Écrit par HateWeasel
16. Ta Cravate A l'Air Stupide.
Dans le domaine commun de Warwick se trouve des canapés où les étudiants peuvent s'asseoir, habituellement pour discuter entre eux ou pour faire leurs devoirs, ainsi que pour profiter des distributeurs automatiques contenant diverses choses à grignoter. Le Phantomhive était assis sur l'un de ces canapés avec une pile d'en-cas dans la place à côté de lui. Il travaillait sur son ordinateur portable, gérant les stocks et les ressources de la Compagnie de Jouet Phantom, dans la pièce décorée des couleurs de l'école ainsi que de la mascotte, un gryphon, lorsqu'un certain garçon blond vint derrière lui, et couvrit son œil révélé.
- Devine qui c'est.
- Alois, arrête, dit Ciel d'un ton ennuyé.
Le blond retira sa main, n'obstruant plus la vision de l'autre.
- Oh, tu n'es pas drôle, dit-il, enroulant ses bras autour du cou de l'autre garçon et regardant au-dessus de son épaule pour avoir une meilleure vue sur ce qu'il faisait.
Ciel savait que le blond n'insinuait rien en faisant cela, mais Alois pouvait être très... tactile. Le Phantomhive n'était pas habitué au contact physique, et était mal à l'aise lorsque Alois faisait ce genre de chose. Il ne semblait pas comprendre le concept «d'espace personnel», mais Ciel n'était pas vraiment sûr de savoir comment s'en occuper, étant donné que le blond n'avait pas l'air de trop le remarquer même après qu'il lui ait dit de ne pas le faire.
- Je sais, je suis simplement un diable de «tueur d'ambiance», dit-il en levant l'œil au ciel.
En réponse, le blond gloussa simplement de son habituel gloussement féminin à l'évidente référence à Sebastian.
- Oh, c'est vrai..., dit une voix derrière le blond, le petit nouveau est une vraie pédale ! Regardez-moi ce short !
Alois tourna la tête pour jeter un œil à la petite brute. Il vit un autre garçon blond qui, de toute évidence, n'était pas naturellement blond, à en juger par ses racines brunes séparées méticuleusement en deux au milieu. L'uniforme du garçon était repassé sans presque aucun pli.
Il grogna en réponse.
- Et le garçon avec la cravate rose qui mate mon cul n'est pas une pédale ?
Alois était désormais familier avec ce terme. D'après Google, il s'agissait d'une appellation grossière pour désigner un homosexuel. Et Alois venait juste de retourner sa raillerie contre le garçon.
Ciel retenu un ricanement (alors qu'Alois ne s'en donna pas la peine), alors que le visage du faux-blond devint aussi rose que sa stupide cravate.
- Je ne matais pas ! Je ne suis pas une pédale ! cria-t-il, dans une tonalité assez aiguë. Au moins, je ne suis pas celui qui est suspendu à un autre homme en public !
Alois ne vacilla pas et il se mit à caresser les cheveux du garçon en question.
- Jaloux ? dit le Trancy. Tu veux juste caresser Ciel aussi, pas vrai ? Il pourrait te laisser faire si tu demandes gentiment.
Ciel essayait de faire de son mieux pour les ignorer, mais les réactions de l'autre garçon étaient hilarantes. S'il y avait bien une chose qu'il avait en commun avec le Trancy, c'était le fait qu'ils aimaient tous deux embêter les gens et les voir de mauvaise humeur, alors il était prêt à accepter d'être le centre de l'attention un peu plus longtemps.
L'autre garçon était choqué de voir qu'il puisse ne serait-ce que suggérer une telle chose ! Il craqua.
- Mon père en entendra parler !
Puis il fichu le camp.
- Il parle comme Draco Malfoy.
- Oui, c'est vrai.
Ciel chassa les mains de l'autre garçon de sa tête.
- Son père est un acteur et il pense que ça le rend «spécial».
- Mais il est spécial. Il est spécial comme tout le monde ici, dit le blond naturel, souriant d'un air narquois, satisfait de sa propre intelligence.
Oui, il pouvait être intelligent. Apparemment il avait choisi de ne pas l'être.
Cela déconcertait le bleuté, pourtant il trouvait quand même ses stupides plaisanteries amusantes. Il poussa sa montagne de bonbons pour que son brillant et idiot ami puisse s'asseoir à côté de lui.
- Tu as rondement mené la situation. Bien joué.
- Oui, mais c'est dur de se battre dans un duel moral avec quelqu'un qui est complètement désarmé.
- À qui la faute.
- Fais-moi donc un procès.
Alois s'assit à côté du Phantomhive.
- Il avait tort, tu sais. Sur mon homosexualité ?
- Ouais, je sais, mentit Ciel.
Il avait des soupçons depuis le début, avec les mini-shorts, etc. C'était curieusement décourageant que le blond lui dise qu'il ait tort, pour une raison quelconque. En y réfléchissant davantage, il ne remarqua même pas le garçon blond qui se rapprochait de son oreille pour chuchoter avec un sourire narquois :
- Je suis plutôt bisexuel.
- Quoi ?
