Hey! J'espère que vous allez bien. Moi ça va beaucoup mieux, merci pour vos message d'encouragement!
Voici le nouveau chapitre, j'espère qu'il vous plaira, même si ce n'est surtout qu'une mise en place pour la suite.
Petit saut dans le temps et nouveaux personnages sont attendus pour ce dix-neuvième chapitre. Alors bonne lecture!
Evidemment merci pour vos commentaires et messages, ça me fais énormément de bien à chaque fois, ça m'inspire et me permet de m'améliorer!
Bonne semaine à tous!
Un mois. Un long mois venait de s'écouler depuis le mariage de Raven et Anya. Lexa ne comptait plus ses heures au bureau, elle savait seulement que cela faisait précisément 34 jours qu'elle n'avait pas vu Clarke. La blonde était devenue un fantôme et malgré tout sa bonne volonté, Lexa ne pouvait pas l'oublier. Les seuls moments où son esprit était d'accord de penser à autre chose étaient lorsqu'elle travaillait. La brune s'était donc lancée corps et âme dans son projet de perfectionner Polis et de rendre la société encore plus prospère. De jour comme de nuit, ses yeux étaient fixés sur son écran d'ordinateur, elle oubliait parfois… souvent même, de manger et de s'hydrater. Son simple café noir du matin ne suffisait guère à son corps et ce dernier essayait tant bien que mal d'informer la jeune femme que ce rythme de vie n'était pas possible. Pourtant Lexa ignorait tous les signes et continuait malgré tout de s'engouffrer sur ce chemin épineux.
Elle ne s'accordait qu'une seule après-midi de repos. Celle du dimanche et pourtant ces quelques heures loin de Polis ne l'aidait pas à se changer les idées. Elle retrouvait son père dans sa maison de repos. L'emmenait parfois boire un café dans un restaurant en dehors de la ville. Mais à chaque fois, elle ressortait de ses visites encore plus misérable qu'à son entrée. L'homme ne faisait pas de progrès et ce changement d'environnement semblait le faire régresser de semaines en semaines. Il était déprimé et ne trouvait goût à rien. Père et fille faisaient alors une belle paire.
Le caractère de Lexa n'avait fait que régresser également. Elle était froide, stricte et ne perdait plus de temps à discuter avec ses employés. Nyilah avait d'ailleurs fait les frais de cette mauvaise humeur plus d'une fois au court du mois et ses nerfs commençaient doucement à lâcher. Même avant que Clarke ne rentre dans sa vie la brune n'avait pas été aussi glaciale. Elle restait toujours polie même si elle ne s'attardait pas à faire des compliment. Aujourd'hui, la femme d'affaire était à peine humaine et lui décrocher un simple « merci » relevait du miracle.
Ce jour là, alors qu'il était un peu plus tard que midi et que Lexa était plongée dans un rapport annuel de prime en tout genre, son téléphone fixe sonna indiquant d'une petite lumière que son assistante cherchait à la joindre. Elle ne décrocha pas le combiné mais appuya sur le haut parleur, son regard toujours rivé sur ses papier.
- Wood.
Dit-elle simplement d'une voix monotone.
- Mademoiselle Wood, votre soeur est à l'accueil. Répondit Nyilah. Elle aimerait vous voir.
- Vous savez très bien que je suis occupée. Dites-lui d'arrêter de passer et de m'appeler je n'ai pas le temps de lui parler pour le moment.
Alors qu'elle allait raccrocher elle entendit un craquement dans le téléphone et finit par distinguer la voix énervée d'Anya. Ce ton qu'elle avait bien trop entendu depuis quatre semaines.
- Alexandria Wood, tu arrêtes ton cirque et tu me laisses entrer.
Comme une enfant la brune soupira et lança son stylo afin de montrer sa colère. Elle finit par appuyer sur le bouton de déverrouillage de la porte qu'elle avait fait installé en début de semaine pour éviter d'être dérangée.
Quelques secondes plus tard, Anya entra dans le bureau un grand sac dans les mains. Son bronzage encore frais dû à son voyage de noces à Hawaii elle avait l'air reposée et prête à affronter le commencement de l'hiver. Pourtant, il n'en était rien. Elle avait longuement hésité à partir une semaine avec Raven. Laisser Lexa seule dans son état n'avait pas été une mince à faire mais sa femme avait réussi à la convaincre, lui promettant de la laisser appeler sa petite soeur au moins une fois par jour. La femme d'affaire n'avait répondu aux appels qu'une fois sur deux et lorsqu'elle le faisait, la conversation était brève sans que la brune ne parle vraiment.
Ce qui rendait Anya si impliquée dans l'état de Lexa était en premier temps une culpabilité qui la rongeait. Elle avait apprit le lendemain matin du mariage que Clarke avait tout avoué à Lexa et elle s'attendait à voir sa soeur dans une colère noire, lui reprochant d'avoir forcé la peintre à lui mentir. Etonnamment elle compris vite que Clarke ne l'avait pas mise en cause. La blonde avait prit la totalité du blâme pour elle sans impliquer son ex-patronne. Elle n'avait par contre pas souhaité la revoir depuis cet événement.
Anya s'était donc retrouvée face un dilemme. Avouer à son tour qu'elle était responsable du malheur de sa soeur et risquer de la perdre ou ne rien dire et être capable de la soutenir du mieux qu'elle le pouvait. Elle choisit rapidement la seconde solutions, en espérant pouvoir aider Lexa et ne révéler la vérité qu'une fois son état meilleur. Elle se fit également la promesse de tout faire pour lui faire retrouver Clarke. Elle en était sûre, la blonde serait celle qui libérait sa petite soeur et sans elle, la femme d'affaire ne cesserait de se renfermer dans sa bulle.
- Anya fais vite, je dois finir ce dossier au plus vite.
La grande soeur fut frappée par les cernes au dessous des yeux de sa soeur. Elle portait ses lunettes, signe de grande fatigue et était à peine apprêtée. Jamais Anya n'avait vu Lexa ainsi, son état s'était plus que dégradé en une semaine et la blonde regrettait déjà son voyage.
Elle décida de ravaler sa pitié sachant très bien que cela ne fonctionnait pas avec Lexa et décida de cacher son angoisse en bousculant un peu sa soeur.
- Salut Anya. Se dit-elle à elle même. Comment tu vas aujourd'hui? C'était bien Hawaii? J'ai vu que tu as bien bronzé, t'es resplendissante.
Lexa soupira mais releva les yeux. En effet Anya était magnifique mais elle n'avait ni le coeur, ne l'envie de la complimenter.
- J'ai suivi votre voyage sur Facebook, pas besoin de me le raconter. Dit-elle simplement. Et t'avais pas besoin de passer, tu sais que c'est la folie ces derniers temps.
- Regarde-toi t'as plus que la peau sur les os. T'as pas mangé depuis quand?
Lexa se pinça le nez en signe d'énervement .
- Je vais très bien, maintenant excuse moi mais…
Anya ferma l'ordinateur portable de Lexa et mis ses dossier à côtés d'elle. Elle déposa ensuite son gros sac sur le bureau et en sortit plusieurs tupperware.
- Je t'ai préparé plusieurs plats. Tu devrais en avoir assez jusqu'à la fin de la semaine. Je t'ai mis les dates limites auquel du peux les manger.
- Je suis capable de me faire à manger.
- Capable oui, mais apparemment tu n'en prends pas le temps.
- Je mange je te signalerai.
- T'engloutir un mini paquet de chips à deux heures du matin ce n'est pas considéré comme manger.
Un soupire, puis un silence. Lexa ne voulait pas épiloguer sur le sujet. Quoi qu'elle dise de tout manière, Anya trouverait quelque chose qui n'irait pas.
Clarke attendait patiemment avec Octavia aux arrivées de l'aéroport JFK. Un sentiment d'angoisse avait fait son apparition au petit matin. Voilà huit mois qu'elle n'avait pas revu ses parents et leur visite aujourd'hui la rendait nerveuse sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi. Non, c'était un mensonge, elle savait exactement pourquoi cette appréhension avais fait surface. Elle avait peur de les décevoir, et la soirée du lendemain allait montrer à tout le monde de quoi elle était capable. Cela allait être un vrai tournant dans sa carrière et voir que ses parents avaient fait le déplacement pour assister à sa première exposition lui mettait une pression supplémentaire. Entre son père qui avait toujours cru en elle et qui risquait d'être l'homme le plus déçu, et sa mère à qui elle avait si peur de donner raison, Clarke ne savait plus où donner de la tête.
Néanmoins, la jeune femme était heureuse de les revoir. Passer autant de temps loin de ses parents était insupportable. Elle aurait tellement voulu s'engouffrer dans les bras de sa mère au court de ce dernier mois. Telle une petite fille elle se serait lassée bercée et aurait réussit à puiser un peu de courage pour avancer.
Malheureusement cela n'avait pas été le cas et la blonde avait dû s'en sortir seule.
Après avoir passé deux heures sur la terrasse de l'hôtel paralysée de tristesse, Clarke était finalement rentrée chez-elle à pieds sans annoncer son départ aux autres. Elle n'était arrivée que sur les coups de six heures devant son appartement et s'était effondrée de sommeil aux pieds de son lit.
Les jours qui suivirent furent aussi douloureux qu'un coup massue. Clarke n'arrivait pas à avancer. Elle avait appelé Lexa jour et nuit durant une semaine et demie, tombant à chaque fois sur son répondeur. La blonde n'avait jamais laissé de message. Elle n'aurait pas su quoi dire à cette machine de tout manière.
Durant le reste du mois, la peintre avait bien compris quelle était sa place. Elle ne chercha alors plus à joindre son amante, et essaya de reprendre une vie normale sans pour autant y parvenir. Elle savait qu'elle aurait pu se discréditer en accusant Anya. Mais à quoi bon? Au moins Lexa avait quelqu'un à ses côtés. Tandis qu'en lui révélant tout la vérité, la blonde lui aurait fait perdre le peu de famille qui lui restait. Alors pour le bien être des deux femmes, la blonde s'était tue et avait ravalé ses larmes pour avancer.
Elle avait rêvé de croiser Lexa, n'importe où, n'importe quand. Clarke aurait simplement aimé que leur routes se rejoignent au détour d'une allée. La peintre avait même commencé à faire des détours lorsqu'elle se rendait à la galerie pour passer devant le building de Polis. Elle espérait apercevoir la femme d'affaire et qui sait pouvoir commencer une discussion. Mais cela n'était pas arrivé, comme si Lexa avait complètement disparue de New-York.
Un avantage s'était tout de même dégagé de cette histoire, l'inspiration de Clarke n'avait fait que de se décupler. Elle créait, rectifiait, passait des heures à rendre ses toiles plus que parfaites. Marcus n'avait eu de cesse de la complimenter et de lui accorder toujours plus de temps pour lui donner des conseils précieux. Il voyait en sa nouvelle employée un talent qui commençait enfin à s'extérioriser. Toutes ses indications étaient mises en application. Le moins que l'on puisse dire est que Clarke était une élève studieuse et cette qualité incita son patron à lui faire l'un des plus beau cadeau.
En effet, il avait proposé à Clarke d'exposer ses toiles. Bien sûr le local mis à sa disposition n'était pas bien grand et se trouvait dans un cartier de Harlem, bien loin de l'Upper East Side mais cette soirée allait permettre à Clarke de rencontrer d'autres professionnels et de commencer à se créer un nom dans son domaine.
Voilà pourquoi ses parents avaient pris une semaine de vacances pour venir à New-York. Ils voulaient soutenir leur fille, et même si Abby n'avait pas été des plus enthousiaste lors du déménagement de Clarke, elle comptait bien aujourd'hui lui montrer toute son admiration. Jake quand à lui ne pouvait pas être plus fière, il avait toujours remarqué le potentiel de sa fille et l'avait encouragé à vivre son rêve.
La peintre avait toujours été plus proche de son père. L'homme ayant connu une longue période de chômage, c'était lui qui s'était occupé de Clarke pendant une grande partie de son enfance. Créant ainsi un lien qu'Abby n'avait jamais réussi à obtenir bien que mère et fille s'entendent très bien et partagent énormément de leur vie. Jake était un rayon de soleil, il soutenait, encourageait tandis qu'Abby était toujours là pour réparer ce qui était cassé et recoller les morceau du coeur de sa fille qui s'était déjà bien trop brisé.
C'est pour cette raison que lorsque le couple apparu enfin à la sortie du terminal que Clarke se lança dans les bras de son père. Elle ne s'était pas rendu compte du manque laissé par cette absence avant de retrouver ses parents. L'odeur de Jake envahit tous ses sens et la soulagea enfin. Ce n'est qu'après une longue étreinte qu'elle fit de même avec Abby. Un câlin plus distant mais qui ne manquait pas d'amour.
- Tu nous a tellement manqué. Soupira Abby en relâchant Clarke. Regarde-toi, tu es magnifique.
- J'ai pas dormis depuis un mois mais j'accepte quand même le compliment. Répondit la blonde dans un fin sourire.
Elle ne voulait pas montrer sa tristesse, peut-être qu'en faisant croire que l'appréhension de son vernissage était l'unique raison de son manque de sommeil, personne ne lui demandera d'approfondir son mal-être. C'était sans compter le regard de sa mère qui d'instincts compris immédiatement que quelque chose d'autre était derrière tout cela.
Mais la femme n'eut pas le temps de répliquer que le cri d'Octavia résonna dans tout l'aéroport. La jeune fille courut à pleine vitesse pour s'accrocher à l'homme qui venait de faire son apparence à son tour. Ses jambes agrippées à sa taille elle se laissait porter par les bras fort du dernier arrivé.
Clarke regardait la scène en souriant, Octavia n'avait pas revu son frère depuis les vacances de printemps et était clairement en manque de sa présence.
C'est toujours avec sa soeur agrippée tel un bébé singe que Bellamy s'approcha de Clarke. Il passa un de ses bras autour de la taille de la peintre et lui embrassa le front en la saluant. Bellamy avait toujours été présent dans la vie de Clarke. Dans les bons comme les mauvais moments, il l'avait soutenue et lui avait donné des conseils. L'homme était plus qu'un amis, il était un frère. Parfois trop protecteur, parfois casse-pieds, il ne l'avait jamais laissé tombée et avait même hésité à les suivre elle et Octavia dans leur déménagement afin de garder un oeil sur elles. Il avait pour finir renoncé, comprenant que ses deux soeurs devaient vivre leurs propres expériences sans lui. Bellamy était donc resté sur la côte Ouest mais profitait de chaque occasion pour faire le voyage à New-York. Cette année là avait malheureusement été chargée pour lui, et le garçon n'avait pas réussit à se libérer aussi souvent qu'il l'aurait voulu.
- Vous avez fait bon voyage? Demanda Clarke une fois qu'Octavia retrouva le sol.
- 5 heures d'avion avec ton père qui n'a pas arrêté de me parler d'aérodynamique je m'en serais passée! Répondit Abby. Heureusement que Bell m'a prêté son I Paddle.
- Pad… I Pad, maman! Rit Clarke, heureuse de retrouver ces petits moments de joie. Venez, Raven m'a prêté sa nouvelle voiture et je suis mal parquée.
- Comment va-t-elle? Demanda Bellamy clairement intéressée.
- Mariée. Répondit Octavia en lui lançant un regard noir. Alors tu t'en approches pas.
- J'ai rien dit!
- Je sais ce à quoi tu penses.
- Alors vraiment pas du tout! Bégaya-t-il faussement outré. Je me renseignais simplement. On s'est toujours bien entendu.
- Non Bell. Tu t'es toujours bien entendu, elle, elle n'a fait que de te repousser la dernière fois que tu étais ici. Ajouta Clarke une fois le groupe en dehors de l'aéroport.
- Et il me semble même qu'Anya t'avait pris à parti. Renchérit Octavia. Elle ne t'avais pas fait pleurer comme une fillette?
- N'importe quoi!
- Non t'as raison O! Il avait passé la soirée à sangloter!
- Arrêtez les files! Coupa Abby avec un sourire moqueur. Laissez-le tranquille.
- J'aurais mieux fait de ne pas venir. Bouda-t-il.
- Vraiment Anya t'avais pas besoin de me suivre jusqu'ici.
- Parce que tu crois que je ne te connais pas? Au moment où j'aurais eu le dos tourné tu serais retrouvée au bureau.
Les deux soeurs arrivaient devant la porte de l'assesseur de Lexa. La blonde avait mis près d'une heure à convaincre la femme d'affaire de quitter Polis pour le reste de la journée. Et malgré une forte dispute, l'aînée avait eu le dernier mot. Lexa avait pour finir accepté de rentrer chez-elle pour se reposer. Elle n'imaginait pas à cet instant qu'Anya allait l'accompagner jusqu'à l'intérieur de son appartement. Evidemment, elle aurait pensé que la blonde n'ait pas envie de marché autant. Cette dernière fut d'ailleurs surprise de ne pas voir Dylan devant la porte du building, elle ne posa malgré tout aucune question. De peur certainement d'entendre la réponse.
Mais après cette longue marche, la pâtissière n'en pouvait plus.
- Où est passé Dylan?
Lexa s'apprêtait appuyer sur le bouton d'appel, mais dès que la question quitta la bouche d'Anya, la brune baissa la tête et murmura de façon presque inaudible.
- J'ai dû réduire les frais de Polis.
- Répète?
- J'ai dû faire un choix et réduire les dépenses inutiles de l'entreprise.
- T'as viré Dylan? Tu te fiches de moi? Alie est enceinte! Tu te rends compte?
- Il nous revenait trop cher. J'ai congédié tous les chauffeurs de Polis. Je ne pouvais pas faire du favoritisme.
- Du favoritisme? Mais enfin Lexa, Dylan était là depuis tes débuts! Il était parfait, il faisait bien son travail. Il ne méritait pas ça.
- Dylan parlait beaucoup trop.
Anya écarquilla les yeux en réalisant ce qui se cachait derrière tout cela.
- T'as pas supporté qu'il te donne son avis sur Clarke c'est ça?
- Tu dis n'importe quoi.
- Qu'est-ce qu'il a fait? Il t'a dit qu'elle méritait une seconde chance? Qu'elle était faite pour toi? Que tu n'aurais pas du la quitter?
- La ferme Anya.
- Je peux pas croire que tu l'aies viré parce qu'il a osé te parler d'elle.
- Je l'ai viré parce que j'étais obligé de le faire, la conjoncture…
- Arrête avec ton discourt près-fabriqué, je suis pas une de tes employée. Répondit Anya sèchement. Tu savais qu'il avait une famille, qu'Alie ne travaille pas. Que Polis était son seul revenu.
- Les affaires personnelles ne rentrent pas ligne de compte lorsqu'il s'agit de renvoyer des employés.
- T'es encore plus froide et sans coeur que je ne le pensais.
- Alors qu'est-ce que tu fais ici si je ne mérite pas ton temps? Laisse-moi être sans coeur et arrête de t'investir dans ma vie.
- Parce que je t'aime Lexa! Parce que tu es ma soeur et que je ne veux pas te voir finir comme ça. C'est pas toi cette fille, t'es pas comme ça.
- Je suis exactement comme ça. J'ai une entreprise à faire tourner, j'ai pas le temps pour les sentiments. Maintenant rentre chez-toi. Vas retrouver ta vie parfaite avec ta femme parfaite, votre appartement parfait et ton boulot parfait.
- Lexa…
Mais la brune ne l'écoutait plus. Elle appela l'ascenseur et lorsque les portes s'ouvrirent, elle y entra en essayant de ne pas laisser la place à Anya d'y pénétrer. Cette attitude prouva à la blonde que sa soeur cherchait encore à lui cacher quelque chose. Elle n'y réfléchit même pas à deux fois et entra à son tour dans la cabine. Lexa essaya de négocier une sortie mais l'aînée ne voulut rien entendre.
Cette dernière dû retenir un cri de surprise en découvrant l'appartement une fois que l'ascenseur fut arrivé à destination. Tout était saccagé. Du verre était brisé sans que rien ne soit ramassé, les coussins du canapé étaient tous à terre, des papiers d'emballages s'éparpillaient un peu partout. Une vrai tornade était passée dans cet appartement.
Anya n'y croyait pas ses yeux. Sa soeur n'avait jamais été désordonnée, au contraire elle avait même des tendances maniaques depuis son enfance. Voir cet habitat dans un tel état n'était pas possible.
La femme d'affaire savait bien de quoi il en retournait et refusait de prononcer le moindre mot. Elle se rendit dans la cuisine pour se servir une bière avant d'être arrêtée par Anya.
- N'y penses même pas. Dit-elle d'une voix grave. C'est une vrai porcherie ici, tu vas prendre un sac poubelle et on va tout nettoyer.
- T'as pas à me dire quoi faire.
- Tu n'arrives clairement plus à prendre soins de toi, et tant que ça sera le cas je te dirai quoi faire.
- Anya…
- Maintenant Lexa. On range et je te ramène chez-moi. Tu ne resteras pas une minute de plus seule ici.
Clarke venait de finir de manger. Elle et ses parents s'étaient retrouvé autour d'un dîner dans un petit restaurant près de central park. Elle avait essayé de se montrer sous son meilleur jour, parlant de son travail et de la chance qu'elle avait de se voir enfin grandir. Jake n'avait pas vu de changement dans l'attitude de sa fille. Elle riait à ses blagues et s'impliquait dans leurs conversations. Pour lui, la jeune femme était exactement la même qu'il avait vu partir de la maison. Pour Abby par contre, son impression était tout autre. Il manquait quelque chose dans les yeux de sa fille. Pas quand elle parlait d'art, non, à cet instant ses yeux continuaient de pétiller. Mais lorsqu'elle parlait de sa vie en général son regard s'éteignait. Elle n'épiloguait pas sur sa vie privée, et même si Clarke avait toujours été discrète là dessus, ce soir là, elle était presque empruntée d'aborder le sujet.
Abby eut vite la confirmation à ses questions lorsque Jake aborda le sujet de la vie amoureuse de leur fille.
- Et alors ma chérie, tu n'as toujours pas rencontré ta moitié?
Clarke pâlit sous cette question. Elle joua plusieurs instants avec sa mousse au chocolat et tenta de trouver ses mots.
- Non… je… je me consacre à la peinture en ce moment.
Jake rit de bon coeur.
- Ca va faire quatre ans que tu me réponds ça. Il faudrait quand même que tu puisses partager tout ça avec quelqu'un. Et je ne te parle pas de tes amis.
- Je sais, mais ce n'est pas facile de rencontrer la bonne personne et quand tu la rencontre cela ne veut pas dire qu'elle te désire en retour.
- Clarke. Commença-t-il. Garçon ou fille, tout le monde rêverait d'être avec toi.
- Tu dis ça parce que je suis ta fille.
- Je dis ça parce que tu es parfaite.
- Je fais des erreurs aussi papa.
- Et s'ils sont dignes de toi, ils te les pardonneront.
Clarke opina de tête faiblement. Elle du ravaler ses larmes qu'elle sentait prêtes à tomber.
- Jake? Coupa Abby qui avait compris que leur fille allait craquer. Tu devrais aller payer le serveur, Clarke et moi on va aller chercher la voiture.
L'homme fut surpris de cette remarque. Surtout que leur fille n'avait pas encore entamé son dessert. Il comprit pourtant au regard de sa femme qu'il ne devait pas poser de question. Il posa brièvement ses yeux sur Clarke et se rendit enfin compte qu'elle n'était pas bien. Il n'avait jamais été la bonne personne pour réconforter les autres, même sa fille dont il était si proche. Jake était un clown et ne supportait pas la tristesse. C'est donc sans se pressé qu'il se rendit près du serveur pour payer l'addition.
Abby serra alors le genou de sa fille pour la consoler.
- Clarke, dis moi ce qui ne va pas.
- Rien, je suis stressée c'est tout.
- Il y a autre chose. Je le vois bien.
- On devrait sortir, la voiture n'est pas tout près.
- Chérie. Parle-moi.
Clarke hésita une seconde et se pinça les lèvres.
- Maman comment tu pardonnes quelqu'un qui t'aurais trompé?
Abby essuya une larme de la joue de Clarke.
- Si ce garçon ou cette fille t'as trompée c'est qu'il n'en vaut pas la peine. Tu trouveras mieux, ne te rends pas malade pour ça.
- Et si c'est toi qui doit te faire pardonner tout ça?
- Clarke...
- J'ai tout gâché maman.
Abby enlaça alors sa fille. Elle y mit toutes ses force afin de rassurer Clarke. Et malgré le silence de sa mère, la peintre sentit qu'elle était soutenue.
Encore une fois, Abby enfilait le rôle de mécanicienne, elle devait réparer sa fille qui s'était à nouveau brisée en mille morceaux.
L'appartement de Lexa avait presque retrouvé son ordre perdu. Deux immenses sacs poubelles étaient posés près de la sortie et Anya tenait dans ses mains une corbeille de linges sales qu'elle avait prévu de laver en rentrant chez-elle.
Lexa descendit les escaliers qui menaient à sa chambre avec une grande valise. Elle avait comprit qu'Anya aurait toujours le dernier mot et que vivre avec elle et Raven ne serait peut être pas une mauvaise chose. Elle passait tellement de temps au bureau que cela ne changerait pas énormément ses habitudes de toute manière.
- T'as tout ce qu'il te faut? Demanda Anya sans imaginer la portée de ses mots.
Tout ce qui lui faut? Lexa aurait presque eu envie de rire si elle n'avait pas aussi mal. Non, il lui manquait l'essentiel pour qu'elle ait tout ce qu'il lui faut.
Elle hocha la tête en signe de négation et ferma les yeux pour tenter de stopper les larmes qui voulaient s'échapper.
- Viens-là. Lui dit Anya tout doucement.
La cadette s'effondra dans les bras de sa soeur. Elle n'y arrivait plus, elle était fatiguée, faible et ne voyait pas le bout du tunnel. Ses effort pour tout oublier était sans résultat. Elle n'en pouvait tout simplement plus.
Le mal dans sa poitrine augmentait de jour en jour et l'empêchait maintenant de respirer. Elle avait l'impression d'avoir tout perdu sans jamais vraiment avoir possédé quoi que ce soit.
Anya caressait les cheveux de Lexa et tentait de la calmer, elle ne pensait pas qu'une simple phrase aurait cet effet.
- Je vais pas m'en sortir Anya.
- Tout ça ce n'est qu'un mal entendu. Murmura-t-elle. Tu devrais la revoir.
- Je peux pas.
- Pourquoi?
- Parce qu'à la minute où je la croiserai je pourrai pas m'empêcher de la vouloir à nouveau.
- Parce que tu as vraiment cessé de la vouloir ne serait-ce qu'une seule seconde depuis mon mariage?
- Je n'ai pas envie de la vouloir Anya!
- Alors passes à autre chose pour le moment. Si tu es malheureuse à cause d'elle, trouves quelque chose d'autre.
- Tu crois que je n'ai pas essayé?
- Non, tu t'es plongée dans le travail, mais tu n'as pas essayé de faire quelque chose qui te plait vraiment. Tu n'as jamais fait quelque chose pour toi. Tu as toujours suivit ce que maman ou Gustus t'imposaient. Tu ne crois pas que c'est le moment que tu décides toi-même de ce que tu veux? Lexa tu ne pourra pas aller mieux tant que tu n'auras pas autre chose dans ta vie que Polis ou Clarke. Il faut d'abord te reconstruire.
- Et après quoi?
- Après tu pourras peut être refaire confiance aux personnes qui t'ont blessées.
- A quoi bon?
Anya soupira, Lexa n'était pas encore prête à l'entendre. Il fallait qu'elle se trouve avant de pouvoir pardonner. Et ça seul le temps pourrait en être le remède.
Abby avait entraîné Clarke sur le long d'un chemin du grand parc, Jake n'avait pas voulu s'imposer, il savait que ce moment devait être partagé entre mère et fille. Il savait également qu'à la minute où il entendrait qu'un garçon pouvait être la cause de la tristesse de sa fille, il ne pourrait se contrôler. Clarke avait déjà souffert à cause d'un petit rigolo, il ne supporterait pas que cela se reproduise une seconde fois.
La peintre avait alors expliqué son histoire à sa mère. Elle avait bien entendu édulcoré certains passages, elle n'était pas pudique mais certaine choses ne se racontent pas à sa mère.
Abby avait écouté sans l'interrompre, elle n'avait pas imaginé une seule seconde que sa fille puisse accepter une telle relation mais Clarke n'était plus une enfant et le sexe faisait parti de sa vie à présent.
A la fin de son histoire, Clarke gardait ses yeux humides, elle était visiblement toujours rongée par la culpabilité et l'envie de réparer son erreur. Abby la serra alors un peu plus contre elle et décida de parler.
- Est-ce que tu l'aimes? Demanda-t-elle.
- C'est quoi pour une question? Répondit-elle d'une voix serrée.
- Confirme-le moi si la réponse te sembles si évidente.
- Je crois que… , sa voix se brisa, je sais que je l'aime.
- Alors pourquoi tu n'essayes pas de la récupérer?
- Je te l'ai dis j'ai essayé!
- L'appeler trois fois par jour ce n'est pas suffisant.
- Elle ne veut plus rien avoir à faire avec moi, elle a été très claire.
- La colère nous fait toujours dire des choses bien plus fortes que ce que l'on pense réellement. Et parfois, elle nous fait dire le contraire de ce que l'on souhaite réellement. Un « reste près de moi » devient un « vas-t-en » et un « je t'aime » se transforme en « je te déteste ». Son « oublie-moi » voulais certainement dire « récupère-moi ». Il faut te battre pour elle mon coeur, tu dois lui montrer que tu la veux réellement, que tu es prête à tout pour la récupérer.
- On est pas dans une comédie romantique maman. C'est pas un roman de Marc Levy. Les gens ne reviennent pas après une grande déclaration et un air de violon.
Abby sourit tendrement et dégagea d'une mèche le visage de Clarke.
- Et si c'était le cas? Et si c'était précisément ce dont Lexa avait besoin.
- Ce n'est pas ce genre de fille, elle n'aime pas être courtisée.
- Je ne te parle pas de la courtiser, mais de lui montrer que pour une fois dans sa vie quelqu'un se soucie d'elle. Qu'elle est le centre du monde au moins au yeux d'une personne.
- Et comment je fais ça?
- Tu es une artiste non? Tu es sensée avoir de l'imagination. Tu n'as qu'à t'en servir.
