Écrit par HateWeasel
11. Guide Pour Ceintures de Sécurité.
Un jour, deux garçons avaient surgi dans la salle d'interrogatoire afin de parler avec un tueur en série. Rien d'étrange ici, rien d'autre que l'homme qu'ils étaient venus voir. Un certain Peter Miller, paraîtrait-il. L'homme avait été soupçonné d'être impliqué dans l'affaire du Tueur du Sudoku. Le Tueur du Sudoku était présumé être un tueur narcissique à cause d'un code qu'il avait laissé derrière lui qui pourrait aider à le retrouver.
L'homme assit de l'autre côté de la table ne semblait pas du tout comme cette personne. Il était soigné, et avait l'air plutôt simple. Il parlait rarement, mais lorsqu'on lui posait une question il était toujours évasif. Parfois, il s'éloignait même du sujet.
Mais cet homme n'était pas seul pour commettre ces crimes atroces, oh non. Il y étaient plusieurs. Les autorités devaient juste trouver qui. Demander à cet homme recroquevillé dans sa chaise en face des garçons serait inutile, comme mentionné plus tôt. Malgré cela, un des deux garçons, celui qui se faisait appeler «Ciel», avait un plan.
- Bonjour, monsieur Miller, comment allez-vous aujourd'hui ? demanda le garçon.
- Qu'est-ce que ? dit Peter. Ils laissent des enfants venir ici ?
Ciel, qui autrement se serait mis en colère face à un tel commentaire, le laissa passer pour le bien de l'enquête.
- Je suis peut-être jeune, mais je suis bien un policier.
- Ah bon ?
- Oui. Je suis juste venu aujourd'hui pour vous dire que les autres vous rejoindront bientôt.
Peter déglutit avec difficulté.
- «Les autres» ? répéta-t-il.
- Oui, - le garçon souri d'un air satisfait, ajustant son cache-œil -, Grâce à vous, nous fûmes capables de les localiser.
L'homme reposa ses coudes sur la surface de la table et mit sa tête dans ses mains.
- Oh bon sang, dit-il. Ça ne devait pas se passer comme ça...
- C'est vrai, le jeu est terminé, dit Ciel. Vous avez perdu.
Un sourire narquois embellit le visage d'Alois alors qu'il réalisait quel était le plan du bleuté. Il allait le duper pour lui soutirer des informations. Aussi longtemps qu'il serait capable de garder l'illusion qu'il savait, il serait capable d'extraire des informations de l'homme sans même qu'il ne le réalise.
C'est si... drôle, pensa le blond.
- Oh bon sang, reprit monsieur Miller. Si Beck l'apprend, il ordonnera aux autres de me tuer...
Un petit gloussement s'échappa des lèvres du Comte borgne.
- Oh oui, Beck.
La farce du garçon continuait.
- Je l'ai rencontré, je dirais que vous êtes désespérément perdu.
Il regarda son ami blond, sachant que son jeu lui était maintenant évident.
- Je ne peux pas me souvenir du reste de son nom... Alois, est-ce que tu t'en rappelles ?
- Beck... Beck... Beck...
Le garçon blond prétendait être en train de penser, grattant son menton, et fronçant les sourcils.
- Je suis désolé, je n'y arrive pas. J'ai seulement jeté un bref coup d'œil au dossier.
- Beck, Beck Garrett ? demanda monsieur Miller, mordant complètement à l'hameçon.
- Oui, c'est cela. Merci, répondit le démon rusé. C'est tout ce que j'avais à dire, monsieur Miller. Soyez prudent, maintenant.
- Merci... répondit l'homme tandis que les deux garçons sortaient de la pièce, fermant la porte derrière eux.
- C'était hilarant ! dit le blond alors qu'ils sortaient de l'immeuble. Pourquoi tu ne lui as pas dit qu'il s'était fait avoir ? Ça aurait été drôle de le voir ne plus savoir où se mettre.
Ciel ouvrit la porte de la voiture, s'asseyant avant de répondre à la question de son compagnon.
- J'aime garder le plus de pièces possibles en jeu. Elles peuvent être utiles plus tard.
- Je suppose que c'est logique.
- Parce que ça l'est.
- Alors, qu'y a-t-il après ? On connaît maintenant le nom de leur chef. Est-ce qu'on va le traquer ? demanda le blond, cafouillant avec sa ceinture.
Il n'arrivait jamais à mettre cette maudite chose de la bonne manière.
- Naturellement.
Ciel se mit à regarder par la fenêtre. Il sentit la secousse du véhicule tandis que le blond à côté de lui se tortillait en essayant de détordre sa ceinture sans s'étrangler.
- Là.
En ayant assez de ces mouvements agaçants, et voulant rentrer, il se tourna et tendit les mains jusqu'au blond pour l'aider à détordre sa ceinture. L'adolescent aux cheveux ardoise guida la main de l'autre et avec un «click», l'aida ainsi à attacher la boucle.
- Merci.
Alois espérait que le garçon qui venait juste de l'aider n'avait pas vu le léger rougissement sur ses joues.
L'autre garçon recula pour se remettre dans son siège et regarda de nouveau à travers la fenêtre. Il espérait exactement la même chose.
