Je ne possède aucun des personnages de la série TV ni des livres.

Un recueil de textes courts sur l'univers de The Witcher nous plongeant dans un instant ou une pensée des protagonistes de l'histoire

Ce texte a été écrit dans le cadre du calendrier de Prompts de la "Bibliothèque de fictions"

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


UN SOIR DRAMATIQUEMENT ORDINAIRE

Geralt le savait, à peine avait-il franchi la porte de l'auberge que les regards à son encontre avaient été agressifs. Cela lui arrivait de plus en plus en ce moment et il regrettait le temps où ils n'étaient d'indifférents voire moqueurs. Sans un mot et en faisant en sorte de ne pas croiser les regards les plus belliqueux, il traversa la pièce et alla s'asseoir à la table la moins éclairée de l'établissement. Il n'avait pas envie de se faire remarquer, surtout pas… D'ailleurs, il ne put masquer une grimace de douleur quand il s'assit. Ce n'était même pas un coin chaud et une table que lui réclamait son dos, c'était un lit… Ses fractures se remettaient mal et la douleur le faisait presque trembler. Il avait espéré pouvoir passer deux nuits dans cet établissement, mais au vue de la haine qu'il ressentait envers sa personne, il espérait au moins avoir le temps de manger un peu chaud.

De la main, il fit signe à l'aubergiste, mais grimaça en voyant une bande de types venir dans sa direction… un soupir lui échappa, non, il n'aurait pas le temps de manger ce soir.

- Qu'est-ce que tu viens faire là Boucher ?

- La même chose que vous, me restaurer et demander un lit, répliqua Geralt de son voix caverneuse.

Le Sorceleur fit en sorte de se pencher un peu en avant afin de fixer les types droit dans les yeux. Il avait constaté à plusieurs reprises que son regard ambre suffisait parfois à effrayer les plus hardis de ses détracteurs, surtout quand il prenait un air sombre. Sauf que celui qui parlait ne sembla pas impressionné du tout par la couleur surnaturelle de ses yeux, bien au contraire.

- Ne me regarde pas mutant, et sors d'ici.

Geralt soupira.

- Je partirai après avoir mangé

- Et moi je dis que tu ne mangeras pas ! S'exclama le type en portant la main au fourreau de son épée.

- Par pitié mes seigneurs, hurla l'aubergiste, pas dans mon établissement !

- Tais-toi, aboya le type.

Mais Geralt hocha doucement la tête en réponse. Il comprenait bien que l'aubergiste n'avait pas envie d'une bagarre et il n'avait pas envie d'en déclencher une, mais ces types semblaient nerveux, alcoolisés et leur méconnaissance les faisait plonger dans une paranoïa violente, mais hélas trop commune. Alors, le Sorceleur se redressa en tentant de cacher à quel point il avait mal.

- C'est bon, je m'en vais.

- On va t'accompagner ! Répliqua le type.

Geralt tenta de lui faire comprendre qu'il n'en avait pas besoin par un regard sombre, mais le type ne s'en ému pas. A pas lent pour cacher la raideur de son dos, Geralt se rapprocha de la sortie. Les types étaient nombreux autour de lui et le chef de meute le cramponna par le bras.

- Plus vite mutant ! Avance !

Il le bouscula et Geralt ne put retenir un glapissement à cause de la brusquerie du geste. Le type ricana et le poussa de nouveau en direction de la porte. Le pic de douleur qui partit de son dos se diffusa dans sa cuisse et Geralt tomba à genoux sur le sol en passant la porte. Les rires fusèrent derrière lui pendant que la douleur devenait difficile à gérer. Cependant, il serra les dents. Ce n'était pas le moment de prendre connaissance devant ces types. Il tenta de se redresser, mais un coup de talon dans le bas du dos, le renvoya au sol et il laissa échapper un glapissement de souffrance.

Les hommes ricanèrent et l'entourèrent. Geralt serra les dents… C'était très exactement la situation qu'il aurait voulu éviter. Il aurait mieux fait de s'arrêter avant le village et de dormir dans les sous-bois. Ça n'aurait pas été une nuit de rêve et il n'aimait pas s'endormir le ventre vide, mais il aurait été tranquille… Il ne voulait pas se battre.

- Ça fait moins le fier ! Hein Sorceleur ! Ricana le chef de bande.

Toujours à quatre pattes sur le sol, cherchant un moyen de se redresser sans se faire rosser de coups, ce qui l'obligerait à se défendre, Geralt ne répondit pas.

- On va te montrer comment on traite les mutants ici ! Renchérit le type.

Il s'apprêtait à porter un nouveau coup à l'homme à terre quand on lui frappa sur l'épaule et qu'une voix claire et polie lui demanda.

- Excusez-moi monsieur !

- Quoi ! Aboya le type en se retournant, ce qui lui valut un coup de poêle en cuivre en pleine face qui l'envoya rouler au sol.

Les deux hommes à ses côtés tentèrent de réagir, mais un violent aller retour du dit instrument de cuisine les mit eux aussi à terre. Tout le monde se figea et se tourna vers l'individu brandissant la poêle. Il portait une veste de cuir rouge et un chapeau à plumes d'aigrette.

- Bien maintenant que j'ai votre attention, je vous suggère de laisser cet homme et de retourner vous murger à l'intérieur, vous vouliez qu'il sorte, il est sorti !

- Mais pour qui tu te prends, toi ? Demanda le chef de bande en massant son nez cassé.

- Pour ce que je suis ! Jaskier ! Poète, homme de lettres et troubadour ! Mais j'aime bien cuisiner ! Dit-il en brandissant l'objet qu'il avait emprunté à l'aubergiste sous son air effaré.

Le types le regardèrent, observèrent le Sorceleur et décidèrent qu'ils préféraient effectivement aller boire un verre. Ils rentrèrent un par un et Jaskier refila la poêle au dernier qui ne trouva même pas un argument pour refuser. Une fois qu'ils eurent tous disparus, le barde se précipita vers son ami et le prit par le bras pour l'aider à se redresser.

- Jaskier ?

- Ben oui, Jaskier, tu as pris un coup plus violent que les autres qui t'a ôté la mémoire et…

Le barde ne termina pas sa phrase. Geralt tremblait et il s'appuyait un peu trop fort sur lui. Un éclair d'inquiétude passa sur son visage et il noua ses bras autour de lui pour le soutenir et l'attirer dans ses bras.

- Bon sang, mais tu es blessé en plus ?

- Non… souffla Geralt en restant appuyé sur son ami, les yeux clos pour tenter de maîtriser sa douleur.

- Alors c'est ton dos ? Lui demanda Jaskier en posant doucement les mains dessus.

- Oui… je suis mal tombé lors du dernier combat et la douleur s'est réveillée.

- D'accord, on va récupérer Ablette à l'écurie et je vais te trouver un toit pour la nuit, j'ai une connaissance en ville qui nous accueillera.

- Tu es sûr ? Demanda Geralt en se détachant de ses bras pour se recomposer une certaine contenance.

- Oui, ne t'en fais pas. Tu ne dormiras pas dehors cette nuit.

- Merci…

- Ce n'est rien, ça sers à ça les amis, non ? Dit Jaskier en prenant Geralt par la taille pour le soutenir.

Le Sorceleur le laissa faire et souffla.

- C'était dangereux ce que tu as fais, courageux, mais dangereux, tu sais.

- Je ne pense pas être quelqu'un de très courageux.

- Moi, je sais que c'est le cas.

- Oui, si tu veux,

- Mais c'était aussi stupide ! Ils étaient une quinzaine !

- Je sais, j'aurais dû prendre une poêle en fonte, mais il n'en avait pas.

- Jaskier, tu sais très bien ce que je veux dire.

- Bien évidement, je ne suis pas idiot, mais je ne laisserai jamais mon meilleur ami se faire rouer de coups sans réagir, c'est tout.


Défi de la Bibliothèque de fiction :

Prompt du 12 avril : A se fait harceler et B prends sa défense

Défis des Défis Galactiques

Écrire sur un.e perso dont le nom/prénom commence par J

G : Geralt de Riv

Horoscope du 26-12-2020 : Lion : Jaskier (The Witcher)

Quatre aspects de Merlin : Yeux dorés (utilisation de magie) : Écrire sur un personnage qui a des yeux d'une couleur surnaturelle

Tirez une carte : Joker Rouge : Ecrivez sur le courage.

50 nuances de The Witcher 17/50

Si tu l'oses : 995. Paranoïa (184/400)

100 façons de sauver quelqu'un 2/100