Écrit par HateWeasel
95. Le Garçon De La Grande Chaise.
L'espace commun de Warwick n'avait pas changé depuis la dernière fois. Décoré des couleurs de l'école ainsi que d'images de Griffons, mascotte de l'école. Il y avait des canapés, des distributeurs automatiques, et des chaises, mais celle qui intéressait le bleuté était connue sous le nom de « La Grande Chaise », où l'on pouvait trouver Audrey Baines.
Audrey, comme vous le savez sans doute déjà, était un garçon de petite taille, presque plus petit que le bleuté lui-même, il avait des cheveux d'une couleur sombre qui ressortaient de son bonnet au motif de crâne, ses mèches cachant ses yeux. Il portait un certain intérêt pour tout ce qui était lié au surnaturel, et était connu comme une sorte de lunatique parce qu'il affirmait avoir vu ce que Ciel savait être un Dieu de la Mort, d'après la description du garçon. C'était ce pourquoi Ciel essayait de ne pas trop être près du garçon. S'il y avait bien une personne qui serait capable de découvrir sa véritable identité, c'était Audrey.
Néanmoins, aujourd'hui il était obligé d'entrer en contact avec le garçon de la grande chaise. Étant donné qu'Audrey était connu pour une autre raison. Il pouvait donner n'importe quelle information sur n'importe qui ou n'importe quoi en rapport avec l'école. Cependant, il ne le faisait pas gratuitement. Audrey ne demandait pas d'argent, ni de faveurs, pas même une bonne blague, à l'inverse d'un certain informateur. Non, il ne voulait qu'une sucrerie vendue par la compagnie Wonka, connu sous le nom de Sucre d'Orge.
Sa famille travaillait dans le domaine de la médecine et de la santé, et donc, sa dose de sucre était strictement contrôlée; un horrible crime contre toutes les bonnes choses, si vous demandiez son avis au Phantomhive. Bien que ce dernier n'ait pas vraiment de problèmes à abandonner cette sucrerie, il désirait tellement cette information qu'il était prêt à le faire, si ce n'est que pour cette fois. Désormais, il avait quelqu'un qui comptait plus que des bonbons.
Il pouvait aussi très bien forcer Audrey à lui dire, mais ce dernier était connu pour donner de fausses informations à ceux qui essayaient. Il se servait de son savoir comme d'une arme, et cela, Ciel le respectait. Audrey avait une fois tellement sali le nom du capitaine de l'équipe de rugby d'une école, qu'il avait dû en changer. Il avait seulement fait cela parce que l'autre garçon l'avait harcelé sans raison apparente.
Il était une brute des brutes, un peu comme Alois. Bien que le Baines aurait pu répandre les rumeurs sur le blond, il y avait peu de chances que ce soit le cas. Audrey était lui aussi « une brute des brutes ». Il ne s'attaquait pas aux personnes avec qui il n'avait aucune disputes. Cela n'avait aucun sens pour lui. Il n'aimait pas se faire harceler, qui pourrait bien aimer cela ? Il gardait ce genre de comportements lorsque c'était vraiment nécessaire.
Ciel s'avança vers le garçon silencieux, assis en tailleur sur sa chaise désignée, jouant à la PSP.
- Baines, dit le bleuté pour le saluer.
- Phantomhive, répondit le garçon, l'informant qu'il avait reconnu sa présence.
Il le regarda à travers ses mèches.
- Je pense savoir pourquoi tu es là. Comment va Trancy ?
- Il va bien maintenant. On l'insulte, parfois, mais il se défend toujours de la même façon, mentit à moitié le bleuté.
Parfois une insulte ou deux touchait une corde sensible chez le blond, lui rappelant d'autres souvenirs choquant. Cependant, Ciel le supportait du mieux qu'il le pouvait, ce qui fonctionnait très bien sur le mental du garçon.
- C'est bon à entendre, dit Baines, levant légèrement la tête pour indiquer au garçon qu'il avait toute son attention. As-tu de quoi payer ?
- Naturellement, dit le borgne, sortant un petit paquet de sucres d'orges de son sac.
- À en juger par la quantité, tu dois vraiment vouloir savoir. Mais bon, je ne vais pas m'en plaindre. Alors, dit le garçon de la chaise, prenant le paquet et l'ouvrant, je suppose que tu souhaiterais savoir d'où viennent ces rumeurs sur Trancy, pas vrai ?
- Si tu pouvais me le dire.
Le garçon qui était assis se mit à sourire.
- Il semblerait qu'il y ait quelques jours, Trancy ait eu un petit désaccord avec l'un des élèves de la première heure de cours de M. Irons.
Le bleuté fut surpris. Ils avaient tous été particulièrement compatissants dans cette classe. Il attendit patiemment que le garçon reprenne. Ce dernier aimait vraiment tourner autour du pot, mais le contrarier équivaudrait à de fausses informations.
- À la bibliothèque, alors qu'Alois était de corvée, il y avait d'autres personnes présentes sur la scène du crime qui faisaient la même chose que lui. L'une d'elles est un nouvel élève. Alors, qui cela concerne-t-il ?
- Les deux acteurs, évidemment. Sont-ils tous deux coupables ? Pourquoi ?
- Non, apparemment celui du nom de « Lawrence Rose » se serait éloigné de l'autre à cause d'un « désaccord personnel », dit Audrey, faisant des guillemets avec ses doigts. Alors, il est hors course, ne laissant que « Walter Hackett ». Il aurait d'ailleurs été victime du « harcèlement de défense d'Alois ».
- Vraiment ? dit le bleuté.
Il avait trouvé une réponse à toutes ses questions, sauf une, qui le démangeait.
- Juste par curiosité, comment as-tu su tout cela, si ce n'est pas trop indiscret ?
- Ça ne me dérange pas de répondre, mais si je te le dis, cela te coûtera encore plus cher, plaisanta Audrey.
- Évidemment. Merci pour les informations, dit le Phantomhive avant de se retourner pour partir. Mais avant qu'il puisse faire un pas, l'autre garçon l'interpella.
- Si tu le veux, je serai ravi de vous donner un coup de main, dit-il.
- Si cela ne te dérange pas ? J'apporterai ta paie demain...
- Non, non. C'est gratuit, dit-il souriant.
S'il y avait bien une chose qu'Audrey ne supportait pas, c'était le harcèlement.
- Merci, Audrey, dit Ciel, adressant brièvement un sourire au garçon.
Il devait à présent trouver une manière de mettre fin à toute cette histoire.
- Pas de problèmes, répondit-il, enlevant l'emballage de l'un des bonbons. Je suis juste content que tu n'en aies pas après moi.
