Écrit par HateWeasel
63. Steven.
Jour : jeudi. Date : quatorze février. Savez-vous ce que cela signifie ? C'est la Saint Valentin. Une date que le Phantomhive méprisait. Plus elle approchait, plus les gens semblaient devenir stupide. Tout le monde se maniait pour trouver quelque chose pour son partenaire, de peur de l'énerver ou de le décevoir.
Seulement pour cela ? Il avait toujours eu l'impression que l'on devait faire quelque chose par amour, et non pas parce que notre petite amie s'énervait si l'on ne le faisait pas. La veille, il avait surpris certaines filles en train de harceler leurs copains pour savoir ce qu'elles allaient avoir. Quelle stupide fête. Mais d'un autre côté, c'était aussi un moyen de savoir si la personne avec qui l'on sortait était une enflure. Il sourit en y pensant. Ça, ça rendait la fête utile.
Cependant, son sourire s'effaça lorsqu'il se rappela qu'il n'avait rien prévu pour son petit ami, la menace blonde. Ils étaient secrètement ensemble depuis environ deux mois. Alois n'avait rien dit, mais puisqu'ils étaient à l'école, il ne pouvait pas. Le bleuté ne savait absolument pas comment éviter de faire pleurer le blond.
Il se frotta le front pour essayer de trouver une solution, puis il se rappela qu'il avait un majordome qui pouvait mettre la main sur tout ce qu'il désirait. Ah, mais leur relation était un secret, alors cela ne fonctionnerait pas. Et s'il trouvait une excuse ? Non, non, Sebastian n'était pas stupide. Il trouverait forcément cela louche. Le bleuté aurait dû faire plus attention à la date, et y aller lui-même. Il regarda le blond, assis à son bureau, occupé à dessiner un ornithorynque sur son cahier qu'il n'utilisait pas vraiment pour noter son cours. Pourquoi était-il si obsédé avec l'étrange mammifère Australien ?
Honnêtement, Alois s'en fichait. En fait, cette fête ne l'intéressait pas vraiment pour les mêmes raisons que le bleuté. Il était un peu effrayé par le changement qui avait eu lieu chez les filles. Elles semblaient s'être transformées en bête à l'approche du jour J.
Ciel et lui n'étaient pas vraiment « romantique ». Ce n'était pas surprenant pour le bleuté, mais pour le blond, on n'aurait jamais deviné. Ce dernier ne s'attendait absolument pas à recevoir des cadeaux ou à devoir en recevoir. Sans doute était-ce dû à sa dure enfance. Il voulait simplement que la classe soit débarrassée des décorations en cœur bas de gammes et de mauvais goût, qui semblaient d'ailleurs extrêmement vieilles, et que les filles redeviennent humaines.
Néanmoins, le gentleman borgne n'en savait rien. Il resta assis là, à réfléchir un long moment. Il repensa à demander à Sebastian de l'aider. Le majordome poserait-il des questions ? Probablement pas. Ce n'était pas sa place, après tout. Cependant, il serait méfiant. Mais d'un autre côté, Ciel devrait bien lui dire un jour, non ? Sebastian comprendrait, n'est-ce pas ? Si cela lui posait un problème, il s'en occuperait sans doute de manière passive-agressive jusqu'à abandonner. Le garçon mit de côté toute sa fierté, et ses doutes, et sortit son portable pour écrire un message tout en cachant le téléphone sous sa table.
Il faut que tu cherches quelque chose pour moi.
-CP
Il attendit un moment après avoir appuyé sur « envoyer », écoutant à moitié le professeur, tout en étant dans la lune. Il sentit le téléphone vibrer dans la poche intérieur de son blazer, et il le sortit pour lire le message.
Bien sûr. Que vous faut-il, jeune maître ?
-SM
J'ai besoin d'un ornithorynque en peluche.
- CP
Il y eu une longue pause entre les messages, comme si Sebastian devait encaisser.
Un ornithorynque ?
- SM
Ciel hésita légèrement avant d'écrire. Il savait qu'il devait faire attention à la formulation.
Oui. Il semblerait que les autres élèves s'échangent des cadeaux pour la Saint Valentin, et qu'Alois...
Il réfléchit avant d'écrire la suite.
… Soit envieux. Un ornithorynque le calmerait. Ça l'obsède pour une raison que j'ignore.
- CP
Ça y est, il avait son mensonge. Il était sûr de lui lorsqu'il remit l'appareil dans sa poche, et attendit la réponse de son majordome.
Yes, my lord.
- SM
L'affaire était dans le sac. C'était tout ce qu'il avait fallu. Il fut soulagé. Il n'avait plus à s'inquiéter de voir Alois se plaindre, ou d'être jugé par Sebastian. Il se mit à fixer le tableau, souriant légèrement en pensant à quel point il serait dur de trouver une peluche d'ornithorynque.
La journée continua, et d'autres cours passèrent, tous remplis des horribles décorations démodées et des effrayantes femmes-bêtes. La fin des cours arriva enfin. Les élèves prirent leurs affaires et quittèrent leurs salles de classe avant d'entrer dans leurs véhicules pour rentrer chez eux. Nos garçons en firent de même, et à leur arrivée, ils s'adonnèrent à leur routine habituelle. Ciel feignit l'ignorance. En fait, il avait presque oublié. Toutefois, il monta dans sa chambre, posa son sac de cours et retira son blazer avant d'allumer son ordinateur pour vérifier ses courriels.
- DIEU MISÉRICORDIEUX, SAINTE MÈRE DE JÉSUS CHRIST !
Il sursauta lorsqu'il entendit le blond hurler. Il entendit l'allure rapide de pas se rapprocher et se tourna vers sa porte. Elle s'ouvrit brusquement et il fut attaqué par le garçon manifestement heureux, tombant presque à la reverse.
- Je t'aaaaaaimeeeee ! s'exclama le blond, ses bras positionnés autour de la nuque du garçon légèrement plus petit que lui, une peluche d'ornithorynque entre eux.
- Content de voir que ça te plaît... dit le pauvre bleuté, se remettant de l'attaque de la menace blonde.
Ses bras se retrouvèrent autour de la taille de ladite menace, et il s'empourpra.
- Comment vas-tu l'appeler ? demanda-t-il pour plaisanter.
Alois avait appelé son canard en plastique « Bernard », alors il s'attendait à quelque chose du genre « Raoul » ou « Cornelius ».
Le blond s'écarta un peu, retirant son visage de l'épaule du bleuté. Il fronça les sourcils d'une manière que l'on pourrait qualifier de mignonne, afin de se concentrer. Puis, il eut l'air d'avoir une idée.
- Steven.
- Steven ? répéta Ciel.
- Oui, il ressemble vraiment à un « Steven », non ? dit Alois en levant le jouet à la hauteur du visage de l'autre pour qu'il puisse « l'embrasser » sur le nez.
Ciel soupira d'exaspération, mais, au final, il sourit.
- Tu es bizarre, tu le sais ça ?
- Et toi dont, M. Mauvaise-humeur.
- Eh bien, je m'excuse de ne pas pouvoir contrôler ma mauvaise humeur. Oh, et elle n'a pas de nom, pour ton information.
Alois lâcha son habituel gloussement efféminé.
- Je me sens quand même mal pour n'avoir rien pris pour toi, par contre, dit-il.
- Ce n'est pas grave. Je ne veux rien.
- Même pas un petit baiser ?
Le visage du bleuté se réchauffa immédiatement en entendant le mot « baiser ». Alois se moquait sûrement de lui. Le blond aimait faire ce genre de choses. Toujours est-il que, la question avait donné un peu d'espoir au garçon borgne...
… Attendez, quand est-ce que son visage s'était autant rapproché ?
Alois pouvait voir la bataille que le garçon légèrement plus petit avait avec lui-même. C'était écrit sur son visage. Il sourit lorsqu'il le vit et se rapprocha, s'arrêtant à juste un cheveux du bleuté.
Du côté de l'autre garçon, il était nerveux. Son visage était rouge, ses paumes étaient moites, et son rythme cardiaque était hors de contrôle. Bien que, grâce à leur proximité, il pouvait voir que le blond était dans la même situation.
- Alors, Ciel ?
La voix du blond résonna dans ses oreilles.
- Oui ? Non ?
Il lui donnait le choix, apparemment. Il pouvait accepter, ou refuser. Il ne prit pas de pincettes, et accepta, laissant ses paupières se fermer, tout en se rapprochant. Il s'aventura plus loin, plus loin, et encore plus loin. La petite distance qui les séparait semblait beaucoup plus grande qu'elle l'était vraiment. Il eut l'impression d'attendre une éternité avant que ses lèvres touchent quelque chose de doux.
Le baiser fut très chaste, mais il ne manqua pas d'émotions. Leurs lèvres se mouvèrent ensemble avec hésitation tandis que leurs propriétaires essayaient de s'habituer à la sensation. Ce fut très bref, mais cela semblait avoir duré une éternité. Durant ces quelques secondes, ils furent en mesure de transmettre tout ce qu'ils ressentaient pour l'autre en un seul geste.
- Eh bien, regarde-toi ! dit le blond de son habituel ton mélodieux après qu'ils se soient séparés. Tu prends les choses en mains, hein ? gloussa-t-il.
- Évidemment, répondit le bleuté, je le devais, puisque tu es une vraie fille, dit-il en souriant.
- Tu le voudrais.
- Non.
- Joyeuse Saint Valentin, Ciel.
- Joyeuse Saint Valentin.
Maelstrm : Oh mon Dieu ce jeu, étant une grande fan de South Park, j'ai adoré, en plus il y a tellement de références à la série !
Au TPE j'ai eu 14, et non aucun point de retard, et si j'ai bien calculé j'ai 4 points d'avance.
Ça m'étonne qu'on puisse, mais en tout cas ça me rassure pour l'année prochaine !
Heureusement que tu as été prise, il y a tellement d'élèves qui n'ont rien eu à cause d'APB cette année.
