Écrit par HateWeasel
99. Connaître Ses Voisins.
La journée continua, lentement, mais sûrement. Les deux garçons entrèrent dans leur cours de chimie comme à leur habitude, et ils prirent leurs places. Et comme par hasard Cassandra et sa loyale servante avaient le même cours.
- Je me demande si elles nous suivent... dit le blond à son compagnon pour plaisanter.
- J'en doute. Pourquoi feraient-elles une chose pareille ? lui demanda Ciel, inclinant légèrement la tête.
Le blond le regarda d'un air condescendant.
- Sérieusement ? Je pourrais trouver au moins dix raisons, dit-il, les listant.
Et si elle avait pour une quelconque raison une dent contre la compagnie Phantom ? Et si Ciel avait fait enfermer son père contre de l'argent ? Il y avait tellement de « et si » qui venaient à l'esprit du blond, et chaque hypothèses lui donnaient envie de cacher ses amis, son ornithorynque, et son « mari », parce qu'il savait que ce dernier provoquerait forcément quelque chose.
En réponse aux ridicules affirmations d'Alois, allant de quelque peu réaliste à totalement absurde, le bleuté leva l'œil au ciel.
- Étrangement, je doute qu'elle soit un pion de Satan venu prendre mon âme, Alois.
- Ça pourrait arriver, dit simplement le blond alors que la professeur entrait dans la salle.
- Bonjour à tous, dit l'institutrice, transportant une pile de feuilles. Aujourd'hui, nous allons travailler avec des objets chimiques ! Ça a l'air amusant, non ?
Toute la classe gémit. À chaque fois que cette question était posée, le cours s'avérait être horriblement ennuyeux.
- Je vais maintenant vous donner les consignes à suivre. Ne les déchirer pas si vous voulez garder vos sourcils, leur dit la femme, donnant une feuille de la pile qu'elle arrivait difficilement à porter à chaque élèves.
Une fois cela fait, elle mit les feuilles en trop sur son bureau avant de se tourner vers la classe.
- J'ai remarqué que vous choisissiez toujours les mêmes partenaires, alors aujourd'hui, nous allons essayer quelque chose d'un peu différent, - un nouveau gémissement s'échappa de la gorge des élèves. J'ai mis vos noms dans ce chapeau, je veux que vous en tiriez un, et ce sera votre binôme. Compris ?
Elle fit le tour des tables avant de s'arrêter devant le duo de démons. Le bleuté fut le premier à choisir, sortant le bout de papier plié, et le blond en fit de même.
- August Remy, lut le bleuté, relevant l'œil et croisant le regard de la démone qui lui sourit tout en agitant la main.
Alois tira la langue avec dégoût.
- Cassandra Bates... il fronça le nez.
- Ne sois pas désagréable, dit le bleuté en se levant et en rassemblant ses affaires.
- Je ne suis pas « agréable », l'informa le blond en faisant de même. Je n'ai jamais été « agréable ». Cependant, puisque c'est toi qui le demande, je ferai de mon mieux pour être gentil.
- Ça vient de KiLL BiLL.
- Fais-moi un procès.
Ils se séparèrent, rejoignant leurs partenaires désignées. Ciel salua August d'un simple mouvement de tête, tandis qu'Alois balança juste ses affaires sur la table sans dire un mot.
- Tu dois être Ciel, dit la partenaire du bleuté. Je suis August.
- Hm, dit-il simplement.
- Tout le monde dit que tu es plutôt silencieux. J'imagine que c'est la vérité, dit la fille, adressant au garçon un sourire qui fut ignoré. Ils ne m'ont pas dit, cependant, que tu étais un démon.
- Parce qu'ils ne le savent pas, dit le garçon, détournant enfin l'œil de sa feuille pour regarder August. Et je suppose que tu es dans le même sac que moi ?
- Tout à fait. Ne t'en fais pas, ton secret est bien gardé.
- Naturellement, répondit-il, laissant son regard se balader dans la pièce vers le garçon de l'autre côté qui le regardait.
Alois mit ses doigts sur sa tête pour imiter des « cornes », et il articula le mot « Satan ». Ciel leva l'œil au ciel en voyant les pitreries du garçon. August suivit son regard et vit le blond, qui lui tira la langue en remarquant qu'elle le regardait.
- Est-il ton familier ? demanda-t-elle.
- En quelque sorte, je suppose, répondit Ciel.
Il avait déjà commencé à mélanger les substances chimiques en suivant les instructions.
- Parfois, il a la maturité d'un enfant de huit ans.
- Je peux voir ça, gloussa-t-elle.
Elle regarda le blond interagir avec la Bates. Cassandra lui criait dessus, et il devinait les doses des substances, les mélangeant toutes dans une même fiole.
- Il semble être dur avec ma maîtresse...
- Alois est dur avec tout le monde.
- Même toi ?
- Surtout moi.
Ciel pouvait presque entendre La Menace Blonde ajouter « si tu vois ce que je veux dire » à la fin de la phrase. Heureusement pour lui, Alois était trop occupé à insulter Cassandra.
- Est-elle au courant de notre « condition » ?
- Non, je ne lui ai pas encore dit. Je n'ai pas pensé que ce serait important pour l'instant.
- Vraiment ? dit-il, continuant à mesurer les liquides, prenant son temps. Quel était son « souhait », si je puis me permettre ?
- La vengeance, dit August comme si ce n'était pas quelque chose de nouveau. Ses parents ont été assassiné après que l'un des clients de son père ait appris qu'il cachait de l'argent en Suisse, quelque chose de cet ordre. Tu sais comment sont les humains.
- Oui... dit-il, touchant inconsciemment son cache-œil.
Il savait exactement comment étaient les humains. Étrangement, l'entendre parler des humains ainsi l'énervait pour une certaine raison.
August inclina la tête et le regarda avec curiosité. Avant qu'elle puisse ouvrir la bouche pour parler, un gros « BOUM » retentit quelque part dans la pièce, et ils tournèrent la tête pour découvrir la source du bruit.
Alois se tenait derrière une fiole fumante, son visage, ses lunettes de sécurité, ainsi que son uniforme recouvert de noir. Calmement, il retira lesdites lunettes pour voir à nouveau, révélant la zone épargnée autour de ses yeux, donnant une sorte de « masque de propreté » au garçon. Il toussa et de la fumée noire s'échappa de ses lèvres. Cassandra avait heureusement était dos à l'explosion, son dos était donc le seul endroit couvert de la mystérieuse matière noire, sentant le brûlé.
- Imbécile ! cria-t-elle. Je t'ai dit de ne pas tout mélanger ! On devait suivre les consignes !
- Tu n'es pas drôle, répondit le blond en essayant de nettoyer les lunettes avec ce qu'il lui restait de sa cravate pourpre. Comment veux-tu profiter de la vie si tu passes ton temps à suivre les règles ?
- C'est de la chimie ! Ce n'est pas censer être drôle ! dit la fille avant de regarder ses habits. REGARDE CE QUE TU AS FAIT À MON UNIFORME !
- Je l'ai enchanté, dit Alois, un sourire narquois collé à ses lèvres. Pas besoin de me remercier.
August détourna les yeux de la scène pour regarder son propre binôme, qui avait actuellement une main sur la bouche et l'autre sur l'estomac. Alois sourit jusqu'aux oreilles en le remarquant.
- ABRUTI !
- C'EST ALOIS TRANCY, POUFIASSE !
- Monsieur Trancy. Le bureau du proviseur. Tout de suite, dit la professeur, croisant les bras en arborant un air assez énervé.
- Tu as vu ce que tu as fait, femme ?! J'ai des ennuis maintenant !
- Je ne t'ai rien fait, pauvre con ! C'est ta faute !
- Mademoiselle Bates, vous aussi, - cette fois, la professeur était réellement sérieuse -. Nous n'utilisons pas un tel langage dans ma classe.
- Ouais, Bates !
- Alois, vous n'êtes pas mieux. Bureau. Tout de suite. Vous deux. Allez-y.
Et donc, Alois passa un nouvel après-midi à ranger des livres, tandis qu'August pu connaître un peu mieux ses camarades démons. Ciel avait bien ris, mais Cassandra, elle, avait reçu un nettoyage à sec.
