Hello vous!

Je suis désolée de ne pas avoir publié mercredi, mea culpa, je n'ai pas vraiment d'excuse en plus. Simplement que je me suis retrouvée un peu bloquée avec ce chapitre.

J'espère que vous l'aimerez quand même un peu :D

Bonne lecture et merci pour vos commentaires!


Lorsque Lexa entendit le réveil de son téléphone se déclencher elle sentit comme une angoisse la quitter. Pour elle, et cela depuis un mois, les nuits étaient devenues une hantise. Elle ne dormait que très peu, parfois pas du tout. Le noir l'oppressait et lui faisait repenser à tout ce qu'elle aurait préféré oublié. En général ces heures consacrées au sommeil n'étaient pas de tout repos, elle tournait et se retournait dans son lit, parfois, au bout de quelques heures, elle décidait de retourner au travail ou d'allumer la télévision sur une émission abrutissante.

Ce soir là, devant vivre chez sa soeur, Lexa ne s'était pas permise de se relever. Elle savait Anya inquiète, et ne voulait pas attirer son attention. Elle était donc restée huit heures dans son lit, les yeux grands ouvert à attendre simplement que le matin vienne.

Lexa sortit alors du lit, tout son corps était courbaturé, elle était faible et ses yeux rouge sang la brûlaient. Elle savait bien que tout le maquillage du monde ne cacherait pas sa mine exténuée, mais elle avait compris qu'en faisant comme si de rien n'était personne ne lui posait la moindre question sur son état.

Elle chercha alors quelques vêtements dans sa valise et se prépara pour affronter une nouvelle journée. Les chiffres et les différents dossiers courraient dans sa tête, Lexa faisait exprès de se les rappeler pour s'occuper l'esprit.

Une fois prête, elle entra dans le salon et prit ses affaires, elle savait Anya déjà partie au café. Sa soeur commençait tôt, les pendulaires n'attendaient jamais pour leur café. Elle sursauta par contre en découvrant Raven au beau milieu de la cuisine. La jeune femme lui accorda son plus beau sourire. Elle était déjà habillée et prête à travailler apparemment. Une assiette dans les mains elle fit signe à Lexa de s'assoir.

- Bien dormi? Lui demanda-t-elle en remplissant une tasse de café. J'espère que le bruit de la rue ne t'a pas trop dérangé.

Lexa retenu un rire ironique. Elle se contenta de faire un signe de tête négatif. Elle ne prit pas place autour de la table et enfila sa veste en cuir.

- J'y vais, on se voir ce soir.

- Attends! La retint Raven. Anya t'a préparé un petit déj. T'en fais pas je me suis contentée de le mettre dans une assiette, les oeufs et le bacon sont tout à fait comestibles. Par contre je t'ai fait un café du tonner!

- J'ai pas vraiment le temps Raven.

- Il est sept heures, t'as bien dix minutes de marge avant de devoir partir.

- Non, il faut que je mette en place une réunion. Mentit-elle. Je suis déjà en retard pour tout de dire.

Raven n'était pas dupe et Anya lui avait donné ordre de faire manger sa petite soeur. Mais la canadienne était comme beaucoup impressionnée par les deux soeurs, elle ne pouvait contrer ni l'une ni l'autre et chercha par tous les moyens à satisfaire les deux femmes.

- Tu sais comment est Anya. Commença-t-elle. Quand elle te donne un ordre tu obéis et ça fait un bon moment que je n'ai pas dormi sur le canapé, j'aimerai bien que ça reste comme ça. Alors je te propose un marché. Je te conduis à Polis, tu prends ton petit déjeuner avec toi et tout le monde est content.

- C'est très gentil mais…

- Parfait! Laisse moi mettre mes chaussures et on y va!

Raven ne savait pas comment, mais elle avait réussi à se sortir de cette situation. Non seulement elle ne dormirait pas sur le canapé mais en plus sa belle-soeur lui sera reconnaissante pour lui avoir évité un retard sur son planning.

Les deux femmes se mirent en route. Raven démarra dans un grondement de moteur sa nouvelle voiture de sport. Elle en était tellement fière malgré les moqueries d'Anya qui lui répétait qu'acheter une voiture à New-York était aussi utile que d'acheter un bateau en plein désert, cette Camaro était un rêve d'enfant et le sourire qui ne quittait pas ses lèvres valait tout l'or du monde.

Elle ne réussit à faire qu'une centaine de mètres avant de devoir s'arrêter faute à la circulation des heures de pointe. Lexa soupira et colla son front à la vitre. Dylan connaissait tous les recoins de la ville et évitait toujours les embouteillages, elle regrettait déjà son excès de colère et le renvoi d'un de ses plus fidèle employés.

Raven tapotait sur son volant, elle cherchait un sujet de conversation mais n'en trouvait pas. Elle voyait bien que Lexa n'allait pas bien, la seule vision de son visage vous le confirmait, mais elle savait également dans quel état était Clarke. La latina était prise entre deux chaises et n'en pouvait plus. Comment faire pour stopper cette querelle et faire revenir les choses à la normal? Ca elle n'en savait rien. Mais la chose dont elle était certaine était que les deux femmes n'avaient pas cessé d'avoir des sentiments l'une pour l'autre.

Elle tenta alors d'aborder le sujet le plus sensible qu'il soit d'une façon douce.

- Anya et moi on est de sortie ce soir.

- Hum, c'est bien.

- Tu pourrais venir avec nous. On a décidé d'aller voir une expo.

- Raven, je ne vais pas aller voir le vernissage de Clarke.

La conductrice freina d'un coup net sous la surprise. Elle tourna la tête pour fixer Lexa avec ses grand yeux surpris.

- Comment tu sais?

- Ce n'est pas parce que je ne lui parle plus que je peux m'empêcher de savoir ce qui se passe dans sa vie.

Et cela était la vérité. Certainement la première fois depuis des semaines que Lexa était aussi honnête. Elle n'avait cessé de se renseigner sur Clarke, sur sa vie, sur son travail, sur son état en général. Elle savait de part Marcus, que la blonde avait décroché ce vernissage grâce à son travail et sa motivation. Lexa était aussi au courant que la peintre avait perdu son sourire si communicatif. La femme d'affaire s'était retrouvée plus d'une fois devant la galerie à observer son ex-amante travailler. Elle avait hésité des dizaines de fois à rentrer dans le bâtiment et serrer Clarke dans ses bras du plus fort qu'elle le pouvait simplement pour enlever cette tristesse apparente sur son visage.

Bien qu'elle lui en veuille, bien que sa colère ne disparaisse pas et bien qu'elle aurait préféré tout oublier, elle ne pouvait s'empêcher de vouloir le bonheur de Clarke et la voir à chaque fois dans cet état lui brisait le coeur toujours un peu plus.

- Ca te ferais du bien de voir autre chose. Lui répondit Raven.

- Me changer les idées en allant voir l'exposition de mon ex?

Raven eut un petit sourire en coin.

- Je croyais que vous n'aviez jamais été ensemble. Sur le principe, Clarke n'est pas ton ex.

- Tu joues sur les mots Reyes.

- Je sais, mais honnêtement Lexa, tu ne penses pas que tu devrais la laisser t'expliquer? Elles ne pensaient pas mal faire en te le cachant. Elles voulaient seulement te protéger et se sont plantées en beauté oui mais...

- Elles se sont? Qui ça?

- Quoi?

- T'as dit elles se sont, au pluriel. Qui était aussi au courant?

- Personne. J'ai dit sont? T'as mal entendu, ou ma langue a fourché.

- Raven, ne me mens pas.

La latina se pinça la lèvre, elle en avait trop dit et sentait qu'elle passerait les prochaines nuit sur le canapé.

- Tu sais Lexa, commença-t-elle, Clarke ne t'aurait jamais menti de son plein gré, elle déteste ça et sait comment ça fini. Et certaines personnes ont pensé que ne pas te parler de cette nuit là te protégerait. Ca ne comptait pour personne, Clarke a oublié cette fille aussi vite qu'elle était arrivée, t'aurais jamais dû être au courant et tu n'aurais pas souffert. Tout le monde pensait bien faire.

Ouais... ben tout le monde s'est trompé comme tu dis.


Clarke était dans le local qui abriterait son vernissage. Elle mettait en place ses tableaux avec l'aide de ses parents et de Marcus.

Alors qu'elle était au bar, préparant les différents verres qu'elle installait en pyramide, elle vit Bellamy tenir à bout de bras une immense toile. Le jeune homme paraissait peu sûr sur ses jambes et vacilla à plusieurs reprises. Sachant de quel travail il s'agissait Clarke faillit s'évanouir et accourut auprès de son ami pour l'aider. Jake la suivit et retenu le grand cadre redonnant ainsi un peu de stabilité à Bellamy.

- Fais attention! Cria-t-elle à bout de souffle. C'est la pièce centrale.

- Je ne m'imaginais pas qu'elle serait si lourde en la sortant du camion.

Une fois le cadre posé par terre Clarke relâcha un soupir. Et contrôla tout de même que rien n'était abîmé. Elle posa une main sur l'avant-bras de Bellamy et lui sourit timidement.

- Merci, j'aurais dû te prévenir de demander de l'aide.

- C'est rien. Aller, il faut te calmer. Tout va bien se passer.

La blonde tremblait déjà comme une feuille, elle avait à peine réussit à ouvrir la porte tellement elle était anxieuse. Se sentir jugée ne lui plaisait en rien et sa peur ne faisait que de l'envahir chaque secondes un peu plus.

Elle fixa son frère de coeur et essaya de lui faire ses yeux les plus adorables. Connaissant très bien cette expression, Bellamy sentit que sa force serait encore une fois requise.

- Qu'est-ce que tu veux?

- Il faudrait que tu poses le tableau sur cette estrade. Lui dit-elle en lui montrant un cube blanc au milieu de la pièce. Et le cadre en plexi-glace que Raven a fabriqué doit venir dessus.

- C'est pas la Joconde ton truc ou bien? Pourquoi tu veux autant le protéger.

- C'est mon tableau préféré, je ne veux pas que quelque chose lui arrive.

- T'as intérêt à le vendre une fortune. Lui dit-il.

- Ce n'est pas moi qui fixe les prix. Répondit-elle timidement.

Marcus arriva alors derrière elle et plaça un de ses bras autour de ses épaules. L'homme était devenu un vrai ami pour elle, presque paternel il l'avait soutenue coûte que coûte.

- T'en fais pas Clarke. Si on vend ne serais-ce que ce tableau on aura déjà fait un beau bénéfice sur la soirée.

- Quoi? Vous êtes sérieux? S'exclama Bellamy. T'as peint avec de l'or ou quoi?

- Monsieur Blake, vous devez savoir que votre amie est talentueuse, au vu de la grandeur de la toile et de sa qualité on pourra facilement le vendre à 10.

- 10 dollars? Et vous pensez rentabiliser la soirée?

- 10 milles Bellamy, 10 milles.

Le jeune homme écarquilla les yeux.

- Je suis un bon négociateur, ajouta Marcus, les gens me connaissent et me font confiance, si je leur dit qu'un tableau vaut ce prix, il me croiront.

- Mais c'est la première expo de Clarke.

- Oui, et si elle l'avait exposé seule, son tableau serait partit à quoi? 3-4 milles dollars. Elle est dans la cours des grands maintenant, vous pouvez être fière d'elle.

Bellamy regarda Clarke le regard toujours submergé par cette annonce. La blonde baissa les yeux gênée. Elle ne pensait pas elle aussi, que son travail valait autant, elle ne croyait d'ailleurs pas que quelqu'un puisse l'acheter à ce prix là. Mais Marcus l'avait suppliée de lui faire confiance et jusqu'à maintenant son patron ne l'avait jamais déçue.


Lexa était dans ses papiers comme à son habitude, elle s'était occupée comme elle le pouvait mais en ce vendredi matin Polis était assez calme. Elle s'était alors retrouvée à surfer sur le net et à taper le nom de Clarke sur son moteur de recherche. Les coordonnées du vernissage apparurent alors devant elle. Un article lui avait consacré un quart de page et avait même mit sa photo en prime. La blonde souriait à côté de Marcus et le titre promettait une bonne surprise de la part de la nouvelle protégée du chercheur de talents.

Lexa referma rapidement la page internet lorsque la porte de son bureau s'ouvrit et laissa entrer son assistante.

- Mademoiselle Wood, je prends ma pause, est-ce que vous voulez que je vous rapporte quelque chose à manger?

- C'est gentil Nyilah, j'ai tout ce qu'il faut ici. A tout à l'heure.

La blonde la laissa seule et referma la porte derrière elle. Lexa ouvrit à nouveau son article et en décortiqua chaque mot. Ce n'est qu'une bonne quinzaine de minutes plus tard qu'elle fut stopper dans ses recherches par la sonnerie de son téléphone. Elle vit, comme si cette dernière l'observait, le nom de Clarke s'afficher. Son coeur battait bien trop vite, il faillit s'arrêter d'ailleurs, d'une main tremblante elle hésita à le prendre. Mais elle savait qu'elle n'aurait pas trouver les mots pour parler à la peintre. Elle aurait soit fondu en larmes, soit explosé dans une folle colère. Elle laissa alors l'appel aller jusqu'à sa messagerie et attendit quelques secondes avant de recevoir une notification de message vocal.

Elle déglutit rapidement et porta son téléphone à son oreille. En entendant la voix frêle de la femme qui la hantait, Lexa se sentit perdre pieds.

« Salut Lexa… je suis désolée de t'appeler. Je sais bien que tu ne veux pas m'entendre et d'ailleurs je sais qu'il y a 99% de chance que tu n'écoutes pas ce message mais… je ne sais même pas pourquoi je t'appelle. C'est sensé être un des plus beau jour de ma vie et j'ai l'impression de le vivre comme si j'étais en dehors de mon corps. Je n'arrive pas à me réjouir, ou à être fière de moi. T'es une des seule à avoir cru en moi et si je peux montrer mon travail ce soir c'est uniquement grâce à toi… J'aurais voulu qu'on partage ça ensemble. Que tu sois à mon bras ce soir pour me rassurer et à cause de moi, à cause de ma stupidité ça ne sera pas le cas. »

Elle marqua une longue pause et Lexa du fermer les yeux pour ne pas pleurer.

« Tu me manques, tu me manques tellement…. Je… j'espère que tu vas bien, que tu as tourné la page. J'ai pas le droit de te dire ça mais sache que je pense à toi en permanence. Je t'aime Lexa. »

Elle prononça la dernière phrase dans un soupire étouffé et raccrocha. Lexa perçut tout de même un sanglots et savoir Clarke su malheureuse la brisa cette fois complètement. Si elle l'avait pu, elle l'aurait pardonné dans la seconde, mais sa rancoeur était trop forte et son esprit trop meurtrit pour recomposer ce numéro.

Clarke, appuyée contre la façade du bâtiment se laissa glisser à terre. Elle pleurait comme elle avait pleuré le soir du mariage. Appeler Lexa était une mauvaise idée, elle l'avait su avant d'avoir composé le numéro mais l'envie l'avait emporté sur la raison et son coeur en subissait maintenant les conséquences.

Elle sentit une vibration dans ses main et porta l'écran de son téléphone devant ses yeux.

« bonne chance. »


La journée passa et Lexa y survécu comme auparavant. Elle reçut deux appels d'Anya qu'elle garda courts. Elle n'avait pas envie de parler à soeur, elle sentait que son aînée était la responsable de ce mensonge et chercherait à la confronter face à face, un simple appel lui mettrait une barrière supplémentaire pour entendre la vérité et cela, Lexa ne le voulait pas.

Il était près de dix-neuf heures, les lumières des différents bureaux étaient déjà éteintes, seules celles de la femme d'affaire restaient encore allumées. Lexa jouait avec son trousseau de clés en écoutant encore une fois le message de Clarke, elle ne savait pas quoi faire, son corps lui donnait pourtant la réponse mais elle n'arrivait pas à se mettre en marche. Que pourrait-elle lui dire? Et que pouvait-elle faire face aux proches de Clarke? Elle ferait mieux de rester ici ou de rentrer chez Anya et pourtant dans un élan elle se leva de sa chaise, prit ses affaires et se décida à descendre dans la rue pour appeler un taxi. Le papier avec l'adresse de la galerie dans les mains elle sentait qu'elle faisait une erreur mais il était trop tard pour faire demi-tour.

Sous les applaudissements Clarke monta sur les marches qui séparaient la salle principale du coin bar. La galerie avait ouvert ses portes il y a près d'une demie-heure et était à présent bien pleine. Une vingtaine de personnes avaient fait le déplacement, bien plus que ce qu'aurait espérer Clarke. Déjà une bonne partie des futures clients s'étaient intéressé à diverses toiles, mais timide, la créatrice n'était pas allée à leur rencontre. Elle leur avait laissé le temps de découvrir son atmosphère et s'était contentée d'observer les différentes réactions.

C'est donc avec une voix tremblante que Clarke prit la parole après le discourt de Marcus pour saluer son assemblée à son tour. Elle aperçu rapidement ses parents lui faire un petit signe de la main la fierté dressée dans leurs yeux. Ce simple signe lui donna la force de s'exprimer enfin.

- Merci à tous d'être là ce soir, cette soirée représente énormément pour moi et je voulais en premier temps remercier Marcus pour son aide et son soutien. Ce vernissage est avant tout un travail d'équipe, je n'y serais jamais arrivée seule alors levons nos verre pour cette merveilleuse équipe qui m'accompagne tous les jours et à mes proches qui se sont démenés pour nous permettre de voir cette exposition telle qu'elle est ce soir.

Un nouvel élan d'applaudissement retentit et Clarke reprit la parole.

- Mon univers est très coloré comme vous pourrez le voir, j'aime capter la réalité des moments et retransmettre les émotions qui se sont jouées pendant ces quelques secondes, j'espère que cela vous plaira et que vous apprécierez ce voyage. Je vous souhaite d'ores et déjà une très bonne soirée et n'hésitez pas à venir me voir en cas de questions. Merci à tous de votre venue.

Clarke relâcha un soupire et bu une gorgée de son verre d'eau. Marcus lui donna une tape amicale dans le dos et s'affaira à partir à la rencontre des invités afin de faire ce pourquoi il était doué: les convaincre d'acheter. De son côté, la peintre trouva refuge près de Raven et Octavia. Ses deux amies avaient déjà fait le tour de salle bien trop de fois en préparent l'événement, elles n'avaient plus besoin d'observer encore une fois les différentes oeuvres. Ce qui n'empêcha pas Raven de taquiner Clarke en lui reparlant de la pièce centrale: une femme vue de dos dont la nudité n'était pas cachée, la canadienne lui répétait pour la troisième fois de la soirée que cette image était à la limite du porno et qu'elle devrait se sentir gênée d'afficher une telle toile devant ses parents.

En vrai, Raven savait très bien ce que ce travail représentait pour Clarke. Il n'y avait pas de doute sur l'identité de la personne et l'ancienne colocataire préférait tourner cela en dérision plutôt que de parler des vrais sentiment liés à ce portrait.

Clarke en était d'ailleurs reconnaissante, elle n'aurait certainement pas su comment expliquer son ressentit et espérait qu'aucun invité ne soit intéressé à acheter cette pièce.

Très vite une nouvelle vague d'arrivants s'empara des lieu. Le vernissage avait un succès imprévu, Marcus avait contacté bien trop de monde en ne pensant pas qu'autant de personnes fassent le déplacement. Mais était-ce dû au mois de novembre dépourvu de beaucoup d'événement ou la publicité faite dans les journaux, quoi qu'il en soit, la cinquantaine de personne avaient du mal à se déplacer dans la petite pièce d'exposition. Plusieurs d'entre elles avaient d'ailleurs rebroussé chemin ou attendaient encore dehors en fumant une cigarette pour passer le temps.

Clarke était souvent prise à partie et maintenant plus à l'aise, elle racontait volontiers la signification de ses tableaux. Elle avait parfois envie de rire face au débit de stupidités qu'elle pouvait raconter bien que les invités se montrent intéressés.

Ses pieds la faisaient souffrir et elle s'accorda un petite pause. Assise sur un tabouret elle regarda dans la salle en sirotant un énième verre d'eau pétillante.


Lexa était arrivée une bonne heure après avoir quitté Polis. Elle fut premièrement surprise de voir autant de monde devant la porte et puis un sentiment de joie l'envahi. Elle n'y était plus habituée depuis des semaines et en resta bouche bée. Elle n'aurait pas pensé se réjouir autant pour son ex-amante et bien que troublée, elle accepta volontiers ce ressentit si léger qui la changeait de sa colère journalière.

Poussant quelques personnes, elle pénétra à son tour dans le bâtiment et fut choquée de voir autant de travail. Elle avait déjà vu certaines de ses toiles mais n'imaginait pas que Clarke en avait créé autant. Dès son entrée elle sentit son bras se faire attrapé et croyant être face à la seule personne par qui elle ne voulait pas se faire repérer elle se prépara à devoir faire un long monologue sur les raisons de sa présence. Heureusement, elle fut ravie de voir que Raven l'attirait vers un recoin plus calme et à l'abri de bien des regards.

- Qu'est-ce que tu fais ici? Lui demanda-t-elle

- C'est toi qui m'as proposé de venir.

- J'aurais pas pensé une seule seconde que t'aurais accepté! C'est toi qui m'as dit que ce n'était pas une bonne idée en plus!

- Je sais… Elle marqua un temps, je voulais juste voir à quoi tout ça ressemblait.

- Lexa, si elle te voit elle va s'imaginer que tu lui pardonne et coupe moi si je me trompe mais il ne me semble pas que cela soit le cas non? Raven ajouta, je sais qu'elle t'a appelé cet après-midi, je sais qu'elle t'a dit qu'elle te voulait ici ce soir, alors… ne lui fais pas de faux espoirs Lexa, même si ça paraît déplacé de ma part de te le demander, je t'en prie ne lui fais pas ça.

- C'était plus fort que moi.

- Et je comprends ça, mais tu te fais du mal et si Clarke s'en rend compte elle souffrira aussi, et malgré ce que tu dis je sais que ce n'est pas ton but.

Lexa opina de la tête et regarda autour d'elle. Il ne lui faudrait que quelques minutes pour faire le tour, elle se contenterait de regarder brièvement les tableaux et de s'en aller aussi discrètement qu'elle était rentrée.

- Couvre-moi. Demanda-t-elle

- Quoi?

- Distrais Clarke, j'en ai pour un quart d'heure maximum.

- Lexa, non.

- Fais ça pour moi, j'ai juste envie de voir son travail, elle ne me remarquera pas.

Sans attendre de réponse et malgré les appels de sa belle-soeur, Lexa entama sa visite en se faufilant parmi les groupes de spectateurs. Elle baissait la tête lors de ses déplacements et ne restait jamais plus de quelques secondes devant un tableau pour ne pas paraître intéressée à acheter.

Son coeur battait la chamade et l'adrénaline n'y était pour rien. Ce qu'elle voyait la transportait. Elle qui n'aimait pas l'art en général, ou qui du moins ne s'y intéressait pas, se retrouvait subjuguée par cette visite. L'univers si réaliste de Clarke la transportait loin des frontières de New-York et elle aurait tout donné pour décortiqué chaque millimètre carré de ces chef-d'oeuvre.

Elle arriva enfin devant le dernier tableau dressé sur une estrade. Il était recouvert d'un cube de plexi-glace et était bien plus imposant que les autres pièces. Lexa eut le souffle coupé en découvrant la peinture. Elle crut rêver en premier lieu et cligna plusieurs fois des yeux avant de réaliser que son portait était affiché aux yeux de tous. Bien sûr, personne ne l'avait vue nue et son identité était cachée, mais elle se sentait exposée. Il lui était en revanche impossible d'en vouloir à son auteur. Clarke avait réussi à la rendre plus que magnifique, à capter chaque détail de son corps. Cette femme de dos, dont les cheveux bruns cascadaient sur l'une de ses omoplate et dont un long tatouage descendait le long de sa colonne vertébrale était mise en valeur dans un fond dégradé de gris, seul le draps couvrant le bas de ses fesses ressortait dans son orange fruité.

Lexa se sentait défaillir, elle ne pensait pas que Clarke puisse connaître aussi bien ses formes. Elle avait transformé ses imperfections en avantages, comme cette cicatrice qu'elle avait en bas des rein que la blonde n'avait pas souhaité cacher mais transformer en rayon de lumière.

Dans un geste obnubilé. Lexa posa ses doigt sur la protection transparente et sursauta en entant la voix d'un arrivant qu'elle n'avait pas remarqué.

- Beau tableau hein?

La brune se tourna et vit un homme qu'elle n'avait jamais aperçu de sa vie. Il était grand, musclé, ses cheveux noirs, frisés comme le manteau d'un mouton étaient mal coiffés et manquaient certainement d'un bon nettoyage. Il avait tout de même enfilé un vieux costard qui ne devait être utilisé qu'aux mariages et aux enterrement. Son sourire qui devait certainement se vouloir charmeur donna un frisson de malaise à Lexa. Cette dernière ne lui répondit pas et riva à nouveau ses yeux sur son portrait.

- Je m'appelle Bellamy. Retenta-t-il pour capter l'attention de la brune. Je suis un ami de Clarke Griffin.

A nouveau Lexa força un sourire et détourna la tête.

- Je ne vous ai jamais vu auparavant. Vous n'êtes pas une amie de Clarke.

- J'apprécie juste son travail. Finit-elle par dire.

- Elle est très talentueuse en effet.

Bellamy resta figé près de Lexa et se gratta la tête en réfléchissant à une nouvelle phrase d'approche.

- Je peux vous offrir une coupe ?

- C'est un open bar, tout est gratuit. Répondit-Elle en montrant le bar de son index.

- Oui… en effet… Il soupira un instant face au manque de réponse de Lexa et continua. Vous êtes vraiment charmante, vous pourriez être un modèle pour une toile sans aucun problème.

Lexa écarquilla les yeux en remarquant que cet inconnu lui faisait des avances, ou du moins essayait de lui en faire. Cela faisait bien longtemps qu'un homme n'avait tenté quelque chose avec elle. Tout le monde dans son milieux était au courant de son orientation sexuelle et personne n'était assez idiot pour essayer de la courtiser depuis qu'elle avait mis un joli poing dans le nez d'un héritier slovaque lors d'un cocktail de la croix rouge il y a trois ans de cela.

- Pour une femme je poserais bien. Dit-elle subtilement en espérant qu'il comprenne le sens de sa phrase.

- C'est vrai que les femmes sont généralement plus douées avec l'art. Répondit-il stupidement. Je dois faire parti de la poignée d'hommes qui savent tenir un crayon. Continua-t-il. Je pourrais peut être essayer de vous dessiner. On pourrait se voir un de ces soirs? Qu'en dites-vous?

Clarke discutait avec Raven qui essayait par tous les moyens de ne pas la faire regarder dans la salle. La blonde ne s'en était pas rendue compte et cet échange lui permettait de décompresser. Elle eut pourtant tout à coup dans son champ de vision l'arrivée de Bellamy auprès d'une femme qui semblait bien intéressée face à son oeuvre. Raven se replaça devant Clarke et lui boucha la vue, la peintre se pencha sur le côté et explosa de rire. La canadienne se retourna à son tour et cru s'évanouir en voyant la scène.

- Bell s'est déjà jeté sur une proie. Annonça Clarke toujours en riant. Pauvre fille, elle ne va jamais réussir à s'en dépêtrer.

- Mais qu'est-ce qu'il a à toujours foncer sur les lesbiennes? Dit Raven dans sa barbe.

- Qu'est-ce que tu dis?

- Rien… Je vais porter secours à la demoiselle en détresse.

- Non laisse j'y vais, elle me semble intéressée par le tableau, je pourrais peut être la convaincre de l'acheter.

Raven se sentit paniquer et ajouta rapidement.

- T'inquiète je m'en charge! T'as assez bossé aujourd'hui.

- Mais Raven attends!

Pas le temps, Raven accourait près du couple pour les séparer et faire sortir Lexa au plus vite de cette exposition. Elle arriva à temps pour calmer la femme d'affaire qui s'emportait déjà face à Bellamy.

- Premièrement ce n'est pas avec ça que tu vas attirer une fille dans ton lit et encore moins une fille comme moi. Commence déjà par aller chez le coiffeur et par…

- Ok Lexa! Coupa Raven en la tirant une nouvelle fois par le bras. Je pense que mon pote Bellamy a comprit la leçon et qu'il n'essayera pas de te draguer une nouvelle fois. N'est-ce pas Bell?

Le garçon hocha de la tête et déglutit difficilement.

- Bell, je te présente Lexa la soeur d'Anya. Continua Raven. Tu sais la Lexa dont t'a parlé Octavia. La Lexa de Clarke.

Bellamy s'étouffa et regarda Lexa avec une bouche entre ouverte.

- Cette Lexa là? redemanda-t-il.

- Cette Lexa oui.

- Mais qu'est-ce que vous avez toutes à être aussi attractives! Vous ne pouvez pas vous faire une coupe en brosse et porter des marcel?

Lexa faillit lui sauter dessus mais Raven la retint une fois de plus.

- Il plaisante Lexa, c'est sa façon à lui de décompresser. T'inquiète pas.

Bellamy, malgré sa remarque homophobe, lui tendit quand même la main.

- Ravi de te rencontrer alors Lexa, je suis le frère d'Octavia. Elle m'a beaucoup parlé de toi miss botty call!

Le rouge monta aux joue de Lexa. Il était donc au courant de son aventure avec Clarke et apparemment même les détails juteux ne lui avaient pas été épargnés.

Lexa lui serra la main à contre coeur, mais elle ne voulait pas faire de vague à cette soirée. Elle ne devait pas se faire remarquer et devait par tous les moyens se calmer.

- C'était une rencontre surprenante Bellamy. Dit-elle. Je suis désolée d'y couper court mais je dois y aller.

- Déjà? Mais vous venez d'arriver.

- Lexa est très prise. Je t'expliquerai Bell.

Alors que la femme d'affaire allait s'en aller, Jake s'approcha du tableau si convoité et scotcha sur son étiquette de description une inscription « vendu ». Il sourit fièrement aux trois jeunes gens et leva un pouce en l'air face à Raven.

- Il est vendu? Demanda Lexa paniquée.

- Et oui, un couple de mexicain a craqué dessus. Répondit-il.

- Combien est-ce qu'il vous ont offert?

- Je ne sais pas Madame, Monsieur Kane m'a simplement demandé de mettre cet écriteau.

- Il faut que je le vois.

- Ne vous inquiétez pas, il y a certainement un autre tableau qui vous plaira ici.

- C'est celui-là que je veux.

Jake fut surpris par cette conviction qui se dégageait de Lexa et ne sut quoi répondre.

- Jake, quand Lexa veut quelque chose elle l'obtient, je vous conseille d'aller chercher Marcus.

- Je suis vraiment désolé, mais le couple….

- Je double leur prix.

- Madame vous ne pouvez pas faire ça.

- Très bien… Je triple leur mise et je vous fais une avance en cash tout de suite.

Jake était complètement perdu, il ne faisait pas parti de ce milieux mais imaginait facilement qu'accorder la vente à Lexa maintenant serait déloyal. Il chercha Marcus du regard mais il n'aperçut personne. Heureusement, pour sa plus grande chance, Abby arriva derrière lui et déposa une main sur son dos. Elle fixa Lexa et n'eut besoin d'aucune explication pour reconnaître la jeune femme. Clarke lui avait montré la photo de leur sortie sur Broadway et les traits de cette femme étaient exactement les mêmes que ceux du cliché.

- Jake, chéri, je m'occupe de Mademoiselle Wood, vas chercher Marcus pour finaliser la vente.

- Mais… on n'a pas le droit! Murmura-t-il.

Abby lui lança un regard glaçant voulant dire « fais ce que je te dis ». En ayant l'habitude de ce genre d'ordre, Jake se mit en route pour retrouver le patron de sa fille tandis que Lexa dévisageait Abby.

- Comment connaissez-vous mon nom?

- Ma fille m'a beaucoup parlé de vous Lexa. Pourquoi n'irions-nous pas nous installer dehors pour discuter un peu en attendant le retour de Marcus et de mon mari?


Il était près de deux heures du matin lorsque Clarke s'effondra de fatigue par terre. Tous les invités avaient quitté les lieux, tout comme la plupart de ses amis. Il ne restait plus maintenant que ses parents et Marcus. Ce dernier s'approcha de sa protégée et lui sourit à pleine dents.

- Félicitation Clarke. Je n'ai que rarement vu un aussi bon démarrage. Tu peux être fière de toi.

La blonde baissa la tête timidement avant de poser la question qui lui brûlait les lèvres.

- Est-ce qu'on a vendu quelque chose?

- Tu plaisantes? Tu as fait un malheur.

- C'est vrai?

- Cinq toiles sont parties ce soir. Et deux on déjà été payées en totalité. Et tu ne devinera jamais à combien est partit « apprends-moi »

- Quelqu'un l'a acheté?

- Ils étaient deux à se battre pour l'obtenir. Et j'ai réussi à en tirer 45 milles dollars.

Heureusement que Clarke était déjà à terre, ses jambes n'auraient jamais réussis à la maintenir debout face à une telle annonce.

- C'est impossible.

Marcu lui sourit et l'embrassa sur la joue tel un père à sa fille.

- Commence à y croire Clarke. Bientôt ce prix là ne sera qu'une entrée de gamme pour toi.


Lexa était dans le salon de Raven et Anya à attendre lorsque le couple rentra au petit matin. Elles furent surprise d'apercevoir leur nouvelle locataire encore debout mais aucune d'elles ne fit de remarque.

L'ambiance était tendue et Raven eut du mal à le supporter. Elle sentit que sa présence était de trop et s'excusa rapidement pour aller se coucher.

Anya prit place sur le canapé et attendit que Lexa prenne la parole.

- Tu sais. Dis enfin la brune. J'ai bien réfléchis à cette histoire avec Clarke.

- Ah oui?

- Oui. Il y a quand même quelque chose qui me travaille.

Dans son ton, Anya décerna un zeste de manipulation et ne comprit pas de quoi il en retournait.

- Tu connais Clarke, presque aussi bien que mois d'ailleurs.

- Je la connais oui.

- Tu sais donc à quel point elle est intègre. Elle a bien dû te dire qu'elle détestait les mensonges et les cachotteries.

- Lexa il est tard. Abrège s'il te plait.

- Je trouve tout simplement étrange qu'une fille comme elle puisse mentir sur un sujet comme celui-ci.

- Elle te l'a dit, elle a eu peur.

- Et c'est ce que je pensais. Et puis j'en suis venue au résultat que quelqu'un l'aurait poussé à mentir.

Lexa scrutait chaque action d'Anya. A la recherche d'un signe que sa soeur était bien impliquée dans cette histoire. Malheureusement, Anya ne laissa rien passer. Et pourtant elle en était certaine depuis ce matin.

- Peut-être. Répondit Anya. Mais si c'est le cas, cette personne cherchait tout comme Clarke à te protéger.

- Et c'est me protéger que de me faire croire pendant un mois que Clarke en est la seule responsable?

- Lexa ça commence à devenir lassant. Clarke t'a menti quelle horreur! Si tu savais combien de couple se mentent au jour le jour. Là il ne s'agit que d'une erreur. Passe à autre chose maintenant.

- C'est facile à dire pour toi.

- Tu n'essaye même pas. Tu te lamante sur ton sors mais en même temps tu ne cherches pas à te distancer d'elle.

- On ne parlait pas de ça. On parlais du faite que…

- Oui Lexa c'est moi qui ai dit à Clarke de te mentir au sujet de son plan cul. T'es contente? Ta soeur est la grande méchante de l'histoire.

- Comment t'as…

- T'as ta réponse, tournes la page maintenant et avance. Fais-moi la tête comme une gamine de cinq ans si tu le veux ou essaye de réfléchir trente secondes et tu comprendras qu'on a fait ça pour toi. Pour t'éviter de souffrir et pour que tu puisses enfin ouvrir ton coeur. On a fait une erreur c'est certain et on s'en veut mais toi tu fais une erreur en te fermant ainsi et si tu continue tout ce que tu auras gagner c'est de finir seule. Alors regarde-toi dans une glace Lexa et reprends-toi en main. Et surtout regarde qui est la plus idiote entre nous trois. Clarke et moi qui avons essayé de t'épargner ou toi qui réagit comme une fille pourrie gâtée et qui fiche tout en l'air de peur de souffrir. Tu veux savoir ce que je pense? Je pense que tu attendais ce moment, que si Clarke n'avait pas couché avec une autre fille tu aurais trouvé quelque chose d'autre pour faire foirer votre couple, parce que t'es tellement handicapée face à l'amour que tu préfère être seule que de prendre des risques.

Anya ne lui laissa pas le temps de répondre et fonça dans sa chambre en claquant la porte laissant une Lexa déboussolée au plein milieu du salon.