Écrit par HateWeasel

27. Gaga Arbre Accidents.

C'était un jour ordinaire à Warwick, juste comme n'importe quel autre jour dans une si bonne école. Mlle Pierce donnait son habituel cours de maths à cinq heure. Pierce était une femme silencieuse, très ordinaire, actuellement, avec un tempérament nerveux. L'instructrice expliquait comment poser des équations algébriques, et comment les résoudre, avec sa classe, puisqu'ils n'y prêtaient pas attention la première fois. Ce n'était pas inhabituel puisque Mlle Pierce semblait manquer de caractère parfois, et se laissait donc marcher dessus par les élèves et les enseignants.

- Maintenant, qui veut venir au tableau pour écrire une équation afin que la classe la résolve ? dit la femme.

La pièce devint silencieuse. Personne ne voulait faire quelque chose qui semblait si inutile. Alors les élèves restèrent silencieux, évitant un contact visuel avec l'enseignante pour ne pas être appelé. Leurs notes étaient très fascinantes tout d'un coup.

- Quelqu'un ? Non ? dit l'humble dame devant le tableau.

Une main se leva.

- Je vais le faire, dit son propriétaire.

Toutes les têtes se tournèrent en direction de la voix. C'était très particulier pour ce garçon-là d'être volontaire pour une question de maths.

Mlle Pierce ajusta ses lunettes et regarda le garçon curieusement.

- Alois Trancy ? Eh bien, comme c'est étrange. Venez, alors. Il n'y a rien que je sois incapable de résoudre, heheh.

Elle rigola nerveusement tout en essayant de plaisanter avec le garçon.

Alois se leva de sa chaise et marcha à grands pas, confiant, jusqu'au bout de la pièce. Normalement il reculerait comme les autres enfants devant des maths. Pourtant Alois se tenait directement en face du tableau et prit la craie. Le blond écrivit :

Ra^2+Ah^3+Ra(Ma+Ma^2)+Ga^2+Ooh(La^2)=_

Avec un sourire en coin, l'adolescent blond se mit sur le côté pour montrer son travail. Il leva le bras, en désignant le problème et dit seulement deux mots :

- Résolvez-le.

La professeur n'avait aucune idée de quoi faire avec ce problème. Elle remit ses lunettes sur le bout de son nez, et lut le problème plusieurs fois à haute voix dans un ton étouffé pour en comprendre le sens. Finalement, elle abandonna.

- Monsieur Trancy, ce n'est pas une vraie équation, dit-elle.

- Si, c'en est une ! répondit le garçon. Une très bonne, d'ailleurs !

- Comment ? Vous ne pouvez pas la résoudre ! Il n'y a pas de réponse, alors vous ne pouvez même pas trouver les nombres !

- C'est parce que vous êtes supposé trouver la réponse, voyons ! C'est le principe d'un « problème », Mlle P.

Mlle Pierce n'était pas contente avec le garçon. Pas du tout. Pourtant, c'était dans sa nature d'être gentille.

- Alors comment le résolvez-vous ?

Alois fit un grand sourire et prit encore une fois le bout de craie.

- C'est facile. Vous devez juste lire le problème en faisant très attention, commença-t-il.

Le garçon relu son équation à voix haute pour la classe.

- Ra^2+Ah^3+Ra(Ma+Ma^2)+Ga^2+Ooh(La^2)=Bad Romance, dit-il avec un sourire.

Les élèves éclatèrent de rire, comprenant la blague. Cependant, Mlle Pierce d'un autre côté, ne comprenait pas.

- Qu'y a-t-il de si drôle ? demanda-t-elle nerveusement. Comment cela peut-il être la réponse ?

- Ra-ra, ah-ah-ah ! Ra-ma, ra-ma-ma ! Ga-ga, ooh-la-la ! Want your Bad Romance ! C'est appelé « La loi Gagaïenne », chanta le blond, pour l'amusement des autres enfants.

Il fit ensuite un salut et remit prudemment la craie à sa place. Le garçon était un clown. Il ne pouvait vraisemblablement pas s'en empêcher lorsqu'il fallait prendre la place sous les projecteurs. Alois faisait ce genre de choses dans de nombreux cours, et semblait toujours s'en sortir. Aujourd'hui, cependant, n'était pas un jour où il pourrait.

- Arrêtez ! cria Mlle Pierce, et la pièce devint silencieuse.

Les enfants étaient sans voix. Jamais ils n'avaient entendu la femme crier auparavant. Elle était toujours si passive, et pourtant, elle criait de colère. Évidemment, la pauvre femme était fatiguée de se faire marcher dessus.

Elle écrivit son propre problème sur le tableau. Forcément quelque chose que le blond ne pouvait pas résoudre. Même pas dans des millions d'années. Il y avait des symboles que la plupart des enfants n'avaient jamais vus avant.

- Maintenant résolvez-le, monsieur Trancy, dit la femme, mécontente, d'un ton sévère.

Alois cligna des yeux et analysa le problème pendant un moment. L'adolescent se frotta le menton et pointa divers points de l'équation comme s'il essayait de déchiffrer leurs secrets. Finalement, il sut ce qu'il allait faire.

Le blond dessina grossièrement une tête de smiley à côté de l'équation, regarda la professeur, et sauta par la fenêtre.

Tout le monde dans la salle était choqué. Cette salle était au quatrième étage, et quelqu'un venait juste de sauter par la fenêtre. Cela prit quelques secondes pour être réalisé, mais une fois que cela le fut, ce fut l'hécatombe.

Des enfants criaient, d'autres couraient à la fenêtre pour voir où il avait atterri, l'enseignante essayait (et n'arrivait pas), de se calmer elle, et ses élèves. Qu'est-ce qu'il venait de se passer ? Est-ce qu'Alois venait juste de se suicider ?

Non.

Il en faudrait beaucoup plus pour le tuer. Il n'était pas humain, après tout. Notre héros blond avait simplement atterri dans un des arbres aux alentours, et était presque hors de vue de tous ceux qui regardaient en bas. Cependant, il regrettait maintenant sa décision impulsive, puisqu'il était à présent coincé dans cet arbre.

Normalement, ce ne serait pas un problème. Il laisserait juste l'arbre faire un trou dans sa veste, et/ou sa chemise, et descendrait. Facile, pas vrai ? Malheureusement, cet arbre le tenait par son pantalon. Pas juste son pantalon, mais son pantalon et son caleçon. Maintenant il était dans le pétrin pour de bon. Il pouvait forcer son chemin, mais cela voudrait potentiellement dire s'exposer aux autres. Et se balader nu était quelque chose que même le blond ne pouvait pas faire. Alors, il dût avaler le peu de fierté qu'il avait, et demander de l'aide. Alois atteignit la poche de son manteau, et envoya un message à Ciel.

Hey, je suis coincé dans un arbre près du bâtiment, au quatrième, tu peux m'aider ?

-AT

Envoyé.

Et donc, il attendit. Alois resta dans cet arbre pendant plusieurs minutes, essayant d'endurer l'horrible punition que la nature lui donnait avant que son téléphone ne vibre.

QU'AS. TU. FAIS.

-CP

C'était en train de prendre la pire des tournures. Sa pauvre décision n'allait pas seulement se répercuter sur son pantalon, mais maintenant, il allait aussi se faire botter le cul par Ciel. Il devait faire très attention en choisissant ses prochains mots. S'il ratait, Ciel pourrait très bien le laisser là jusqu'à la fin des cours.

Quelque chose de vraiment stupide. J'ai sauté d'une fenêtre. Je peux être un tel idiot parfois.

-AT

Envoyé.

Il attendit. Anxieux de voir quel serait la réponse de son compagnon. Le blond espérait qu'admettre qu'il s'agissait d'une mauvaise décision, amoindrirait son châtiment. Le temps passa, et la sonnerie retentit, signifiant qu'il était temps de changer de classe. Alois attendit encore. Il vit d'autres enfants le passer, incapable de le voir dans sa position dans l'arbre. Il attendit, et attendit.

Finalement, son prince charmant arriva pour le sauver. Il avait l'air plutôt agacé, alors Alois sut qu'il y était pour quelque chose, mais pourtant, il était content de voir le bleuté. Le pauvre postérieur du garçon était maintenant endormi, due à la punition continue.

- Alois ! Peux-tu m'entendre ? appela son ami.

- Ouais ! Je suis en haut !

- Je vais te faire descendre, tiens bon ! dit Ciel d'un ton frustré alors qu'il commençait à se frayer un chemin vers l'arbre.

- Je n'ai pas vraiment le choix, pas vrai ?

Le bleuté atteignit finalement le blond. En voyant son compagnon, il rit. Ciel Phantomhive rit.

- Pfft ! Ahhahaha-hahaha-ha-ha ! Oh mon Dieu ! Est-ce que c'est pour ça que tu ne pouvais pas descendre ?! Hahaha-hahaha ! Oh, mes côtes ! Hahaha !

Le visage du blond se réchauffa.

- Ce n'est pas drôle ! hurla-t-il.

- Ha... Si ça l'est. Attends, attends !

Le bleuté prit son portable.

- Souris, Alois.

Click !

- Arrête de prendre des photos et aide-moi à descendre !

- Attends, laisse-moi mettre ça en fond d'écran...

- Tu n'as pas intérêt !

Ciel releva l'œil de son téléphone pour regarder le blond. Il s'arrêta et dit :

- As-tu oublié que tu es actuellement à ma merci ?

Il avait raison. Alois savait qu'il avait raison. Si le bleuté le voulait, il pouvait juste laisser le blond ici. Alors, il serait royalement foutu.

La seule autre option était de déchirer son pantalon, que ce soit intentionnel ou pas. Alors il aurait vraiment du mal à faire face à l'autre garçon. Le blond pouvait difficilement le faire en sachant qu'il avait entendu sa conversation avec l'équipe de maquillage dans les coulisses de la comédie de l'autre jour.

Bon Dieu, qu'il était embarrassé. Ciel n'avait rien dit à propos de cela, mais il savait que le garçon aux cheveux ardoise les avait entendu. Ses sentiments étaient-ils si évidents ? Si oui, Ciel le savait-il déjà avant alors ? Si c'était le cas, Alois était-il dans la friend zone ?

Ces questions tiraillaient la poitrine du blond depuis. Récemment, il avait même eu du mal à regarder son ami dans l'œil. Mais pour le moment, il essayait d'écraser ces pensées et de se concentrer sur cette fâcheuse situation.

- Bien... se rendit-il. Fais-moi juste descendre...

- C'est mieux, répondit le bleuté.

Ciel, d'un autre côté, était extrêmement joyeux. Après avoir appris que son compagnon s'intéressait au moins à lui, quelques-unes de ses précédentes et troublantes pensées s'étaient calmées. Cependant, il était aussi accablé de quelques-unes de ses propres questions. Qu'est-ce que dirait Sebastian ? Qu'arriverait-il à sa réputation ? Et s'il se trompait ?

Néanmoins, il mit ces interrogations de côté pour le moment afin de venir en aide au blond en question. L'adolescent aux cheveux ardoise grimpa à la branche où Alois était et inspecta les dommages.

- Sainte Mère de Dieu...

Les mots s'échappèrent des lèvres du garçon et atteignirent les oreilles de l'autre, lui donnant en outre une quantité croissante d'angoisse.

- Quoi ?! Qu'est-ce qu'il y a ?! demanda le blond.

Il essaya désespérément de tourner la tête pour voir, mais échoua.

Ciel s'arrêta un instant avant de déclarer :

- C'est une demi-lune...

- Arrête de r'garder mon cul !

Le garçon Phantomhive se racla la gorge et essaya de cacher son rougissement.

- Je ne regardais pas. Je ne faisais que souligner l'état des choses. Veux-tu de l'aide ou non ?

- ... Oui, s'il vous plaît.

D'un coup sec, Ciel tira son ami et décrocha son pantalon des griffes de la vile branche. Alois essaya de réparer son pantalon, et de se débarrasser de l'infernal punition, lorsqu'un son particulier retentit.

Crack !

- Qu'est-ce que c'était ?

À son tour, l'autre garçon répondit au blond.

- Je ne sais pas.

Crack, crack !

- Ça a recommencé !

- Attends, je pense que c'est la-!

CRACK !

La branche sur laquelle les deux étaient assis ne pouvait plus supporter leur poids, et céda. Le Phantomhive et le Trancy tombèrent, heurtant quelques autres branches dans leur descente, les cassant toutes. Ils tombèrent en bas, détruisant des nids d'oiseaux, se faisant gifler par les feuilles et laissant échapper quelques « ouf ». Bien que cela ne semble pas l'être, ce ne fut pas long avant que les garçons ne s'écrasent contre la terre dans un bruit sourd déchirant.

Leur terreur était terminée, ou du moins c'était ce qu'ils pensaient jusqu'à ce qu'ils examinent la position dans laquelle ils étaient. En récompense pour l'avoir sauvé, Ciel avait (involontairement) utilisé l'autre garçon pour amortir sa chute, et était donc au-dessus de lui d'une manière assez curieuse.

Rapidement, ils se hissèrent pour se démêler avant que qui que ce soit ne les voit. Chacun avait maintenant une rougeur apparente sur le visage.

- Qu'est-ce que c'était que ce bordel ?! s'écria le garçon au cache-œil, demandant une explication sur ce qu'il venait d'arriver.

- Comment je le saurais ?! C'était toi au-dessus de moi ! déclara l'autre tout en pointant du doigt son compagnon, d'un air accusateur.

- Je ne l'ai pas fait exprès ! C'était un accident !

Les deux s'arrêtèrent un moment. Un « accident ». Eh bien, il s'agissait bien de cela. Ce n'était vraiment de la faute de personne. C'était juste un accident. Et sans même utiliser de mots, ils surent que c'était ce qu'ils avaient convenu.

Le blond se leva, se dépoussiéra et se racla la gorge.

- Ahem. Eh bien, ce n'est pas plus compliqué que ça, alors.

Il tendit sa main pour aider son ami à se lever.

- Oui, un accident. Prétendons juste que ce n'est pas arrivé, d'accord ? dit-il, prenant l'offre du blond.

- D'accord.

Ils se rendirent en classe, où ils étaient désormais en retard. Ils devraient donner une explication pour leur tenue. Ils avaient tous les deux des feuilles, de la terre, et d'autres choses sur leurs uniformes. Bon Dieu, à quelles conclusions les autres élèves sauteraient-ils ? Rien d'approprié, très probablement.

Mais c'était un accident. Les deux garçons étaient d'accord. Juste un agréable accident.

- Merci de m'avoir encore sauvé, « Prince Charmant » !

- La ferme !