Merci pour vos mots d'encouragement, ça me fait chaud au coeur! J'espère que la suite vous plaira!
Deux semaines s'étaient écoulées depuis le départ de Lexa. Cette dernière avait eu tant à faire pendant son absence. Entre les meetings, la création d'une nouvelle équipe, les rencontres avec la famille du défunt et la gestion de l'entreprise, ses journées avait été bien remplies. Mais tout le monde le savait, c'est ainsi que tout le talent de cheffe d'entreprise de Lexa se montrait. Elle excellait dans la gestion de crise, tel un carburant dans un moteur, ces situation la faisaient avancer. Elle ne perdait pas le fil des évènements, prenait chaque cas les uns après les autres pour les traiter de façon optimale. Pourtant, cette fois-ci les choses semblaient différentes, Lexa ne devait pas seulement gérer son entreprise, elle devait aussi jongler avec sa vie privée. Trouver chaque jour le temps d'appeler Clarke et Anya, de les rassurer, de prendre de leurs nouvelles et de s'assurer que tout se passait pour le mieux à New York. Pour cela elle avait une alliée, Raven ne lui mentait pas, elle lui écrivait deux-trois fois par semaine un contre rendu détaillé, sans mise en scène comme sa sœur et sa petite amie l'auraient fait. Ainsi elle apprit que Clarke ne dormait presque pas, qu'elle ne sortait plus après le travail, attendant un appel de sa part. Anya quant à elle, appelait sans cesse Nyilah afin de prendre des nouvelle "en douce" de sa petite sœur. Elle voulait s'assurer que rien ne la surmenait et que son corps tenait la distance. Était-ce le cas? Pas vraiment, cette douleur dans sa poitrine, les difficultés à respirer, les vertiges, tout cela ne quittait pas la brune qui s'efforçait de ne rien montrer. Après tout, elle excellait dans la gestion de crise non? Il ne fallait pas brise un mythe.
Clarke entra dans l'aéroport, les portes automatiques la laissèrent pénétrer dans le grand hall. Lexa avait tout organisé. Dylan était venu la chercher devant la galerie en fin d'après-midi afin de la conduire à JFK. Il l'avait déposée juste devant l'entrée et lui avait indiqué l'endroit où il l'attendrait après l'arrivée de Lexa.
La blonde se sentait stressée, elle avait hâte certes de retrouver Lexa, cela ne faisait aucun doute. Mais après la façon dont elle l'avait vu lors de leur rupture, elle avait peur que tout cela fasse trop à gérer pour sa compagne. Elle ne voulait pas revoir ces cernes, ce teint blâme et ce corps si frêle. Depuis deux semaines, Clarke s'imaginait le pire, elle entendait bien la voix fatiguée de la cheffe d'entreprise et cela ne lui indiquait rien de bon.
Après un rapide coup d'oeil sur le tableau d'affichage afin de s'assurer que le vol était bien l'heure, Clarke regarda sa montre. Il lui restait encore un peu de temps à attendre, le trafique n'avait pas été aussi surchargé qu'elle l'avait prédit. La blonde traversa le hall et se rendit dans un café. Elle fit la queue, commanda un cappuccino à l'emporté et prit place sur une petite table à l'extérieur du shop. De là, elle observait le monde autour d'elle. Les familles qui partaient, les gens bien habillés certainement en voyage d'affaire, la baroudeurs en short et gros sac à dos. Tant de profils différents se rencontraient ici.
- Clarke Griffin? C'est bien cela?
La blonde sursauta et sortit de sa rêverie. Elle se tourna et aperçu un jeune homme. Il ne devait pas encore avoir la trentaine, les cheveux noirs, presque rasés et des lunettes rondes sur le nez. Un costar sur le dos, il présentait bien, un profil de gendre idéal aurait même dit la jeune femme en le détaillant. Pourtant elle ne le connaissait pas, son visage ne lui rappelait absolument personne, alors comment connaissait-il son nom?
Remarquant l'état de surprise de Clarke, il continua.
- Andrew Spencer, je travaille pour Polis. J'ai cru vous reconnaitre de loin et je me suis dit qu'on pourrait attendre Mademoiselle Wood ensemble.
Clarke n'en était que plus surprise.
- Je ne savais pas que quelqu'un d'autre serait là pour l'attendre, elle ne m'a rien dit.
- Oh oui, c'est normal désolé! S'excusa-t-il, j'ai simplement un petit document à lui faire signer et ça ne peut pas attendre lundi alors je me suis dit que plutôt que de la faire se déplacer au bureau, je le lui apporterai en main propre. ça n'entachera pas vos plans, c'est promis!
Clarke lui sourit timidement. Une chose était sûr: ce garçon était consciencieux. Un futur lèche-botte qui rêvait de se faire bien voir par la patronne. Mais son visage enfantin et son allure de jeune premier le rendait docile et fiable.
La blonde lui indiqua la chaise en face d'elle afin qu'il prenne place. Il avait déjà un café en main et une pile de dossier dans l'autre qu'il posa délicatement sur la table. Machinalement, Clarke regarda sa montre. Andrew lui sourit avant de prendre la parole.
- Elle ne devrait plus tarder. Assura-t-il tandis que Clarke s'exaspérait d'attendre encore, le temps semblait tourner au ralenti. Andrew continua. Elle a eu beaucoup à gérer en Suède, vous devez être impatiente de la retrouver. ça n'a pas dû être évident pour elle après un tel drame... un suicide... quelle horreur! La pression est tellement grande dans les entreprises de cette envergure.
Clarke fronça les sourcils, était-il réellement entrain d'insinuer que ce suicide découlait de l'entreprise?
- Je ne suis pas sûr que tout cela ait un lien avec l'entreprise.
- Les bruits de couloir disent quand même que depuis que Monsieur Wood a pris sa retraite anticipée les temps sont durs... enfin ce ne sont que des bruits de couloir!
Il avait un sacré toupet de parler ainsi pensa Clarke, elle se redressa un peu sur son siège, l'attaque sans en être une, la dérangeait, comme si Lexa n'était pas compétente!
- Oui les gens disent beaucoup de choses. Je crois pourtant qu'il est préférable de se faire sa propre opinion. Et croyez-moi Lexa rend son père très fier! Et il aurait adoré travaillé main dans la main avec elle, voir ce dont elle est capable et la soutenir dans ce travail qui n'est de toute évidence pas facile!
- Attendez. Coupa Andrew, vous voulez dire qu'il ne sait pas ce que devient Polis?
Alors qu'il disait cela, le téléphone de Clarke vibra
"Je récupère ma valise et j'arrive"
La blonde se leva et ne prêta plus aucune attention au jeune garçon. Elle gardait les yeux rivés sur son écran et saisit d'une main son café avant de se mettre en route en direction des portes d'arrivée. Elle ne remarquait pas qu'Andrew la suivait de près, son téléphone également en main.
Arrivée devant les barrières de sécurité, elle guettait chaque personne qui sortait avec une pointe d'adrénaline à chaque fois qu'un nouveau visage faisait son apparition.
- Vous êtes sa compagne officielle? Demanda Andrew qui s'était à nouveau approché.
Clarke lui lança un regard perplexe avant de tourner à nouveau la tête en direction des voyageurs. L'homme continua donc.
- Lexa Wood a eu pas mal de conquêtes, mais depuis un moment on ne lui connait personne, de plus, vous venez la chercher aujourd'hui alors je me demandais.
- Vous êtes un peu trop curieux pour un stagiaire.
Clarke aurait voulu ajouter qu'il ferait mieux de rester à sa place mais elle la vit enfin. Lexa sortait du sas en tirant une grande valise à roulette. Le souffle de Clarke se coupa un instant, elle était magnifique. Habillée d'un pantalon bleu-marine, d'un blazer assorti et d'un t-shirt blanc fluide, elle ne semblait pas avoir passé des heures dans un avion. Son teint était frais, maquillée légèrement, ses longs cheveux bouclés détachés, elle resplendissait tout simplement.
Leurs regards se croisèrent et Lexa ne put contrôler son sourire qui mimait celui de Clarke. La brune accéléra le pas, tandis que Clarke se déplaçait dans sa direction. Les deux femmes se trouvaient enfin face à face et leurs corps prirent les commandes. La blonde se jeta dans les bras de la cheffe d'entreprise et encercla son cou, plongeant sa tête au creux de son épaule. Lexa resserra son emprise sur sa taille et respira enfin de soulagement. Elle se recula de quelques centimètres et observa sa compagne. Une légère caresse sur sa joue à l'aide de son index puis enfin, un baiser. Leur lèvres se rencontrèrent et dansèrent quelques instants l'une contre l'autre. Clarke se recula et sourit à la brune, enfin la vie allait pouvoir reprendre.
C'est à cet instant qu'Andrew s'approcha. Il n'avait pas manqué une miette de ces retrouvailles et s'était fait discret afin de ne pas s'imposer tout de suite. Il porta son téléphone comme un micro à sa bouche et se présenta.
- Mademoiselle Wood, Andrew Spencer du Business Week, avez-vous quelques minutes à m'accorder pour parler des accusation de mobbing et d'intimidation au sein de Polis?
Clarke cru tomber. Un journaliste? Elle n'avait pas imaginé une seule seconde que Lexa pouvait intéresser les journaux. Evidemment elle avait déjà lu des articles sur internet la concernant au début de leur relation. Mais tout ce qu'elle avait lu concernait des déclarations publiques ou des galas de charité. Jamais rien n'était paru sur la gestion d'entreprise du moins c'est ce qu'elle imaginait. Lexa n'était pas une star, en tout cas pas comme elle en avait l'habitude. Clarke se sentait idiote d'être tombée dans le panneau, Andrew lui avait semblé curieux certes mais jamais elle n'aurait imaginé cela.
Elle sentit la main de lexa enlacer la sienne et la tirer vers sa sortie tendrement. Sa compagne tourna le dos au journaliste, visiblement habituée à ces situations.
- Je n'ai aucun commentaire à faire. Répondit-elle simplement. Andrew enchaîna.
- Un homme s'est tout de même donné la mort et il a choisi son propre bureau pour le faire. On parle également de mauvaises gestion de la charge de travail depuis quelques temps, vous pouvez m'en dire plus?
Pas de réponse. lexa resta muette et continua de tirer Clarke dans sa marche. Elle savait comment s'y prendre avec les journalistes, ce n'était pas la première fois qu'elle devait gérer cela. Lorsqu'elle avait pris les rênes de Polis une horde de journalistes peu scrupuleux l'avait suivi pendant des mois. Ils cherchaient à comprendre pourquoi une femme si jeune se retrouvait à la tête d'une si grosse société et surtout où se trouvait le directeur maintenant, pourquoi avait-il décidé de tout abandonner? Lexa avait compris qu'il ne fallait pas faire de commentaire, que les rumeurs venaient et partaient et que lorsqu'un nouveau cas plus juteux apparaissait, les journalistes oubliaient vite son nom.
Les deux femme arrivèrent enfin près de la berlin. Dylan, habitué lui aussi à ces situations, leur ouvrit la porte arrière et s'efforça de bloquer Andrew tel un garde du corps. Il s'imposait et le maintenait à bonne distance du couple tandis que le journaliste continuait de poser ses questions. Lexa referma la portière derrière elle et souffla un bon coup.
- Quel abruti celui-là et en plus il est coriace! Dit-elle en s'attachant. J'aurai du me douter que les vautours tourneraient autour de cette histoire. Bjorn était un homme réputé dans les affaires, son suicide à fait du bruit et forcément il faut trouver un responsable.
- Je suis désolée. S'excusa Clarke sans oser lever la tête. Je l'ai laissé me suivre, il m'a dit qu'il travaillait pour toi, je ne me suis doutée de rien.
- Quoi? Lexa la regardait de ses yeux sévères. Tu ne lui as pas parlé, dis-moi que tu ne lui as rien dit.
- Je ne sais pas! Je ne sais plus! S'exclama Clarke la gorge serrée. Je n'ai pas imaginé une seule seconde que tu pouvais avoir des journalistes sur les talons, tu n'es pas une star! Tu bosses dans un bureau!
Lexa se radoucit. Elle réalisa que Clarke ne venait pas de ce monde, qu'elle ne connaissait, au final, pas grand-chose de sa vie et qu'elle ne voulait aucun mal. Personne ne pouvait lui reprocher quoique ce soit. Elle ne voyait pas le mal chez les autres, tout comme elle n'avait pas vu le mal chez Greg. Lexa en venait parfois à oublier que les gens n'étaient pas tous mauvais. La brune saisit alors la main de la blonde et l'embrassa tendrement en guise d'excuse. Clarke écarquilla alors les yeux et paniqua.
- Je lui ai parlé de ton père, il a fait une allusion et je n'ai pas réfléchit... encore... je lui ai dit qu'il aurait adoré voir ce que tu avais fait de l'entreprise. Je suis vraiment désolée Lexa, je ...
- Hey, hey, hey. Coupa la brune. Arrête, ce n'est pas grave, je sais que tu ne pensais pas à mal, et j'aurai dû prévoir tout cela. J'ai été négligeante. Cacher la maladie de mon père a toujours été une erreur mais s'était plus simple de raconter qu'il m'avait donner la direction de Polis par envie et non pas par obligation.
Dyla entra à son tour dans la voiture et démarra rapidement. Il avait fini par comprendre qu'Andrew ne lâcherait rien tant qu'aucune réponse ne lui parviendrait. Le chauffeur avait beau lui avoir demandé de reculer et de partir, le journaliste était coriace. Dylan avait finalement lâcher prise et était rentré dans la voiture, laissant le jeune homme sur le parking ses questions encore en suspens.
- Des vrais rats ceux-là. Cela faisait longtemps qu'ils ne nous avaient pas collés. Content de vous voir quand même Lexa. Dit-il en la regardant dans le rétroviseur.
- Moi aussi Dylan, et puis, c'est un mal pour un bien, vous pourrez vous refaire la main avec eux, ça fait bien longtemps que vous n'avez empoigné personne!
Les deux rirent un instant sous le regard amusé de Clarke. Dylan confirma les dires de sa patronne et ajouta:
- La dernière fois c'est quand cette folle de nana vous a suivie jusqu'au Texas pour parler de vos premiers mois à Polis. Elle ne voulait pas vous lâcher et même après ma démonstration de force elle continuait à vous suivre. Je ne sais pas ce que vous avez fait pour la faire déguerpir au final!
Un long silence gêné s'imposa. Lexa écarquilla les yeux et se racla la gorge avant de détourner son regard et de fixer sa fenêtre.
- Je ne me souviens plus. Marmonna-t-elle.
Clarke éclata de rire, comprenant que la cheffe d'entreprise avait dû avoir recourt à ses charmes pour enfin se débarrasser de la journaliste un peu trop collante. La blonde lui saisit à nouveau la main.
- T'es pas croyable Lexa. Plaisanta-t-elle.
Aujourd'hui
Clarke s'affairait dans la cuisine de sa maison de banlieue. Une grande pièce ouverte sur la salle à manger qui réfléchissait la lumière de cette belle après-midi de septembre. Elle adorait cette pièce de la maison, d'ici elle pouvait regarder le jardin donnant derrière la baie-vitrée et avait aussi un œil sur la route depuis la fenêtre de la cuisine. Elle s'était toujours dit qu'avec des enfants cette place était la meilleure pour les garder à portée de vue. Elle s'était souvent imaginée ici, préparant des pâtisseries pendant qu'un petit garçon s'amuserait avec le chien dans le jardin et qu'une petite fille s'entraînerait au basket devant la maison. Tant de rêves s'étaient dessinés depuis leur emménagement. L'envie de créer leur familles, de continuer cette belle histoire, d'avancer tout simplement.
La blonde tartinait de moutarde deux grandes tranches de pain de mie en écoutant la radio. Un vieux morceau de Taylor Swift résonnait dans la maison. Elle eut presque envie de chanter par-dessus, elle qui connaissait chaque parole par cœur. Mais sa gorge se serrait en entendant les paroles d'amour, elle n'y arriverait pas. Elle continua la réalisation de son sandwich et le plaça sur une petite assiette. Elle avait beaucoup à faire aujourd'hui, il fallait qu'elle peigne. Une exposition avait lieu dans 8 semaines et elle avait du travail en retard. Ses toiles n'avançaient pas et si elle ne se mettait pas au travail, Marcus annulerait la soirée.
Clarke traversa le salon afin de pouvoir rejoindre le cabanon au fond du jardin. Ce dernier avait été complétement transformé en atelier. Lexa s'était découvert des talents de bricoleuse et avait confectionné cet espace pour Clarke afin qu'elle puisse travailler librement. Alors que la blonde tentait d'ouvrir la baie-vitrée qui coinsait comme à son habitude , elle fit tomber la barre de céréales qu'elle tenait dans sa main gauche. L'encas se glissa sous le canapé et la blonde soupira. Elle posa son sandwich sur la desserte et s'accroupit afin de récupérer sa friandise. A l'aveugle, elle tendit sa main sous le canapé et le recula rapidement en sentant une coupure sur son doigt. Effectivement en l'observant elle remarqua du sang s'écouler de son index. Clarke s'abaissa afin de regarder sous le canapé et découvrit à côté de la barre, un bout de verre coloré. Elle le saisit entre ses doigts et l'observa longuement.
Trois semaines plus tôt:
Des hurlements, des pleurs tout se mélangeait. Lexa était dans le salon et jetait tout ce qui lui tombait sous la main. La pièce à vivre ne ressemblait plus à rien, tout était par terre. La brune saisit alors un vase dans lequel un magnifique bouquet de Dahlia avait été déposé, elle le jeta à travers la pièce et il se brisa en mille morceaux lorsqu'il toucha le sol.
- Arrête, je t'en supplie Lexa. Pleura Clarke de l'autre côté du salon.
- Pourquoi j'arrêterais? Hein Clarke, dis-moi? Lexa hurlait, les yeux aussi noir que la nuit. Parce que ce que tu vois ne te plaît pas? Parce que dans ta vie tout doit toujours se passer comme TOI tu le veux? Tu veux ta vie parfaite, ta maison parfaite, ta femme parfaite mais tu n'en as rien à faire de savoir si le monde autour de toi ne te suit pas! On ne peut pas tous passer à autre chose aussi rapidement que toi!
- Lexa tu vas trop loin. S'interposa Raven à côté de Clarke. Elle tenait son amie par la taille.
- Evidemment! Lexa riait nerveusement. Evidemment, c'est moi qui vais trop loin! Clarke on lui pardonne tout! On comprend qu'elle veuille avancer dans sa vie, qu'elle passe à autre chose. Et puis "enfin Lexa, le temps est passé! Tu devrais faire de même, occupe-toi autrement!"
- Tu sais que ce n'est pas ce que je pense . Ce n'était qu'un murmure dans la bouche de Clarke.
- Tu me le reproche sans cesse Clarke! Alors ne viens pas me dire que tu ne le pense pas!
- Je ne comprends pas la personne que tu es en train de devenir Lexa, vraiment, je ne te comprends plus.
- Alors qu'est-ce que tu attends pour partir? Je ne te retiens pas, vas t'en! Vas trouvez ta vie parfaite ailleurs.
- Lex arrête. Tenta encore Raven
- Non, intervint Clarke cette fois-ci. Elle a raison. On ferait mieux de s'en aller.
Raven chercha une dernière fois à s'interposer mais la blonde tournait déjà les talons. Elle regarda Lexa sans savoir quoi faire pour sauver la situation. Voir ainsi les deux femmes se déchirer était si dur. Clarke attrapa ses clés et son sac et revint dans la pièce en fixant sa compagne.
- Quand tu auras retrouvé tes esprits et que tu auras réalisé la stupidité de ton comportement tu sauras où me trouver, mais en attendant je refuse de te voire comme cela une seconde de plus.
Aujourd'hui
Clarke ferma les yeux en visionnant cette scène. Les larmes commencèrent à perler sur son visage avant qu'elle ne s'effondre. Si seulement elle était restée, si seulement elle avait compris l'appel à l'aide. Ce n'était pas juste une dispute, c'était un cri du cœur qu'elle n'avait pas vu et après cela, tout s'était effondré. Les flashs de cette nuit lui revinrent en tête et elle crut mourir de douleur.
Fébrilement, Clarke saisit le téléphone et composa le numéro de Lexa. Il fallait qu'elle entende sa voix, qu'elle lui parle.
Une sonnerie, puis deux puis 10... toujours rien.
- Lexa Wood, je ne peux prendre votre appel pour le moment. Laissez-moi un message et je vous rappellerai dès que possible. Vous pouvez également me joindre au bureau au 555...
Clarke coupa l'appel. Elle n'arriverait de toute manière pas à laisser un message, son état ne lui le permettrait pas. Et à quoi bon? Lexa ne l'écouterait probablement pas.
La blonde se recroquevilla sur elle-même et laissa couler les larmes. Elles avaient été si heureuses pourtant, la vie avait tant à leur donner et leurs projets se concrétisaient progressivement. Tout cela pourquoi? Pour se retrouver un soir à voir sa vie s'effondre? Ce n'était pas juste, tout cela n'avait pas de sens.
Il y a un an et demi
Lexa ouvrit la porte de son appartement et laissa entrer Clarke en premier. Elle tira sa valise jusqu'au centre du salon avant de s'affaler dans le canapé, épuisée par son voyage. Clarke, comme si elle habitait là, servit deux verres de coca qu'elle prit dans le frigo et s'approcha de la brune à qui elle tendit la boisson. Lexa lui sourit, elle aimait voir la blonde prendre ses quartiers ici, si naturellement. Clarke se lova entre les bras de sa compagne et profita quelques instant de ce moment de repos, respirant le parfum doux de Lexa qui caressait délicatement le bas de son dos.
Elles restèrent ainsi plusieurs dizaines de minutes, sans parler, le seul bruit qui résonnait était celui de leur respiration. Lexa ouvrit alors les yeux doucement et bouscula tendrement Clarke afin qu'elle puisse se relever. La brune ouvrit sa valise et fouilla dans ses affaire sous le regard de Clarke. Lexa sortit alors un tableau miniature, comme celui qu'elle lui avait offert lors de son voyage à Paris. Clarke se leva à son tour et admira le cadeau. Comme une tradition, Lexa avait pensé à lui ramener un souvenir de son voyage. La blonde lui sourit tendrement en caressant le tableau.
- Un Zorn. Il est magnifique.
- Je ne savais pas si tu le connaissais. Je t'avoue que j'ignorais complétement qui il était, j'ai dû demander conseil pour être sûr qu'il était bien suédois!
- Je connais mon métier chérie! Plaisanta Clarke.
Lexa rit et embrassa délicatement Clarke. Elle n'aurait voulu être nulle part d'autre. Sa place était ici, dans les bras de la jolie blonde qui lui avait tant manqué. Si seulement elle savait à quel point tout chez-elle lui avait manqué pendant ces deux semaines. La brune était surprise d'avoir tenu, de ne pas être montée dans le premier avion afin de la retrouver et dieu seul sait à quel point cette idée lui avait traversé l'esprit. Elle avait même hésité à rapatrier Clarke près d'elle, heureusement que sa charge de travail avait été si élevée, elle avait au moins pu occuper son esprit.
Mais maintenant qu'elles étaient enfin réunies, Lexa ne voulait plus perdre une seule seconde.
Clarke coupa leur baiser doucement. Le souffle court et tenta de mettre une certaine distance entre elles. Lexa ne voyait pas les choses ainsi et rapprocha sa compagne qu'elle embrassa à nouveau. Ce baiser dura de longues minutes avant que Lexa ne commence à glisser ses mains sous le t-shirt ample de la blonde qui se recula à nouveau.
- Si tu commences cela je ne suis pas sûr de pouvoir m'arrêter. Haleta Clarke
- Qui a dit qu'on devait arrêter?
- Nous... on a dit qu'on devait prendre notre temps.
- C'était il y a des semaine de cela!
Clarke rit nerveusement sans oser regarder Lexa, telle une adolescente face à son premier amour. Tout comme lors de leur première fois, elle se revoyait dans son appartement, lorsque Lexa avait pour la première fois posé ses mains sur son corps. Des frissons l'envahirent face à ce souvenir et Lexa la poussa délicatement contre le mur, elle caressa du bout de ses doigts le bas du ventre de la blonde et plongea son regard dans le sien.
- J'ai envie d'être avec toi Clarke, d'être avec toi entièrement. Si tu me dis que tu as besoin de temps je le comprendrai mais sache que je suis prête.
Clarke sentit son cœur s'arrêter dans sa poitrine. Le regard de Lexa était si perçant. Son corps la guida et elle embrassa la brune, son esprit la quitta et laissa son cœur prendre le volant. Elle était prête elle aussi, tout en elle désirait ce moment comme jamais elle n'avait désiré quelque chose. Elle laissa ses mains la contrôler et caresser tendrement le dos de Lexa en dessous de ses vêtements. Elle la griffa doucement et sentit des frissons naître sur la peau de la brune. Lexa se serra un peu plus contre elle et la colla complètement contre le mur. Machinalement, Clarke remonta une de ses jambes jusqu'à la taille de Lexa qui n'hésita pas à la saisir et la serrer contre elle. La brune découvrit le cou de Clarke, caché par ses cheveux et y déposa un à un des baiser chaque fois un peu plus appuyé jusqu'à y laisser ses dents mordiller. Clarke sursauta de plaisir et balança sa tête en arrière afin de laisser plus de place à sa compagne. Son corps était en ébullition. De ses deux mains, elle attrapa le blazer de Lexa et l'enleva de ses épaules. Le vêtement tomba au sol et Lexa lui sourit malicieusement. Elle scella une nouvelle fois leur lèvres avant d'entraîner Clarke dans la chambre.
Lexa ne perdit pas de temps, elle poussa la blonde sur le matelas et s'assit à califourchon sur ses cuisses. Elle sentit les mains de Clarke tirer sur le bas de son t-shirt et la laissa le lui retirer. La brune fit de même et découvrit le torse de la peintre. Ses yeux la fixèrent un instant. Elle était si belle, tout son corps la rendait folle, comment une femme pouvait-elle lui faire ressentir autant de choses? Elle remarqua la mine timide de Clarke, certaines choses ne changeraient jamais. Comme pour la rassurer, elle l'embrassa tendrement et la fit se coucher sur le lit, son corps toujours au-dessus d'elle. Leurs baiser ne cessaient pas. Leurs mains se découvraient à nouveau. Clarke sentait son désire monter encore et encore en sentant la brune bouger doucement contre elle. Comment avait-elle pu se passer de ces caresses si expertes?
S'en était trop, la chaleur était intenable et Clarke avait besoin de plus. Elle poussa Lexa afin qu'elle soit à genoux et se redressa elle aussi. Des deux mains, elle dégrafa son soutient gorge et celui de sa compagne ainsi exposée, elle ne perdit pas une seconde, elle voyait le torse de Lexa monter et descendre au rythme de sa respiration saccadée. Le regard qu'elle lui portait allait lui faire perdre la notion de la réalité. La blonde prit le contrôle. Au-dessus de Lexa, elle laissa sa bouche la guider. Gouter chaque parcelle de son torse. Titiller ses seins, caresser son ventre, elle sentait l'emprise qu'elle exerçait sur sa compagne sans que celle-ci ne lui demande d'arrêter.
Délicatement, elle la débarrassa de son pantalon et de son dernier sous-vêtement. Elle l'observa encore un instant et souffla. Lexa la regardait faire, complètement prisonnière de cette envie. Elle sentit alors la blonde continuer sa route de baiser. Ses doigts caressaient ses seins, tandis que sa bouche descendait encore et encore. Quelques baiser sur ses cuisses, comme une bande-annonce des évènement à venir, une entrée délicate avant le plat de résistance. La brune se laissa faire, elle découvrait cette tendresse qui pendant trop longtemps lui avait manqué.
Enfin elle sentit les lèvres, puis la langue de Clarke prendre possession d'elle. Sa poitrine se souleva au premier contact, elle avait presque oublié le bien être que ces relations charnelles lui procuraient. Elle laissait la blonde la gouter, faire monter en elle ce plaisir si intense. Les yeux fermer elle se laissait aller, profitait de chaque sensation tandis que le visage de la blonde se dessinait dans ses pensées. Les liés, elle crut défaillir si rapidement.
Clarke ne perdait pas le fil, elle se délectait, se laissait complètement allé face à ce goût si agréable. Elle voulait que ce moment ne s'arrête jamais. Elle sentait le corps de Lexa se contracter, ses hanches se soulever, la main dans ses cheveux se resserrer et pourtant, la femme ne se laissait pas complètement aller, comme pour garder ce moment aussi longtemps que possible. Les soupires de plaisir envahirent la chambres et ne firent que décupler l'envie de Clarke, elle avait du mal à se contenir et son corps lui faisait comprendre qu'il lui fallait plus.
Doucement et peut être à contre cœur, la blonde se redressa, d'un coups de langue, elle gouta une dernière fois ses lèvres, elle allait se coucher sur Lexa mais cette dernière en décida autrement. ses yeux la transpercèrent et elle la coucha à son tour, de façon bien plus intense que Clarke un peu plus tôt. La brune lui retira son jeans et le reste de ses vêtements qu'elle lança à travers la pièce.
Lexa prit position au-dessus de la blonde et laissa parler son corps. Les deux femmes dansèrent à l'uni son et Clarke laissa enfin son corps se consumer face à cette sensation intense. Toutes les deux n'en pouvaient plus, les murmures de plaisir les quittaient dans un chant synchronisé. Les ongles de Clarke vinrent marquer le dos de Lexa alors qu'un gémissement de plaisir s'éleva dans les airs. Lexa ne put retenir son plaisir plus longtemps elle suivit Clarke frénétiquement alors que ses mouvements se faisaient de plus en plus appuyé.
Enfin les deux femmes goutèrent au plaisir extrême dans un gémissement aigu. Lexa plongea sa tête dans le cou de Clarke tandis que tout son corps se relâchait. La blonde peinait à reprendre sa respiration et ne put que caresser le dos transpirant de la femme qu'elle aimait tant.
Aujourd'hui
Anya traversa le jardin de la maison de sa sœur. Elle avait sonné plusieurs fois à la porte sans que personne ne lui réponde. Elle savait pourtant que Clarke était à la maison aujourd'hui. Raven l'avait appelée un peu plus tôt dans la journée pour prendre des nouvelles. La pâtissière était donc rentrée par le portillon et avait fait son chemin jusqu'au cabanon. Elle ouvrit la porte et découvrit Clarke en pleine composition. Ses yeux regardèrent un instant les différentes toiles. Le travail de Clarke était devenu si noir, si barbare. On ne discernait pas grand-chose sur ces peinture, la blonde les avait habitué à des esquisses plus réaliste. Mais aujourd'hui ses réalisations ne ressemblaient en rien à tout ce qu'elle avait connu.
Anya toussa afin de se faire remarquer et Clarke se tourna. Elle posa son pinceau et essuya ses main sur un torchons tâché de peinture. La petite blonde lui sourit tristement.
- Désolée je ne t'avais pas entendue.
- Tu avais l'air inspirée. Répondit Anya en pointant la toile sur laquelle de grands traits noir recouvrait ce qui semblait être un coucher de soleil.
- Mon expo est dans quelques semaines, j'ai pas mal de travail.
- Je t'ai ramené une tarte. Je sais que c'est ta préférée.
Clarke la remercia d'un hochement de tête mais l'envie de manger n'était pas là. Rien que l'idée d'avaler quoique ce soit après son craquage plus tôt dans la journée la dégoutait.
- Comment est-ce que tu vas?
- Bien. Répondit Clarke de façon évasive. Je suis pas mal occupée.
Anya remarqua les yeux bouffis de Clarke, elle cherchait comment aborder le sujet mais ne trouvait pas les mots. Depuis toute cette histoire elle ne savait pas comment agir. Elle n'avait pas été des plus clémente avec Clarke et ne l'avait pas soutenue, telle une idiote, elle avait préféré l'acculer plutôt que de l'aider. Maintenant qu'elle avait pris du recul sur tout cela elle voyait que la blonde avait besoin d'elle.
- Je sais que j'ai été horrible avec toi mais...
- Anya, ce n'est pas vraiment le moment. Coupa Clarke. On a tous fait des erreur mais si tu es là pour te faire pardonner sache que tout va bien entre nous, je ne t'en veux pas, d'ailleurs je n'ai aucune raison de t'en vouloir.
- Je t'ai hurlé dessus.
- Et qui ne l'aurait pas fait dans ta situation? Tu n'étais pas là, tu n'avais aucune idée de la façon dont ça s'est passé. Alors je comprends.
- Clarke...
- Tout va bien Anya ok? Je suis désolée mais j'ai énormément de travail alors...
- Ne me ferme pas la porte Clarke.
- Ce n'est pas le cas, vraiment, mais je n'ai pas le temps de parler de tout ça aujourd'hui.
- Alors pourquoi avec les autres c'est plus facile? Pourquoi tu ne veux jamais me voir depuis qu'elle est partie? On est ensemble dans cette merde Clarke. Je l'aime autant que toi et on devrait se serrer les coudes toi et moi.
- Je ne peux pas faire ça avec toi. Je ne peux pas, tu es sa sœur, tu lui ressemble trop, vous êtes pareil et la façon dont tu as réagi ce soir-là me le prouve encore plus. Vous réagissez de la même façon.
- Je me suis excusée.
- Tu n'étais pas là, tu ne sais rien, et tu ne peux pas me demander de me replonger là-dedans simplement pour que tu aies le rôle de la sauveuse. Tu aurais dû faire quelque chose ce soir-là, être de mon côté. Alors oui je t'en veux Anya, si j'agis comme si de rien n'était quand on se voit c'est justement pour passer à autre chose, je peux faire semblant devant les autres, mais ne me demande pas de me confier à toi, tu as manqué ta chance il y a trois semaines.
A Los Angeles, Lexa avait enfin convaincu Maddie de manger ses petits-poids, après de longues minutes de parlementassions la petite fille avait accepté de finir son assiette en échange de la lecture de deux histoires au lieu d'une avant d'aller se coucher. Lexa était une bonne négociatrice et avait passé en revue les différents scénarios avant d'accepter les termes du contrat. Une poignée de main et Maddie avait englouti jusqu'au dernier poids sous le regard amusé du reste de la famille.
- Tu te débrouilles bien avec les enfants. Remarqua Marc, le père de famille. Tu comptes en avoir un jour?
- Tu m'aurais demandé ça il y a deux-trois ans, je t'aurais répondu non sans y réfléchir. Mais depuis que j'ai rencontré Clarke les plans ont changés.
- C'est qui Clarke? Demanda Maddie en se levant pour aller chercher un dessert.
Hanna tenta de l'interrompre mais Lexa lui sourit, elle n'avait plus autant de peine à parler de la blonde. Au contraire elle se sentait apaisée lorsque son nom était mentionné.
- Clarke, commença Lexa tandis que Maddie se rasseyait. Clarke c'est la femme la plus extraordinaire sur cette terre. Elle a de beau cheveux blond, quand je l'ai connue elle les avait assez long, jusque-là.
Elle montra le milieu du dos de Maddie avant de reprendre.
- Maintenant ils sont un peu plus courts. Elle a des magnifiques yeux bleus, c'est la première chose que j'ai remarqué chez-elle. Elle est drôle, parfois un peu immature, elle n'aime pas quand les choses deviennent trop compliquées et moi... moi je suis quelqu'un d'assez compliqué! Ca n'est pas facile tous les jours pour elle.
Maddie fronça les sourcils.
- Tu n'es pas compliquée Lexa. Tu es juste triste.
- Oui peut-être, mais pour quelqu'un qui chercher toujours le positif ce n'est pas évident d'être avec moi.
- J'ai rien compris.
Les adultes rirent autour de la table sous le regard d'incompréhension de Maddie. Lexa lui caressa le haut de la tête avant d'y déposer un baiser. Hanna regarda sa fille et lui sourit tendrement.
- Les gens sont différents. Expliqua Hanna. Et parfois ce n'est pas facile de se mettre à la place de l'autre pour comprendre ce qu'il ressent. Clarke et Lexa sont différente et parfois ce n'est pas évident de se comprendre.
- Ben moi je dis que si elle t'aime et que tu l'aime et ben y a pas de problème!
Encore des rires, Lexa adorait cette petite et ses explications. Des fois les enfants comprennent mieux les choses que les adultes et leur innocence leur évites bien des situations compliquées. Si seulement elle aussi pouvait réfléchir ainsi, les choses auraient été tellement plus simples.
Plus tard dans la soirée, Clarke était couchée sur son lit, un livre entre les mains, cela faisait trois fois qu'elle relisait la même ligne. Elle n'arrivait pas à se concentrer. Son esprit restait plongé sur cette soirée horrible. Elle repensait aussi à la visite d'Anya à la façon dont elle lui avait parler. Elle ne voulait pas agir ainsi mais sa rancœur avait pris le dessus. Elle ne voulait pas l'avouer mais les deux sœur l'avaient brisée. Alors qu'elle caressait Wheeler qui avait pris la place de Lexa dans le lit, elle entendit son téléphone sonner. L'heure était déjà bien avancée qui pouvait bien vouloir la joindre maintenant?
Elle vit alors le nom de Lexa s'afficher et son cœur s'emballa. Elle se redressa dans le lit et porta le téléphone à son oreille.
- Lexa?
Un silence, mais elle entendit la respiration de la brune.
- Bonsoir Clarke
Cette simple voix qu'elle n'avait pas entendu depuis des jours lui fit perdre pieds. Elle craqua et fondit en larmes. Lexa l'entendait sangloter sans savoir quoi faire. Elle savait que passer ce coup de téléphone ne serait pas facile mais elle ne s'attendait pas à entendre la blonde aussi brisée.
- Je suis désolée. Murmura Lexa honteuse. je ne voulais pas te faire pleurer.
La brune était elle aussi dans son lit, elle avait hésité longuement avant de passer cet appel. Elle avait vu plus tôt la tentative de Clarke mais elle n'avait pas réussi à décrocher. Sans Maddie, elle n'aurait certainement pas rappeler, mais voilà, la petite fille avait parlé et lui avait donné le courage de prendre son téléphone.
- C'est un peu dur ces derniers temps. Indiqua enfin Clarke. Je n'arrête pas de me demander ce que j'aurai pu faire pour éviter tout ça.
- Clarke... tu n'aurai rien pu faire. C'est un travail que je dois réaliser moi, et moi seule.
- Comment ça se passe là-bas? Demanda la blonde en reniflant.
- Hanna et toute sa familles sont géniaux. Ils m'ont vraiment accueillie comme si j'étais de la famille.
- Tu es de leur famille Lexa.
Lexa ne répondit rien et un silence s'installa. Aucunes des deux ne savait quoi dire, cette tensions ne semblait pas vouloir s'en aller, comme s'il suffisait d'une étincelle pour tout refaire partir en fumée. Clarke bisa alors le silence, la gorge serrée et les mots peu assurés.
- Si je t'ai appelée c'est parce que je repensais à cette nuit et je ne savais pas comment...
- Clarke, coupa Lexa, je ne suis pas prête. Je ne peux pas en parler, pas pour le moment.
- Je comprends. Annonça la blonde en ravalant sa tristesse.
- Il est tard, on devrait se coucher.
- Je n'ai pas envie de raccrocher, je ne veux pas te laisser, pas pour le moment.
- Qui a parler de raccrocher?
La blonde sourit tristement, Lexa savait de quoi elle avait besoin et même si parler de cette fameuse nuit était trop compliquée elle était tout de même là pour elle. Pour la soutenir et l'aider autant qu'elle pouvait.
Clarke se tourna sur le côté le téléphone près de son oreille posé sur l'oreiller, elle entendait Lexa s'installer elle aussi, les draps frottaient contre l'écouteur et le bruit était désagréable mais peu importe pensa Clarke, Lexa était près d'elle, elle lui accordait du temps et ça elle n'osait même plus en rêver il y a encore quelque heures.
Enfin le bruit se stoppa et seule leurs respirations s'entendaient. Clarke ferma doucement les yeux en écoutant ce son apaisant. Lexa quant à elle, ne dormait pas. Elle entendait Clarke respirer et Wheeler ronfler, comme si elle était encore à la maison. Un sourire mélancolique se dessina sur son visage, elle ferma les yeux et tenta de s'endormir, en vain, elle ne trouvait pas le sommeil, dès qu'elle semblait y arriver les cris de Clarke lui parvenaient, elle entendait la porte être défoncée, les bras de Raven l'entourer tandis que Clarke hurlait et hurlait encore. D'un sursaut, elle ouvrit les yeux et appuya sur sa poitrine en tentant de calmer la douleur lancinante. Elle respira, se calma et essaya de retrouver un souvenir meilleur. Alors qu'elle y réfléchissait, elle entendit que Clarke bougeait entre les draps, puis une respiration un peu plus forte.
- Tu dors? Demanda la blonde.
- Non. Répondit simplement Lexa
- A quoi est-ce que tu penses?
La brune hésita un instant.
- A la première fois où je t'ai dit je t'aime. Annonça-t-elle doucement
- J'adore ce moment.
- Impossible.
- Quoi?
- Impossible. Je n'ai pas dit la première qu'on s'est dit je t'aime, j'ai dit la première fois que je t'ai dit je t'aime.
- Il y a une différence?
- Tu as envie de le savoir?
- Toujours.
Il y a un an et demi
Les deux femmes étaient étendues nues l'une contre l'autre après s'être retrouvées. Elles profitaient de ce moment en douceur sans parler. Une bulle s'était créer autour d'elle et rien ne pouvait les faire revenir à la réalité... rien... du moins jusqu'à ce que le ventre de Lexa rappela sa présence. Clarke éclata de rire suivie rapidement pas la brune qui s'expliqua.
- Tout ce sport m'a creusé l'appétit!
- Je manque à tous mes devoirs! Répondit Clarke. Quelle idée de te faire pratiquer autant d'activité physique sans même te nourrir!
- Tu es une piètre petite-amie Clarke Griffin!
- Tu ne disais pas ça il y a encore un quart d'heure!
Clarke l'embrassa avant de saisir son t-shirt par terre. Elle l'enfila rapidement avant de mettre une culotte.
- Qu'est-ce que tu fais? Demanda Lexa en la voyant faire.
- Je te prouve que je suis la meilleure petite-amie sur cette terre! Et je vais nous faire un plat de pâtes!
Lexa râla et se redressa sur le matelas.
- Mon téléphone est sur le canapé, commande un truc n'importe quoi mais viens te recoucher!
La blonde lui sourit et se rassit à ses côtés.
- A vos ordres. J'en ai pour deux minutes.
Clarke l'embrassa rapidement et se releva, au pas de courses, elle quitta la chambre. Lexa entendit alors un bruit sourd dans le salon, elle était prête à se lever quand la voix de Clarke résonna.
- Tout va bien! J'ai trébuché mais rien de cassé!
La brune ne put retenir son rire
- Je t'aime. Dit-elle en riant tendrement.
Elle réalisa alors la portée de ses mots lorsque Clarke pénétra dans la chambre tout sourire, tenant le téléphone de Lexa comme un trophée.
- Tu as dit quelque chose?
Lexa hésita une seconde, il était trop tôt, Clarke allait prendre peur, elle ne pouvait pas lui dire cela maintenant.
- J'ai dit qu'un jour tu allais me tuer Clarke Griffin
