Écrit par HateWeasel

6. Résoudre Des Énigmes Et Éducation.

Durant les jours qui suivirent, Ciel Phantomhive s'assit à son bureau, essayant de deviner où le tueur frapperait la prochaine fois. Chaque corps était trouvé dans un écart d'un mois et demi environ, cela lui laissait donc du temps. En attendant, il avait donné l'ordre aux autorités de chercher des témoins qui auraient vu un individu suspect dans ce laps de temps.

Sur son bureau, il avait une carte avec les emplacements de chaque scène de crime antérieur, marqués par un point. Le bleuté soupira et s'adossa sur son siège. Il avait regardé dans ce livre d'énigmes des centaines de fois et ne pouvait toujours pas faire de lien avec un emplacement.

Cela ne fait aucun sens, pensa-t-il. Qu'est-ce que ce livre peut bien avoir affaire avec la carte ?

Ce fut un certain blond qui le tira hors de ses pensées.

- Cieeeeeeel ! Je m'ennuiiiiiie ! geint-il.

- Alois, je suis occupé. Va, je ne sais pas, lire un livre.

Le plus sérieux des deux frotta sa tête en réponse. Le blondinet valsa jusqu'au bureau et s'assit dessus.

- Je veux pas lire. C'est ennuyeux.

- Lire n'est pas ennuyeux. Tu n'as juste pas trouvé un livre qui t'intéresses, et descend de mon bureau.

- J'en doute...

Alois s'arrêta pendant un moment et ajouta :

- Pourquoi ? Est-ce que mon short t'embêtes toujours ?

Tch, dans le mille. Il y avait quelque chose à propos de ce satané short qui semblait embêter Ciel. Pour lui, un garçon ne devrait pas autant montrer ses jambes, qu'elle qu'en soit la raison.

- En partie, dit-il. Je n'apprécie pas non plus ton derrière sur mon bureau.

La bouche du blond se tordit en un petit sourire satisfait. Il continua alors à frotter ses fesses contre le bureau.

- Qu'est-ce que tu as dit ? Tu ne devrais vraiment pas marmonner, tu sais. Je n'ai pas compris un seul mot.

- Arrête ça! Trouve autre chose à faire que de m'embêter, je suis occupé ! cria le bleuté en se levant.

- Occupé avec quoi, exactement ? On dirait juste que tu es assis là, à fixer le vide.

- J'essayais de trouver comment ce livre d'énigme est lié à cette carte.

Alois se mit à examiner la carte pendant un moment.

- Ça ressemble à ce jeu que tu m'as montré. «Soudokou» ?

- Tu veux dire «Sudoku», et je ne vois pas en quoi.

Alois prit le livre d'énigmes et l'ouvrit à une page où se trouvait un puzzle de Sudoku.

- Regarde, la grille de la carte ressemble à celle du puzzle.

Il montra un des points où était écrit le numéro «un», le numéro de la première victime et le numéro trouvé dans la valise avec elle.

- Ces numéros ici ? Ils ressemblent à ceux donnés dans le puzzle.

Ciel se contenta de le fixer, la bouche légèrement ouverte avec incrédulité. Il regarda la carte, puis le puzzle, et de nouveau la carte. Finalement il comprit. Alois avait raison.

- Comment as-tu bien pu... ?

Alois haussa les épaules et mit le livre sur le bureau.

- J'sais pas, ça m'est venu comme ça.

Ciel se rappela du numéro «neuf» dessiné sur les corps.

- Alors le numéro «neuf» doit être lié, d'une certaine manière... Ce pourrait-il ?

- Quoi ?

Ciel regarda Alois et dit :

- Le nombre de victimes qu'il y aura.

- Que se passera-t-il quand il atteindra neuf ?

- Je n'en ai aucune idée, commença-t-il. Mais quoi que ce soit, ça ne peut pas être une bonne chose. Je n'arrive pas à croire que je vais dire cela, mais, Alois, tu es brillant !

Alois sourit d'un air satisfait et fit une révérence.

- Merci, merci. Je sais que je suis génial. Tu es libre de m'en dire plus.

- Maintenant, si seulement tu savais lire.

Le blond cessa sa pose et regarda le garçon derrière le bureau.

- Je sais aussi lire, espèce de minuscule cyclope de merde !

Ciel fronça les sourcils, frustré, et saisit son cache-œil.

- Je ne suis pas minuscule ! Je fais seulement treize centimètres de moins que toi !

Son visage commençait soudainement à ressembler à une tomate.

- C'est drôle que tu connaisses la différence exact entre nos tailles, le taquina Alois. C'est plutôt étrange, Ciel. Ta taille est-elle un sujet aussi sensible que ça ?

Ce fut à cet instant précis que le Phantomhive perdit son calme. Il s'élança sur le bureau et força Alois à venir vers lui, causant la chute de papiers, livres, et ustensiles d'écritures du bureau au plancher. La tête du garçon était maintenant coincée sous le bras du plus petit, son cuir chevelu assaillit par le poing de Ciel qui commença à le frotter. Oui, Ciel venait de le shampooiner pour la première fois.

- Aïe, aïe, AÏE ! Arrêteeee ! pleurnicha le blond, essayant de lutter pour sa liberté.

Mais Ciel ne se laisserait pas faire.

- Je suis peut-être plus petit que toi, mais je peux toujours te remettre à ta place !

Alois n'avait pas prévu cela. Ciel était d'habitude si sage, si calme, et contrôlé. Jamais le garçon réanimé n'aurait suspecté qu'il aurait recours à la violence.

- Lâche-moiiiii !

- Bien, dit le noble Chien de Garde de la Reine alors qu'il lâchait l'Araignée. Mais je ne crois toujours pas que tu saches lire.

Alois frotta son précieux crâne maintenant douloureux.

- Je sais lire, et je peux le prouver ! hurla-t-il avec indignation.

- Très bien alors, -Ciel s'approcha de la bibliothèque et choisit un livre-, Lis cela.

Il le jeta au blond toujours aussi rebelle. Ce dernier attrapa le livre dans ses mains et déglutit.

- Tu veux dire, maintenant?

Ciel se moqua en réponse et dit :

- Oui. Maintenant. Et lis-le à haute voix que je puisse t'entendre.

Toujours déterminé à faire ses preuves, Alois regarda la couverture du livre. «Harry Potter à L'école des Sorciers» était son titre. Il tourna à la première page, se racla la gorge et commença.

- «Chapitre un : Le Survivant», commença-t-il lentement. «M. et Mme Dursley, au numéro quatre, ... Pri... vet Drive, étaient fiers de dire qu'ils étaient parfaitement normaux, ... heureusement pour eux. Ils étaient les dernières personnes que vous vous attendriez à voir im... pliquées dans quelque chose d'étrange ou mys... mys... mystér...».

Alois fronça les sourcils avec frustration alors qu'il continuait de bégayer sur le mot. Il le fut encore plus lorsque Ciel s'approcha pour lire au-dessus de son épaule.

- Tu veux dire, «Mystérieux» ? le corrigea-t-il.

- Je sais! dit le blond objectivement. « M. Dursley était le di... dire... direu» ?

- «Directeur», le corrigea à nouveau Ciel.

- Je sais ce qui est écrit ! dit Alois, frustré par le fait qu'il ait du mal à lire.

Mais c'était à prévoir d'un ancien rat de rue. La seule éducation qu'il ait reçu venait de Claude Faustus, son ancien majordome, pendant la courte période où il vivait en tant que Trancy. Vraiment, il était assez surprenant qu'il sache lire comme il le faisait.

- Très bien, donc tu peux lire, dit Ciel. Mais ton niveau de lecture reste inacceptable. Y a-t-il autre chose, que tu ne sache pas ? Peux-tu au moins trouver l'Angleterre sur un globe ?

Alois rougit et regarda le sol, honteux que dans les faits, il ne pouvait pas.

- ... N-Non... marmonna-t-il.

Le bleuté était réellement surpris par cela. Ce garçon devant lui, qui venait juste de potentiellement forcer le code pour trouver l'emplacement de la prochaine cible d'un tueur en série, une chose que Ciel lui-même ne pouvait pas faire, ne pouvait pas trouver le pays où il vivait et se servir d'un globe.

- De toute évidence, nous avons du travail à faire, dit-il en se frottant le front. Il semblerait que je doive attraper un «Tueur du Sudoku», et te fournir une bonne éducation, -il regarda Alois-, Tout d'abord, je dois résoudre cette énigme.

- J'essayerais de t'assister, mais je suis évidemment trop bête pour ce genre de chose.

- Tu n'es pas bête, dit Ciel, surprenant le blond. Tu n'as juste pas encore appris.

Alois se sentit soudainement si brillant en entendant ces mots. Il donna au plus petit garçon son plus grand sourire et dit :

- Alors, qu'est-ce que je peux faire ?

- C'est simple, commença le plus posé des deux. Nous allons jouer au Sudoku.

- Chiant ! Sans moi.

-Reviens ici tout de suite !