait pas à se vider la tête. Son coeur serré dans sa poitrine, elle n'avait pensé qu'à une chose: Clarke. Elle en était sûre, la jeune fille pourrait lui changer les idées. C'était exactement ce dont elle avait besoin... Clarke, elle avait besoin de Clarke, tout son être la réclamait. Et voilà que cette dernière n'était pas libre, n'était plus libre. Lexa sentit alors une larme couler sur sa joue, la première qu'elle versait depuis tellement de temps. Enervée de se laisser emporter par ses émotions, elle essuya énergiquement sa joue, effaçant la preuve de son ressentit, elle ferma ensuite la fenêtre de la voiture.

- Dylan, ramenez-moi à mon domicile.

- Mademoiselle Wood, je suis sûr que Clarke serait ravie de vous voir.

- Elle n'est visiblement pas disponible. Alors démarrer la voiture.

- Mademoiselle...

- Maintenant Dylan. Dit-elle froidement en fermant la séparation entre elle et lui.

Une fois la voiture en marche, Lexa ne pu se retenir, elle repensait à son père, à Anya qui avait voulu l'aider et à cette solitude dans laquelle elle s'était enterrée depuis qu'elle avait reprit la société. Avant cela, elle était pleine de vie, elle cherchait à aider les autres, elle avait des amis par dizaine et une vie amoureuse rangée et puis un jour la maladie, son père la quittait peu à peu et elle se renfermait au même rythme jusqu'à ne plus avoir d'amis, jusqu'à aller sur des sites de rencontre basés sur le sexe pour combler un vide qui ne se remplirait jamais. Son manque d'affection était si profond qu'elle se terrait dans cette vie de femme d'affaire, un masque qui cachait qui elle était vraiment, qui elle aurait voulu devenir. Mais ce soir là elle avait voulu se découvrir, laisser une seule personne rentrer dans son monde et se montrer telle qu'elle était. Mais Clarke avait mieux à faire, et elle aussi, sans le savoir, la laissait tomber.

Pour la première fois, Lexa craqua, elle enfouit son visage entre ses mains, espérant étouffer ses sanglots. Elle avait trente minutes pour se laisser aller, le temps du trajet, avant de renfiler son costume froid et insensible. Un demie-heure pour souffrir au grand jour.