Je ne possède aucun des personnages de la série TV ni des livres.

Un recueil de textes courts sur l'univers de The Witcher nous plongeant dans un instant ou une pensée des protagonistes de l'histoire

Saison 1 Episode 1

Sa venue ne déclenchait jamais des réactions très positives, mais là, ils étaient tous unanimes.

Ce texte a été écrit sur un thème des Nuits du FoF sur le thème "Unanime"

(Rappel des règles : 1 thème pour une 1 heure entre 21h et 4h du matin)

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


A L'UNANIMITÉ

Généralement, dans les endroits où il passait, sa présence avait l'art de diviser. Il y avait ceux qui le craignaient, ceux qui le fuyaient, ceux qui le méprisaient, ceux qui le haïssaient sans même le connaître et ceux qui répugnaient à avoir besoin de lui, mais qui devaient bien s'en accommoder. Les réactions n'étaient jamais très positives, mais jamais elles n'avaient été aussi violentes, ni aussi agressives et unanimes que ce jour maudit.

Geralt savait qu'il ne pouvait pas en être autrement. Le Destin lui avait joué le pire des sorts. Pendant son entretien avec Stregobor, il pensait encore être libre de son choix. Il tuait des monstres, il ne tuait pas d'Humains, même s'ils étaient prétendument maudits ! Stregobor pouvait bien le supplier, il refusait de déroger à cette règle. Il ne tuerait pas cette ancienne princesse devenue un assassin, il se moquait du moindre mal.

- Le Mal est le Mal… Peu importe qu'il soit moindre, moyen ou suprême, ils se valent tous ! Moi non plus je n'ai pas fais que du Bien dans ma vie, mais aujourd'hui si je dois choisir entre un Mal et un autre, j'aime autant ne pas trancher du tout.

Il ne tuerait pas cette fille… C'était son choix… Et il avait gagné la forêt.

Mais le Destin continuait à se jouer de lui et ce fut Renfri qui vint lui demander à son tour de tuer Stregobor au nom du moindre mal… Décidément… ce n'était pas bon signe… mais il refusait de se plier à la volonté de l'un ou de l'autre. Tout cela ne le concernait pas. Oh, il vit bien de la colère dans les yeux de Renfri quand elle chercha à le provoquer.

- Toi aussi les gens disent que tu es un monstre !

- Un mutant.

- Et s'ils s'en prenaient à toi ? S'ils t'attaquaient.

- Ils l'ont déjà fait.

- Pourquoi ne pas les tuer ?

- Cela ferait de moi… le monstre que je suis à leurs yeux…

Il avait vu qu'elle ne l'avait pas compris, mais cela n'avait pas d'importance. Lui s'était fixé des limites, des bornes qu'il ne voulait pas franchir par peur de basculer définitivement dans l'abîme, par peur de perdre l'Humanité qui lui restait encore.

Le conflit entre Stregobor et Renfri ne le concernait pas. L'un était un sorcier, l'autre une princesse maudite, mais les deux étaient humains… Il ne prendrait pas parti.

Seulement elle était revenue vers lui, ils avaient discutés et… et Geralt n'était même pas sûr de ce qui s'était vraiment passé entre eux, mais quand il s'était réveillé, il avait ressenti une sensation d'urgence assez désagréable et l'impression pressante de devoir se rendre à Blaviken.

Alors il avait couru ! Il ne voulait pas l'affronter, il ne voulait pas la tuer, mais elle l'avait poussé à le faire. Ses hommes, qu'elle disait pourtant aimer, elle les avait mit entre elle et lui pendant qu'elle attaquait le Beffroi. Des hommes, rien que des hommes, mais qui tentèrent de le tuer, qui l'attaquèrent et il s'était défendu. Quand il tua le premier, il sentit son âme finir de se consumer… Un Sorceleur tuant des Hommes, Veisemir ne serait pas heureux de le voir faire, mais est-ce qu'il pouvait faire autrement ? Ils frappaient pour tuer et il se défendit, leur sang giclant sur lui pendant qu'il progressait en direction du Beffroi et bientôt, leurs corps avaient jonchés la place du marché.

Mais ce n'était pas tout. La petite Marika, cette gamine un peu rebelle qui se rêvait devenir Sorceleur, elle la tenait en otage. Elle avait mis sa lame sous sa gorge et elle semblait avoir sombré dans la folie, désirant tuer tous ceux qu'elle croiserait tant que le Sorcier ne serait pas sorti de sa tour. Geralt l'avait prévenu, mais elle avait refusé d'entendre raison, consumé par sa vengeance.

Alors malgré ses avertissements, malgré ses mises en garde, il l'avait tué et Blaviken… Blaviken dont les habitant venait d'échapper au massacre qu'elle s'apprêtait à commettre pour atteindre Stregobor, se mit à parler d'une seule et même voix… à parler de manière unanime, elle était folle, mais c'était lui le monstre… le mutant qui venait de tuer des Humains sur la place du marché, l'être abject… L'animal à blâmer et tous… même cette petite fille qui lui avait pourtant si bien parlé, tous écoutèrent Stregobor, outré qu'il s'oppose à lui, et se mirent à le huer, à le conspuer, à lui jeter des pierres… lui qui était couvert de sang comme le boucher sanguinaire qu'il était à leurs yeux… Oui, ce jour-là, même s'il avait agi contraint et forcé, même s'il avait lutté contre le Destin, tous étaient unanimes… il était un monstre égal à ceux qu'il traquait…

Il était un animal…

Il était le Boucher de Blaviken…