Écrit par HateWeasel
78. De Retour À l'École, Et Dans La Friend Zone.
Warwick Academy. Cette prestigieuse école où les enfants de l'élite se rendent. Ici, ils étudient les mathématiques, la littérature, l'histoire, ainsi que la quintessence de l'art. Warwick est une merveilleuse école. Elle mérite sa réputation, et est un véritable modèle de l'excellence !
Ou du moins, la plupart du temps. Parfois les élèves de Warwick ne suivent pas les règles. Et ce jour-là, en était justement un bon exemple. Voyez-vous, Warwick est une école comme une autre, dans le sens où il y a des gangs, des voyous, et plus encore. Et aujourd'hui est l'un de ces jours où ce genre d'élèves sortent de l'ombre pour s'attaquer à ce qu'ils considèrent comme une proie facile.
Aujourd'hui est aussi le jour où un certain garçon portant une certaine cravate, avait pris son courage à deux mains et s'était décidé à mettre quelque chose qu'il n'aurait jamais porté auparavant. Aujourd'hui, il avait décidé de mettre le légendaire vêtement qu'aucun homme et aucune femme n'avaient osé porter sur le sol de l'école depuis « La Menace Blonde ». Vous devriez déjà avoir deviné de quoi il s'agit maintenant. Le légendaire mini-short.
Kristopherson aimait les vêtements efféminés, et, avec le soutien moral de la menace et de son compagnon, il en était venu à la conclusion qu'il était temps qu'il se mette à porter ce qu'il voulait. Il avait attendu assez longtemps pour ne pas être accusé de copier le fameux Alois Trancy.
Il savait aussi que porter ce short serait dangereux. Certaines personnes seraient contres, d'autres se moqueraient de lui. Il ferait probablement face à deux ou trois voyous, mais il sentait qu'il devait s'imposer. Le faux-blond devait maîtriser la technique du Trancy qui était de « s'en battre les couilles », s'il voulait vraiment sortir du placard.
Mais même en sachant tout cela, il n'était pas prêt à affronter toutes les vicieuses attaques dirigées contre lui ce jour-là. À peine avait-il posé un pied sur la pelouse de l'école, qu'il avait été poussé, verbalement abusé, on lui avait pris ses affaires et il s'était fait menacer. Apparemment, les brutes de l'école ne pouvaient pas s'attaquer à la menace blonde, et elles se rabattirent sur le pauvre garçon à la cravate rose. Décidément, rien n'allait ces temps-ci. Son professeur particulier s'était avéré être un tueur en série cannibale, et maintenant il était persécuté. Ce n'était vraiment pas sa semaine.
Le faux-blond était impatient de rentrer chez lui. Il ne voulait pas aller en cours. Alors il s'était caché dans l'une des cabines des toilettes, et ce pendant plusieurs heures de cours. Il n'avait pas la force de se montrer dans cet état à qui que ce soit.
Son uniforme était sale, à cause des nombreuses fois où il avait été poussé par terre, il avait les yeux rouges et gonflés à force de pleurer, et son sac avait été déchiré alors que ses persécuteurs, beaucoup plus âgés que lui, se l'étaient passés tour à tour alors qu'il essayait de l'attraper. Il était assis dans la cabine et attendait que la journée se termine. Il renifla en essayant de ne pas repenser à tout ce qui lui était arrivé aujourd'hui. Mais en vain.
- Bonjouuuuuur ?
La voix le fit sursauter. Il regarda le bas de la porte et vit des pieds vêtue de chaussures noirs, provenant de l'uniforme de Warwick, et ce qui semblait être des bas violets.
- Kris, t'es là ? demanda l'intrus en frappant à la porte de la cabine.
Kristopherson reconnut cette voix. C'était l'une des dernières personnes devant qui il voulait se montrer à cet instant.
- Va-t-en ! cria-t-il. Il avait essayé de garder une voix normale mais avait échoué.
- J'peux pas, mon pote. J'peux pas te laisser sécher plus de cours. Être un délinquant c'est mon truc ! dit le garçon pour essayer d'être drôle. Allez, ouvre !
Pas de réponse. Le garçon à la cravate rose ne trouvait plus sa voix. Il avait peur de parler, parce qu'il se pourrait qu'il craque à nouveau. Mais Alois n'aimait pas être ignoré.
- Kris, si tu n'ouvres pas cette porte, je l'ouvrirais de force ! le menaça-t-il.
Le garçon dans la cabine ne le crut pas. Comme si c'était possible, pensa-t-il en continuant à fixer l'ouverture entre la porte et le sol. Ses pensées furent interrompues alors que les pieds s'en allèrent. Pendant un instant, il pensa que le garçon avait abandonné, mais oh, comme il se trompait.
De rapides bruits de pas résonnèrent dans la pièce, puis un énorme coup contre la porte. Elle bougea un peu avant de se remettre en place. Le garçon écarquilla les yeux en voyant les gonds de la porte et il se rendit compte qu'ils ne tiendraient pas longtemps.
- Tu es fou ?! cria-t-il. Il s'agissait plus une exclamation que d'une question, cependant.
- Kris, tu viens à peine de remarquer ?!
Les pieds du blond disparurent à nouveau, se préparant à donner au garçon un nouvel élan afin de percuter une nouvelle fois la porte avec son épaule. Il se retenait, évidemment. Il n'avait pas besoin d'utiliser sa force démoniaque pour déloger une simple porte de toilettes, n'est-ce pas ?
Il recommença une dernière fois, et la porte lâcha sous le coup final, touchant presque le garçon de l'autre côté. Une fois la barrière supprimée, ils pouvaient enfin se voir face à face.
- Alors ? dit simplement le blond.
Kristopherson était bouche bée. Il ne savait pas quoi dire. Il en oublia même son problème alors qu'il fixait ce fou devant lui.
- Allons, allons, quel est le problème, Rosie ? lui demanda le blond en s'adossant nonchalamment contre le mur de la cabine, comme si rien n'était arrivé. On dirait bien que tu as eu une horrible journée. Tu peux m'en dire plus ?
- Comment Ciel peut-il te supporter ?
- Ce n'est pas ce que j'ai demandé...
Le garçon à la cravate rose soupira.
- T'es pas croyable, tu le sais ça ? Ça ne m'étonne pas que personne ne t'embête à cause du short...
- Oh, alors on s'en est pris à toi, hein ? Ils ont arrêté de me chercher des noises quand ils ont compris que je m'en foutais. Et puis, mes techniques anti-persécution sont génialissime ! dit la menace blonde avec fierté.
- Et ces « techniques » sont... ?
- Sérieusement ? Je les ai utilisées sur toi autrefois, tu te souviens ? Je te renvoyais tes insultes, et j'agissais comme un fou jusqu'à ce que tu aies trop peur pour m'approcher.
Kristopherson se sentit un peu mal en entendant cela. Il avait complètement oublié à quel point il avait été méchant avec Alois. Il n'avait pas fait cela avec l'intention d'être cruel. Non, il l'avait fait pour attirer son attention. Avec le recul, c'était stupide, et malhonnête.
- Ah, ouais... dit-il. J'avais oublié...
Il baissa le regard, incapable de regarder l'autre dans les yeux. Il avait honte de ses actes.
- Écoute, je sais que ça ne vaut probablement plus grand chose maintenant, mais... Je... Je suis désolé.
Alois se tint là, dévorant chaque mots. C'était la première fois que quelqu'un qui lui avait causé du tort ainsi, s'excusait avec une telle sincérité. C'était à son tour d'être sans voix.
- Je ne voulais pas être méchant... En fait, je ne savais pas vraiment que ce que je faisais était mal. Ça a dû être horrible pour toi... Je suis désolé. Je... Je voulais... juste attirer ton attention, tu sais ? il avala sa salive et se mit à gigoter alors qu'il était sur le point de lâcher une énormité. Parce que... je... je pense que je t'aime bien...
Il savait qu'il allait être rejeté. Alois avait Ciel, après tout. Toutefois, il ne s'attendait pas à ce que le blond allait lui dire :
- Je sais, dit Alois. Tu es comme Ciel. Vous n'êtes pas très doué pour le cacher, il lui sourit. Tu sais, Kris, tu es très... gentil.
Il avait presque bafouillé en essayant de trouver ce mot. Néanmoins, il continua :
- C'est pourquoi je vais t'aider.
Le garçon à la cravate rose regarda enfin le blond, le visage rouge comme une tomate.
- Euh... D-D'accord...
Il était heureux d'avoir enfin pu le dire, encore plus parce que le blond avait dit qu'il était « gentil ». Même s'il n'avait pas eu un petit ami, il avait maintenant un ami, et c'était tout aussi bien. Désormais, il avait quelqu'un pour l'aider à combattre ses persécuteurs. Peut-être devrait-il plus compter sur ses amis lorsqu'il en avait besoin.
- Première chose, on doit te trouver une chaussette de monnaie.
- Pardon ?
