Écrit par HateWeasel
100. Les Filles Conversent Et Les Garçons Perversent.
Durant les jours qui suivirent, le duo de démons, August, ainsi que Cassandra firent de leur mieux pour mutuellement s'ignorer. Cela dit, Cassandra se plaignait parfois de la stupidité de « cet idiot de blond », se répétant donc un peu. Ce fut un heureux incident qui changea la donne.
Le Phantomhive était assis à sa place, attendant le début du cours, comme à son habitude. Il écoutait Alois lui expliquer en quoi la version Américaine de Top Gear était une catastrophe, et pourquoi la version Britannique était bien mieux sur n'importe quel aspect (même au niveau des présentateurs) après avoir vu un épisode de la version étrangère sur Youtube. Il écoutait le blond décrire avec passion son dégoût pour Top Gear U.S pour avoir déshonoré le nom de l'un de ses programmes télés préférés, donnant parfois son propre avis, et riant des pitreries du garçon. Mais alors, tout bascula lorsque Daniel Westley attaqua.
Alors que Ciel était distrait, le brun attrapa l'un des fils du nœud qui retenait le cache-œil du garçon avant de tirer dessus d'un coup sec.
- Ziiiip ! cria-t-il, prenant le cache-œil avec un grand sourire, riant de son accomplissement.
Les deux démons écarquillèrent les yeux en réalisant que le sceau sur l'œil du bleuté serait vu par tous. Rapidement, il ferma son œil droit avant de le couvrir d'une main. Il se leva pour faire face au garçon tout en s'assurant que personne ne l'ait vu.
Heureusement pour lui, il semblerait que non. Il porta alors son attention sur le petit farceur.
- Daniel ! Rends-le-moi, et sur le champ ! cria-t-il.
Il était furieux. Son regard n'était pas glacé, mais brûlant de rage. En réponse, Daniel balança l'objet devant lui pour le narguer.
- C'est bon, mec. T'aimes pas les blagues ? répondit-il, son sourire triomphant commençant à disparaître.
- Non. Maintenant rends. le. moi.
Ciel tendit sa main libre vers le garçon, demandant à ce que le cache-œil revienne à son propriétaire. À contrecœur, le garçon céda, mettant prudemment l'objet dans la main de l'autre garçon.
- Je suis désolé ! Roh...
Le bleuté reprit ce qui lui était sien et il le remit sur son œil droit avant de refaire le nœud à l'arrière, s'assurant d'en faire un double. Il balaya de nouveau la pièce du regard.
Beaucoup plus d'élèves les regardaient à présent. Apparemment, il avait fait une scène. Cependant, la plupart des élèves semblaient être de son côté, se mettant d'accord sur le fait que le Westley était allé trop loin. Ils ne savaient pas comment le bleuté avait été « blessé », ce dernier leur avait dit plus d'une fois que c'était arrivé lors « d'un accident », et qu'il préférait ne pas en parler. Tous compatissaient pour lui à cause de son mensonge – tous, sauf une fille.
Cassandra Bates l'avait vue. Une lueur violâtre avant qu'il ferme son œil. Elle savait de quoi il s'agissait. C'était, sans l'ombre d'un doute pour elle, un pacte avec le diable.
Elle n'aurait jamais imaginé voir quelqu'un d'autre en posséder un. Cela ne lui était jamais venu à l'esprit. Elle savait qu'il y avait certains critères à remplir pour invoquer un démon. Numéro un : l'humain doit être sans foi. Numéro deux : l'humain doit désespérément vouloir survivre.
Si ce garçon remplissait ces critères, et possédait un démon alors où était-il ? Son attention se posa sur la menace blonde. Après tout, il était capable de survivre à une explosion chimique au visage sans aucun problème, faisant de lui un potentiel candidat.
Cela, cependant, devrait attendre étant donné qu'une nouvelle question naquit dans son esprit. August est-elle au courant ? se demanda-t-elle. August était elle aussi une démone, alors il serait logique qu'elle puisse sentir la présence de l'un de ses congénères ? Cassandra se souvint de l'entrée curieusement hésitante d'August dans la classe le premier jour. Se pourrait-il qu'elle savait, et qu'elle ne disait simplement rien à sa maîtresse ?
Dès que la sonnerie eut retentis, elle emmena sa servante dans un endroit isolé sous l'auvent d'un bâtiment voisin pour interroger la démone.
- Oui, j'étais consciente de cela, maîtresse, dit August, répondant à la question de la rousse. Je ne pensais pas que cette information vous serait nécessaire, alors je l'ai simplement écartée.
Cassandra sentit sa paupière la démanger à cause de son irritation.
- Bien sûr que c'est important ! dit-elle d'une forte voix. Franchement, comment peux-tu être aussi inutile ?!
L'autre fille se courba poliment.
- Mes excuses, maîtresse.
August sentit son propre agacement s'amplifier, mais elle le réprima rapidement. La jeune demoiselle croisa les bras et se mit à faire les cent pas. Elle devait trouver un moyen de gérer la situation.
- Que vais-je faire ? Et si tout cela interfère avec notre plan ?!
- À propos du plan, maîtresse... commença la démone, relevant la tête. Avons-nous de nouvelles pistes quant aux assassins de vos parents ? demanda-t-elle.
- Non. C'est pourquoi tu es là ! dit l'autre fille, se tournant pour faire face à la démone. Tu veux juste accélérer les choses pour avoir mon âme, n'est-ce pas ? demanda-t-elle, la pointant du doigt.
La fille aux cheveux noirs écarquilla les yeux un instant, surprise, avant de se courber davantage devant sa maîtresse.
- Même si cela prend votre vie entière, jusqu'à ce que le pacte soit rempli, je vous serai toujours fidèle.
Cassandra marqua une pause pour regarder la démone.
- Bien. Maintenant viens, nous devons trouver quoi faire de ce Phantomhive et de son stupide larbin blond, dit-elle, commençant à partir de sous l'auvent en faisant signe à sa servante de suivre.
Alors qu'elle sortit de l'ombre, August s'arrêta un instant avant de se retourner et de regarder l'auvent une dernière fois. Ne voyant rien, elle continua à suivre l'autre fille, laissant une certaine distance entre elles, comme toujours.
Pendant ce temps sur le toit du bâtiment, deux garçons étaient accroupis, afin de ne pas pouvoir être vu depuis le sol.
- Je suis ton larbin ? demanda le blond à l'autre, quelque peu dérangé par cette idée.
- Non, bien sûr que non. Elle se trompe, répondit le bleuté au blond. Tu es ma petite-amie.
- Ouais ! Une minute... dit Alois, marquant une pause avant de se relever. JE NE SUIS PAS UNE FILLE !
- Alors pourquoi as-tu hésité ?
le nargua l'autre garçon, se relevant à son tour. Et non, je n'ai pas besoin que tu me montres.
- Ne le nie pas !
- Je le nierai. Ce qui m'inquiète actuellement, c'est de savoir si cette « Cassandra » sera une source d'ennuis ou non.
- Je t'ai dit que ce genre de choses finissaient toujours par être problématiques, mais est-ce que tu m'as écouté ? Non ! Je t'avais prévenu !
- Oh, tais-toi. Nous avons des choses plus importantes à régler plutôt que de savoir si tu as raison ou non, dit le bleuté, croisant les bras.
- Des problèmes que je t'avais fais remarquer, et oui j'ai raison, répondit le blond.
- Ne t'ai-je pas dit de « te taire » ?
- Ne t'ai-je pas dit que « je t'avais prévenu » ?
Ciel décroisa les bras et se rapprocha de l'autre garçon, se mettant presque assez proche du visage du blond pour que cela devienne inconfortable, surprenant ce dernier, et le faisant s'empourprer.
- Je me fiche de savoir si tu « m'avais prévenu », dit le bleuté, comme je l'ai dis, maintenant, il y a plus important.
- Comme la façon dont tu vas me faire taire ? dit le blond.
Avec cette question, il était sûr et certain d'avoir le dernier mot.
Aussitôt, cependant, sa bouche fut recouverte par celle de l'autre garçon, le rendant incapable de prononcer un mot. Bien que le bond ne s'était pas attendu à ce que le garçon le fasse réellement taire, surtout d'une telle manière, ce geste était plutôt bien accueilli, alors que ses bras finirent par se frayer un chemin autour du cou du bleuté.
Oh, comme ce garçon pouvait faire battre son cœur. Le bleuté était rarement celui qui initiait ce genre d'intimités, laissant le blond lui voler des baisers dès qu'il en avait l'occasion, mais lorsqu'il le faisait, le blond avait l'impression de recevoir une bouffée d'air frais.
- Eh! Phantomhive ! Trancy ! les interpella une voix d'en bas.
Ils se séparèrent rapidement, cachant misérablement leurs rougissements, et ils cherchèrent l'origine de la voix.
C'était évidemment le reste des six. Il y avait Daniel, Travis, Preston, et Kristopherson, tout sourire comme des idiots.
- Qu'est-ce que vous faites sur le toit ? demanda le garçon à la cravate rose, ne remarquant absolument pas l'éléphant dans la pièce.
Daniel, cependant, le fit remarquer et le cria presque jusqu'aux cieux :
- Ouais ! À part vous rouler des pelles ! cria-t-il.
- C'est strictement confidentiel ! cria en retour le blond.
Il regarda le bleuté avec un air désolé, avant de sauter du bâtiment d'heureusement un étage pour rejoindre les quatre autres au sol. Si cela avait été plus haut, il y aurait eu quelques suspicions. Ce fut pour cette raison que le bleuté hésita avant de sauter, mais il les rejoint bien vite.
- Je suis presque sûr et certain que faire ça transgresse de nombreuses règles du règlement intérieur, dit Preston.
Il connaissait le règlement quasiment par cœur pour une quelconque raison.
- Je m'assurerai de te prévenir lorsque j'en aurais quelque chose à foutre des règles de l'école, Preston, dit le blond.
Comment pouvait-il être aussi calme, le bleuté n'arrivait même pas à ne serait-ce que concevoir la chose. C'était évident pour les six, étant donné son silence et sa tendance à éviter le contact visuel comme la peste.
- Alois, je crois que tu as cassé le cyclope, dit Kristopherson pour plaisanter, n'essayant même pas de cacher son sourire narquois.
- Nan, c'est juste sa manière d'être ! Il est mignon comme ça. Mais... dit le blond, levant un sourcil et faisant face au bleuté avec son propre sourire espiègle, il est plutôt drôle lorsqu'il est agressif, aussi.
Cinq des six rirent et taquinèrent le sixième, lançant occasionnellement des « Oh là là » en essayant d'imiter la voix de George Takei du mieux qu'ils pouvaient avec leurs voix d'adolescent. Ciel fronça les sourcils, frustré.
- Dois-tu vraiment rendre cela pire que ça ne l'est déjà?! demanda-t-il au blond.
Alois s'arrêta de rire un moment pour regarder le garçon dans l'œil. Avec l'expression la plus sérieuse qu'il pouvait exprimer, il dit simplement :
- Oui. Oui je le dois.
Autre part à Warwick, une certaine fille et sa servante démone étaient en train de préparer un plan pour s'occuper du duo de démons. Hélas, ce n'est pas une histoire pour aujourd'hui.
