Écrit par HateWeasel

50. Qu'est-ce Qu'un Cours d'Approfondissement ?

Plusieurs semaines étaient passées depuis la soudaine disparition de Maxwell, et des rumeurs se propageaient à ce sujet. Ses « parents » ne savaient absolument pas où leur « fils » était parti, et les professeurs n'en savaient pas plus. Il avait disparu sans laisser de traces. La police avait mené une enquête et n'avait rien trouvé. Certaines rumeurs disaient que le garçon avait été kidnappé par un psychopathe, mais il n'y avait pas de preuve pour le confirmer ou le nier.

Cependant, Ciel Phantomhive et Alois Trancy connaissaient la vérité puisqu'ils étaient, comme vous le savez, impliqués dans sa mort. Néanmoins, ils avaient repris le cours de leurs vie comme si rien n'était arrivé. Ce n'était pas compliqué, étant donné qu'ils avaient déjà vu assez de mort à leur époque. Ils continuaient à agir comme d'habitude. Rien n'avait changé.

Enfin, presque. Le blond était devenu beaucoup plus tactile avec son ami, le bleuté. Il le touchait du doigt dès qu'il le pouvait, mettait son bras autour de son cou lorsqu'il lisait par-dessus son épaule, et comme il le faisait actuellement, jouait avec ses cheveux.

Les garçons étaient assis dans l'espace commun de Warwick, et s'ennuyaient. Alors que Ciel lisait un livre, l'autre garçon à côté de lui tressait ses cheveux, en portant une mine ennuyée, pour avoir quelque chose qui l'occuperait. Ciel ne semblait pas s'en préoccuper. C'était étrange au début, mais à présent il ne s'embêtait plus à demander une explication. Parfois, il demandait au blond pourquoi il faisait ce genre de choses, et répondait « peu importe » lorsque l'autre garçon affirmait que c'était « parce qu'il s'ennuyait », puis il reportait son attention vers ce qu'il faisait. Actuellement, il lisait.

Il absorbait les mots sur les pages tout en appréciant distraitement le contact du blond, avant que l'autre garçon prenne la parole.

- Là ! Si joli ! s'exclama-t-il en frappant des mains.

Le bleuté mit une main sur sa tête, à l'endroit où son ami s'était concentré pour essayer de voir ce que le garçon lui avait fait.

- Que m'as-tu fait ?

- J'ai tressé tes cheveux.

- Défais-les avant que nous retournions en classe.

- Pourquoi ? demanda-geint à moitié le blond.

- Parce que, je ne veux pas avoir l'air d'un imbécile en y allant, dit Ciel en imitant le ton d'Alois.

Avant que le blond ne puisse se mettre à bouder, qui arriva vers les garçons ? Ce n'était nul autre que le faux-blond avec sa stupide cravate rose, Kristopherson.

- Qu'est-ce que vous faites ?

- Je rends les cheveux de Ciel jolis, répondit Alois, occupé à défaire les tresses pour ne pas avoir à regarder le garçon.

Kristopherson grogna.

- T'es vraiment une pédale, Trancy... murmura-t-il, ce qui toucha la corde sensible du vrai-blond.

Il prit une profonde inspiration, pointa du doigt Kristopherson, et ouvrit la bouche pour parler; fort.

- Oh mon Dieu ! Es-tu en train de me draguer ?!

Ciel faillit s'étouffer avec sa propre salive. Il regarda le faux-blond à la cravate rose. Tu n'en es pas si loin, pensa-t-il.

- Ce n'est pas le cas ! cria Kristopherson d'une voix aiguë, qui craqua quand il le fit. Je suis venu pour vous aider, et tu me remercies en disant des conneries ?!

- « Aider », de quelle façon, Rosie ? demanda Alois.

- « Rosie ?! »

- À cause de ta cravate (et de ton visage), maintenant répond à ma question, valet !

Le garçon toussa un peu avant de répondre.

- J'allais te demander si tu t'étais déjà inscrit aux cours d'approfondissement.

- Qu'est-ce qu'un foutu « cours d'approfondissement » ?

- Un cours d'approfondissement est comme une option que tu prends pendant l'heure d'étude, intervint Ciel, ce qui agaça Kristopherson, alias « Rosie ».

- Pourquoi ça s'appelle un « cours d'approfondissement » ?

- Si je le savais, je te le dirai à coup sûr, Alois. Je ne me suis pas encore inscrit. Je n'ai aucune idée de quoi prendre.

Kristopherson sentit le besoin de revenir dans la conversation.

- Et à en juger par le fait que tu ne savais même pas ce que c'était, j'imagine que tu ne t'es pas encore inscrit non plus, n'est-ce pas ? Remplis la feuille là-bas.

Il pointa du doigt une table au bout de l'espace commun, sur laquelle se trouvait un bloc-notes et un stylo.

- Tu ferais mieux de te dépêcher avant que tous les bons cours soient pris.

- Alois, qu'est-ce qu'on dit ?

Levant les yeux au ciel, le blond dit sans une once de sincérité :

- Merci, Kristopherson.

Le faux-blond le regarda, la tête haute.

- Oh, ce n'était rien, hahaha. Je sais que tu es un raté qui ne peut rien faire de lui-même, alors je me sentais, évidemment, obligé de t'aider.

Alois enfouit sa main dans son sac et en sortit ce qui semblait être une chaussette remplie de monnaie avec un nœud attaché au bout. Il la jeta au-dessus de sa tête tout en « rugissant », et chargea vers le faux-blond à la cravate rose avant d'être rapidement arrêté par Ciel.

Kristopherson s'enfuit loin du détraqué. Il s'arrêta un moment pour regarder en arrière.

- Tu dois enfermer cette chose, Phantomhive !

Et il disparut dans le couloir.

Maintenant que son attaque était terminée, le blond gloussait de manière sournoise en se tenant l'estomac. Il s'arrêta lorsque sa chaussette pleine de pièces, fut prise par son ami.

- Eh ! Rends-la-moi ! dit-il en essayant d'attraper la chaussette, mais le bleuté la gardait hors de portée.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda son ami avec confusion.

- C'est une matraque, dit simplement Alois en arrêtant d'essayer d'attraper l'arme un instant.

L'adolescent aux cheveux ardoise leva les yeux au ciel en entendant sa réponse. Le blond avait fait une matraque improvisée en remplissant une chaussette sans paire, avec de la petite monnaie.

- Les armes ne sont pas autorisées à l'école, Alois.

- Une arme ? Moi ? Non, monsieur ! C'est simplement là que je garde mon argent pour déjeuner !

- Tu viens de dire que c'est une matraque.

- C'est un détail.

- Confisqué.

Ciel dégagea le blond de lui et mis le bâton improvisé dans son sac, et l'éloigna du blond avec son pied.

- Oh, alleeeez ! C'était une blague ! se plaignit le blond.

- Veux-tu être renvoyé ?

- Non...

- Alors comporte-toi bien. Viens, allons nous inscrire en approfondissement avant d'oublier.

- Je peux récupérer ma chaussette du coup ?

- Haha, tu es drôle, plaisanta le bleuté en se dirigeant vers la table que Kristopherson avait mentionné précédemment.

La table se trouvait à côté de la « Grande Chaise » dans l'espace, là où Audrey, l'œil et l'oreille de l'école s'asseyait habituellement. Elle était appelée ainsi, puisqu'il s'agissait en effet, d'une grande chaise, et Audrey devait son surnom à son savoir omniscient du lieu. Donnez-lui un sucre d'orge et il vous dira tout ce que vous désirez savoir sur n'importe quoi ou n'importe qui entre ces murs. Cependant, on lui parlait rarement à cause de son obsession absurde pour le paranormal (Encore aujourd'hui, il pense que le vieux manoir abandonné dont tout le monde parle est un « lieu maléfique »).

Audrey était très petit, peut-être encore plus que le bleuté, et avait des cheveux noirs sombres qui recouvraient ses yeux (vous vous demanderiez comment il pouvait voir), un nez retroussé, des taches de rousseur, et était souvent aperçu avec son bonnet violet qui avait pour motif un crâne. Les enseignants avaient abandonné l'idée de lui demander de l'enlever, même si c'était contre le règlement. Ils étaient aussi exaspéré quand il jouait avec sa PSP en classe.

Aujourd'hui, le garçon était assis sur sa chaise et observait les deux démons avec grand intérêt, il jeta un coup d'œil à travers une ouverture dans ses mèches alors qu'ils se disputaient pour savoir quelle option ils allaient prendre.

- Je ne prendrai pas danse, Alois, déclara le bleuté.

- Pourquoi pas ? Tu sais que tu aimes secrètement danser, argumenta Alois.

- Redis ça, et je t'achèverai.

Le garçon avait souvent reçu des demandes d'informations sur les garçons, mais il n'avait rien trouvé de choquant. Il savait qu'ils étaient très... « proches », comme il le dirait. Il ne pouvait ni confirmer ni nier une relation entre les deux. Ils étaient soi-disant des frères adoptifs, alors peut-être qu'il n'y avait rien de tel. Il y avait cependant, quelque chose de particulier à leur sujet. Une sorte d'aura anormale.

Il espérait secrètement qu'ils soient d'une certaine manière liés à quelque chose, n'importe quoi, d'anormal. À quel point cela pouvait être intéressant ? Il était lasse des ragots habituels de cette école, « qui trompe qui », et « qui est secrètement gay », etc. Non, il voulait quelque chose de différent. Il était obsédé avec le paranormal depuis qu'il était petit et qu'il avait vu un homme se faire renverser par une voiture.

Ce qu'il avait vu ce jour-là l'avait changé. Il avait vu un homme en costume portant une paire de lunette, couper le corps avec ce qui semblait être une taille-haie, et des reliures de film en étaient sorties pour se mettre à flotter dans l'air, ondoyant au vent tout en brillant. Le plus étrange était que personne d'autre n'avait remarqué. Comme s'il n'y avait rien. Son père pensait que le choc d'avoir vu un homme mourir avait affecté son esprit.

Non, il était déterminé à trouver la preuve qu'il n'était pas fou, et ces garçons pouvaient l'y aider. Mais avant de pouvoir les étudier plus longuement, ils partirent. Le blond traînant le bleuté. Il jeta un œil à la feuille d'inscription.

Cours de danse ? pensa-t-il.

D'accord, peut-être que leur sexualité pouvait être remise en question...