Les rayons chauds du soleil caressèrent le visage encore endormi de lexa. L'éblouissement était trop fort et la tira de son sommeil profond. C'est avec beaucoup de mal que la jeune femme émergea et cela était surprenant au vu de ses difficultés à dormir depuis plusieurs mois. Elle réussit progressivement à ouvrir les yeux et à se relever dans le grand lit. Comme un automatisme, elle se saisit d'un sweet-shirt déposé la veille à ses côtés. Malgré la chaleur étouffante de l'été californien, elle l'enfila par-dessus son débardeur noir et sortit enfin du lit tout en nouant ses longs cheveux en une queue de cheval tirée.

Lexa s'approcha de la fenêtre et découvrit le magnifique décore qui la surplombait. L'océan à perte de vue et son eau bleue aux reflets sombres. Le sable claire sur lequel les vagues venaient s'échouer. Tout était magnifique ici et semblait si paisible. Elle entendit enfin des cris et des rires d'enfant et ne put s'empêcher de sourire tendrement face à ce spectacle. Un adolescent vêtu d'un simple short de bain, les cheveux blonds mi-longs, le teint allé tel un surfeur australien courrait après une petite fille brune aux mèches bouclée. Dès qu'il la soulevait dans les airs, la petit riait aux éclats et lorsqu'il la posait, elle reprenait sa course dans le sable.

Lexa continua de les regarder un instant et se décida finalement à quitter sa chambre. Elle passa par le long corridor qui l'emmena aux escaliers et les descendit doucement. Le luxe émanait de toute villa, on se demandait si quelqu'un y habitait réellement tellement elle était immaculée et épurée. Il était difficile de penser qu'une maison pouvait être ainsi entretenue au quotidien. Les murs blancs n'affichaient aucune trace, la poussière ne se déposait pas sur les meubles, il ne semblait pas y avoir de désordre qu'un enfant aurait laissé ou une seule miette par terre. A une époque, Lexa aurait certainement apprécier vivre dans un endroit pareil, mais aujourd'hui tout ce qu'il pouvait en ressortir était que cet endroit manquait de vie. Les poils de chien venaient presque à lui manquer et ce fait, quand elle y pensait, lui décrochait un sourire.

Afin de se rendre sur la terrasse, elle traversa la cuisine ouverte, puis, le salon au décors marin. Elle passa par la porte fenêtre et arriva enfin à l'extérieur. Les lattes de bois de la terrasse lui brûlèrent les pieds et elle se dépêcha de se rendre sous la tenelle, là où l'ombre l'abriterait.

Assise à la table, se tenait Hanna. Face aux enfants, le regard protecteur, elle ne remarqua pas instantanément Lexa. Ce n'est que lorsque la jeune femme s'installa qu'elle la vit enfin. Hanna écrasa rapidement sa cigarette sachant que son invitée n'aimait pas l'odeur du tabac. Lexa la salua doucement, la voix encore endormie. A cet instant les yeux de la cheffe d'entreprise croisèrent ceux de la petite fille qui jouait dans le sable et cette dernière accouru aussi vite qu'elle le pouvait en criant son nom. Lexa lui sourit et la laissa grimper sur ses genoux tandis que la fille la serra dans ses bras. La petit s'empara d'un bol abandonné sur la table et le plaça devant Lexa.

- Tiens, je t'ai préparé ton petit déjeuner.

Lexa regarda le bol et découvrit des céréales au chocolat gonflées par le lait. Une grimace s'afficha sur son visage mais elle sourit nerveusement à la petite fille.

- Merci Maddie c'est très gentil.

- Elle a préparé ton bol il y a une bonne heure et demie. Indiqua Hanna en souriant. Tu sais ma chérie je pense que Lexa va manger autre chose ce matin.

- Pas du tout, la coupa Lexa. Je vais faire honneur à ce magnifique bol de céréales!

Maddie n'aurait pas pu être plus heureuse, elle embrassa la joue de Lexa. D'un rire haut perché, elle attrapa un toast grillé et reprit sa course en direction de son grand-frère sous le regard des deux femmes. Ni une ni deux, Lexa se leva discrètement, profitant que la petite fille soit partie pour jeter le contenu de son bol dans la poubelle près du barbecue. Elle revint à table, se servit un café et beurra un toast.

- J'en déduis par l'heure que tu as un peu dormi cette nuit.

- Un peu plus que d'habitude en effet.

- J'ai un rendez-vous dans un quart d'heure mais après je suis à toi. Ça te laissera le temps de prendre une douche!

- Qu'est-ce que je dois en déduire?

Hanna ne répondit pas, elle se contenta de rire et Lexa lui sourit, effectivement une douche lui ferait le plus grand bien.

A New York, Clarke gara sa voiture à la hauteur de Penn Station. Elle avait acheté le véhicule six mois plus tôt lors de son déménagement. C'était plus simple ainsi, traverser le Lincoln Tunel, se garer à Penn Station et redescendre la 8ème avenue jusqu'à la galerie. Depuis qu'elle s'était retrouvé à New York elle n'avait imaginé reconduire. Prendre le métro était devenu une habitude mais sa vie avait bien changé depuis qu'elle vivait dans le New Jersey.

Comme à son habitude, Clarke sortit du parking, elle était aujourd'hui accompagnée par son golden Wheeler. Après avoir jeté un coup d'œil à sa montre, elle accéléra le pas et tira sur la laisse lorsque le chien voulu s'arrêter pour sniffer un papier de fast food. Les rues étaient encore détrempées de la veille, l'orage avait duré plusieurs heures et l'eau avait de la peine à s'évacuer. Clarke fit attention de ne pas marcher dans les flaques tandis qu'elle descendait la rue.

Elle arriva une bonne dizaine de minutes après devant un garage qui ne payait pas de mine. La grande porte principale était relevée et on distinguait deux voitures soulevée par le pont hydraulique. Le chien commença à remuer la queue de façon vive alors qu'un jeune homme s'approchait d'eux. Clarke pouffa et détacha la laisse afin de laisser le chien courir près de Bellamy qui leur faisait un signe. Le jeune homme couvrit le golden de caresse et, lorsque Clarke arriva près de lui, il la serra contre son buste aussi fort qu'il le pouvait. Comme si cette étreinte pouvait tout régler faire revenir Lexa, oublier cette période horrible. Il lui embrassa le haut de la tête avant de murmurer un salut fébrile.

De loin, Clarke pouvait voir Lincoln en pleine conversation avec un client, il la remarqua et lui fit un petit signe de la main. Il y a quelques mois de cela il avait fait engagé Bellamy afin qu'il puisse s'installer à New York. Depuis une grande complicité était née entre les deux homme qui géraient le garage à quatre mains.

- Merci Bell de me garder Wheeler. Je ne sais pas comment j'aurais fait sans toi. D'habitude c'est Lexa qui le prenait partout mais je ne peux vraiment pas le ramener à la galerie.

- Ne t'en fais pas pour ça Clarke, mon patron est assez cool! Plaisanta-t-il.

- C'est vrai je l'ai déjà remarqué!

- Tu as des nouvelles d'elle? Demanda-t-il sur la réserve.

- On est sur la bonne voie.

La conversation dura quelques minutes de plus pendant lesquels Clarke prit des nouvelle d'Harper. Cela faisait tellement de temps qu'elle n'avait pas vu son ancienne colocataire. Le temps les avait séparées avec tout ce qu'il s'était passé, Clarke n'avait pas réussi à la contacter. Elle n'avait d'ailleurs pas vu grand monde depuis ce fameux soir.

La blonde reprit alors son chemin. Il était presque 9 heures, elle ne faisait pas bonne figure pour un retour au travail après plus de trois semaines. Elle espérait que Marcus ne soit pas là pour le remarqué il avait été plus que compréhensible mais elle ne pouvait pas tirer sur la corde.

La galerie n'avait pas changé. Toujours aussi lumineuse et luxuriante. Clarke passa la porte et regarda autour d'elle. Deux tableaux qu'elle ne connaissait pas avait fait leur entrée. Ils étaient colorés et la blonde prit une note mentale de s'y attarder plus tard afin d'en apprendre tous les mystères.

Clarke se rendit à l'arrière dans les bureau. Elle posa son sac sur son poste de travail, celui qu'elle avait gagné à la sueur son front. Elle avait été si fière d'obtenir une promotion, de devenir en une année le bras droit de Marcus, de gérer la galerie lors des absences du patron et d'être un vrai pilier ici. Maintenant tout ça ne représentait plus grand chose à ses yeux. A dire vrai, elle ne voyait même plus le plaisir d'être ici.

Rapidement, elle lut ses mails, il y en avait des dizaines mais aucun ne lui semblait important. Des demande de rendez-vous, des questions inutiles, des invitations à des vernissages qui ne l'intéressaient guère.

La secrétaire de l'accueil, Sophie, toqua à la porte quelques minutes plus tard. Elle semblait gênée et sa timidité ne l'aidait pas sur cette prise de parole. Clarke releva la tête et la fixa, attendant qu'elle parle.

- Salut Clarke, ton couple de client est arrivé. Ils sont un peu en avance mais si tu es prête ...?

- J'arrive, merci Sophie, sers leur un café j'arrive avec leur dossier.

- Ils t'attendent en salle 3. Indiqua t'elle sans bouger, puis, elle reprit. J'en profite pour prendre de tes nouvelles après tout ce qui est arrivé.

- Je vais bien merci. Le retour est un peu compliqué mais je vais m'y faire.

- Si tu as besoin de quoique ce soit n'hésite pas. On est tous là pour toi.

Il était environ 10 heures lorsque Lexa pénétra dans le bureau d'Hanna. Elle avait pris du temps pour elle, comme le lui avait demandé son amie. Une douche bien chaude sous laquelle elle s'était prélassée, attendant que la buée l'empêche presque de respirer. Une fois lavée, elle n'avait pas bougé pendant plusieurs minutes, assise en serviette sur son lit, elle prenait un moment pour laisser son esprit divaguer. Ses cheveux presque secs maintenant, il retombaient en de longues boucles sur ses épaules. Comme au matin elle enfila un pull et tira ses manche jusqu'en bas, la chaleur lui importait peu.

Hanna l'attendait patiemment sur son fauteuil, elle leva la tête en l'entendant rentrer et laissa ses yeux l'observer un instant. Cela faisait du bien de voir la brune ainsi, propre et fraîche. La psychologue laissa son amie prendre place en face d'elle et sortit de son bureau un calepin ainsi qu'un stylo.

Un silence...

- Alors Lexa? Débuta Hanna. De quoi as-tu envie de parler ce matin? Hier Clarke et toi veniez de vous retrouver et j'ai senti que de parler de cela ton esprit s'apaisait.

- J'aime me remémorer ces instants, tu sais l'importance de Clarke dans ma vie. J'ai besoin d'elle pour avancer, pour aller bien.

- Alors si on continuait cette belle histoire? Que s'est-il passé après cette soirée?

Il y a un an et demi

Les jours qui suivirent furent une bouffée d'oxygène pour les deux femmes. Elles prenaient chaque seconde comme un cadeau du ciel. Elles apprenaient à se connaitre différemment sans sexe, sans tension. Tout était si naturel, si merveilleux.

Lexa n'hésitait pas à prendre la main de la blonde en pleine rue. Elle ne se cachait plus, à quoi bon, elle était même fière d'être vue avec Clarke et si elle l'avait pu elle aurait crié sur le toit du monde sa joie d'avoir trouvé l'amour.

Le jeune couple prenait les choses doucement, rien n'était réellement officiel bien qu'il n'y ait pas besoin de mot pour afficher tout cela. Mais comme un pacte muet, elles savaient toutes les deux qu'il ne fallait pas brûler les étapes, les débuts de leur relation leur avait appris cela. Un rapprochement intime n'était pas encore d'actualité bien que la question leur brûlait les lèvres, elle n'avait pas encore été posée sur la table. Certainement par crainte pour Clarke de voir cette belle histoire reprendre le même tournant qu'avant et pour Lexa, la peur de ne pas savoir comment faire maintenant que des sentiments étaient engagés.

C'était un beau dimanche. De bon matin, les oiseaux chantaient déjà dans les rue et le soleil perçait à travers les rideau réchauffant la chambre à coucher. Lexa fut réveillée par de tendre baiser qui naquirent au coin de ses lèvres et entamèrent un voyage sur ses joues, ses clavicules, son cou. Elle sourit encore endormie, mais ouvrit un œil afin de découvrir Clarke au-dessus d'elle. La jeune femme avait une fois de plus dormi ici pour son plus grand bonheur. L'odeur de café chaud vint lui chatouiller les narine et elle sortit enfin de son sommeil prête à découvrir sa compagne si belle dès le réveil.

Un nouveau sourire, puis, un baiser tendre en guise de bonjour. Clarke attrapa le plateau en plastique qu'elle avait trouvé dans la cuisine et le déposa sur les jambe de la brune. Des viennoiseries, du café, du jus de fruit, tant de petites attentions que la blonde était prête à offrir.

- Je vais y prendre goût. Murmura Lexa d'une voix cassée.

- J'espère bien répondit Clarke. Si seulement tous les dimanches pouvaient commencer comme cela.

- Si seulement tous les jours pouvaient commencer comme cela.

Clarke hocha de la tête et prit place à la gauche de Lexa. Elle chipa un croissant qu'elle enfila goulument dans sa bouche tandis que Lexa débutait par une gorgée de café. Le temps s'arrêtait, comme si elles avaient toute la vie pour déjeuner ensemble. Elles parlèrent de tout et de rien, leurs conversations ne s'essoufflaient jamais et même dans le silence elles continuaient à communiquer.

Une fois leur petit déjeuner consommé, Clarke se glissa dans les bras de Lexa et elles entamèrent une étreinte matinal au son de la télévision qui diffusait les informations.

- Quel est le programme aujourd'hui? Demanda Lexa en caressant le haut de la poitrine de Clarke.

- Je ne sais pas trop. Comme tu vas voir ton père, je vais sûrement m'occuper comme je le peux! J'ai une série à continuer et sûrement une bonne dose de cochonneries à manger!

- Ca n'a pas l'air d'être un mauvais programme.

- Peut être qu'un jour on pourrait prendre le temps de faire cela ensemble.

- J'adorerais.

Encore un baiser qui se prolongea. Puis un klaxon les tira de leur étreinte. Lexa regarda l'heure, il fallait se mettre en route, son père ne vivait pas proche de New York. Clarke comprit que leur moment était terminé et râla en se rallongeant sur le dos, elle n'était pas prête à laisser filer la brune. Cette dernière caressa le ventre de Clarke et lui sourit.

- Que dirais-tu d'une douche?

Clarke se releva d'un coup. La brune était-elle sérieuse?

- En tout bien tout honneur je veux dire... enfin!

Le malaise était palpable mais l'envie prenait le dessus et Clarke accepta sans plus de questionnement. Elles étaient adultes après tout? Et se connaissaient sous toutes leurs coutures.

L'instant fut chargé d'émotion. Se retrouver ainsi nues l'une en face de l'autre créait un atmosphère chargée en tension. Chacune savait que rien ne se passerait mais c'était un moment érotique en tout point. Lexa prit son temps pour laver chaque parcelle du corps de Clarke. Elle s'attarda peu sur les zone érogène mais de tout son corps, Clarke la désirait comme jamais. Elle se laissait faire, acceptait chaque caresses sur ses cuisses, son ventre son dos. Elle crut défaillir lorsque Lexa frôla de ses deux mains ses seins délaissés. A ce moment-là Clarke n'avait qu'une envie. Consommer cette relation et que cela ne s'arrête jamais. Lexa n'en menait pas large non plus, bien qu'elle soit dans le contrôle de cet instant, elle devait utiliser toute sa force pour ne pas s'emporter. Elle entendait la respiration de la blonde s'accentuer au fur et mesure de ses caresses et cru perdre pied. Alors, d'un geste tendre, elle retourna Clarke dos à elle et la serra de tout contre son corps, déposant de nombreux baiser son épaule.

- Viens avec moi aujourd'hui. Murmura-t-elle entre deux baisers.

Clarke se figea, avait-elle bien entendu?

- Tu es sûr? Demanda-t-elle. C'est une grande étape.

- Je le veux vraiment Clarke. J'ai envie que tu découvres cette partie de ma vie.

Aujourd'hui

- C'est effectivement un grand pas que de lui faire rencontrer ton père alors que vous n'étiez ensemble que depuis quelques jours. Concéda Hanna

- Je savais que c'était la bonne, je n'avais pas besoin de plus

Il y a un an et demi

les deux femmes arrivèrent main dans la main dans les jardins de la résidence. Dès la descente de la voiture, Lexa senti la tension dans le corps de Clarke. Elle lui saisit la main pour lui donner un peu de courage et ne la relâcha pas. Tout se passeraient bien, il fallait que la blonde le sache.

Les jardins étaient magnifiquement bien entretenus. Les rosiers en fleur resplendissaient et la pelouse tondue au millimètre près avait une couleur verte pomme éblouissante. Les deux femmes empruntèrent un petit chemin de cailloux, on entendait simplement le bruit de leurs pas résonner.

Lexa s'arrêta une seconde. Il était devant elles, assis sur un banc le regard dans le vide. Il ne semblait pas attendre qui que ce soit, juste que le temps passe. Clarke fut surprise même si elle s'était préparée à tout cela, Gustus n'avait que cinquante ans et pourtant il en paraissait bien plus à cet instant. Elle laissa Lexa l'attirer près de lui et resserra sa force entre les doigts de la brune.

Cette dernière, une fois près de son père, déposa sa main libre sur son épaule afin de faire remarquer leur présence. L'homme se retourna en sursaut et fixa Lexa longuement sans aucune émotion lorsqu'elle prit la parole.

- Bonjour papa.

Il sourit en entendant ce nom affectueux, puis, regarda Clarke.

- Je te présente Clarke, continua Lexa. Elle a fait tout ce chemin pour te voir.

Il ne dit rien, l'air perdu comme s'il ne comprenait pas les mots prononcés. Pas un regard pour les deux femmes, ses yeux restèrent plongé dans le vide face à l'horizon.

Clarke ne cachait pas son malaise. Elle se sentait mal face à ce spectacle comme si sa place ne devait pas être là. Mais pour Lexa elle se devait de ravaler tout cela et d'agir, de se comporter en pilier.

- C'est un plaisir de vous rencontrer Monsieur Wood. Dit-elle lorsque Lexa s'installa sur le banc. Elle l'imita et prit place à ses côtés le regard toujours posé sur Gustus. Lexa apprécia cet effort venu de la blonde et caressa sa main de son pouce, comme un encouragement. Le silence était pesant, Clarke n'en avait pas l'habitude et Lexa le sentait bien, elle décida d'expliquer.

- Ne t'en fais, il n'est pas toujours avec nous et c'est normal. Il se perd un peu mais il suffit d'être patient.

Clarke observa lexa essayer de faire la conversation, seule, sans avoir aucune réponse. Elle parla du temps, des résultat du match de baseball, de politique, tout cela sans que l'homme ne prononce la moindre phrase et sans aucune émotion. L'entendait-il seulement?

Arriva une aide-soignante poussant un chariot métallique. elle souriait à chaque personne, la sympathie émanant d'elle sans qu'elle ait à se forcer. elle avait l'air douce et dévouée pensa Clarke.

Une fois près d'eux, la femme s'arrêta et s'adresse directement à Gustus.

- Et bien que de monde juste pour vous aujourd'hui !

Elle ne posa pas de question elle savait comment l'ancien chef d'entreprise aimait son thé: un sucre et un nuage de lait. La sage-femme s'exécuta comme par habitude. Elle appuya sur le bouton du thermos posé sur le chariot et remplit une grande tasse. Elle la tendit à Lexa et y ajouta une paille afin que cela soit plus pratique pour l'homme. Elle servit par la suite un roulé qu'elle déposa sur une serviette en papier avant de la déposer entre les mains de son patient. Un au revoir cordial et l'aide-soignante les laissa en famille afin de continuer son service.

Machinalement, Gustus porta le gâteau à sa bouche et croqua un gros bout, tel un enfant, il en recracha le tout et grimaça. Lexa s'empara de la serviette dans une maigre tentative d'éviter de mettre des miettes partout. Un juron lui échappa et elle se leva.

- C'est à la fraise, il en a horreur!

Elle regarda où se trouvait la soignante et s'excuse auprès de Clarke.

- J'en ai pour deux minutes. Je reviens.

Clarke hocha la tête.

- Tu es sûr?

- Ne t'en fais pas tout ira bien. La rassura Clarke.

Lexa s'en alla, non sans un regard sur le banc. Elle ne savait pas si cela était une bonne idée après tout Clarke ne le connaissait pas.

Cette dernière effectivement ne pouvait cacher son malaise. Comment se comporter face à un homme qui ne vous accordait même pas un regard. Elle était jeune et ne connaissait de cette maladie que ce qu'elle avait pu voir dans les films et avouons-le, les films ne reflètent en rien la réalité de la vie.

Elle tenta alors une approche. Conscient ou pas, elle devait lui parler.

- Lexa est une femme formidable vous pouvez en être fière. Dit-elle en réussissant enfin à capter son attention. Il l'a regarda et elle sourit comme si elle venait de remporter une victoire

- Fière répéta-t-il sans articuler, Clarke eut du mal à le comprendre. Lexa

- Elle tient énormément à vous vous savez.

Il sourit et essaya d'attraper quelque chose dans la poche de sa veste. Clarke le remarqua et tenta de l'aider. Gustus eu un mouvement de recule avant de comprendre et de laisser Clarke lui venir en aide. Il sortit alors son portefeuille et l'ouvrit doucement afin de montrer une photo à la blonde.

Un cliché ou il apparaissait avec sa fille tout sourire, Lexa devait avoir entre 16 et 20 ans et faisait le signe de la victoire avec ses doigts tandis que Gustus levait une coupe de champagne vers le ciel.

- Londres dit-il.

- Oui c'était à Londres je reconnais big ben derrière vous. C'était pour le nouvel an on dirait.

Encore une fois il prononça des choses incompréhensibles mais semblait si passionné par ce qu'il racontait. Clarke capta: fête, voyage, 18 ans mais le reste n'était que mystère. Elle en fit un petit condensé et l'homme lui sourit comme pour lui faire comprendre qu'elle avait saisi ses explications.

- Voilà un roulé au chocolat ça devrait te plaire. Dit lexa en revenant s'assoir.

Elle tendit le roulé à son père qui ne se fit pas prier pour l'avaler et elle remarqua la photo en souriant mélancoliquement

- Ah Londres, c'était un super voyage pour le nouvel an l'année de mes 18 ans. Tu te souviens papa? Elle n'attendait pas de réponse et continua. Et tu te rappelles quand on a dû être évacué de l'hôtel à cause d'un incendie à trois heure du matin? On n'a pu y retourné qu'après le petit déjeuner j'ai cru que tu tuais le réceptionniste!

Gustus rit et cela surprit Lexa, il semblait tellement éveillé, comprenant ce qu'elle racontait. Forte de cette victoire, Lexa continua.

- Et quand le bus est tombé en panne sur le London bridge?

Encore un rire elle ne pouvait pas être plus heureuse.

La visite dura encore près d'une heure et oscillait entre les moments de conscience et d'absence de Gustus. Puis il fut temps d'y aller. A contre cœur, les deux femmes raccompagnèrent le patient dans sa chambre. Il avançait doucement avec son rollator et arriva fatigué dans sa chambre. il fallait dire que la journée avait été chargée pour lui.

Machinalement, il se coucha sur son lit et lexa l'aida à retirer ses pantoufles. Clarke, quant à elle, restait en retrait, elle remarqua un tapis branché au courant et fronça les sourcils.

- C'est un tapis qui sonne si mon père se lève. Expliqua Lexa qui avait saisi le regard de sa compagne. Il a tendance à vouloir s'échapper et il lui arrive soit de tomber soit de paniquer car il ne sait plus où il est. La, au moins, les infirmiers sont prévenues immédiatement et peuvent intervenir.

Lexa embrassa le front de Gustus pour lui dire au revoir tandis que Clarke se contenta d'un contact sur sa main. Il la regarda puis ses yeux se fixèrent sur sa fille

- Gentille gamine murmura-t-il à Lexa en souriant comme pour approuver Clarke. Lexa lui sourit et prit la main de cette dernière.

- Oui, je te l'accorde elle est merveilleuse.

Sans ajouter quoique ce soit d'autre, les deux femme s'en allèrent. Lexa se sentait libre, un sentiment qu'elle n'éprouvait pourtant jamais.

Elles arrivèrent près de la Berline, Scott, le remplaçant de Dylan, leur ouvrit la portière poliment sans pour autant croiser leur regard. Clarke pénétra la première et chercha immédiatement à retrouver le contact avec Lexa qui avait été perdu. Elle se cala au plus près d'elle, la tête sur son épaule, relâchant enfin toute cette pression.

Lexa donna l'adresse de la blonde au chauffeur et il s'exécuta rapidement une longue route les attendait. Sa patronne redressa la vitre afin de donner plus intimité à son couple.

- Tu es sûr de vouloir rentrer chez moi? On peut très bien passer la soirée dans ton appart'.

- Et bien, je croyais que Raven et Anya venait manger chez toi et Harper ce soir

- Oui mais... enfin je me suis dit que comme la journée avait été chargée tu préférerais rentrer chez toi, je sais que les visite ici t'épuise.

- Elles sont éprouvantes oui, mais elles ne doivent pas entacher tes plans Clarke. Cette soirée était prévue et on va s'y tenir.

Clarke lui sourit et changea de sujet.

- J'étais heureuse de le rencontrer. Merci Lexa de m'avoir fait découvrir cette partie de toi.

La nuit était tombé lorsque la voiture arriva a New York. Clarke piqua du nez plusieurs fois durant la route, permettant à Lexa de préparer sa journée du lendemain elle avait rédigé quelques mails et arrangé le discours qu'elle tiendrait dans l'après-midi.

Elle réveilla doucement la blonde une fois devant l'immeuble en murmurant son prenant et en caressant sa joue d'un doigt .

Le chauffeur leur ouvrit la portière, et toujours sans un regard direct demanda:

- Comment dois-je procéder Mademoiselle? Rester en bas de l'immeuble ou m'appelez-vous une fois la soirée terminée ?

- Vous pouvez rentrer chez vous ... Dylan viendra me chercher ici demain matin.

- Êtes-vous sûr ?

- Je m'occupe d'elle ... ne vous en faites pas elle est entre de bonne mains !

L'odeur d'un superbe poulet grillé émanait de l'appartement et pouvait mettre l'eau la bouche de tous les habitants de l'immeuble. Lexa sentit son estomac gargouiller, une première depuis tellement longtemps. Le couple pénétra dans l'appartement, et c'est une Harper déconcertée qui les accueillit. En effet, la jeune femme avait oublié l'heure, trop focalisée sur sa conversation via écran- interposé. Bellamy apparaissait tout sourire sur l'ordinateur portable posé sur le comptoir. On l'entendit saluer le couple qui entrait dans son champs de vision. Harper quant à elle restait comme une enfant prise sur le faite, bien que Clarke soit au courant de sa relation avec Bell, elle restait encore sur la défensive certainement par crainte de trop s'impliquer. Cette histoire était nouvelle, bancale et la distance n'arrangeait rien. Il ne fallait s'emballer répétait-elle à longueur de journée.

Tandis que Clarke entamait une rapide conversation avec son ami, Lexa prêta main-forte à la colocataire, proposant de servir les boissons. Harper accepta chaleureusement et se dépêcha de remuer sa ratatouille qui ne tarderait pas à attacher à la casserole.

Cinq minutes défilèrent avant que Clarke ne rejoigne Lexa dans la cuisine. Elle laissait le couple se dire au revoir en toute intimité après avoir chambré Bellamy sur sa relation naissante. Le faite que seules quatre bières étaient décapsulée n'échappa pas à la blonde qui regardait Lexa servir un grand verre de Coca. La brune comprit les interrogation de sa compagne et expliqua:

- Je vais mieux, mais je ne suis pas sûr que mon corps supporte l'alcool. Il n'est pas au meilleur de sa forme pour le moment.

Clarke le comprit et fut rassurée que Lexa prenne au sérieux toute cette situation. Elle pouvait lui faire confiance, la brune ne chercherait pas à se mettre en danger une fois de plus.

La porte d'entrée s'ouvrit laissant apparaitre Anya et Raven, un grand plat contenant un Brownie dans les mains. Les retrouvailles furent comme à l'accoutumée: bruyantes. Les deux anciennes colocataires se serrèrent dans les bras, on aurait presque dit qu'elles se retrouvaient après des années de périple. Les deux sœurs, elles, restèrent plus distantes, une accolade, un sourire cela leur suffisait, les grandes démonstrations ne faisaient pas partie de leur habitudes. D'un rapide coup d'œil, Anya s'assura du bon état de sa petite sœur, elle l'observa et fut satisfaite de ne voir aucun signe de malaise chez-elle. Les couleurs reprenaient vie sur son visages et son corps gagnait enfin en forme. Evidemment, elle demanda rapidement comment s'était passé la visite et Lexa ne tara pas d'éloge sur la peintre. Son père l'avait adoré elle en était sûr!

Avant de passer à table, la sonnerie du téléphone de Lexa résonna. Un dimanche, à près de 19h30, cela ne pouvait être une bonne nouvelle. L'ambiance perdit de son intensité et les cinq femmes se turent. Lexa se mit à l'écart et décrocha avec son ton ferme que lui voulait son statut de cheffe d'entreprise. Les autres ne parlaient pas, chacune essayait de comprendre la conversation téléphonique mais les bribes que laissaient passé Lexa ne les aidaient pas. Un regard fut échangé entre Anya et Clarke, un regard d'inquiétude partagée. Toutes deux savaient que bien que les épaule de Lexa furent solide, son état mental ne lui permettrait pas d'encaisser un coup dur.

Cette dernière revint une fois son téléphone terminé. Elle comprit au silence qui l'accueillit qu'elle ne s'en tirerait pas sans une explication.

- Mon chef d'agence à Stockholm s'est suicidé. On l'a retrouvé pendu dans son bureau. C'est la panique générale.

Clarke se leva d'un bond et prit Lexa dans ses bras.

- C'est horrible, je suis désolée.

Lexa resta stoïque certainement choquée par tout cela.

- Ouais, concéda-t-elle. Je vais avoir pas mal de travail pour gérer ça.

Nouveau regard entre Anya et Clarke, elles étaient prêtes à répliquer comme d'un commun accord, mais Lexa continua.

- Tout va bien, je me sens en forme pour gérer ça ok? Pas de panique. Je vais reprendre le flambeau depuis New York et je profiterai des funérailles à Stockholm pour former le nouveau directeur. Tout va bien se passer.

- Tu t'en vas là-bas? Demanda Clarke dont les jambes tremblaient.

- Je ne peux pas faire autrement.

La soirée ne tournait pas comme prévu et la bonne ambiance avait laissé place à l'angoisse. L'angoisse de voir Lexa rechuter, s'enfermer dans le travail, ne plus rien calculer d'autre et cette distance qui s'interposerait. Comment tout ça allait pouvoir se gérer?

Le repas fut pris dans le silence, les maigres intervention de Raven ou Harper ne permirent pas à la bande d'entamer une réelle conversation. Anya et Clarke restaient dans leurs pensées sans participer à quoique ce soit.

Lexa décida de débarrasser, elle devait quitter cette pièce électrique, il lui fallait de l'espace pour réfléchir, pour gérer ses émotions. Avoir l'impression que les personnes les plus proches de vous ne vous sentait pas capable de vous en sortir était quelque chose que la brune ne supportait pas. Pour aller mieux il lui fallait du soutient, des encouragements. Or, elle était frappée par le manque de confiance. Elle avait pourtant fait ses preuves. Dans les crises, elle était douée.

Raven apparu dans la petite cusine avec le reste des assiettes. Elle ne prononça pas un mot et se saisit d'un torchon histoire de donner un coup de main à sa belle-sœur. Le silence dura plusieurs minutes et alors que Lexa coupait l'eau, Raven l'interpela.

- Tu sais... Avant que tu ne parles de la Suède, je ne savais même pas où ça se trouvait. J'ai dû aller regarder sur Google.

Lexa la regarda un instant sans réagir, puis éclata de rire. Elle comprenait ce que la jeune femme essayait de faire: dédramatiser la situation.

- Je sais que tu n'y vas pas pour le plaisir. Continua Raven. Mais si tu penses à ta belle-sœur là-bas, ramène lui un truc typique.

- J'ai compris l'appel. Concéda Lexa

- Si ça se mange c'est encore mieux! Insista-t-elle sous le regard rieur de Lexa. C'est vrai non? Je le mérite quand même tu me laisses deux hystérique sur les bras pendant que tu pars te pavaner en Europe.

- Je ne suis pas sûr qu'enterrer un collaborateur peut s'apparenter à se pavaner.

- Ouais... pas faux... Mais ça ne change pas l'histoire des deux hystériques que je vais me coltiner pendant quoi quatre-cinq jours?

- Minimum deux semaines Raven... je suis désolée.

Raven enfouit ses mains dans ses cheveux, elle encaissait le choc.

- Je me ferai pardonner. Promit Lexa.

- T'as plutôt intérêts Lex!

Aujourd'hui:

- Que dirais-tu de la place qu'a pris Raven dans ta vie? Demanda Hanna.

- C'est ma meilleure amie, du moins je le crois. Elle a compris comment agir avec moi, sans avoir besoin de manuel. Elle savait quand j'avais besoin d'espace, quand faire une blague ou quand rester sérieuse. Elle savait écouter ou me bousculer.

- Pourtant quand tout ça est arrivé, elle n'a pas su quoi faire.

- Elle avait d'autres problèmes de son côtés. Elle ne pouvait pas tout gérer.

- Et ce n'était pas le cas de Clarke?

- Pardon?

- Tu dis ne pas en vouloir à Raven pour ce qui est arrivé et pourtant tu en veux terriblement à Clarke.

- Ce sont deux situation complètement différentes Hanna.

- Ah bon? Explique-moi.

Lexa se releva de son fauteuil et fit les cent pas. Elle ne savait pas comment s'exprimer, comment tourner tout cela qui semblait pourtant si claire dans sa tête et dans son cœur. Et plus elle réfléchissait plus elle entendait Hanna la bousculer, la presser pour expliquer. "Clarke avait peut-être aussi le droit de ne pas savoir comment agir, elle était face à cette situation pour la première fois et tu n'es pas des plus loquace lorsque quelque chose ne va pas. Elle a fait comme elle le pouvait elle..."

- Stop! Cria Lexa, Clarke n'a pas simplement pas su comment faire!

Elle hurlait dans le bureau en regardant son amie de ses yeux noirs.

- Elle a fait passer ses désirs, ses attentes avant tout le reste sans imaginer que je ne pouvais pas avancer. Elle ne voulait tout simplement pas le voir, tout ce qui comptait c'était elle.

Un silence, puis un soupire. Lexa se retourna afin qu'Hanna ne remarque pas les larmes qui perlaient sur ses joue. Elle saisit le bout de sa manche pour les essuyer mais cela ne suffirait pas.

D'une voix calme, Hanna reprit.

- On est loin de la description que tu me faisais de Clarke il y a encore un jour. Est-ce qu'elle a réellement changé ou est-ce que c'est le regard que tu lui porte après ton traumatisme qui te fait parler ainsi?

- Ce n'est pas toi la psy ici? Tu devrais être celle qui peut répondre à cette question.

A New York, Clarke arrivait sur Brooklyn, le métro était bondé et elle devait avoir plus d'une heure de retard sur son planning. Elle ne pouvait s'empêcher de regarder sa montre comme si cela pouvait avoir un impact sur la rapidité de la rame.

Enfin arrivée à la sortie, elle trottina pendant plusieurs minutes avant d'arriver près d'une allée de maison mitoyennes en briques rouges. Trois marches la séparait de la porte d'entrée, elle les gravis et ne prit pas la peine de sonner, elle savait qu'ici elle était comme un membre de la famille. De la musique résonnait et elle entendait des rires s'élever. Bien qu'elle n'en ait pas le cœur elle se devait de faire bonne figure, C'était son rôle non?

De nombreuses décorations ornaient les murs, des Happy Birthday en papier, des guirlandes colorée, des photos de la bande d'amis. Tout avait été fait avec minutie. Sur une desserte, elle déposa son cadeau aux côtés des autres. Il lui fallut une seconde pour se canaliser, endosser le rôle de la Clarke souriante et heureuse que tout le monde connaissait. Alors que Clarke allait entrer dans le salon elle entendit des petit bruits de pates sur le parquet et découvrit Wheeler s'avancer près d'elle. Son chien vint la saluer comme il se devait et reçu en retour une bonne dose de caresse. Machinalement, il se retourna vers la porte d'entrée, la queue ondulant de gauche à droite comme s'il attendait encore quelqu'un. Tristement, Clarke lui caressa la tête.

- Pas ce soir Wheeler, je suis désolée.

Il sembla comprendre et s'étendit sur le sol, la tête rivée sur la porte comme un espoir qu'elle s'ouvre. La scène peina Clarke et elle décida de ne plus regarder. Doucement, elle fit son apparition dans le salon, la bande était là au complet et les rires qu'elle avait capté plus tôt résonnaient encore plus fort ici. Des petits groupe s'étaient formés et tous semblaient absorbé par leur conversation.

Elle sentit alors deux bras entourer son coup et reconnu Octavia immédiatement. Cette étreinte tira tout le monde de sa conversation et chacun salua Clarke amicalement. Octavia peina à relâcher la blonde mais finit par se reculer.

- Je suis contente que tu sois venue. Dit-elle sincèrement.

- Je n'allais pas rater ça. Bon anniversaire O.

La brune la remercia et l'entraina dans le salon afin qu'elle puisse dire bonjour à tout le monde. Clarke passa de Raven à Harper sans oublier Anya et Bellamy qui semblaient en plein débat politique.

Alors qu'elle se servait une bière et que Raven lui parlait d'un nouveau livre qu'elle avait lu, Clarke remarqua Lincoln qui sortait de la cuisine en tenant un petit garçon vêtu d'une magnifique chemise saumon et d'un neuf papillon bleu. Le petit avait un peu plus de six mois et souriait de tout son charme.

Clarke ne refreina pas son envie et s'approcha d'eux en tendant les bras.

- Mais c'est mon filleul que voilà! Dit-elle de sa voix aigüe. S'il y avait bien quelqu'un pour lui donner le sourire c'était bien Cillian. Bonjour mon chéri continua-t-elle.

Lincoln plaça le bébé dans les bras de sa marraine et lui caressa les quelques cheveux plantés sur le haut de la tête. Il regarda Octavia en riant.

- Six mois, six mois que tu as accouché et il continue de nous voler la vedette. Je pensais qu'avec le temps les gens se lasseraient!

Clarke fit mine de ne rien entendre et continua son câlin en embrassa son filleul, décrochant un rire contagieux à chaque baiser. Elle prit place dans le canapé et chanta une chanson que Cillian appréciait tout particulièrement. Raven vint s'assoir à ses côté et regarda la scène de ses yeux charmés par ce spectacle. Elle attendit que la chanson se termine et posa enfin la question qui lui brûlait les lèvres.

- Comment tu te sens?

Clarke fut touchée par cette attention, il était rare qu'on lui demande en premier si elle allait bien. Lexa était toujours la priorité. Pour une fois, elle avait de l'importance.

- Ca va, le retour au travail était compliqué, mais on dit que c'est la première journée la plus dur.

- Je ne sais pas si je devrais le demander. Hésita Raven. Mais.. tu as eu des nouvelles. Ne serait-ce que d'Hanna.

- Un Sms... de Lexa. On avance.

Raven hocha de la tête, convaincue que cela était un bon début.

- Peut-être que le fait de partir était une bonne solution après tout.

- Elle trouve certainement à L.A. ce qu'elle n'a pas trouvé ici.

- Ne dis pas ça Clarke, tu as fait ce que tu pouvais.

- Tu étais là quand tout a explosé, tu sais que je n'ai pas agis comme je le devais.

- Je t'interdis de penser que c'était ta faute Clarke.

La blonde la regarda tristement, elle baissa les yeux et n'en dira pas plus. Il fallait stopper cette conversation qui la faisait replonger. Ce soir, pas de Lexa, pas de problème. Octavia ne méritait pas cette ambiance pour son anniversaire. Il fallait profiter de ces instants.

A Los Angeles la nuit était aussi tombée. Hanna s'avança dans le couloir qui longeait les chambres à coucher. Elle se plaça dans l'entrebâillement de la porte de la chambre de sa fille dont une légère lumière tamisée lui permettait d'observer la scène. Lexa caressait soigneusement les cheveux de Maddie qui dormait déjà. La femme d'affaire tenait entre ses doigts libres un livre de contes qu'elle lui avait lu avant de dormir. Incapable de la laisser seule, Lexa l'avait regardé tomber dans les bras de morphée sans faire un bruit.

Alors qu'Hanna entrait dans la pièce, Lexa ne décolla pas son regard de la petite fille.

- Elle s'est endormie comme une masse. Chuchota-t-elle. La journée l'a exténuée.

- Merci de l'avoir couchée. Elle ne jure que par toi depuis ton arrivée.

- C'est une chouette gamine. Annonça Lexa comme l'avait fait son père en rencontrant Clarke.

Les deux femmes quittèrent à pas de loup la chambre d'enfants et Hanna referma tout doucement la porte en essayant de ne pas la faire grincer. Lexa soupira et baissa les yeux, elle ne pouvait pas affronter le regard de son amie.

- Je suis désolée pour tout à l'heure. Dit-elle enfin. Je n'aurais pas dû m'emporter.

- J'ai cherché à te bousculer sur ce sujet Lexa. Il n'y avait rien d'anormal dans ta réaction.

- Je n'arrive pas encore à parler de cette période.

- Et je ne pensais pas que tu y arriverais. J'ai fait ça en toute connaissance de cause, je cherchais à libérer quelque chose en toi, quelque chose que tu ne voulais pas voir. La colère que tu portes envers Clarke, Lexa, ce n'est pas à cause de ce qu'elle a fait. Tu es en colère car tu n'as pas su lui dire le rôle que tu voulais qu'elle prenne dans cette épreuve.

- Alors c'est moi la méchante dans cette histoire.

- Il n'y a pas de méchant ou de gentil. Mais comme tu l'as dit, tu n'es pas encore prête pour cette discussion. On va encore se concentrer sur cette année et demie qui s'est écoulée car tu as encore beaucoup à me raconter... Enfin, si tu souhaites toujours continuer.

- Evidemment, je ferais tout pour retrouver ma vie d'avant, tu le sais.

Lincoln arriva dans la chambre, une fois la maison rangée et les invités parti. Octavia, elle, était déjà au lit, exténuée par la soirée. Maintenant mère de famille, elle savait ce qu'était la vraie fatigue. Son homme se posa à ses pieds et lui tendit un ultime paquet.

- Tu m'as déjà offert mon cadeau. Dit-elle surprise.

- Celui-là est arrivé par la poste ce matin. Je ne voulais pas te l'offrir pendant que les autres étaient là. Je ne voulais pas prendre le risque de gâcher la fête.

- Pourquoi?

- Il vient de Los Angeles.

Octavia le regarda en fronçant les sourcils, elle avait un air sévère. Sans attendre, elle déballa le paquet et sortit une petite boite colorée qu'elle ouvrit sans émotions. Elle découvrit alors un bracelet en or sur lequel était inscrit le nom de son fils. Elle le prit entre ses doigts et le regarda sous toutes ses coutures. Il était simple mais correspondait parfaitement au style de la jeune femme. Elle lut alors la carte.

"Pardon de ne pas être là aujourd'hui, je te souhaite tout le bonheur du monde pour ton anniversaire. -Lexa"

Octavia rit nerveusement en reposant le cadeau sur sa table de nuit et Lincoln la regarda.

- Si elle pense qu'elle peut se racheter avec un bracelet et un petit mot, elle se goure!

- Elle essaye O. Tu sais que ce n'est pas facile pour elle.

- Ce n'est jamais facile pour Lexa. On doit toujours faire attention à ce qu'on dit, à ce qu'on fait. Elle a vécu une période difficile, je le sais et j'étais là pour elle. Mais on n'avait pas à en arriver là.

Lincoln ne souhaita pas répondre. Il ne partageait pas l'avis tranché de sa compagne et comprenait au fond de lui les actions de Lexa. Bien qu'ils ne soient pas proche il se sentait responsable, si seulement lui aussi avait pu lui tendre la main.

Il y a un an et demi

Lexa ouvrit les yeux, elle remarqua alors une petite lumière allumée non loin du lit et jeta un regard au réveil. Il était 2h50 du matin, d'un réflex, elle toucha la place à côté d'elle et remarqua qu'elle était vide. Le manque de chaleur lui indiquait également que cela devait faire un petite moment qu'elle était seule. Lexa se redressa alors et remarqua Clarke, installée devant son chevalet. La fine lumière lui permettait de travailler sans déranger personne. Le tableau qu'elle réalisait prenait forme. Il était magnifique aux yeux de Lexa, représentant deux personnes assises sur un banc: l'une est fine, les cheveux bruns ondulés qui retombent le long de ses bras. Elle a une de ses main posée sur l'épaule d'un homme costaud qui regarde au loin. Lexa n'eut pas besoin de manuel pour les reconnaitre et elle se leva afin de rejoindre sa compagne qu'elle embrassa sur le haut de sa tête avant de lui caresser le dos.

- Pourquoi est-ce que tu peins en pleine nuit?

- Je n'arrivais pas à dormir. Répondit simplement Clarke en ajoutant de la couleur.

- Tu t'inquiètes?

- Je n'ai pas envie que tu partes loin de moi. Et la Suède? Avec le décalage horaire et tout le travail que tu auras à faire je n'aurai pas de nouvelle de toi avant des jours.

Lexa retourna Clarke face à elle et la regarda profondément dans les yeux.

- Je sais que la vie que je te propose n'est pas des plus facile entre mes voyages d'affaire et mes journées à rallonge. Mais je ne peux pas faire autrement.

- Je sais, je suis désolée, c'est égoïste.

- Pas du tout. Et pour être honnête les choses ne sont pas plus faciles pour moi tu sais.

- Tu penseras à moi n'est-ce pas?

- A chaque instant Clarke.

Elles s'embrassèrent tendrement avec tout l'amour qu'elles ressentaient l'une pour l'autre. Lexa entraîna à nouveau Clarke dans le lit. Elle ouvrit les bras afin que la blonde puisse s'y réfugier. Elle lui caressa doucement le dos et n'arrêta qu'une fois certaine que la jeune femme se soit endormie.