Écrit par HateWeasel
54. Vente Aux Enchères Et Logique d'Alois.
Warwick Academy. Le meilleur établissement privée du Royaume-Uni, où l'on apprend aux jeunes de l'élite à se préparer au monde réel (enfin, le « monde réel » des riches, si vous voyez ce que je veux dire). À Warwick, ils apprennent les bases de la haute société, de la culture aux compétences à connaître en affaires, ils parlent donc souvent de ce que font leurs familles et font circuler les informations qu'ils obtiennent ici et là. Comme vous le savez, si vos enfants sont amis avec les enfants de puissantes personnes, cela peut vous donner de nombreux avantages.
Aujourd'hui, les élèves présents au premier cours d'Histoire de M. Irons étaient tous très enthousiaste à l'idée de la vente aux enchères à venir. Apparemment, le vieux manoir abandonné qui était souvent visité par de curieux et courageux (et stupides) adolescents à la recherche de sensations fortes, possédait de nombreuses vieilleries attendant juste d'être restaurées. Certaines valaient maintenant des millions.
Alois Trancy, l'ancien propriétaire de la demeure, ne s'en réjouissait pas.
- Ça devrait être mon argent ! dit-il.
- Ça ne t'appartenait pas au départ, lui rappela son ami Ciel.
- Je les ai volé à la loyale !
- Oui, mais comment comptes-tu les réclamer ?
Le bleuté n'eut pas de réponse. Alois n'en avait aucune idée. Sans doute parce que c'était impossible. Mais, si l'on vendait vos biens, et gardait l'argent, sans que vous ne puissiez rien y faire, vous seriez assez énervé, non ? Il pouvait seulement rester assis, croiser les bras et bouder.
Un garçon ayant l'air plutôt banal, avec des cheveux bruns coiffés vers la droite, apparut devant eux. Il s'agissait de nul autre que leur ami (?), Daniel Westley.
- Vous comptez aller à la vente aux enchères ? Je savais pas que les trucs de cette maison effrayante valaient autant ! J'en aurais pris quelques uns si j'avais su.
Ciel fusilla son ami blond du regard pour l'empêcher de frapper leur interlocuteur au visage.
- Tu es sûr que ça aurait été une bonne idée ? Et si tu avais mis le fantôme en colère, Daniel ?
- Ah... Me le rappelle pas !
Il frissonna en se souvenant de l'horrible scène qu'il avait vu au manoir lors de sa précédente visite.
- Ce mec aurait pu m'arracher les yeux ! J'en fais encore des cauchemars...
- Ne sois pas stupide. Les fantômes n'existent pas.
- Je sais ce que j'ai vu, et tu peux pas me dire le contraire ! Je suis pas dingue ! Cette maison est hantée.
Il pointa du doigt l'autre garçon, pour donner l'impression qu'il savait ce qu'il disait.
- Bref, vous viendrez ou pas ? Mon père y sera, la mère de Kris et les parents de Travis aussi.
- Qui sait ? Ça dépendra de mon humeur.
- Vois-tu, Ciel est un rayon de soleil, ajouta Alois.
- Oh, je vois ! Ce sourire d'enfant innocent, et ces joues rosées débordant de joie ! se moqua Daniel.
Ciel répliqua simplement en croisant les bras.
- Je ne sais pas. Est-ce vraiment une bonne idée pour une compagnie de jouets, d'acheter des choses provenant d'une « maison hantée » ? demanda-t-il.
- Probablement pas, dit Daniel, je me demande s'ils vont vendre la peinture du garçon qui ressemblait à Alois.
- J'irai à cette enchère habiller de la même façon, et je demanderai en criant pourquoi ils vendent mes affaires, plaisanta le blond.
Il pouvait effectivement le faire, il était vraiment le garçon, et ces choses lui appartenait réellement. Cependant, dans la société normale, c'était absolument « impossible », malheureusement.
Néanmoins, l'adolescent brun prit cela pour une blague.
- Je payerais pour voir ça, dit-il.
Le blond tendit la main.
- Cinquante livres, s'il te plaît.
- Espèce de taré.
La conversation fut interrompu assez brutalement lorsque le téléphone du garçon se mit à sonner. Il s'agissait d'une chanson, il ne répondit pas directement afin de « manquer la bonne partie ».
- Je dois répondre, c'est mon père.
- Dégage, alors ! dit Alois pour plaisanter.
Il sourit et salua le garçon de la main alors qu'il sortait de la pièce pour prendre l'appel. Puis, son sourire disparut et il se tourna vers son ami bleuté.
- Quel foutu libertin.
- Qu-?! Tu étais aimable avec lui il n'y a même pas une minute ! dit son ami.
- Il veut acheter toutes mes affaires !
Ciel ne sut plus quoi dire. Rien ne faisait plaisir au blond. Il ne put que lever les yeux au ciel et lever les mains en l'air pour montrer son exaspération.
- J'aimerais pouvoir le hanter, déclara le blond.
- Alois, ne sois pas ridicule.
- En quoi suis-je ridicule ?
Le bleuté se mit à compter les raisons sur ses doigts tout en les listant.
- Premièrement : S'il les achète, tu ne peux rien y faire puisque tu es « mort ». Deuxièmement : Tu es ici, donc tu ne peux pas être un fantôme. Troisièmement : Les fantômes n'existent pas.
- Alors ça, monsieur, c'est ridicule ! Tu es en train de me dire, que les démons, les anges, et les dieux de la mort peuvent exister, mais pas les fantômes ?!
- Tu en as déjà vu ?
- Ciel, j'ai vu un ange pour la première fois il n'y a pas si longtemps, alors j'imagine qu'il existe dans ce monde des choses que je n'ai jamais vu auparavant. Donc, je ne serais pas du tout surpris si el chupacabra se montrait à l'arrêt de bus et me demandait si j'ai de la monnaie sur un billet de cinq.
Une fois de plus, la non-logique du blond semblait parfaitement raisonnable. Ciel détestait cela. Il avait l'impression de perdre contre lui, et s'il y avait bien une chose que Ciel Phantomhive détestait plus que de se tromper, c'était perdre. Il se rassit sur sa chaise dans un accès de colère.
- Peu importe, dit-il.
L'esprit du blond était une véritable anomalie.
Le bleuté était souvent vexé par cela. Des shorts courts, aux conversations avec des canards en plastiques, Ciel ne comprenait pas la façon de penser du garçon. Peut-être y avait-il une sorte de Pierre de Rosette à cette enchère, qui pourrait l'aider à communiquer avec Alois.
Le blond en question le tira hors de ses pensées.
- Eh, Ciel ?
- Quoi ?
- Quel est le pluriel de « Ornithorynque » ? Est-ce que c'est « Ornithoris » ou « Ornithorins » ?* demanda-t-il avant d'ajouter : Personnellement, j'aime bien « Ornithorins », parce que « Ornithoris » a une connotation salace.
- Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi, Alois ?
* Je sais bien que le pluriel d'ornithorynque est ornithorynques, mais pour le bien de la traduction, j'ai été obligé d'utiliser cette alternative. Je m'excuse si ça vous dérange, mais je ne peux pas faire autrement. Je peux toujours vous sortir l'excuse de « Alois vient du XIXème siècle, et il n'a jamais entendu parler de cette animal. Il l'a donc découvert récemment, et ne connaît pas le pluriel du mot », mais je ne suis pas sûr que vous me croirez…
