Écrit par HateWeasel

70. Nouvelle Enquête.

Le quartier général de la police de Londres n'avait pas changé d'un pouce depuis la dernière fois que les garçons étaient venus pour l'affaire du Tueur du Sudoku, de ses fenêtres uniques et de sa grandeur à l'enseigne de Scotland Yard. Le bâtiment se trouvait au Sud-Ouest de l'Œil de Londres, se souvint le blond en regardant avec enthousiasme à travers la fenêtre de la voiture, tandis que Sebastian cherchait une place pour se garer parmi tous les véhicules jaunes et bleus de la police. De son côté, le bleuté cherchait le détective qui les attendait et avec qui il avait parlé au téléphone.

L'homme faisait les cents pas à l'entrée du bâtiment, s'arrêtant parfois pour regarder sa montre, rien d'étonnant. Lui non plus n'avait pas du tout changé, une expression toujours sévère, des cheveux grisant, et une apparence négligée. Le Détective Bailey sembla reprendre du poil de la bête en voyant le groupe.

- Phantomhive, Michaelis, Trancy, dit-il, les saluant chacun d'un mouvement de tête.

- Détective Bailey, c'est un plaisir de vous revoir, dit le bleuté.

- 'Soir, chef !

Il fit de son mieux pour ne pas lever les yeux au ciel en entendant la stupide salutation du blond.

- Où en sommes-nous ?

Bailey leur fit signe d'entrer, avant de répondre.

- Dans une impasse, j'en ai bien peur, dit-il d'un air grave. Cinq jeunes personnes sont mortes, et personne ne connaît le coupable, ni son motif.

Ils traversèrent le long couloir qui menait à la salle des preuves, continuant à parler.

- Avons-vous un corps ?

- Non. Il n'y avait aucun corps sur les scènes de crime, dit le quarantenaire au bleuté, ouvrant la porte de la salle des preuves en indiquant aux démons d'entrer.

- Alors comment savons-nous qu'il s'agit de meurtres et non d'enlèvements ?

Sans rien dire, le détective se dirigea vers un classeur, et fouilla à l'intérieur.

- À cause de cela, dit-il enfin, donnant l'objet à l'adolescent borgne.

Des photos d'une nature assez perturbante se trouvaient dans le dossier. Il s'agissait des victimes, prises en photo par le tueur avant sa fuite. Les enfants présents sur les photos étaient morts, tués de diverses façons. Certains semblaient avoir été étranglés, alors que les autres avaient été poignardés. Ils avaient des contusions et des coupures sur le visage, et de larges entailles sur le cou ainsi que sur l'abdomen, en plus du coup de poignard. Et ce n'était que les blessures visibles sur la photo.

Les autres photos du dossier avaient été prises par la police, sur la scène de crime, afin de servir de preuve. Sur lesdites photos, on pouvait voir l'un des murs de chacune des chambres des enfants, sur lesquels un message y était inscrit avec du sang. Un poème, pour être plus précis :

Tous les grands enfants connaissent le croque-mitaine,

Il se cache dans les armoires et sous le lit.

Jusqu'à la tombée de la nuit.

Puis il se libère de ses chaînes.

Et t'égorge avec une joie certaine,

Se délectant de tes cris,

Il ne s'arrête pas même lorsque tout est fini,

Et se nourrit de ta peine...

… Et ainsi de suite. Le bleuté reposa la photo, ne pouvant pas lire le reste. Il fronça les sourcils et dit au détective :

- Rien d'autre ? Est-ce que les victimes avaient quelque chose en commun ?

- Non. Rien, à part qu'elles étaient toutes enfants. Elles n'allaient pas dans la même école, elles ne vivaient pas à un endroit particulier, elles ne se connaissaient même pas. Le coupable ne semble pas se soucier de leur âge, tant que ce sont des enfants, dit l'homme d'un ton écœuré, fronçant le nez.

- C'est déjà ça. Nous allons attraper ce monstre, dit le garçon, souriant légèrement de manière hautaine.

Il regarda l'expression inquiète de l'homme tout du long. Le détective avait lui-même des enfants, son inquiétude était donc compréhensible. Aucun enfant ne semblait en sécurité. Toujours est-il que, le regard du garçon le rassura un peu.

- Merci, dit Bailey en souriant. Vous feriez mieux d'attraper ce croque-mitaine, Phantomhive.

- Voyons, si je ne pouvais pas faire cela, quel genre de chien de garde serais-je ?

Et c'est ainsi qu'il partit avec ses associés. Il laissa l'homme dans la pièce, en compagnie du silence.