Écrit par HateWeasel
61. Slender.
Le bleuté passa le reste de la journée à minutieusement planifier sa revanche. Il devait prendre en compte plusieurs choses, tel que la nature de la punition, quand est-ce qu'elle se déroulerait, et où. Il semblait peut-être un peu trop obnubilé par sa défaite, mais il était d'un naturel compétitif. Personne ne bats Ciel Phantomhive, surtout pas Alois Trancy.
Le blond, lui, ne soupçonnait rien. Alois savait que l'autre garçon voulait sans doute se venger, mais à cause de son arrogance, il s'était dit que le bleuté oublierait vite et laisserait tomber. Malheureusement, il avait oublié sa propre « Règle Numéro Un Lorsque l'On Joue Avec Ciel Phantomhive » qui dit que : « Ciel Phantomhive fera tout pour gagner ». Il y avait bien certaines choses qu'il ne ferait pas, mais ce n'est pas important. Ce qui est important, c'est que : le bleuté prenait les jeux très au sérieux. De plus, l'idée qu'il se faisait de « gagner » variait de celle des autres. Pour lui, « gagner » ça ne se passait pas que sur le terrain. Non, le « gagnant » était en fait, celui qui avait le dernier mot.
Et il comptait bien l'avoir. Heureusement pour lui, étrangement, sa défaite cuisante contre la menace blonde était arrivée un vendredi, ce qui lui laissait donc le week-end entier pour mettre en oeuvre son plan. En conséquence, il annonça en rentrant que la « famille » de démons iraient faire du camping.
- Ça ne vous ressemble pas, jeune maître, dit Sebastian, si je puis me permettre, qu'est-ce qui vous a soudainement fait aimer les sorties ?
Ciel fronça les sourcils. Pour lui, le camping ne semblait pas du tout amusant. En fait, c'était plutôt une prise de tête. Mais son envie de torturer Alois était plus forte que son irrespect pour mère nature.
- Je dois me venger d'Alois pour quelque chose.
- Harcèlement sexuel ?
- Non, pas cette fois, dit le bleuté.
Entendre l'homme aux cheveux noirs poser cette question était un peu troublant. Oui, Alois aurait pu et l'avait fait, mais c'était une supposition un peu trop avancée. Il fut réconforté dans l'idée que Sebastian savait pour leur, ahem, relation, il y pensait d'ailleurs souvent, mais pour l'instant il y avait plus important.
- Il m'a battu en EPS, fut tout ce qu'il dit. Le majordome n'avait pas besoin de connaître les détails.
- Oh ? Et vous prévoyez de vous « venger » de lui pendant cette petite excursion ? dit le majordome, regardant enfin le garçon. Qu'avez-vous en tête ?
- As-tu déjà entendu parler de Slenderman ?
Oui, Slenderman. La créature qui, apparemment, errait dans les forêts et « emmenait » les enfants qui s'en approchaient. Pour ceux qui l'ignorent, Slenderman est un très grand homme, qui est aussi très mince et qui porte un costume noir, sa peau est blanche-craie et le fait qu'il n'ait pas de visage, le rend très particulier. Il serait aussi capable de faire sortir des tentacules ou des bras extrêmement longs de son dos s'il le veut. Oui, ce Slenderman.
Ciel savait que le blond était effrayé seulement par l'idée qu'une telle créature puisse exister, depuis qu'il en avait entendu parler. Pour Alois, Slenderman rassemblait énormément de choses dont il avait peur. Il n'aimait pas la forêt, ni le noir. Il n'aimait pas les hommes, et Slenderman était un homme qui semblait terrifiant. Du moins, d'après ce qu'il avait entendu, bien évidemment. Il n'avait jamais vu la créature sans visage, mais pour une étrange raison, le bleuté sentait qu'ils allaient le voir très bientôt.
La voiture fut remplie de tout le nécessaire dès le samedi matin, et ils partirent à la recherche de leur campement. Après avoir passé deux heures assis, Alois commença à s'agiter, et à se mettre à embêter le garçon assis à côté de lui en le taquinant, en essayant de le chatouiller, en disant des choses impolies et crues, etc. Bon sang, ça valait le coup de le voir se blottir de peur. Le bleuté sourit presque en y pensant.
Ils arrivèrent enfin à leur destination, pour le plus grand plaisir des deux plus vieux démons dans la voiture. S'ils n'étaient pas arrivé maintenant, le blond ne serait peut-être jamais arriver. En parlant du loup, il fut surpris de voir que Ciel voulait aider à installer le campement. Habituellement, il se serait assis et aurait regardé Sebastian le faire. Ils montèrent les tentes, installèrent le grill et prirent tout leur matériel. Sauf, bien évidemment, du bois à brûler.
Bien entendu, c'était intentionnel. Ils avaient besoin d'une excuse pour aller dans les bois, après tout. C'était aussi pour cette raison que Ciel avait aidé plus tôt. Pour que lorsqu'il se porte volontaire pour aller chercher du bois, ce ne soit pas suspect. Le soleil commença à se coucher, et les démons « venait de le remarquer ».
- Je vais aller en chercher, annonça le bleuté, Alois, viens m'aider.
- Hors de question ! Qui sait ce qu'il y a là-dedans ! Amuse-toi bien tout seul.
- Ne fais pas la poule mouillée. C'est juste un tas d'arbres.
- D'accord... Mais si on est attaqué par un loup-garou, je te laisse tomber.
Sebastian devait les rejoindre en tant que l'effroyable « Slenderman » dans une heure pile. Pas plus, pas moins. Ils quittèrent donc le campement. Le plan se déroulait parfaitement.
Plus ils s'enfonçaient dans la forêt, plus elle devenait sombre et brumeuse. Ils ne purent rapidement plus voir le campement derrière eux. Les arbres formaient des ombres menaçantes, et semblaient horribles sans lumière. Comme s'ils allaient se mettre à bouger, et vous mettre en morceaux à n'importe quel moment. Alois ne s'amusait pas.
CRACK !
- Qu'est-ce que c'était !?
Tous les bruits provenant de la forêt faisaient sursauter le blond. Ses poils se hérissèrent et il se tient à l'épaule de son compagnon, en restant proche de lui.
- C'était une brindille, Alois, déclara le bleuté. Ça allait être trop simple.
- Mais qu'est-ce qui a cassé la brindille ?!
- Probablement toi, lorsque tu as marché dessus. Maintenant ramasse-la pour que l'on puisse la brûler.
L'atmosphère était vraiment en train d'atteindre le blond derrière lui. Alois criait et resserrait son emprise sur la chemise du plus petit garçon à chaque fois qu'une brindille craquait, qu'une chouette hululait et que le vent passait entre les branches des arbres. Ciel devait l'admettre, c'était mignon. Pour une raison qui lui échappait, il trouvait que le blond était absolument adorable lorsqu'il était effrayé. Sa revanche s'accompagnait de nombreux avantages.
- C'EST QUOI CETTE MERDE ?! cria soudainement le blond en pointant du doigt l'horizon, et en se cachant derrière le bleuté.
Ciel tourna la tête et suivit le doigt du blond.
- Je ne vois rien.
- Je jure devant Dieu que j'ai vu quelque chose ! dit-il d'un ton étouffé.
Parler plus fort semblait tabou, même si ce qui les avait vu, eh bien, les avait déjà vu.
- Arrête de dire n'importe quoi et ramasse du bois. Tu en as à peine pris !
Le silence s'installa alors que Alois se soumit. Il s'arrêtait pour ramasser toutes les branches au sol, lâchant son ami un moment. Cependant, il ne fallut pas longtemps pour qu'il retourne sur le bras du garçon.
- ARGH ! ÇA SE RAPPROCHE !
Ciel regarda de nouveau au loin. Cette fois, il vit une silhouette ombragée se tenir quelques mètres plus loin. Elle avait l'air humaine en apparence, et elle semblait très grande. Sebastian, pensa Ciel, souriant intérieurement. Mais de nouveau, il choisit de l'ignorer.
- Je ne vois toujours rien. Tu es vraiment un peureux, le taquina-t-il.
Son expression se tordit, retenant un sourire narquois.
Alois regarda avec incrédulité le garçon.
- Comment peux-tu ne rien voir ! Regarde... Là ?
Le blond regarda à nouveau l'endroit où se tenait la silhouette. Rien. Il n'y avait rien.
- Tu vois ? Il n'y a rien. Maintenant retourne travailler.
Quelques minutes plus tard, Alois vit encore la silhouette. Il poussa un cri aigu et s'agrippa fermement à l'autre garçon, se faisant tout petit. La silhouette était plus proche qu'avant. À seulement quelques mètres. Ses traits, ou plutôt leur absence, étaient à présent visibles. La silhouette avait une peau blanche pâle et ne possédait pas de cheveux. L'endroit où devait se trouver ses orbites était percevable grâce aux ombres qui le recouvrait. Elle était grande, environ deux ou trois mètres, et portait un costume noir qui se fondait presque dans l'obscurité. Elle était très fine. C'était Slenderman.
Alois ne voulait pas regarder la créature plus longtemps, et il cacha son visage dans l'épaule de Ciel. Il enfonça ses doigts dans le tissu de sa chemise et se mit à trembler. Le blond était terrifié.
- Tout va bien, Alois. Je suis sûr que ce n'est rien, dit le bleuté d'une voix réconfortante. -Il s'en délectait-. C'est sans doute un arbre qui fait passer la lumière d'une façon étrange, mentit-il.
Il savait que c'était son majordome qui portait un masque, mais il n'allait pas encore le dire. Il caressa les cheveux du blond pour le rassurer, et regarda là où se tenait Sebastian.
Il n'y avait rien. Il était parti.
- Je veux rentrer, pleurnicha le blond, ce n'est pas drôle.
- Nous ne pouvons pas encore rentrer. L'escapade n'est pas terminée, dit le bleuté. Tout va bien.
Le blond releva les yeux, et ses jambes le lâchèrent immédiatement. Il ne pouvait même plus rester debout. La peur lui avait dérobé ses sens. Slenderman se tenait à seulement cinq mètres d'eux. Alois écarquilla les yeux. Il examina le visage lisse de la figure. Elle se tenait derrière le bleuté, et les regardait curieusement et silencieusement, penchant légèrement la tête sur le côté. Le blond ne put que gémir.
Finalement, il reprit un peu ses sens et se couvrit les oreilles, tout en fermant le plus possible les yeux, des larmes perlant à leurs coins. Il voulait juste que la créature parte. Il ne se souvenait même plus de la dernière fois où il avait eu si peur (enfin, peut-être le pouvait-il, mais son passé n'avait rien à voir). Il se balançait d'avant en arrière, et gémissait silencieusement.
Ciel se retourna et vit la silhouette. Il trouva que le costume de Sebastian était extrêmement réaliste. Même les « veines » de la créature étaient visibles à travers sa « peau ». Sebastian s'était vraiment surpassé. Il se permit de sourire un peu à son majordome, avant de rediriger son attention vers le blond recroquevillé sur lui-même, et il s'accroupit près de lui.
- Alois.
Pas de réponse.
- Alois, dit-il en secouant un peu l'épaule du garçon.
Toujours rien.
- Alois !
Le blond laissa ses oreilles et mis ses bras autour du cou du garçon, ce qui le surprit. Alois tremblait comme une feuille, et des larmes coulaient sur ses joues. Il était dévasté.
Peut-être que les choses étaient allées trop loin. Maintenant qu'il regardait le garçon absolument terrifié, qui tremblait dans ses bras, il regrettait sa petite farce.
Il parla d'une voix douce.
- Je suis désolé, dit-il, sincère, je ne voulais pas que ça aille aussi loin. Je suis désolé. La blague est fini.
Le blond ouvra un œil pour regarder le garçon, mais il ne pouvait pas le voir à travers ses propres larmes.
- Q-Quoi ?
- Je voulais te faire payer pour le cours d'EPS d'hier, alors j'ai arrangé cette sortie, et j'ai demandé à Sebastian de s'habiller comme Slenderman. Je suis désolé.
Alois frappa le garçon sur la tête.
- Salaud ! hurla-t-il. J'ai failli me pisser dessus ! Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?!
Le bleuté hésita avant de répondre :
- Des choses similaires aux tiennes, dit-il, resserrant l'étreinte. Je t'ai dit que j'étais désolé...
- Ça ne t'excuse pas d'être un gros enfoiré, renifla le blond en essayant de ne pas mettre de morve sur la chemise de son compagnon.
Il regarda là où se trouvait Slenderman. Il était parti. Sebastian était sans doute retourner au campement.
Ils restèrent ainsi un long moment, silencieusement, se tenant au milieu d'une forêt sombre. Il se faisait tard.
- On devrait probablement y retourner, suggéra Ciel en aidant l'autre à se lever.
- S'il te plaît, dis-moi que ta blague est terminée ? se plaint le blond.
Son visage était rouge et ses yeux étaient bouffis à cause des pleurs. Ciel n'allait jamais oublier cela.
- Promis, dit le bleuté en lui baisant légèrement la joue. Allons-y.
Ils retournèrent au campement, main dans la main, en portant du bois avec eux dans leurs bras libres. Ils sortirent finalement des buissons et arrivèrent au camp, où Sebastian les attendait, et ils s'assurèrent de se séparer avant.
- Je dois dire que ta performance était excellente, Sebastian, dit Ciel à son serviteur, en souriant légèrement.
Mais le majordome le regarda avec un regard confus, posant ce sur quoi il travaillait. Les sourires des garçons disparurent.
- Qu'y a-t-il ? demanda le blond.
- Jeune maître, commença l'homme, s'adressant à son maître, vous m'aviez dit de commencer à vous chercher dans une heure précisément, cependant, cela ne fait que quinze minutes.
Les garçons devinrent pâles lorsqu'il dit :
- Je n'ai jamais quitté le campement, jeune maître.
Maelstrm : Je ne suis pas aller en L parce que je n'aime pas du tout ce que l'on fait en Français, d'ailleurs je suis bien contente que ça disparaisse pour la terminale. Mais c'est aussi pour la raison que tu a suggéré, oui.
Oui, je joue aux jeux vidéo depuis bieeeen longtemps. Je suis une grande fan de The Legend of Zelda, et Pokémon. Après je joue aussi beaucoup à Osu!, et d'autres jeux que j'ai sans doute oublié là tout de suite. Mes romans préférés sont ceux d'Amélie Nothomb. J'aime aussi beaucoup La petite fadette de Georges Sand et Frankenstein de Mary Shelley.
C'est une bonne chose alors, j'espère que tu ais une note à la hauteur de tes espérances !
Mieux que prévu parce que je pensais faire 2-3 minutes, mais j'ai réussi à en faire environ 6. Et je crois m'être bien débrouillée pour les questions.
Je suis tombée sur le personnage de roman, L'Étranger d'Albert Camus.
Non, j'aurais mes notes le 10, c'est-à-dire, lundi prochain.
Si tu le dis, il me reste 4 pages à taper !
