Écrit par HateWeasel

59. La Marque d'Asclépios.

La tension était palpable chez les deux équipes qui allaient s'affronter durant l'événement le plus excitant de Warwick. Le cours d'Éducation Physique et Sportive. Ça n'a pas l'air très excitant pour la plupart des gens (et pour les participants eux-mêmes), mais à Warwick, il y a des démons dans les équipes.

Les tympans des élèves présents dans le gymnase furent agressés par un coup de sifflet.

- Allez ! Tout le monde aux vestiaires, puis sur le terrain avant que je m'énerve !

Le responsable de l'attaque était le professeur d'EPS, M. Alvey. Même s'il les menaçait de s'énerver, il avait toujours l'air de l'être. Ses veines ressortaient très souvent, si ce n'est constamment. Il valait mieux faire comme il disait, ou de lourdes conséquences s'en suivrait.

Les élèves savaient cela, ils se rendirent donc rapidement aux vestiaires pour échanger leur uniforme contre des vêtements plus adaptés aux activités sportives. De tout le cours, c'était ce que Ciel Phantomhive aimait le moins. Encore moins que faire du sport.

Et ça n'avait rien à voir avec ses préférences sexuelles. Se changer en public lui faisait perdre ses moyens. L'ère Victorienne était connu pour être un peu pudique, il était donc normal qu'il se sente mal à l'aise ou vulnérable. Lorsqu'il était jeune, Sebastian, son tailleur, son docteur, et sans doute sa mère, étaient les seules personnes qui l'avaient vu dénudé. C'était embarrassant.

De plus, il devait toujours cacher aux autres la marque sur son côté gauche. Même après toutes ces années, elle y était encore, et si les autres la voyaient, ils poseraient une infinité de questions. C'était une tâche éprouvante qu'il devait effectuer à chaque cours d'EPS, et qui s'avérait parfois être compliquée. Il portait souvent un maillot de corps sous son uniforme, mais cette technique ne fonctionnait pas lorsque l'été approchait. La plupart du temps, il était le dernier à sortir, pour pouvoir se changer en privée. C'était sa méthode préféré, puisqu'il n'avait pas à montrer ses sous-vêtements aux autres garçons, ou à voir les leurs. Certains semblaient porter les mêmes depuis des semaines, et Ciel aurait préféré ne pas le savoir.

Cependant, avoir la chance de voir Alois torse nu ne le gênait pas. Peut-être avait-il jeté quelques coups d'oeil très subtils vers lui, se maudissant tout du long.

Néanmoins, son ami blond s'en fichait. Si Ciel le regardait, tant mieux, si les autres garçons le voyaient, aucun problème. En fait, il était généralement l'un des premiers à se changer, mais il attendait toujours le bleuté. Alois n'était pas gêné que les autres voient sa peau et ses sous-vêtements. Il s'y était habitué lorsqu'il était esclave au manoir Trancy. Pour lui, cette situation était beaucoup plus agréable. Même les vestiaires sales des garçons étaient plus propre que le sous-sol du manoir. Il mit rapidement son short de sport (qui était manifestement fait pour femme, à en juger par sa longueur), son t-shirt violet, et attendit que Ciel finisse d'être si Ciel.

- Tu as fini ? se plaint-il, perdant patience.

- Non, répondit le bleuté, -ce simple mot semblait imbibé de poison-.

Alois jeta un coup d'œil au garçon pour voir où en était sa progression.

- Tu n'as même pas encore enlevé ta chemise ! cria-t-il, incrédule.

Cinq minutes étaient passé, et il n'avait enlevé que sa veste et sa cravate. Pas croyable.

- Je ne peux pas l'enlever lorsque tu me regardes !

- Enlève-la !

- Arrête de crier ! Ça pourrait être mal interprété ! lui cria Ciel en réponse à son ordre.

Ça aurait pu être pris de tellement différentes façons.

- Je t'aime, muffin.

- Tais-toi !

Le blond leva les yeux au ciel, et se rapprocha du garçon.

- Allez ! On n'a pas toute la journée !

- Alors dégage, et je viendrai quand je serai prêt !

Alois partit à contrecœur, passant de l'autre côté du coin, et hors de vue, ce qui rassura le bleuté. Il commença à déboutonner sa chemise lorsqu'il fut sûr que le blond était parti, et il la fit glisser sur ses épaules. Il se dépêcha d'attraper son t-shirt bleu uni pour se couvrir au cas où Alois...

- Ooh, la la~ !

… revenait.

Il tourna la tête et vit le blond derrière lui en train de sourire. Ce dernier n'avait pas l'intention d'humilier ou d'effrayer son ami, il voulait juste un peu le taquiner. Toutefois, le bleuté écarquilla les yeux, et essaya d'utiliser sa chemise pour créer une barrière entre lui et la vision du blond.

- Alois ! cria-t-il d'un ton menaçant, tout en grinçant des dents.

Juste l'idée qu'Alois puisse le voir ainsi était plus embarrassante que s'il s'agissait de la classe toute entière. Le changement dans leur relation n'y faisait rien. Son visage s'empourpra alors qu'il essayait de faire craquer le blond.

Ledit blond leva les mains en l'air, en défense.

- Relax, mon pote. Je rigole. Et puis, ce n'est pas juste que tu puisses me reluquer, et pas moi.

Il gloussa en voyant la réaction du garçon.

Du moins, jusqu'à ce qu'il voit la marque en-dessous du pectoral gauche de son ami.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il en pointant du doigt le sceau.

Le sourire narquois collé à son visage s'effaça.

Ciel se hâta de la recouvrir avec sa main libre, comme si cela allait changer le fait qu'il l'ait vu. Il regarda tout autour de lui, tant que ce n'était pas le blond. Il ne voulait pas vraiment que ce soit un secret. Mais ce n'était pas important. Ils parlaient rarement de leurs passés, en parler sans raison serait donc étrange.

- Ce n'est rien, dit-il.

- Ça n'a pas l'air de « rien ». Laisse-moi voir.

La voix du blond était ferme, mais étrangement, elle était aussi douce. Il s'avança, et le bleuté recula.

- S'il te plaît ?

Alois Trancy n'utilisait jamais « le mot magique ». Pour lui, utiliser un tel mot était synonyme de désespoir. Il ne voulait pas savoir. Il devait savoir quelle était la signification de cette marque. S'il ne savait pas, il aurait un poids sur la conscience. Le poids ne ferait que s'alourdir avec le temps.

Le mot résonna dans les oreilles de Ciel quelques minutes avant qu'il prenne une profonde inspiration, et découvre lentement la marque en hésitant. Il inspira brusquement, surpris, lorsque le blond la toucha. Ce fut à ce moment qu'il regarda le blond, qui était concentré sur la marque.

Le bleuté remarqua que son regard était sérieux, méticuleux, mais aussi d'une certaine façon, détaché du reste. Il fronçait les sourcils, concentré, et même en colère contre la personne qui avait infligé cela à son précieux Ciel. Il effleura avec précaution le symbole gravée sur la douce peau abîmée du garçon, examinant chaque détails.

Il finit par sentir le regard curieux du bleuté posé sur lui, et releva les yeux, réalisant ce qu'il était en train de faire.

- D-Désolé ! dit-il, le visage écarlate.

Il retira vite sa main, très embarrassé et ses yeux trouvèrent soudainement le sol très intéressant.

- Ce n'est pas grave, dit Ciel de façon rassurante.

Il était lui aussi embarrassé, mais faire une scène serait seulement pire. Il mit son t-shirt et repris la parole.

- Je voulais te le dire, mais le sujet n'est jamais venu...

- Non, non ! Je comprends tout à fait ! Je vais attendre dehors, le temps que tu finisses, d'accord ?

Il commença à partir, avant de se retourner immédiatement pour faire face à l'autre garçon.

- Tu n'es pas si mal sinon, ajouta-t-il en souriant.

Ciel soupira, exaspéré, il n'avait pas la force d'essayer de cacher son visage rougit.

- Sors...

Ça allait être un long cours...


Maelstrm : Au contraire, je me plais beaucoup en ES ! C'est juste que, avant, j'avais toujours voulu aller en S et j'ai fini par changé d'avis vers la moitié de la seconde.
Je comprends, personnellement j'adore les sciences, d'ailleurs ma matière préférée c'est la Physique-Chimie.
Je pense avoir bien géré mon temps, étant donné que j'avais même fini en avance, ahah (même si je ne suis pas sûre que ce soit une bonne chose).
Oui, et finalement les L ont encore eu une réécriture. J'espère que ton bac de Philo s'est bien passé, et tous les autres bac en fait. Tu me diras tes notes après ! (enfin, si tu veux évidemment)
Hm, je pense que c'est une habitude, j'ai déjà fait des traductions directement sur ordi, mais je n'aimais pas trop.
Évidemment, parfois ça me semble plus être une corvée qu'autre chose, mais dans ces cas-là, je ne me force pas, et je reporte à un autre jour où j'aurais envie. Pour la motivation, c'est juste que j'adore cette histoire, et aussi, savoir qu'il y a des gens (comme toi, par exemple) qui attendent qu'un chapitre sorte chaque semaine, c'est vraiment motivant !
Oui, je parle bien d'Inertia Creeps, serait-il possible que tu lises aussi cette histoire ?
Je dis une page par jour, mais ça veut pas dire que je fais vraiment une page tous les jours, ça peut être tous les deux jours, ou même plus parfois.
Il vaut mieux que tu fasses comme il te plaît, oui, autrement tu risques de te mettre une pression insurmontable.