Cela fait désormais 2 ans et 3 jours depuis que cette traduction a commencé à être publié ! Je tiens à vous remercier, vous qui lisez cette histoire, que ce soit depuis le début ou depuis peu de temps. Même si par la suite vous décidez de vous arrêter de lire, je vous serai tout de même très reconnaissante pour avoir dédié votre temps à la lecture de la traduction.
J'avais pensé à vous poser une question maintenant que l'histoire est de tout même au 101ème chapitre, mais j'ai bien peur que personne n'y réponde. Enfin, comme on dit qui ne tente rien n'a rien, donc : Qui est votre personnage/arc préféré jusqu'ici ? Et que pensez-vous de l'histoire en général ?
J'aimerais beaucoup savoir ce que vous, les lecteurs en pensez, après 2 ans de publication pour les plus anciens d'entre vous notamment.
Enfin bref, je vous souhaite une bonne lecture !~
Écrit par HateWeasel
101. Lui Être Jaloux.
C'était un autre paisible jour à Warwick. À cette heure-ci, la plupart des élèves dans la même classe que le duo de démons étaient en permanence, sans aucune exception. Cependant, comme les autres élèves, ils ne « travaillaient » pas réellement. À la place, ils parlaient entre amis, ou entre eux de ceci et de cela, du beau temps et de la pluie. Ils en profitaient également pour jouer à des jeux de société divers et variés. Aujourd'hui, les garçons étaient plongés dans une captivante partie d'échecs, l'un des jeux préférés du jeune Phantomhive, un avis que le Trancy ne partageait pas. Pourtant Alois était déterminé à gagner cette fois, comme la dernière fois, et la fois d'avant.
Ils étaient en pleine bataille, le bleuté jouant les noirs, et le blond jouant les blancs. Ils déplaçaient stratégiquement leurs pièces pour essayer de contrer les mouvements de leur adversaire, ayant pour but de s'emparer du « Roi ». Une fois n'est pas coutume, Alois déplaçait ses pièces, au hasard semblerait-il, plaçant sans y réfléchir à deux fois les pièces pour bloquer son opposant. C'était tout ce qu'il faisait : bloquer.
Le blond ne semblait pas réellement tenter d'atteindre le Roi, il semblait juste essayer de réduire le nombre des troupes de l'autre garçon. Cela rendait le bleuté perplexe. Le blond disait toujours qu'il allait le vaincre, pourtant il n'attaquait jamais.
Peut-être que lorsqu'il joue aux échecs, c'est le seul moment où Alois est « inoffensif », pensa Ciel, tout en déplaçant l'un de ses Pions. Il atteindrait bientôt le bout de l'échiquier et serait en mesure de transformer le Pion en sa Reine perdue. Ce serait ensuite un jeu d'enfant que de prendre le Roi du blond.
Alois était assis en face de l'échiquier, à l'opposé du gentleman borgne, les bras croisés, observant la situation. Il prit le Fou blanc et le bougea à travers l'échiquier, prenant avec efficacité le Cavalier de l'autre garçon.
- Échec, dit-il, souriant avec fierté.
En réponse, Ciel roula de l'œil et il sortit son Roi de « l'Échec », le posant sur une case que le Fou ne pouvait pas atteindre. C'était désormais à son tour de sourire narquoisement alors qu'il regardait le blond articuler le mot « mince ».
Cependant, l'apparition d'un visage familier mit fin à son amusement. Celui d'une démone. Elle alla vers eux sans une once d'hésitation en arborant un air grave, un certain contraste avec son habituel masque «amical ». Cela n'annonçait rien de bon.
- Bonjour, dit-elle d'un ton plutôt nonchalant, avec une légère once de dégoût.
- Bonjour, dit le Phantomhive, gardant le blond dans son champ de vision périphérique pour s'assurer qu'il ne triche pas. As-tu besoin de quelque chose ?
August regarda brièvement le blond, dont les yeux bleus glacés étaient fixés sur elle. Elle sentit une certaine hostilité de sa part pour une quelconque raison, mais elle continua néanmoins à parler au bleuté.
- Ma maîtresse aimerait s'entretenir avec vous. Aujourd'hui si possible, après les cours, en fait.
- Cela m'a l'air pénible, répondit platement le bleuté. Mais je n'ai pas vraiment de raisons de refuser. Et toi, Alois ?
- Tout ce que vous voudrez, ô cyclope bleu, dit le blond à son ami, ne détournant cependant pas les yeux de la démone.
- Aujourd'hui après les cours, cela me va. Ta maîtresse a-t-elle un lieu spécifique en tête ?
- Oui, elle insiste pour que ce soit au Manoir Phantomhive, mais je pense pouvoir la convaincre de changer d'avis, répondit August, sachant que les chances qu'il accepte étaient faibles.
Ciel, cependant, aimait bien l'idée de faire face aux filles sur son propre territoire. Le lieu lui était familier, et si les choses tournaient au vinaigre, Sebastian pouvait intervenir et les couvrir si nécessaire.
- Cela me convient, dit-il, observant la fille cligner des yeux, surprise.
- Très bien. J'en informerai ma maîtresse. Passez un bon après-midi.
Se courbant poliment, elle partit, laissant les deux garçons à leurs activités. Elle était étrange, ça c'était certain. Alois regarda son compagnon d'un air désapprobateur.
- Pourquoi avoir fait cela ? Tu laisses l'ennemi venir chez nous !
- Pour qu'elles soient plus faciles à battre, imbécile, dit le bleuté, reportant son attention sur le blond.
- C'est un suppôt de Satan tout droit sorti de son anus ! Tu vas vraiment te mesurer face à ça ?!
- Tout d'abord : Alois, c'est l'une des choses les plus étranges que j'aie jamais pu entendre sortir de ta bouche. Ensuite : oui. Cela ne devrait pas poser un gros problème. Sebastian sera lui aussi présent, au cas où les choses prennent un mauvais tournant.
- Je suppose que tu as raison... dit le blond, posant son menton dans la paume de sa main et reportant son attention sur les pièces de l'échiquier.
C'était inhabituel de sa part d'admettre sa défaite en combat verbal aussi facilement. Ciel en vint à la même conclusion, alors qu'il observait le garçon. Ses pensées n'étaient plus concentrées sur la partie d'échecs, et il se demanda pourquoi le blond s'opposait tant à la venue des filles. Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Oui, elles étaient de potentielles ennemies, mais était-ce une raison suffisante pour que le garçon traite la démone de « suppôt de Satan tout droit sorti de son anus » ? Oui, Alois était quelque peu « étrange », mais ce comportement lui était inhabituel. Normalement, il serait du genre à ne pas s'en importer, peut-être à dire quelque chose comme « ramène-toi ! ». Le bleuté regarda son compagnon blond déplacer l'une de ses pièces, trouvant soudainement une possible réponse à sa question.
Lorsque le blond releva les yeux vers lui pour lui indiquer qu'il avait fini, et que c'était son tour, Ciel prit la parole :
- Alois, es-tu jaloux d'August ?
Le Trancy passa du désintérêt à l'alerte, renversant presque la table. Une légère teinte rose était visible sur son visage.
- Pas du tout ! dit-il sur la défensive.
Bingo. Le bleuté l'avait touché dans le mille. En y repensant, c'était plutôt logique. Une démone qui faisait son apparition, se mettant soudainement à parler au bleuté, même lorsque Alois n'était pas présent ? Le blond savait que Ciel trouvait lui aussi les femmes aussi attirantes que les hommes, alors pourquoi ne serait-il pas jaloux ? Dans une société où les relations romantiques homosexuelles n'étaient toujours pas reconnues comme « socialement correct », si les préférences sexuelles d'un individu se penchaient également vers les femmes, ne serait-il pas logique de choisir la femme ? De plus, August était elle aussi une démone, ils avaient alors un secret majeur en commun. Plus Alois y pensait, plus il était frustré.
Ciel sourit légèrement en entendant la réponse du blond, posant son propre menton dans la paume de sa main, et son coude sur la table.
- Tu es jaloux, n'est-ce pas ?
Fronçant les sourcils, le blond se rassit sur sa chaise et croisa les bras sur son torse.
- Et alors ? dit-il, refusant de répondre directement.
- C'est mignon, dit le Phantomhive, déplaçant son Pion au bout de l'échiquier afin de le changer en son ancienne Reine. Tu es en « échec ».
Alois fit la moue en étant qualifié de « mignon », fronçant les sourcils, rouge comme une tomate. Il avait du mal à penser aux échecs désormais. Il fixa l'échiquier, sans trouver de stratégie. Seules les paroles de l'autre garçon résonnaient dans son esprit. Il n'avait pas besoin de relever les yeux pour savoir que Ciel lui souriait narquoisement, il pouvait le sentir. Bientôt l'échiquier commençait à ne ressemblait à rien, seulement à des taches de noir et de blanc, alors que son cerveau oubliait qu'il jouait aux échecs.
Ce fut en entendant le ricanement de l'autre qu'il revint à lui. Il avait promis de gagner, pas vrai ? Désormais il avait l'impression qu'il devait réellement vaincre ce garçon, et les couleurs de noir et de blanc commencèrent à reprendre leurs vraies formes.
Étant donné qu'il était en « échec », il devait sortir de l' « échec ». Dans sa tête, il réfléchit aux différentes directions qu'il pouvait prendre pour déplacer son Roi, menant toutes à une défaite certaine infligée par la Reine noire. Aussitôt, il bougea sa Tour pour la mettre devant son Roi, bloquant temporairement le chemin de son adversaire.
Ciel prit ensuite ladite Tour, laissant la Reine juste à côté du Roi blanc. En réponse, Alois utilisa son Roi afin de prendre la Reine.
- BOOM ! Juste comme ça, dit-il pour rire.
- Cela ne change rien au fait que tu sois toujours une fille, dit le bleuté d'un ton plaisantin, regardant le blond refaire la moue. Boom. Juste comme ça.
