Écrit par HateWeasel
97. Oh Là Là.
Durant les heures qui suivirent, les Six Sensationnels furent convoqués un par un dans le bureau du proviseur, chacun en disant un peu plus sur les crimes de Walter contre le corps étudiant que le précédent. Après avoir accumulé un nombre impressionnant de preuve contre lui, l'école choisit de renvoyer Walter Hackett. C'était une première pour les élèves de Warwick. Encore plus pour un certain Lawrence Rose.
Il avait des cheveux d'un étrange vert au ras des épaules, des yeux verts d'une teinte plus sombres et une peau pâle. Ses ornements étaient rouges, et bien qu'il ne porte pas de cravate, il avait à la place un pull-over vert qui trompait les professeurs les plus aguerris qui auraient pu le lui reprocher.
Lawrence était l'ancien partenaire de scène du Hackett, et le protagoniste du film « Devil Butler », il connaissait donc plutôt bien le garçon. Ils avaient été bons amis jusqu'à ce que l'autre garçon ait voulu devenir un délinquant pour une quelconque raison, allant jusqu'à les faire renvoyer de leur ancienne école. Lawrence avait du mal à tourner la page sur cette histoire, chose tout à fait compréhensible.
Toujours est-il, qu'il était un peu triste que Walter parte, puisqu'il ne s'était pas encore fait de réels « amis ». Il avait des admirateurs, mais ce n'était pas la même chose, pas vrai ? Il aimait bien l'idée de traîner avec quelqu'un sans qu'on lui demande un autographe ou quand est-ce que la suite sortirait, ou s'il était célibataire.
Oh, comme il était jaloux des Six Sensationnels, de leur merveilleuse amitié. Il voulait être avec des gens qui appréciaient réellement la compagnie de chacun. Il voulait aller avec eux et leur parler, mais hélas, ils l'intimidaient, le rendant incapable de faire un seul pas vers eux. Il se contentait alors d'écouter leur conversation.
- C'est honteux ! dit le brun, aussi connu sous le nom de « Daniel ». Comment tu peux ne pas connaître Lady Gaga ? C'est toi qui a écrit « La Loi Gagaïenne » sur le tableau en maths l'an dernier !
- Oui, puis tu as sauté par la fenêtre, dit un grand garçon du nom de « Travis ».
Un autre garçon prit la parole, un Indien du nom de « Preston » :
- J'étais sûr et certain que tu étais fan de Lady Gaga, Alois, dit-il.
- Allez vous faire voir ! Si je ne sais pas, alors je ne sais pas. Le comment n'est pas important. J'ai juste entendu cette chanson. Je ne savais pas de qui elle était, dit un troisième garçon, un blond appelé « Alois », en croisant les bras.
- D'accord, tu dois l'écouter tout de suite, ajouta un quatrième garçon.
Il avait les cheveux décolorés, une cravate rose, et se nommait « Kristopherson ». Il donna au blond naturel ses écouteurs, ces derniers branchés à un iPod assorti à sa cravate. À contrecœur, Alois prit les objets électroniques et les mis en route, s'asseyant correctement.
Pendant quelques instants, ils le fixèrent, attendant une réaction. Le blond resta parfaitement droit au début de la chanson, se concentrant du mieux qu'il le pouvait. Peu après, il se mit à taper du pied, puis à battre le rythme qu'il était le seul à entendre, avec sa tête. Aussitôt il était en train de danser tout en étant toujours assis. Il se trémoussait sur sa chaise, laissant les autres savoir que l'artiste avait « l'approbation Trancy ».
- Oh-oh, Kris, dit un garçon borgne, détournant le regard du joyeux danseur pour le poser sur le faux-blond, tout en arborant une très légère expression amusée. Alois est parti dans sa danse. Tu ne pourras peut-être plus jamais récupérer ton iPod maintenant.
- Il a intérêt à me le rendre ! Est-ce que tu sais tout ce que j'ai dû faire pour l'avoir de cette couleur ? J'ai dû dire au vendeur que c'était pour ma sœur, dit Kristopherson.
Impossible de douter de la véracité de ses propos.
- Pourquoi un iPod ? Pourquoi pas un Zune ? demanda Preston.
- Je ne sais absolument pas ce que c'est.
- Laisse tomber.
Soudain, le blond arrêta de bouger et il fronça les sourcils, inclinant légèrement la tête sur le côté.
- Qu'y a-t-il, Alois ? demanda le bleuté.
- C'est quoi cette merde, One Direction ? demanda le blond.
- N'écoute pas ça ! cria Kristopherson en essayant de reprendre l'appareil des mains du blond, qui le mis hors de sa portée.
- Eh, ces mecs sont plutôt mignons. Tu préfères lequel, Kris ? demanda Alois pour le taquiner, regardant l'image associée à la chanson.
Il gloussa en voyant le faux-blond devenir aussi rose que sa cravate.
- Alois, ne tourmente pas Kristopherson, le gronda Ciel.
Il ne semblait pas très convaincu lui-même, mais avec Alois, ce n'était pas vraiment nécessaire.
- Oui, chéri, dit le blond en rendant l'appareil à son propriétaire.
C'était au tour du bleuté de rougir. Les autres garçons le regardèrent avec de grands sourires. Bien vite, toute cette attention devint insupportable. Le bleuté se racla la gorge et prononça un simple :
- Quoi ?
- On attend de te voir dire « Pardon ? », « Arrête de dire ce genre de choses ! », ou quoi que ce soit, dit Daniel.
- Ça ne me gêne pas vraiment, répondit Ciel, trouvant soudainement la fenêtre très intéressante.
Alois parla ensuite, avec un grand sourire.
- Je t'aime aussi, mon cœur.
Ciel hésita avant de répondre :
- Le « mon cœur » était-il réellement nécessaire ?
- Assurément, le bleuté roula de l'œil en entendant sa réponse.
- Ah-hah ! Une confession !
Le bleuté fut alors, pointé du doigt par le Westley.
- Je pense que c'est difficilement une « confession », Daniel, dit le garçon à la cravate rose.
- Quel genre de confession, exactement ? demanda le bleuté, essayant d'échapper au sourire mauvais du blond.
- De ton éternel amour pour Alois ! déclara Daniel.
- Non, absolument pas, répondit simplement Ciel.
Il ne semblait pas être embarrassé, si ce n'était pour la légère teinte rosée sur ses joues.
- Oh, allez ! Est-ce que tu es aveugle ?! demanda le fils de politicien, exaspéré de voir l'entêtement du garçon.
- Pas moi, toi oui, dit le bleuté, prenant une profonde inspiration. Alois et moi sommes un couple depuis un bon bout de temps maintenant.
Son rougissement ne s'améliora pas, mais son expression resta la même. Il était évidemment quelque peu déstabilisé en mettant tout cela au grand jour.
Exposer son cœur à tous et toutes était une action risquée, mais le fait est que, une partie de lui voulait qu'ils sachent. Il voulait faire savoir qu'Alois était sien, à lui seul. Il en avait assez de voir des filles et des garçons lui tourner autour dès que l'occasion se présentait. La jalousie n'était décidément pas son ami, et ce n'était pas comme s'il voulait que ce soit le cas.
Ciel pensait aussi aux sentiments du blond, et au fait qu'il était visiblement peiné de ne pas pouvoir flirter librement avec le bleuté en public, devant se limiter à de petites « blagues » ici et là. Mais il ne s'agissait pas de vraies « blagues ». Alois était à cent pour cent sérieux lorsqu'il les faisait.
Trois des six devinrent silencieux et ils les regardèrent d'un air choqués, ne s'étant douté de rien. Ils savaient que les deux garçons avaient des sentiments l'un pour l'autre mais pas qu'ils étaient « ensembles », à l'exception de Kristopherson. Le faux-blond avait des sentiments mitigés quant à cela. Il était content pour ses amis, mais en même temps, triste d'apprendre que la moindre chance de les voir se séparer venait de disparaître.
Cela se voyait sur son visage, attirant l'attention de Daniel. Le Westley lui tapota le dos et dit :
- T'inquiète, mon pote. Il y a plein d'autres poissons dans le grand océan gay.
- Ferme-là.
- Depuis quand ? demanda Preston, portant son attention sur le blond et le bleuté.
- Un moment, dit nonchalamment le bleuté.
Il préférait ne pas en faire tout un plat. Cela fonctionna jusqu'à ce qu'un certain blond s'assoit sur ses cuisses.
- V-Va t-en !
- Mais je veux un câlin !
Quel est l'intérêt de s'officialiser si on ne peut même pas se câliner ? dit Alois avec une innocence railleuse.
- Ce n'est pas un « câlin », Alois !
Le visage du bleuté était en feu. Jamais auparavant avait-il été aussi embarrassé dans toute sa vie.
- Et quand je pense, commença Daniel, qu'on les a laissé partager une chambre à la plage...
Alois gloussa avant que Ciel se remette à crier.
- Ne détourne pas les choses ! Il ne s'est rien passé ! Surtout lorsque Steven regardait !
- Qui est « Steven » ?
- Mon ornithorynque en peluche.
Daniel posa les yeux sur le bleuté qui s'agitait sous le poids du blond.
- Wow, Phantomhive... dit le brun, stoppé par un ornithorynque... Ce n'est pas rien... Désolé, mec.
Sa fausse empathie et sa taquinerie firent aboyer Le Chien de Garde de La Reine:
- FERME-LA !
