Le 7 février, même destinataire...

Je reprend cette lettre que je n'ai pas eu le temps de faxer durant toute cette semaine.

Mon vieux, je suis crevé. Et tu peux considérer ce mot comme un euphémisme. La cause ? Je sors trop. Depuis mon dîner des Célibataires, j'ai accepté cinq autres « dîners en ville »...

Franchement, je suis maso. Quoiqu'il en soit, je vais demander la recette à Hilde (tu sais, ma meilleure amie, d'origine Allemande). Recette...Quelle recette ? Comment se débrouille les Italiennes, en s'agitant comme elles s'agitent toutes les nuits jusqu'à point d'heure, pour paraître au matin impeccables, toujours.

Tu me diras que, dès l'aube, elles se maquillent comme des voitures volées (combien de fois on a klaxonné sur une femme au volant, n'ayant pas vue le feu vert pour cette raison, et le nombre incalculable de blagues, langages codés que nous avions pour se moquer d'elles...)

Quand même ! Moi, sous ma couche d'anticernes, j'ai l'air d'un zombie.

Je te vois en train de passer du bon temps sur mon dos en lisant cette phrase. Mais si je veux avoir quelqu'un d'autre dans mon pieu, et que j'ai l'air d'un mort vivant, ça n'aide en rien je te l'assure ! J'ai pris sur moi pour aller acheter cette lotion...Après le troisième repas où un homme m'a demandé si je voulais sortir (joie instantanée) car j'avais l'air de commencer un malaise... (Déception...)

Je ferais bien de me secouer. Jeudi, je participe à un colloque sur la technique des peintres au temps du Caravage-je dois parler vingt minutes sur les enduits et préparations des toiles-, j'ai intérêt à me réveiller...

En parlant de réveil, mon Cold Fish se réchauffe : cette semaine, trois messages sur mon répondeur ! Je vais le laisser mariner encore un peu. Qu'il cuise à petit feu en attendant le prochain rendez-vous.

Pour tromper mon impatience, je téléphone à Alessandro Riccardi. Il ne tarit pas d'éloges sur les mérites du Divorcé Excité (mon voisin posthume). Côté menottes et radiateurs, silence radio.