Écrit par HateWeasel
92. Une Nouvelle Année À Warwick.
Avec la fin des vacances d'été vint une nouvelle et glorieuse année scolaire à Warwick Academy. Cependant, les élèves ne voyaient pas cela du même œil. La majorité d'entre eux regrettaient leurs journées passées allongé à ne rien faire, ou à sortir avec des amis jusqu'à ce qu'ils passent l'entrée de l'école. Hélas, ce lieu est consacré aux études, et non au « divertissement ».
Cela dit, il y avait toujours de quoi faire pour s'amuser, comme nous le savons tous, à Warwick. Cela est dû aux intéressantes personnes de Warwick. Certains parents d'élèves étaient des politiciens, d'autres propriétaires de marques et de compagnies connues. Certains élèves étaient eux-mêmes propriétaires, ou membres d'une agence secrète du gouvernement, ou ils possédaient un titre, tel que Ciel Phantomhive, PDG de la compagnie Phantom, ainsi que « Chien de Garde de La Reine ».
Oui, ce genre d'élèves retournaient sur les lieux de Warwick afin de recevoir leur éducation (ou pour passer le temps, s'ils sont des démons). Cependant, une nouvelle année veut aussi dire de nouveaux élèves à Warwick, que ce soit en entrant en Seconde, ou par transfert. Quoi qu'il en soit, c'était désormais à eux de s'adapter au rythme de Warwick.
- Est-ce que vous avez vu les nouveaux ?! demanda Daniel Westley, fils d'un homme politique.
Il semblait encore plus excité que d'habitude, si c'était seulement possible.
- Non, pourquoi ? demanda un certain Alois Trancy, détournant son attention de son compagnon bleuté un instant.
- « Pourquoi ? », « Pourquoi ? » ! Parce qu'ils sont célèbres ! Cecil Hauntington, et Alphonse Tracy !
- Qui ?
- Es-tu en train de parler de ce stupide film que tu voulais nous faire voir ? demanda Ciel, se souvenant du film que le brun avait essayé de convaincre ses amis d'aller voir avec lui.
Ledit film semblait beaucoup trop similaire à sa propre vie, raison pour laquelle il préférait rester le plus loin possible de quoi que ce soit ayant un rapport avec ce long-métrage.
- Ce n'est pas stupide.
- « Idiot » ? « Ridicule » ? suggéra le blond.
- Moquez-vous autant que vous voulez, mais ce film a fait plus d'un million et demi de livres !
- Tu en parles comme si c'était beaucoup, Daniel, dit Ciel.
- À combien se vendent tes jouets ? demanda le brun.
Il frissonna en voyant le sourire mauvais du Phantomhive.
- Euh... Oublie ça...
À ce moment-là, deux visages étrangers entrèrent dans la pièce. Ils ne purent pas très bien les apercevoir, étant donné qu'un groupe de filles les encerclait déjà.
- Bon sang ! C'est eux ! Merde ! Ces filles me gênent ! Je n'aurai jamais d'autographes maintenant ! geint Daniel, gagnant un regard neutre de la part des deux autres garçons.
- Quel est l'intérêt d'avoir un bout de papier avec un nom écris dessus ? À moins que ce ne soit un contrat qui vaut quelque chose, ça pourrait très bien être du papier toilettes ! plaisanta Alois.
Il ne comprenait absolument pas l'admiration portée aux acteurs.
Il y avait très peu de film à son époque, et ils étaient tous muets. Bien qu'il pensait que l'invention de ceux « parlants » était importante, les considérant comme une merveilleuse forme d'art, les personnages à l'écran étaient juste cela. Des personnages. Les acteurs ne pouvaient pas faire eux-mêmes ce que faisaient les personnages qu'ils interprétaient. Ils ne pouvaient pas sauver le monde, utiliser de la magie, ou survivre à des courses poursuites déjantées en voiture. Ils étaient juste des gens. Des gens ennuyeux et ordinaires. C'était donc un mystère absolu pour le blond, de comprendre pourquoi ils étaient aussi admirés. C'était stupide, oui, mais son ami bleuté était d'accord avec lui. Les acteurs étaient juste des gens. Ils n'étaient ni des héros, ni des vilains, simplement des gens. L'envie qu'avait Daniel d'obtenir un bout de papier avec un nom écris dessus était ridicule.
- C'est pas du papier toilettes ! Ça a une valeur sentimentale ! C'est la preuve qu'on les a rencontrés ! dit le fils de politicien pour se justifier.
- Daniel. Ils sont dans ta classe... lui fit remarquer le bleuté.
- C'est différent.
Ciel se frappa le front avec la paume de sa main. Ce garçon n'était pas croyable. Alois était « normal » comparé à lui. Parler à Daniel lui faisait parfois physiquement mal. Cela lui donnait surtout des migraines, mais parfois il remettait l'humanité en question.
Soudain, la vague de filles s'écarta, révélant un M. Irons assez mécontent. Oui, M. Irons. Il avait apparemment changé de niveau, et en conséquent enseignait de nouveau l'histoire à cette classe, pour le plus grand malheur des élèves. C'était un grand homme, toujours à l'air colérique, avec un visage angulaire et des cheveux brun-roux qui semblait mal entretenus. Son nom lui allait comme un gant étant donné sa poigne de fer sur la classe. Son autorité était absolue, ses règles strictes, et il n'était pas du genre patient. Lorsqu'il entrait dans une salle de classe, les élèves le fuyaient et restaient silencieux jusqu'à ce que la sonnerie retentisse.
Même Alois Trancy, La Menace Blonde était faible face à lui. Durant les cours de M. Irons il se tenait à carreaux, parce que pour être franc, il lui filait les chocottes. Il avait peur des hommes en général, à l'exception de Sebastian, et Ciel dans sa forme « adulte », mais M. Irons le terrifiait. Que ce soit son visage, sa voix rauque et tonitruante, ou sa simple présence.
Et donc, les filles qui souhaitaient tant parler avec les deux nouveaux se précipitèrent à leurs places, fuyant de l'homme que le chevalier pourpre était incapable de battre. Elles abandonnèrent les deux petits nouveaux à leur sort. Ces derniers ne savaient pas vraiment ce qu'il venait de se passer, mais ils étaient sur le point de le découvrir.
- Silence ! rugit l'homme.
Il pointa du doigt les retardataires et leur cria également dessus.
- Vous deux ! Allez vous asseoir !
Hâtivement, les jeunes acteurs surpris firent ce qui leur était demandé.
Le premier était un garçon au physique charmeur, avec des cheveux foncés parsemés d'une teinte verte. Il portait un sweat-gilet sous son blazer, orné de rouge, sans cravate. D'après Daniel, son nom était Lawrence Rose, interprétant Cecil Hauntington dans le film « Devil Butler ». Il choisit une place du côté opposé des garçons.
Le second avait l'air d'être une brute, ou plutôt, essayait d'en avoir l'air. Il était légèrement plus petit que Lawrence, avec des oreilles percées et des cheveux bruns foncées saupoudrés d'une teinte de rose fluorescent. Il y avait des autocollants des logos de nombreux groupes de rock connus sur son blazer, et il semblait que les manches aient été délibérément arrachées, de même pour sa chemise en-dessous. Sa cravate était rouge et le bout de cette dernière était coupé, et elle commençait à s'effilocher. Il semblait essayer de se donner un style punk-rock. D'après Daniel, son nom était Walter Hackett, interprétant le personnage d'Alphonse Tracy dans le film « Devil Butler ». Il fut arrêté par Irons avant même qu'il ait pu s'avancer vers l'une des tables vides.
- Vous, dit-il en pointant le garçon du doigt, le fusillant du regard. Cet uniforme va à l'encontre du code vestimentaire de l'école. Sortez. Et allez vous changer. Maintenant.
Quelques secondes passèrent et le garçon revint à lui, feintant son meilleure air de « je m'en foutisme ». Il dit à l'homme :
- Sinon quoi ? Qu'allez-vous faire ? Je m'habille comme je veux.
L'oxygène de toute la pièce disparut lorsque tous les élèves inspirèrent. Personne ne parlait à M. Irons sans en subir les conséquences. La colère prit place sur le visage de l'homme et il se précipita vers le garçon, le regardant de haut, s'assurant de l'intimider.
- « Ce que je vais faire » ? répéta-t-il calmement avant de crier; « CE QUE JE VAIS FAIRE », HEIN ?
Le Hackett perdit toutes traces de confiance en soi. Il blêmit en se courbant en arrière, comme s'il essayait de fuir à travers le sol.
- Je vais vous dire ce que je ferai ! reprit Irons, sans aucune pitié. Je vous attraperai par votre ridicule chevelure, et je vous traînerai jusqu'au bureau du proviseur en train de vous débattre et de m'implorer ! VOILA CE QUE JE FERAI ! Maintenant prenez votre pathétique personne avec vous, et allez changer votre uniforme, bougre d'ignare !
Lentement, Walter reprit assez de ses sens pour faire ce qui lui était ordonné, et il força ses jambes à le porter hors de la pièce. Pour une raison quelconque, M. Irons se tourna pour faire face à la « Menace Blonde » de Warwick, qui souriait presque jusqu'aux oreilles.
- Effacez-moi ce sourire de votre visage, Trancy ! Bon ! Bienvenue en cours d'Histoire !
Le cours commença donc sans d'autres interruptions.
Vous vous demandez sans doute, pourquoi Alois souriait-il ? La réponse est très simple. Il savait reconnaître un fauteur de trouble lorsqu'il en voyait un. Ce nouveau voulait faire le malin, et il le savait. Cette nouvelle année scolaire serait sans aucun doute intéressante.
