TU PEUX TOI AUSSI COMMANDER TA FICTION
Oui tu peux toi aussi commander une fiction en te rendant sur notre histoire "Commandes de fictions" ou sur notre forum, et review le mois en cours !
Hé ! Bien le bonjour (ou le bonsoir) à toi qui arrive sur cette histoire ! Lassa nous a demandé une fanfiction dans laquelle Joffrey tombe sincèrement amoureux de Sansa, change à son contact et devient un bon roi. Bonus si Cersei et Tywin mordent la poussière, vengeance pour les Noces Pourpres!
Marina Ka-Fai, une des auteurs de notre collectif, a décidé répondre à cette commande.
Disclaimer : Game of Thrones est l'oeuvre de George R.R Martin et de David Benioff ainsi que de son compère Daniel Brett Weiss. Parce que sinon, si c'était mon œuvre, Lancel serait un enfant magique prophétisé pour apporter un été éternel à Westeros, il aurait plein d'enfants et serait heureux.
Résumé : Et si Joffrey était réellement tombé amoureux de Sansa ?
Alea jacta est
Chapitre 1
Chevauchant fièrement, le dos droit, Joffrey voyait les premières pierres de Winterfell se dessiner sous ses yeux. Par les Sept, pourquoi son père avait-il tenu à venir s'enterrer dans ces terres reculées, froides et grises ? N'aurait-il pas pu demander à Lord Stark d'être sa main par corbeau ? Ou alors, y aller seul ? Quelle idée d'emmener ainsi toute la famille royale ! S'il avait été le roi, il aurait laissé son héritier à la cour, au chaud, pour sa santé mais aussi par sécurité. Même en voyageant le long de la route royale, entouré par la garde, de tels trajets étaient dangereux, potentiellement mortels. Si le roi tombait, l'héritier était encore en vie, loin de ces brigands. Là, si quelqu'un venait, c'était le roi, ses deux fils, sa fille, qui mourraient et la couronne passerait alors à son oncle Stannis et sa laideronne de fille. Il s'était tu, sachant qu'il n'avait pas voix au chapitre. Ce que le roi voulait, le roi l'obtenait. Alors, il avait demandé à chevaucher devant la calèche royale pour ouvrir la marche, en futur souverain, en digne héritier de Robert le Conquérant.
Un silence à la fois digne et tendu se fit alors qu'ils pénétraient dans la forteresse. Et là, alors qu'il arrêtait son cheval, observant la famille du Lord Protecteur du Nord, Joffrey crut apercevoir un ange des Sept Paradis. Debout à côté de son frère, c'était une nymphe qui le regardait avec admiration. Grande, la peau d'ivoire, des yeux clairs, ses cheveux de feu voletant doucement près de ses oreilles, les traits délicats, fins et réguliers, les lèvres doucement rosées, elle avait l'élégance des dames avec la fraîcheur des innocentes. Il n'avait jamais vu de pareille beauté à Port-Réal. Il y avait autour de cette jeune fille cette aura de sincérité, qui n'accompagnait jamais celles de la cour, baignant déjà dans le complot, les intrigues, les manigances. Elle lui sourit discrètement et il sentit alors son cœur s'emballer comme il ne l'avait jamais fait auparavant. C'était donc elle, Lady Sansa Stark, que son père voulait qu'il épouse ? Il l'imagina un instant, parée d'or et de noir, les couleurs des Baratheon, une couronne sur la tête, assise à ses côtés, lui sur le trône de fer.
- Lady Sansa... Pensa-t-il
Il la voulait. Il la voulait terriblement. Et il l'obtiendrait.
- Que penses-tu de Sansa ? Lui demanda sa mère alors qu'elle coiffait sa petite sœur
- Elle est très belle. Répondit-il sobrement en grignotant l'un des gâteaux qu'on leur avait apportés.
- Joffrey est amoureux ! Chantonna Tommen
- Ferme-la, vermisseau ! Vociféra l'aîné
- Joffrey ! Reprit Cersei. Ce ne sont pas là des manières de parler à ton frère. Et toi, Tommen, ne taquine pas Joffrey. Tu sais bien qu'il n'aime pas ça !
- Est-il vrai que Père envisage notre mariage ?
- Il y pense fortement. Eluda la reine tout en terminant de brosser la chevelure d'or de Myrcella.
Elle surprit le sourire rêveur de son fils, ses yeux perdus dans le vague, sans doute en train de se remémorer la silhouette gracile de la jeune fille. Cersei admettait elle-même que Sansa était un très beau brin de fille qui continuerait de s'épanouir avec le temps. Elle avait clairement hérité sa beauté de sa mère, Lady Catelyn.
Une reine tu seras, jusqu'à ce qu'arrive une autre, plus jeune et plus belle que toi, pour te détrôner et te prendre tout ce que tu as de plus cher.
Si le mariage se faisait, Sansa suivrait son père, main du roi, à la capitale. En tant que future belle-mère, elle se retrouverait donc en situation de loco parentis, une figure maternelle pour la jeune fille loin de sa propre mère. Elle pourrait l'éduquer, l'instruire, en faire une reine à la fois digne de son fils tout en lui ôtant ses griffes. S'ils ne payaient pas leurs dettes comme les Lannister, les Stark étaient élevés dans le bain de l'honneur. Jamais la petite Sansa n'oserait alors se retourner contre elle qui avait tant fait pour la soutenir. Reine elle serait sans doute mais elle ne la détrônerait pas. Elle avait l'amour et la confiance de Joffrey. Si le loupiot souhaitait le trône, il allait devoir accepter de partager. Elle était là la première.
- Te plaît-elle ? S'enquit-elle
- Assez, oui.
- Tu devras la traiter avec respect. Lui intima Cersei. La traiter avec respect et dignité. Une fois que vous serez mariés, elle sera ta reine. Pas une simple femme ou un ventre pour tes fils.
Il acquiesça.
- Elle est plus grande que toi. Reprit-elle. Cela te pose-t-il un problème ?
- Je n'ai pas fini de grandir, Mère. Lâcha amèrement le jeune homme. Et, au final, si elle s'avère plus grande que moi à la fin de notre croissance, eh bien, quelle importance ?
- Tu pourrais toujours mettre des talons. Suggéra innocemment Myrcella
Joffrey roula des yeux avant de se servir un verre d'eau.
Un murmure parcourait l'assemblée alors que Sansa arrivait. Quelques heures auparavant, alors qu'il se promenait avec elle, Joffrey avait croisé Arya et le garçon du boucher... Mycah ? Il ne savait plus son nom. Il avait voulu s'amuser, écorchant le visage du paysan, avant que cette sauvageonne qui servait de sœur à sa promise ne l'attaque dans le dos et sa louve lui avait violemment mordu le bras. Mycah avait fui, l'animal aussi et la petite peste avait jeté son épée dans la rivière. La main bandée, aux côtés de sa mère, il observait la jeune fille qui allait faire sa déclaration au roi. Il voulait qu'Arya paye, que sa sale bête paye ! Il n'avait qu'un seul regret : avoir été brusque avec Sansa. La pauvre n'avait rien pu faire et quand elle avait voulu le soulager, il l'avait rejetée, blessé dans son ego, d'avoir paru faible et d'avoir perdu de sa superbe face à une enfant, à une fille ! En temps normal, il n'aurait pas tenu compte des sentiments des autres. Le remords était un sentiment qui ne lui était pas étranger mais qui le visitait si rarement que cela était tout comme. Et pourtant ! Face à sa fiancée, à cette jeune fille qu'il trouvait magnifique au-delà des mots, qu'il admirait, qu'il désirait, il venait à éprouver une envie de revenir en arrière, de corriger son comportement. Sansa était innocente, ce n'était pas de sa faute si elle était affligée d'une telle sœur. Alors que son aînée essayait de jouer la diplomatie pour contenter tout le monde, en reine ne put-il s'empêcher de penser, voilà que la péronnelle la frappait en la traitant de menteuse !
- Tu as laissé cette petite fille te désarmer ? Railla son père
Joffrey se mordit la langue, ravalant son venin, face à l'âcre vérité : il avait été, en effet, désarmé par une gamine. Son père avait bien raison de se moquer de lui. Mais le dire devant leurs hommes était une humiliation cinglante dont il sentait la brûlure au fer rouge au fond de son âme. Le roi ordonna à sa Main de discipliner sa fille comme lui le ferait avec son fils. Cependant, Cersei prit la parole, clairement déçue par le manque de réaction de son mari :
- Et quid du loup ? Quid de la bête qui a défiguré ton fils ?
- J'avais oublié ce satané loup... Maugréa Robert
- Nous n'avons trouvé aucune trace du loup, Votre Grâce. Annonça un garde Lannister
- Non ? Soit.
- Nous avons un autre loup. Reprit la reine.
- Comme tu veux. Soupira le roi
Peu à peu, Sansa comprit que la reine voulait mettre à mort sa louve à la place de celle d'Arya, pour corriger l'injure. Elle s'emporta, clamant que Lady n'était pas avec eux, qu'elle était une bonne bête. Ses grands yeux bleus commençaient à se remplir de larmes alors qu'elle plaidait sa cause et Eddard se tourna vers son ami, son souverain, demandant confirmation de l'ordre. Voir sa promise ainsi lui serrait le cœur. Encore un sentiment qui lui avait été jusqu'alors lointain. Il connaissait la compassion mais n'en avait jamais fait l'expérience. L'idée même de savoir Sansa malheureuse, en colère contre lui, pleurant son animal qui n'avait rien fait de mal, lui était insupportable. Au contraire, Joffrey ne voulait que la voir sourire, lui sourire en fait, l'entendre rire, s'épanouir comme une fleur en plein soleil. Il ne pouvait pas laisser Lady mourir. Il n'avait aucune affection pour la bête mais Sansa l'adorait. Et étrangement, alors que quelques mois plus tôt un tel argument l'aurait laissé de marbre, aujourd'hui, il était pour lui la pièce maîtresse dans ce jugement hâtif.
Epargner Lady rendrait Sansa heureuse.
Et pour une raison qu'il ignorait, le bonheur de Sansa l'obnubilait tout comme la peur de lui déplaire et l'envie d'être aimé d'elle.
- Où est la bête ? Demanda sa mère
- Enchaînée dehors. Répondit le soldat
- Ser Ilyn, si vous voulez bien me faire l'honneur...
Alors qu'Eddard semblait sur le point de protester, une voix s'éleva et Joffrey eut besoin de quelques secondes pour réaliser que c'était la sienne.
- Un instant ! S'écria-t-il
Son regard croisa celui de Sansa. Non, décidément, voir son visage rougi par la colère, ses joues humides, ses yeux noyés, était une vision qu'il ne pouvait pas supporter.
- Le loup de Lady Sansa n'était pas avec nous. Il n'a pas à payer pour un crime qu'il n'a pas commis.
Une lueur d'espoir illumina les traits de sa fiancée, réchauffant la poitrine du prince héritier.
- Mais... Joffrey ! S'exclama Cersei. Il faut bien que Justice soit rendue ! Tu as été honteusement agressé par une de ces bêtes sauvages, puisque celui qui t'a attaqué est parti...
- Justement, Mère. Argumenta-t-il. Je suis l'offensé. Et je refuse que le loup de ma promise soit égorgé pour punir sa petite sœur.
Cersei le dévisagea, l'incompréhension se reflétant dans ses pupilles vertes.
- Oui, le mal commis doit être réparé. Reprit Joffrey. Mais pas comme ça. Les loups sont dangereux, c'est un fait. Lady est une louve bien apprise aujourd'hui mais demain ?
Il se tourna vers Sansa.
- J'épargne votre loup, Lady Sansa. Mais comprenez que quelque chose doit être fait. Aussi, je demande à ce que votre animal soit reconduit à Winterfell, pour rester dans le Nord et ne jamais venir à la capitale. Ainsi, il vivra mais le danger sera écarté et l'outrage pardonné.
L'adolescente tomba à ses pieds, pleurant de reconnaissance, prenant sa main et la baisant.
- Merci, merci infiniment Monseigneur... Répétait-elle
Cersei observait son fils, interdite, alors qu'il aidait la fille Stark à se relever et lui séchait les joues avec ses pouces. Lord Stark le salua à son tour, le remerciant pour sa magnanimité et même cette mal-élevée d'Arya, si elle ne fit rien, semblait satisfaite et soulagée. Elle ne put que s'incliner, ordonna que l'on obéisse à son fils et que l'on prévienne le roi, qui s'était lâchement éclipsé, du geste de Joffrey envers sa future épouse.
- Venez, je vous emmène près de Lady. Pour que vous puissiez lui dire au revoir. Dit-il en lui offrant son bras valide.
Elle les regarda s'en aller et les mots de Maggy lui revinrent, dansant dans son esprit comme une valse sans fin.
Une reine tu seras, jusqu'à ce qu'arrive une autre, plus jeune et plus belle que toi, pour te détrôner et te prendre tout ce que tu as de plus cher.
Cela commençait déjà. Sous ses airs d'ingénue, Sansa Stark était bien plus dangereuse qu'elle n'y paraissait. Elle était la première à réussir à contrôler, même involontairement, le caractère difficile de son aîné.
Et la trahison la blessait d'autant plus qu'elle venait de la chair de sa chair.
A Suivre
