Hello à tous.
Petite info concernant ce chapitre: c'est le dernier chapitre avec aussi peu de Clexa, les suivants comporteront plus de scènes entre elles et ces scène seront plus longues que ce que je vous propose depuis 2-3 chapitres.
Sur ce bonne lecture, et un grand merci à tous ceux qui commente cette fiction.
A dimanche!
Clarke était attablée en face d'Octavia et Lincoln chez Grunder's. C'était la première sortie de ce dernier depuis l'accident et Octavia, inquiète n'avait pas voulu qu'ils aient bien loin. Le café lui avait alors paru être une bonne idée, et se voulant être une bonne amie, elle avait décidé d'inviter Clarke à passer la matinée avec eux. En effet, Octavia était inquiète pour sa meilleure amie depuis l'annonce de cette fameuse soirée d'exposition. Voilà deux jours que cette révélation lui avait été faite et elle n'avait de cesse de prendre des nouvelles de l'artiste maintenant au chômage. Ce qui agaçait Clarke au plus haut point. Elle répétait qu'elle allait bien, qu'elle ne pensait plus à Robert, que cette soirée n'était plus qu'un mauvais souvenir. Mais quoiqu'elle dise, la noiraude ne la croyait pas et redoublait d'effort pour la sortir de chez-elle.
Son latte Machiatto dans les mains, Clarke regardait la nouvelle serveuse s'énerver devant la machine à café, elle allait se lever pour l'aider lorsque Raven arriva de la réserve pour porter secours à la nouvelle venue. La latina, s'énerva pour la troisième fois de la matinée, répétant à la jeune fille le geste à faire pour enclencher la machine. Elle n'hésita pas à lui lancer un sévère « faut t'y mettre ma vielle » avant de retourner servir les clients en salle. C'est alors que la blonde se dit qu'elle ferait bien de redemander sa place à Anya, travailler ici était tout de même mieux que ne pas travailler du tout.
- Clarke? Dit Octavia. Tu vois t'es encore dans ton monde, tu penses à lui n'est-ce pas?
- Oh mais arrête avec ça! Je regardais la nouvelle barista, elle a sacrément de la peine à se mettre dans le rythme, rien à voir avec Fisher!
- O, je pense que pour lui changer les idées, tu ferais mieux d'arrêter de tout le temps lui parler de ça. Intervint Lincoln.
- Tu t'y mets aussi toi? Clarke a besoin de parler, de dire ce qu'elle a au fond d'elle.
- Clarke est là et sait ce qui est le mieux pour elle, merci. Répondit la principale intéressée.
Raven arriva alors à la table et s'assit sur une des chaise en poussant un grand soupir, elle vola la tasse de Clarke, comme à son habitude, et bu une gorgée de son café.
- Je vais péter un plomb avec cette nouvelle, elle ne sait même pas appuyer sur le bouton pour faire un espresso. Si Anya ne la vire pas c'est moi qui m'en charge!
- T'es pas encore la patronne Ra! Rit Clarke contente que son ancienne colocataire coupe sa conversation.
- M'en parle pas, si je dois attendre trois mois pour la voir dégager je pense que je vais partir en dépression avant.
- Ne parle pas de dépression. S'exclama Octavia inquiète de voir la réaction de Clarke fasse à cette phrase.
- Pourquoi?
Clarke leva les yeux au ciel, elle n'avait pas expliqué l'histoire à Raven, elle lui avait juste indiqué que le professeur Fisher avait résilié son contrat. Après la réaction d'Octavia, elle n'avait pas envie d'avoir une personne de plus sur son dos.
- C'est rien, O. pense juste que je déprime depuis que j'ai perdu ma place.
- Si tu veux absolument un boulot je t'engage ici!
- Clarke, il faut arrêter de te voiler la face tu…
La blonde se leva alors pour échapper à une nouvelle discussion qu'elle n'avait que trop entendu, tel un CD raillé. Elle aperçu alors Lexa pénétrer dans le café. L'occasion était trop belle, elle pouvait enfin éviter Octavia et de plus régler le malaise qui s'était apparemment installé entre elle et son amante.
Elle arriva derrière la brune qui ne l'avait pas remarquée et déposa sa main sur sa hanche, la faisant sursauter. Lexa se retourna alors et écarquilla les yeux en voyant celle qu'elle avait essayé d'éviter durant des jours.
- Hey! Salua Clarke un beau sourire sur ses lèvres. Je ne pensais pas te voir ici!
- Moi non plus à vrai dire. Répondit Lexa bien embarrassée.
- Alors? Je t'ai envoyé plusieurs messages, et j'ai jamais eu de réponse à mes appels non plus. Qu'est-ce qui se passe?
- Rien, j'ai juste été occupée.
- Toujours la même excuse, ça m'aurait surprise que tu me dises autre chose. La blonde était à présent amère. Tu sais Lexa si tu ne veux pas me voir tu pourrais au moins avoir le courage de me le dire. Je croyais que ça allait mieux entre nous depuis l'autre jour.
- Clarke, est-ce qu'on peut éviter de se disputer s'il te plait? Je dois juste voir Anya et je n'ai pas le temps pour me prendre la tête avec toi.
- Wha, tu peux vraiment être une garce quand tu t'y mets.
Raven arriva vers le couple et plaça une main sur l'épaule de Lexa qui la regarda alors comme si une deuxième tête lui avait poussé.
- Comment tu te sens Lexa? Demanda-t-elle alors d'une voix compatissante. Anya m'a dit pour…
- Oh parce que maintenant Anya raconte ma vie à tout le monde, magnifique.
- Je ne suis pas tout le monde premièrement et deuxièmement si elle me l'a dit c'est parce qu'elle a dû quitter le café toute une après-midi pour toi.
Lexa n'écouta même pas la fin de la phrase de Raven et se rendit sans invitation dans l'arrière boutique. Clarke regarda la canadienne sans comprendre de quoi il en retournait.
- Qu'est-ce qu'il lui arrive? Demanda-t-elle finalement.
- Histoire de famille, moins on s'en mêle mieux on se porte.
Lexa pénétra dans le laboratoire d'Anya. Cette dernière décorait sa dernière fournée de petits gâteaux et n'avait pas remarqué la nouvelle présence dans son antre. Sa soeur la regarda quelques instant. Dans une cuisine, Anya rayonnait. Telle une danseuse, elle glissait avec grâce en passant du four au plan de travail tout en chantonnant. Petite, Lexa aimait l'aider. Même si Anya la disputait pour être sans cesse dans ses pattes la cadette avait aimé ces moments partagés autour d'une tarte aux fruits. Ce temps était à présent révolu, et lui faire un compliment sur son travail aurait été mal perçu.
Lexa toussota alors afin de faire remarquer sa présence. Anya releva la tête et fut surprise de découvrir sa soeur au beau milieu de son laboratoire.
- Lexa? Qu'est-ce que tu fais ici?
- Je ne te dérangerai pas longtemps. Je voulais juste que tu saches que j'ai pris une décision concernant mon père. Ils le transfert dans deux semaines dans un établissement spécialisé… le meilleur du pays selon le docteur O'Bryan.
- Tu as pris la bonne décision. C'est mieux pour lui. Tu verras il sera bien entouré.
- Ouais. Dit-elle sans conviction. Bon, je ferai mieux d'y aller, j'ai une journée chargée.
Anya se sentait impuissante face à l'attitude de sa soeur. C'était la première fois depuis qu'elle était née qu'elle ressentait l'envie de la protéger et de se comporter enfin comme une grande soeur aimante. Elle avait vu Lexa traverser différentes étapes et avait été aveuglée par une jalousie maladive. Lexa avait eu ce qu'elle avait toujours secrètement voulu: un père qui l'avait désirée et qui l'aimait plus que tout. Alors que le sien n'avait jamais souhaité avoir d'enfant, il ne s'était que peu occupé d'elle et avait fuit loin sans s'inquiéter de ce que sa fille avait pu ressentir. Aujourd'hui elle ne l'avait que rarement au téléphone et ses appel étaient tous courts sans qu'un réelle discussion prenne place. Sans le vouloir elle avait repoussé Lexa dès sa naissance, ne supportant pas la relation qu'elle entretenait avec Gustus. Un lien n'avait jamais existé mais aujourd'hui elle était adulte et se sentait prête à créer quelque chose.
- Lexa attends! Retint-elle, viens diner à la maison ce soir.
- J'ai pas besoin que tu me prennes en pitié.
- Je veux juste passer une soirée avec ma soeur. Et Raven serait ravie d'avoir enfin un vrai entretien avec toi.
- En parlant d'elle, je ne veux pas que tu lui parles de ma vie privée.
- C'est ma fiancée, je vais forcément partager ce que je vis avec elle.
Lexa soupira.
- Bien, racontes-lui ce que tu veux, j'en ai rien à faire de toute façon.
- Lexa!
- Quoi? Qu'est-ce que tu veux que je te dises?
- Ne fais pas ça, ne te renfermes pas encore une fois. Je veux être là pour toi.
- T'as 26 ans de retard… dommage pour toi.
Elle n'ajouta rien, et après cette phrase assassine, quitta le laboratoire d'une démarche énervée. Lexa passa devant Clarke sans lui lancer le moindre regard. Elle fixa ses yeux sur son téléphone et sortit du café pour aller jusqu'à sa berline qui l'attendait devant le trottoir.
Clarke la regarda s'en aller et soupira. Cette attitude la rendait folle de rage. A l'âge de 26 ans elle aurait pensé que Lexa serait assez mature pour parler de ce qui n'allait pas au lieu d'agir comme une enfant gâtée. Cette fois-ci son amante devra se remettre en question, Clarke ne la laissera pas s'en tirer si facilement.
- Clarke!
La peintre se retourna et approcha de la table d'Octavia qui l'avait appelée. Raven s'était également installée et dégustait un thé glacé tout en jetant un oeil sur sa nouvelle employée qui avait enfin réussit à prendre une commande correctement. Rassurée par cette attitude elle ouvrit un gros cahier et le déposa au centre de la table. En voyant les premières inscription, Lincoln leva les yeux au ciel.
- Je vais vous laisser entre filles pour ça, je vais me rechercher un café.
- Fais attention. Dit Octavia déjà prête à bondir pour l'aider.
- Je serai littéralement à cinq mètres de toi, je crois que je peux me débrouiller.
Sur ce, il roula son fauteuil jusqu'au comptoir et se mit derrière la foule. Clarke prit place à la table et découvrit ce qu'était réellement ce cahier. Le sourire aux lèvres, elle regarda Raven.
- Tu sais, en général c'est aux demoiselles d'honneur d'organiser l'enterrement de vie de jeune fille, pas à la mariée.
- Je te connais Clarke, si je te laisse t'en charger je vais avoir droit à un simple repas dans un resto mexicain. Alors je prends les devant.
Clarke ne pouvait contredire son amie, elle n'était pas douée pour l'organisation. L'anniversaire surprise qu'elle avait organisé pour les 20 ans d'Octavia avait été complètement raté. Elle s'y était prise trop en retard, n'avait pas réussit à louer une salle et avait donc du transformer son appartement en boîte de nuit. La police avait débarqué à 23 heures à cause du bruit et Octavia n'était pas encore arrivée. Pour toute surprise, sa meilleure amie avait eu le droit de voir l'appartement saccagé de Clarke et l'avait alors aidé à ranger. Encore maintenant elle n'hésitait pas à lui ressortir ce massacre même si elle ne lui en avait jamais voulu.
- J'ai fixé la date au 3 octobre, ça nous laisse 20 jours pour tout faire. J'ai réquisitionné notre appartement, Anya sera de sortie pour son propre enterrement, Echo va lui organiser quelque chose au Tree Club, donc on sera tranquille.
Elle partit dans un long monologue expliquant tout ce qu'elle désirait pour cette soirée, en partant du repas jusqu'au petit matin. Clarke n'écoutait que d'une oreille dès le moment où Raven expliqua qu'elle allaient retrouver Anya et ses amies pour la fin de soirée. Lexa serait-elle présente? Comment devra-t-elle se comporter face à elle. La blonde avait eu un aperçu de leur rapport en publique et cela ne la rassurait guère. Sans oublier le fait que Lexa avait été détestable aujourd'hui et qu'elle n'avait aucune envie de continuer cette histoire pour avoir à faire à un caractère si changeant. Si elles décidaient de ne plus se voir, leur rencontre lors de cet enterrement de vie de jeune fille allait être bien étrange. Ne devait-elle pas alors éviter de confronter la femme d'affaire avant cette soirée et mettre les choses au claire après? Faire le poing dans sa poche une vingtaine de jour et supporter ses sautes d'humeur?… Non ça, elle en serait incapable.
- Est-ce que Lexa sera là? Demanda-t-elle subitement coupant Raven.
- Heum, Lexa, j'en sais rien. Je sais qu'Anya va l'inviter mais d'après ce que je connais de ta belle compagne de pieu, je ne pense pas qu'elle viendra. La famille c'est pas vraiment sacré chez-elles.
La journée continua sans trop de mésaventure pour Clarke. A part une légère altercation dans le métro, tout se déroula tranquillement. Elle avait passé l'après-midi à déposer son CV dans les différentes galeries d'art de la ville comme elle l'avait régulièrement fait avant de travailler à l'université. Elle espérait pourtant un miracle et se disait qu'elle devait tout tenter avant de retourner travailler au café.
Elle grimpa les escaliers de son immeuble, un gros sac de courses dans les mains et arrivée devant sa porte, essaya tant bien que mal de prendre ses clés sans avoir à poser ses emplettes. Evidemment sa tentative fut un véritable fiasco et dans un cris surpris, elle laissa tomber son cornet.
- Fais chier! Merde! Jura-t-elle en se baissant.
- De si vilains mots dans une si jolie bouche! Dit alors une voix derrière elle.
- Greg? Salut! Désolée je ne t'avais pas vu.
Le jeune homme s'accroupit pour l'aider à ramasser ses courses. Il prenait un à un les achats et finit par sourire.
- Carotte, radis, courgettes, avocats, poivrons, ne me dis pas que tu es végétarienne parce que je devrais définitivement couper les ponts entre nous.
Clarke sourit à son tour et lui montra fièrement l'emballage de poitrine de poulet.
- J'ai une reine de la cuisine comme coloc' j'ai juste à faire les courses et elle, elle s'occupe de transformer tout ça en quelque chose d'appétissant.
- Et ça explique la culture de légume?
- Oh ça! Je suis au régime.
- Toi? Au régime? Tu veux perdre un os?
Clarke se releva et laissa à Greg le plaisir de porter le sac, elle déverrouilla la porte et l'invita à rentrer.
- Je me suis laissée allée avec mon ancienne colocataire, Raven était aussi nulle que moi devant un four, c'était donc chinois et hamburger à volonté, alors depuis qu'Harper est là, j'en profite pour manger sainement.
- Je comprends mieux. Dit-il.
Ils entrèrent alors dans un manège. Lui tendait chaque aliment à Clarke et cette dernière les rangeait au bon endroit. Les deux jeunes s'étaient bien entendus depuis leur soirée deux jours plus tôt. Ils plaisantaient, avaient les mêmes idées sur différents sujets, tout était simple et non forcé. Bien sûr il n'était question que d'une amitié entre eux. Greg n'avait pas montré de signes indiquant un flirt et de toute manière Clarke n'aurait pas été intéressée. Le jeune homme cherchait simplement à se faire de nouveaux amis et avait trouvé en Clarke la candidate idéale.
- Alors ta journée? Demanda-t-il une fois les courses rangées.
- Elle s'est mieux terminée que ce qu'elle avait commencé.
- Pourquoi?
- J'ai croisé Lexa.
Clarke n'avait pas eu honte de raconter à Greg son histoire avec la belle brune. Ce dernier avait écouté sans donner de conseil. Il avait avoué être novice dans le domaine des rencontres via internet et encore plus mauvais en temps que conseillé amoureux.
- Elle s'est expliquée? J'espère que tu lui as demandé des explications.
- Elle m'a juste dit qu'elle avait été trop occupée pour me répondre.
- Pff, si j'avais une fille comme toi qui me courrait après je passerais ma vie scotché à mon portable.
- Je ne lui cours pas après.
- Clarke, t'essaye de me convaincre ou de te convaincre toi? Non parce que t'es accro à cette fille faut arrêter de te voiler la face.
- Tu connais rien de se qu'on vit elle et moi. Dit-elle d'une voix douce sans agressivité.
- Peut être, mais j'ai ta version de l'histoire et ça me suffit. Elle te plait, t'aime passer du temps avec elle.
- Elle est douée pour ce qu'on fait effectivement.
Il rougit. Et baissa les yeux avant de reprendre.
- T'aimerais que ça aille plus loin. Tu me l'as dit. Et mets pas ça sur le compte de l'alcool tu n'as rien voulu boire de la soirée.
- Bien sûr que j'aimerai que ça aille plus loin. Je suis pas faite pour les relations ouvertes. Et Lexa, quand elle se laisse aller, est une femme merveilleuse. Elle me fait rire, elle m'a donné de bons conseils, elle écoute et ça c'est pas dû à tout le monde. Et puis il y a ces fois où on vient de finir de faire l'amour, tout est encore flou, et elle me regarde et à ce moment là son visage a une expression si profonde, j'ai l'impression d'être la seule personne qui existe sur terre. J'adore ces instant, c'est comme si on se connaissait depuis toujours et je ne me suis jamais sentie aussi bien que quand elle me serre contre elle.
- C'est très cul-cul. Constata-t-il.
- Moque-toi de moi! Mais c'est vraiment ce que je ressens.
- T'as essayé de lui en parler?
- Ca sert à rien, elle est trop bornée sur son idée. Ca n'ira jamais plus loin entre nous, elle ne laissera rien arriver.
- Et tu vas supporter ça combien de temps?
- J'en sais rien.
Le ciel commençait à s'assombrir, laissant place petit à petit à la nuit. Lexa n'avait pas beaucoup avancé dans son travail aujourd'hui. Elle avait une montagne de dossiers à contrôler et pourtant la pile n'avait pas diminuée. La femme d'affaire était à présent assise sur le divan de son bureau, un verre de whisky dans la main. Sa tête allait exploser, elle voulait juste arrêter de penser à son père, à Clarke, à Anya. A tout ce qui la rendait malheureuse ou anxieuse.
La porte du bureau s'ouvrit alors laissant apparaître Niylah.
- Mademoiselle Wood? Je suis venue vous dire bon soir, je rentre.
- Déjà? Dit-elle en se redressant.
- Il est 17 heures 30, je peux rester s'il y encore du travail.
- Non, je n'ai simplement pas vu le temps passé.
- Vous voulez que je dise à Dylan de préparer la voiture?
- Non, je vais encore rester un peu.
- Très bien, bonne soirée alors.
- Niylah! Dit-elle en se levant du divan. Vous avez quelque chose ce soir?
Son assistante la regarda avec surprise. Elle n'avait rien de particulier, travailler avec Alexandria Wood était très prenant, vous empêchant d'avoir une vrai vie social et d'entretenir une relation durable.
- Moi? Non pas vraiment.
- Vous pourriez rester, je vous offre un verre.
- Oh, je ne bois pas, je n'aime pas ça.
- Ca c'est parce que vous n'avez jamais goûté un vrai whisky.
La blonde hésita quelques instants avant de s'avancer vers sa patronne et d'accepter l'invitation. Lexa s'approcha du bar et servit un nouveau verre pour Niylah. Les deux femmes restèrent en silence un long moment. Lexa observait son assistante sa gène aucune alors que cette dernière était plus que mal à l'aise de se retrouver face à cette femme qu'elle côtoyait tous les jours sans vraiment la connaître. Elle trempa ses lèvre dans l'alcool qu'on lui avait donné et frissonna de dégoût en faisant une tête qui ne laissait pas beaucoup de doute à ses impressions. Lexa rit à cette vision.
- Bon et bien vous n'aimez définitivement pas l'alcool! Plaisanta-t-elle.
- Je suis désolée!
- Ne le soyez pas, il y en aura plus pour moi.
Un nouveau silence s'installa rendant Niylah encore plus mal à l'aise. Lexa finit par prendre la parole.
- Depuis combien de temps travaillez-vous pour la société Niylah?
- C'est ma onzième année.
- Aussi longtemps? Et pourtant j'ignore tout de vous!
- Vous êtes ma responsable, ce n'est pas comme si vous aviez le temps de faire connaissance avec vos employés. Et avant que vous repreniez l'entreprise je n'étais que l'assistante de l'assistante.
- Vous savez, c'est mon père qui m'a conseillé de vous donner cette promotion quand Jamie est partie à la retraite. C'était à l'époque où il allait encore bien.
- Et aujourd'hui, comment va-t-il?
La patronne ne répondit pas, ce silence indiqua à son assistante que l'état de l'ancien responsable n'était pas au mieux.
Lexa changea alors de sujet.
- Je suis en tout cas très heureuse de votre travail pour moi.
- Merci Mademoiselle Wood.
- Oh appelez moi Lexa, les heures de travail sont terminées. Vraiment sans vous je ne sais pas ce que je ferais!
- Vous trouveriez une autre assistante!
- Pas faux!
Un éclat de rire résonna et enfin l'ambiance se détendit. Les deux femmes commencèrent à discuter tranquillement. Principalement du travail mais Lexa en apprit un peu plus sur Niylah. La jeune femme était très cultivée, elle se passionnait pour l'histoire de l'Egypte et y était allée à plusieurs reprises. De plus, elle apprit que la jeune femme avait deux frères dont elle s'était occupée après le décès de leurs parents arrêtant alors ses études. Le père de Lexa avait eu la générosité de l'embaucher et Niylah avait fait ses preuves, devenant vite un élément important de Polis.
Au bout d'une heure, Niylah regarda sa montre, Lexa en était à son troisième verre et cela simplement depuis le début de leur discussion. La blonde préféra alors y mettre fin afin d'éviter à Lexa d'abuser de son poison.
- Je ferais mieux d'y aller. Mon chat m'attend! Dit-elle en riant.
- Ne le faites pas attendre alors!
Les deux femmes se levèrent et Lexa raccompagna son assistante à la porte.
- Je vous vois demain alors. Ajouta Niylah.
- Bonne soirée.
Niylah lui tendit la main que Lexa serra. La blonde voulut l'enlever après que la poignée soit terminée mais sa patronne ne relâcha pas son membre.
- Lexa?
Lexa ne répondit pas et approcha son visage de celui de Niylah. Cette dernière se recula de quelques centimètres.
- Vous avez trop bu.
Encore une fois, pas de réponse. La femme d'affaire franchit la limite et embrassa son assistante. Niylah laissa le geste durer quelques secondes avant de se reculer les larmes aux yeux, elle sentait encore le goût de la salive de sa patronne sur sa bouche et son coeur se brisa.
- Je ne peux pas Mademoiselle Wood, je suis désolée.
Elle se dégagea de l'emprise de sa supérieur et rejoint l'ascenseur au pas de course une larme perlant sur sa joue.
Lexa resta niaise contre la porte, elle n'en revenait pas d'avoir tenté quelque chose avec Niylah. Elle n'était pas mieux que le professeur de Clarke, elle venait d'essayer d'abuser de son rôle de directrice pour séduire son employée la plus fidèle. Quelle genre de femme était-est? Elle était tombée si bas, n'était qu'une moins que rien qui noyait ses soucis dans l'alcool. Jamais elle ne serait digne de son père. C'est sur cette constatation qu'elle se servit à nouveau, elle était tombée si bas de toute manière, à quoi bon essayer de se ressaisir?
L'horloge avait tourné, la nuit était maintenant bien entamée. Lexa sortit de la voiture avec peine, Dylan voulut l'aider mais cette dernière lui cria dessus pour lui dire qu'elle pouvait se débrouiller seule. Elle pénétra dans l'immeuble et monta les escalier presque à quatre pattes devant faire des arrêts presque à chaque marche. Elle arriva enfin devant une porte et y toqua vivement jusqu'à ce que cette dernière s'ouvre. Elle regarda alors la jeune femme en face d'elle.
- J'ai besoin d'aide, je peux plus avancer seule. Je t'en prie aide-moi Anya.
