Hello à tous! On est encore mercredi je ne suis pas en retard ;D
la petite suite du milieu de semaine est là et j'espère qu'elle vous plaira!
Merci vraiment pour vos commentaires et à dimanche!
Cela faisait deux jours que le fameux vernissage s'était déroulé. Le temps froid de l'hiver s'était maintenant installé et un joli petit duvet blanc recouvrait depuis cette nuit les rues gelées de New-York. Clarke se réveilla en douceur au petit matin et remonta sa couverture pour se réchauffer ses épaules découvertes. Le propriétaire de l'immeuble n'avait toujours pas mis en marche le chauffage et la température de l'appartement n'était presque plus vivable mais en tenant compte du peu de charges qui leurs étaient demandées, Clarke et sa colocataire ne pouvaient pas se plaindre.
Il fallut quelques minutes à la jolie blonde pour qu'elle se décide enfin à sortir de son nid douillet. Une nouvelle journée de travail commençait et elle devait rentrer dans cette routine. Le faite d'avoir eu du succès lors de son exposition lui avait légèrement remonté le morale, elle était encore plus motivée à travailler et à s'améliorer. Mais l'ombre de Lexa planait toujours au dessus de tête. Cela s'était encore intensifié lorsqu'elle avait vu partir sa toile fétiche. Il ne lui restait alors qu'un seul souvenir de la brune: une photo sur son téléphone qu'elle regardait plusieurs fois par jours comme si elle était en plein deuil.
C'est encore en pyjama et en se frottant les mains de froid que Clarke pénétra dans le salon. Harper y était déjà mais la colocataire n'avait l'air d'être dans son état habituel. Elle avait gardé ses vêtements de la veille et fixait le sol assise sur le canapé. Elle ne semblait pas avoir fermé l'oeil de la nuit et son expression mimait celle de Clarke lorsqu'elle était rentrée du mariage de Raven.
La peintre hésita quelques secondes. Elle n'était pas en état de consoler sa colocataire, ni de l'aider à résoudre un quelconque problème. Clarke devait d'abord se réparer elle-même avant de le faire avec les autres. Mais son tempérament lui empêchait de faire comme si de rien n'était. Harper semblait aller mal, il était de son devoir en tant qu'amie de lui demander qu'elle était la source de son problème.
Clarke s'accroupi devant Harper pour faire remarquer sa présence. Sa colocataire sursauta quelque peu avant de la regarder tristement.
- Qu'est-ce qui t'arrive? Demanda Clarke. Tu n'as pas dormi?
- Ma soirée avec Monty a été un cauchemar. On s'est disputé et je suis partie en claquant la porte.
Et voilà encore un problème de coeur. On aurait dit qu'une vrai épidémie rongeait la ville depuis quelques semaines.
- C'est qu'une dispute Harper, ça va s'arranger. Je suis sûre qu'il ne va pas tarder à débarquer avec un bouquet fleurs. C'est pas la première fois que ça arrive. Rassura-t-elle en lui caressant le genou amicalement.
Il est vrai que le couple n'en n'était pas à sa première dispute. Leurs discordes étaient connues de tous et souvent Harper avait besoin d'un peu de recule avant de pouvoir retrouver les bras de son petit-ami.
- On s'est séparé Clarke. Avoua la deuxième blonde. C'est pas une pause cette fois. On a décidé de tout arrêter.
L'artiste était sous le choc. Bien sûr ses amis avaient des problèmes mais comme tous les couples ils faisaient tout pour les régler. Harper et Monty avaient une relation saine et prévue pour durer, il n'était pas possible qu'ils arrêtent tout du jour au lendemain.
- Quoi? Mais… vous ne pouvez pas vous séparer! Vous êtes Harper et Monty! Vous devez finir ensemble! C'est comme Octavia et Lincoln! Harper, c'est une mauvaise passe vous allez travailler sur vos différents.
- Non. Pas cette fois. C'est vraiment la fin.
- Mais tout allait très bien pourtant!
- Rien n'allait bien! S'exclama Harper en montant d'un octave. Si tu n'étais pas aussi bornée à ne te préoccuper que de toi tu aurais vu que Monty n'avait plus passé une seule soirée ici depuis le mariage. T'aurais aussi vu qu'on ne sortait pratiquement plus et que je passais mes soirées avec toi ici à regarder les redifs de Grey's Anatomy.
Cela Clarke n'y avait pas fait attention effectivement. Il est vrai qu'Harper avait été plus présente mais la peintre avait simplement imaginé que sa colocataire voulait la soutenir dans ce moment difficile. Elle n'aurait jamais imagé autre chose.
- Qu'est-ce qui s'est passé entre-vous? Demanda-t-elle honteuse de n'avoir rien vu.
- Il voulait qu'on emménage ensemble. Il voyait les choses en grand pour nous et j'ai réalisé que je ne pouvais pas m'imaginer tout ça avec lui. Monty est un garçon super et je l'aime mais je crois qu'il représente plus une certaine stabilité pour moi. Je n'ai plus le même désir pour notre relation, ce n'est tout simplement plus la même chose. Alors le soir du mariage quand il m'a demandé une nouvelle fois de venir vivre avec lui j'ai compris qu'on ne voyait notre futur de la même manière. J'ai envie de profiter de ma vie, de voyager, de changer de travail jusqu'à ce que je trouve ce qui me plait vraiment. J'ai envie de sortir et de m'amuser.
- Et lui veut se poser. Continua Clarke. Il veut fonder une famille et avoir une vie tranquille.
- Je ne dis pas que je ne voudrai jamais de tout ça. Mais j'ai 25 ans, cette vie là elle n'est pas pour moi en ce moment.
- Je comprends. Je suis désolée pour vous, vraiment je ne pensais pas que vous viviez tout ça.
- Depuis un mois t'as du mal à remarquer les choses qui se passent autour de toi Clarke. Dit Harper tristement. Je ne te critique pas, je comprends que n'ailles pas bien et que tu te concentre sur ta vie mais c'est difficile pour nous aussi. J'ai passé des semaines à essayer de te faire penser à autre chose et à faire semblant d'aller bien sans que tu ne me demande ne serait-ce qu'une seule fois comment j'allais. Tu n'as même pas remarqué que Lincoln avait reprit le travail et que Jasper avait encore adopté un nouveau cochon d'inde. C'est comme si on ne comptait plus à tes yeux.
- C'est faux. Murmura l'accusée. J'ai été distante mais vous êtes ce qu'il y a de plus important pour moi.
- Est-ce que tu as remarqué que je suis partie avant ton discourt à ton vernissage?
Clarke resta silencieuse. Elle n'y avait pas fait attention, ce n'est que maintenant qu'elle remarquait qu'effectivement Harper avait manqué à l'appel.
- Monty et moi on s'est disputé avant d'arriver. Il n'est même pas rentré dans la galerie et moi je suis partie après un quart d'heure pour m'expliquer avec lui. Tu ne m'a pas aperçu arriver et encore moins partir.
- Il y avait du monde et…
- Tu trouveras toujours une excuse Clarke, mais ça fait un mois que c'est fini avec Lexa. Tu devrais passer à autre chose. J'aimerai retrouver mon amie. Celle qui se mettait en quatre pour nous aider et qui voyait tout de suite quand quelque chose allait mal.
- Je t'adore Harper et j'avoue que je n'ai pas eu un comportement exemplaire mais ne me demande jamais de renoncer à Lexa. J'ai besoin d'elle et peut être que ton histoire avec Monty n'a pas fonctionné mais je sais que c'est la bonne pour moi et je ne la laisserai pas filer.
Raven rentra chez-elle dans la matinée. Son jour de congé lui permettait de faire les courses et le ménage et comme ce soir elle et Anya étaient les hôtes du repas de départ des parents de Clarke, la canadienne se devait de redoubler d'effort pour rendre son chez-soi radieux. En effet, sa femme avait eu la merveilleuse idée (un ton ironique est requis pour cette phrase) de proposer cette soirée lors du vernissage de Clarke. Anya avait certainement dans l'idée de s'attirer les bonnes grâces de la blonde en passant pas l'amabilité de ses parents. Raven savait que sa moitié était prête à toutes les ruses pour ressouder leur groupe d'amis.
Il est vrai que depuis un certaine temps maintenant leurs rapports étaient des plus compliqués. Clarke n'adressait plus la parole à Anya, Harper et Monty passaient plus de temps à s'époumoner qu'à se bécoter, Octavia avait prit le parti de sa meilleure amie et ne voulait plus revoir Anya forçant ainsi Lincoln à la suivre dans sa rancoeur. Leur unité amical s'en était complètement allée et ce dîner était un bon moyen de resserrer leurs rapports.
Tous devraient faire bonne figure devant Abby et Jake qui ne supporteraient pas de voir le groupe d'amis de leur fille se déchirer. Il fallait faire bonne impression et peut être que cette comédie qui serait jouée ce soir permettrait aux esprits de se calmer. Du moins c'est ce qu'espérait Anya et malgré cette idée loufoque Raven n'avait pas trouvé d'argument pour la contrer.
Elle se retrouvait donc maintenant à porter trois sacs de courses remplis de bon produits frais et planifiait son planning de nettoyage pendant que sa femme passait une journée ordinaire au café.
Elle ne s'attendait pas à voir sa belle-soeur dans son appartement. Lexa était au travail à cette heure là normalement.
- Qu'est-ce que tu fais ici? Demanda Raven en posant ses sacs. T'as pas une réunion ou un dossier urgent?
En effet, Lexa avait pris l'habitude de s'inventer du travail pour passer le moins de temps possible dans l'appartement. Elle ne voulait pas voir Anya depuis leur altercation et sa soeur lui avait interdit de repartir dans son propre appartement. La blonde souhaitait encore garder un oeil sur Lexa même si leurs relation n'était pas au beau fixe. Cette dernière accepta après une longue discussion de rester, elle savait qu'être seule chez-elle n'allait pas arranger son état et malgré son énervement, elle comprenait les paroles d'Anya, si elle ne changeait pas son attitude, elle ne s'en sortirait pas.
Entre les paroles et les actes pourtant un bond se formait. Elle avait beau avoir pris la décision de se reprendre en main il était encore trop difficile pour son corps d'avancer. Elle ne dormait toujours pas et son appétit n'avait pas grandit. Sa faiblesse musculaire se faisait de plus en plus sentir et sa concentration ne tenait pus la route. Son travail en pâtissait tout comme ses rapports avec ses employés.
Lexa sortit les courses des sacs pendant que Raven les rangeait au bon endroit.
- J'ai du prendre quelques jours de congés forcés. Répondit-elle enfin sans regarder sa belle soeur.
- Congés forcés? Ca veut dire quoi?
- Exactement ce que t'as entendu. On m'interdit de revenir au travail. Je dois prendre au mois deux semaines d'arrêt.
- Et qui t'y oblige? Je croyais que tu étais la patronne.
- Je le suis mais au dessus de la patronne il y a un conseil d'actionnaires. C'est eux qui prennent les décisions finales et s'ils pensent que je ne suis pas apte à tenir mon poste ils peuvent me forcer à prendre du temps loin de Polis. C'est les règles.
- Et tu tires une tête d'enterrement alors que tu es en vacances?
- Je n'ai pas pris de jour de congé depuis trois ans, je ne sais pas quoi faire pendant mon temps libre. Et je ne peux même pas avoir un contrôle sur ce qui se passe dans ma propre entreprise.
- Lexa, si t'es en vacances c'est pour décompresser. Si quelque chose se passe à Polis ils t'appelleront. Il ne faut pas t'en faire. Et pour ce qui est de t'occuper tu peux m'aider à préparer le dîner de ce soir. On voulait t'inviter avec Anya de toute façon.
- Passer une soirée avec elle et votre bande d'amis… t'es vraiment sérieuse?
- Avant que tout se casse la gueule tu faisais parti de notre groupe. Tout pourrais revenir comme avant.
- Je ne veux pas que tout redevienne comme avant.
- Non, tu veux que les choses soient encore mieux. Et c'est possible si tu te laisses un peu aller. Clarke n'attend que ça: te revoir enfin.
- Je t'aiderais à faire ton dîner, mais ne me demande pas de rester avec vous.
- Marché conclu, mais saches que si tu change d'avis une assiette t'attendra.
Lexa hocha de la tête avant de sourire à Raven.
- Alors? Par quoi on commence cheffe?
La journée passa ainsi pour Lexa. Elle fit naître une complicité amicale entre elle et Raven. La jeune femme n'aurait pas imaginé pouvoir autant apprécier sa belle-soeur et pourtant la canadienne l'aidait à se détendre. Elle en oubliait même son congé forcé et appréciait malgré elle ce temps libre.
Pour Raven aussi cette journée avait été un soulagement. Elle avait été sauvée par Lexa qui se débrouillait bien mieux qu'elle dans une cuisine. Le repas serait grâce à elle un succès et la femme d'affaire avait accepté de la soutenir dans l'idée de faire croire aux autres que la latina était la seule responsable pour la confection de ce merveilleux diner. En vérité la cheffe d'entreprise avait confectionné l'intégralité du repas. Que cela soit l'apéritif, l'entrée, le plat ou le dessert, Lexa avait tout maitrisé. Elle s'était même accordée une spécialité et avait réalisé des petites truffes pour accompagner le café.
Cela faisait des années qu'elle ne s'était pas remise aux fourneaux, elle n'avait d'ailleurs jamais couru après la cuisine et pourtant aujourd'hui elle s'était amusée. Peut être grâce à l'attitude de Raven qui l'avait fait rire plus d'une fois ou peut être tout simplement par le fait qu'elle pouvait enfin prendre son temps pour effectuer quelque chose.
Ce fut sur le coup des dix-neuf heures que la porte sonna. Et dès que la sonnerie retenti, Lexa se senti revenir à la réalité. Ce monde de rire et de fantaisie n'était pas encore une réalité pour elle et derrière cette porte pouvait se trouver la source de sa tristesse. Elle n'était pas encore prête à lui faire face, il lui manquait un petit quelque chose. Son coeur s'emballa telle une crise de panique et sentit que tous les efforts du monde ne lui permettront pas de passer une soirée avec cette bande d'amis.
Raven remarqua le changement et sans avoir besoin de poser de question elle caressa le dos de sa belle soeur.
- Vas dans ta chambre. Lui dit-elle gentiment. Si tu te sens plus à l'aise tout à coup, n'hésite pas à venir nous voir. Il y a bien assez à manger pour toi.
- Je suis désolée de ne pas y arriver.
- Hé! On y va étape par étape. Tu ne peux pas redevenir la Lexa que tu étais en un coup de baguette magique.
- Je sais.
- Et tu as déjà fait des progrès, je ne t'avais pas vu sourire comme ça depuis le mariage. Ca va revenir Lexa, t'en fais pas.
- Merci Raven. Répondit Lexa en se dirigeant vers sa chambre.
- Lex'! Si t'as besoin de quoique ce soit appelle-moi.
Lexa opina de la tête et laissa sa belle-soeur accueillir ses invités qui commençaient à s'impatienter. La sonnette subissait d'ailleurs leur envie de rentrer.
Alors que le bruit incessant de la cloche retentissait Raven ouvrit la porte et se retrouva face à Octavia, Lincoln et Bellamy. La femme avait le doigt sur le bouton d'appel et pestait que personne ne vienne leur ouvrir. Lincoln, un bouquet de Camélias dans les mains, lui tapota sur l'épaule pour qu'elle arrêter sa sonnerie tandis que Bellamy attendait tranquillement un peu en retrait.
- Depuis quand tu fermes ta porte à clés? Demanda Octavia avant même de dire bonjour.
- Depuis que tu te permets de rentrer chez les gens et de les surprendre dans un moment intime. Répondit Raven en acceptant le bouquet de fleur que Lincoln lui tendait.
- C'est arrivé une fois et Anya et toi aviez encore vos hauts.
- C'est vrai. Concéda-t-elle, mais on n'avait plus de bas.
Bellamy explosa de rire en entendant cela et reçu un coup de coude dans les cotes de la par de sa petite soeur.
- Ne te moque pas Bell, tu es pas mal non plus pour ne pas frapper avant d'entrer. Ajouta Octavia.
- Elle a raison. Dit enfin Lincoln en rougissant quelque peu.
- Qui fait ça à trois heures de l'après-midi un samedi? S'exclama Bellamy.
Raven le regarda en fronçant les sourcils.
- Tous les couples font ça Bell. Dit-elle alors que la porte sonnait à nouveau. Quand t'auras enfin une vie sexuelle tu comprendras.
- Ma vie sexuelle se porte très bien Raven je te remercie.
- Je te croirai quand tu arrêteras de draguer des filles qui n'en n'ont rien à faire des hommes!
- Oh non t'as encore dragué une lesbienne? Demanda Octavia en se frottant le front.
- Je ne pouvais pas savoir que c'était la Lexa de Clarke!
- Lexa en plus! Mais t'as vraiment un problème avec ça frérot.
La principale concernée entendait tout de la conversation et se surpris à rire face aux remarque de Raven et Octavia. Pauvre Bellamy, le garçon n'était pas méchant. Idiot? Certainement, mais il ne méritait pas autant de moqueries.
- T'as dragué Lexa?
Cette voix… cette voix Lexa l'aurait reconnue entre mille. Clarke venait d'arriver et visiblement elle faisait une entrée en grande pompes.
Dans le salon le temps s'était figé. Bellamy regardait la blonde tel un enfant pris en plein vol de bonbons, Octavia et Raven ravalaient leurs rires et essayaient de ne pas croiser leurs regards tandis que Lincoln décidait de fuir les ennuis en allant chercher une bouteille de vin dans la cuisine.
Clarke était toujours sur le pas de porte. Elle ne pouvait pas croire ce qu'elle étendait et pourtant tout semblait maintenant si limpide. La femme à son vernissage, cette brune qu'elle n'avait vu que de dos et qui lui semblait pourtant si familière, cette inconnue que Raven avait protégée pendant toute sa visite et que Clarke n'avait pas pu approcher. Cette conquête malheureuse que Bellamy n'avait pas concrétisé était Lexa.
- Je ne savais pas que c'était elle. Murmura le jeune homme.
- Elle… elle était là alors. Ajouta Clarke sur la même tonalité.
- Quel silence de mort ici! Dit alors une voix masculine derrière Clarke. Je croyais qu'on faisait la fête ce soir.
- Monsieur et Madame Griffin! S'exclama Raven heureuse de pouvoir changer de sujet. Entrez donc, ne faites pas attention à votre fille qui digère encore une information, elle sera de retour parmi nous dès que ses neurones auront retrouvés toutes leurs connections.
- Merci de l'invitation Raven. Dit Abby en enlevant son mentaux. Elle embrassa Clarke sur le front et lui sourit tendrement. Viens ma chérie ne reste pas dans le passage.
- Ce n'est rien répondit la latina. C'est un plaisir de vous avoir ici.
- Votre femme n'est pas là? S'inquiète Jake.
- Elle ne va pas tarder. Le café ferme à dix-huit heures trente.
- Parfait! Elle est vraiment charmante, cela aurait été dommage de passer la soirée sans elle.
- N'essayez pas de me la piquer Monsieur Griffin, j'y tiens à ma femme! Plaisanta Raven.
- Ne vous en faite pas, j'ai tout ce qu'il me faut.
- C'est plutôt de Bellamy dont il faut te méfier Raven, il a tendance à être attiré par les filles de cette famille.
Lexa toujours dans sa chambre ressentit une pointe de fierté en entendant la jalousie flagrante de Clarke. Elle qui n'avait jamais aimé cela trouvait ce soir ce comportement rassurant. Elle avait l'impression de compter aux yeux de la blonde au point que cette dernière en veuille à son ami alors qu'elle aurait dû savoir que jamais Lexa n'accepterait les avances d'un homme.
Malgré ce malaise de début de soirée, le repas se déroula bien. Harper, Monty et Jasper arrivent presqu'en même temps et le couple fraichement séparé s'efforça de ne faire comme si de rien n'était. Ils n'avaient plus de gestes tendres l'un envers l'autre mais s'adressaient encore la parole. Ce ne fut que ce soir là que Clarke prit réellement conscience qu'effectivement son groupe n'était plus le même maintenant.
Non seulement Harper et Monty n'étaient plus complices, mais cela valait aussi pour Jasper qui s'était renfermé sur lui-même. Clarke n'osa pas questionner l'absence de Maia de peur de s'attirer les foudres de son ami. Elle ne questionna pas non plus l'hostilité qui s'émanait d'Octavia face à Anya. Et même si tout le monde essayait de jouer un rôle ce soir là, les parents de Clarke n'étaient pas dupes. Un réel conflit s'était créé et rendait la soirée étrange. Ce climat tendu était difficile à supporter pour le couple de quinquagénaires.
Pour Clarke, s'était comme un retour aux sources après une longue absence. Tout avait changé même si la façade était restée la même. Elle avait l'impression de redécouvrir chacun de ses amis.
Elle vit, alors que les plats étaient débarrassés, que Bellamy s'approchait d'elle avec son air de chien battu. Elle ne voulait pas lui en vouloir, après tout il ne pouvait pas savoir que cette fille était Lexa mais son coeur n'était pas assez fort pour résister à cette jalousie. Une autre personne s'était approcher de la femme qu'elle aimait et cela elle ne pouvait le supporter.
Bellamy prit place sur la chaise laissée libre par Abby qui aidait Anya à débarrasser. L'homme hésita puis prit enfin la parole.
- Je suis désolé Clarke. Je ne savais pas qui elle était. J'ai vu une jolie fille et tu me connais j'ai pas pu m'empêcher de lui parler.
- Je sais. Soupira-t-elle. Je ne t'en veux pas, tu n'as rien fait de mal.
- A part essayer de mettre ta copine dans mon lit. Rit-il avec une pointe de timidité.
- Ce n'est pas ma copine. Répondit Clarke tristement.
- Je sais que ça ne me regarde pas et que tu n'as jamais voulu que je me mêle de tes histoires de coeur mais cette fille tient vraiment à toi.
Clarke pouffa de rire ironiquement.
- Et tu sais ça avec ta petite discussion de vingt secondes?
- Non, je sais ça parce que j'ai vu comment elle regardait sa toile. Elle était comme hypnotisée.
Clarke ne savait pas quoi répondre, son corps tremblait légèrement face à cette révélation. Elle avait l'impression qu'il voulait l'attirer près de son ex-amante. Comme un aimant face à un bout de fer.
- J'ai du mal à réaliser qu'elle était là cette nuit. Qu'elle ait tout vu, et surtout qu'elle se soit retrouvée devant ce tableau.
- Elle l'a adoré Clarke. Vraiment adoré.
- Alors pourquoi elle n'a pas essayé de me voir ce soir là?
- Parce que ta chérie est trop fière pour s'avouer vaincue. Intervint Raven.
Clarke remarqua alors que le silence s'était fait autour de la table. Tout le monde écoutait sa discussion avec Bellamy d'une oreille attentive. Même Abby et Anya étaient revenues de la cuisine pour les entendre.
Jake était le seul à ne rien comprendre à toute cette comédie. Il mangeait un bout de pain en plissant les yeux.
- Je suis désolé mais je ne suis pas du tout à la page sur le sujet de la conversation. Dit-il la bouche pleine. Vous parlez de Lexa Wood?
- Ne t'en mêle pas Jake. Prévint Abby d'un regard sévère.
- La même Lexa Wood qui a acheté ta toile pour un prix exorbitant? Continua-t-il alors que sa femme lui donnait un coup de pied sous la table.
- Quoi? Dit Clarke en regardant son père.
Raven se leva précipitamment en comprenant que la conversation déviait sur une pente glissante.
- Qui veut du dessert?
- C'est une très bonne idée Raven! Ajouta Abby. Clarke tu aides ton amie à faire le service? Je dois parler à ton père sur le balcon.
La mère de famille entraina son mari par la manche pour quitter la table alors que leur fille les regardait avec des yeux hagards. Alors qu'elle allait se lever pour suivre ses parents et obtenir plus d'informations elle vit du coin de l'oeil Lexa apparaître dans le salon et se figea en remarquant l'état dans lequel la brune se trouvait.
Ses yeux étaient tellement noirs et ses cernes faisaient penser que son maquillage avait coulé tellement elles étaient creusées. Son corps avait maigri, il était frêle et les os de sa clavicules ressortaient tel un squelette. Ses joues rosées n'étaient plus colorées et la pâleur avait élu domicile sur son visage. Lexa faisait peur à voir tout simplement et cela brisa encore un peu plus le morceau qui servait de coeur à la peintre.
- Lexa. Murmura-t-elle à bout de souffle.
La brune ne répondit pas, comme si elle ne l'avait pas vue. Et réellement c'est exactement ce qui se passait. Lexa s'était assoupie quelques minutes lorsque les invités étaient passés à table. Elle avait somnolé avant de se réveiller avec un mal de tête insurmontable. Ne voulant pas faire une apparition, la brune était restée dans sa chambre en espérant que sa douleur s'estompe. Elle avait alors sentit sa vision se restreindre et des fourmis envahirent ses bras et ses jambes. Le froid s'empara d'elle, et son corps commença à trembler.
Lexa prit alors la décision d'appeler de l'aide, mais sa voix ne sortait plus de sa gorge si sèche. Sans savoir comment, elle réussit à se lever et tomba par deux fois avant de sortir de sa chambre. Vacillante, elle arriva dans le salon et chercha Raven du regard sans la trouver.
Un bras la retenu alors qu'elle se sentait tomber une nouvelle fois.
- Lexa?
Entendit-elle d'une voix lointaine, elle sentit ses yeux se fermer et son ouïe disparaître avant de se sentir complètement partir.
Clarke vit la scène comme au ralenti. Ce fantôme qu'était Lexa tenait à peine debout. Elle regarda la femme essayer de prononcer quelque chose avant de trébucher et de s'effondrer devant tout le monde. Lincoln eut juste le temps de la rattraper à bout de bras pour ne pas qu'elle se fasse mal. Anya accouru près de sa soeur en criant son nom tandis que Raven appelait Abby.
Clarke s'accroupit près du corps inconsciente de son ex-amante et sentit les larmes lui monter au yeux. Octavia lui tapait sur la joue, mais Lexa ne réagissait pas. La peintre fut envahie par la peur et resta paralysée, seule sa main trouva le froid de celle de la femme qu'elle aimait et la serra aussi fort qu'elle le pouvait.
