Plop bonsoir !
J'ai enfin terminé les différents textes du défi numéro 1, j'ai eu... un peu trop d'inspiration
CE TEXTE NE COMPTE PAS POUR L'EVENT
N° défi : 1
Consigne : Écrivez un texte contenant l'une des trois thématiques suivantes, à choix :
Time travel= Un personnage retourne dans le passé ou est projeté dans le futur, avec autant de voyages que vous le souhaitez et sans obligation de retour à l'époque d'origine à la fin du texte.
Amnésie= Un personnage est atteint d'amnésie partielle ou totale, temporaire ou définitive.
Fake dating= Pour une raison de votre choix, deux personnages sont amenés à ou choisissent de faire croire aux autres qu'ils sont en couple.
- La consigne choisie pour ce texte est Fake Dating
Personnage(s) : Rumi Usagiyama/Mirko, Tony Stark, Eri
Rating : K+
Avertissements : /
Notes : RELATION QUEER PLATONIQUE POWER /bam
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03# Aromatique
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— Tu devrais dormir. Il ne va pas s'évaporer.
Évidemment que Rumi a entendu parler de Tony Stark ; après tout, la branche japonaise de Stark Industries a contribué à l'effort de guerre. Sa prothèse a été conçue par lui, il paraît. Elle n'en croyait pas un traître mot, avant de voir l'homme si décrié dans les journaux veiller sur un petit frère qui ne se réveillera peut-être jamais.
— Je lui ai promis de ne pas l'abandonner.
Rumi soupire.
— S'il se réveille en ton absence, je dirais que tu m'as forcé à te remplacer.
L'héroïne fout l'ingénieur dehors d'une poigne ferme.
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— Tu vas abîmer ta prothèse à force de t'entraîner. La guerre est finie, les Alters ont disparu. Pourquoi continuer à te battre ?
— Il y aura toujours une ordure prête à s'attaquer aux plus faibles, Alter ou non. Je ne peux plus être une héroïne, mais je ne cesserai pas de lutter. Et toi, que comptes-tu faire ?
Tony songe à Izuku qui ne se réveille pas, à Eri qui semble penser que tout est sa faute. Il songe à ces blessés impossibles à soigner entièrement, comme Mirko.
C'était la première fois qu'il fabriquait des prothèses ; pas la dernière.
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— Tu comptes adopter Eri ?
Rumi n'est qu'à moitié surprise. Aizawa est décédé et Yamada ne s'en remet pas. Tony est sans doute l'un des rares hommes du monde à la fois de confiance et assez riche pour protéger Eri. Elle reconnaît les avantages d'un tel plan.
Elle en sent aussi tous les dangers, Alter ou non.
— Ils demanderont qui est la mère. Ta célébrité est une entrave à ce plan.
Rumi a envie de voir l'enfant heureuse.
— Je peux me faire passer pour elle.
Tony lui offre un regard interloqué ; Rumi ne cède pas.
Eri et elle se ressemblent.
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Izuku est réveillé. À son chevet, Eri pleure de joie, laisse échapper un « Tonton » avant de plaquer ses mains sur sa bouche.
Son petit frère se tourne vers lui et Tony ne peut que hausser les épaules, Rumi souriant derrière lui.
— Merci d'avoir pris soin d'elle, chuchote Izuku d'une voix rauque.
— Tu me remercieras lorsque tu pourras remarcher.
Tony évite sciemment de regarder la partie gauche du corps de son frère, pour ne pas se retrouver face au vide qu'ont laissé les combats.
Il y sera de toute façon confronté bien trop tôt lorsqu'il lui fera ses prothèses.
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Rumi observe avec un sourire adouci Izuku faire ses premiers pas avec ses prothèses, Shoto à ses côtés. Les deux jeunes adultes ont besoin de leur intimité, désormais, que Tony le veuille ou non.
— On devrait rentrer, lui chuchote-t-elle.
— Hein ?
— Chez nous. Izuku a besoin de temps sans t'avoir sur le dos et changer d'air fera du bien à Eri.
— Tu parles déjà comme une mère.
— Et toi comme un homme cis hétéro en couple.
— Ta gueule.
Rumi tape doucement du coude les côtes de Tony, qui lui tire la langue, avant d'acquiescer.
Pourvu Tony soit un bon père.
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Tony a du mal à s'habituer à tant de monde dans sa villa. Il est rentré à Malibu avec Rumi et Eri dans ses bagages ; il n'arrive pas à savoir s'il regrette d'avoir voulu prendre soin de l'enfant qui compte tant aux yeux d'Izuku.
Il peine à avoir des horaires décents pour un être humain parce que Eri en a besoin. Mais lorsqu'il oublie et se rate, Rumi se contente de lui dire qu'il arrivera à faire mieux une prochaine fois, avec un sourire.
Peu importe que leur relation amoureuse soit fausse ; Tony a gagné une amie formidable.
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Rumi a rejoint la Ligue de Catch féminin. Elle a dû se faire à l'évidence ; le monde veut enterrer ses super-héros et ses erreurs avec. Elle doit trouver une autre voie si elle veut continuer à se battre.
Elle a toujours été une femme inspirante ; le catch lui donnera une large audience à laquelle s'adresser.
Tony l'encourage sincèrement ; elle ne s'attendait pas à s'établir si confortablement avec l'homme. Certes, il a des défauts, mais elle aime l'entendre déblatérer sur ses inventions, elle aime jouer aux jeux vidéos avec Eri et lui.
Rumi chérit son amitié avec Tony.
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— Tony, Tony, je sais que cette catcheuse exotique te fait tourner la tête…
Tony se dégage de la poigne d'Obie avec agacement. Il aime bien son oncle de cœur, mais il n'apprécie pas qu'il s'attaque à Rumi. Leur fausse relation amoureuse fait le tour des tabloïds et certes, Tony produit moins d'armes, mais son amie n'est pas la seule raison.
Eri mérite mieux comme héritage que des armes.
— Tu auras tes plans, mais ne m'empêche pas d'investir dans de nouveaux domaines. Et elle s'appelle Rumi.
Tony s'esquive pour rentrer chez lui sans plus attendre, le regard d'Obie dans sa nuque.
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Rumi observe avec agacement – et une certaine inquiétude, elle l'admet – l'associé de Tony proposer un bonbon à Eri. Sa petite se cache derrière sa jambe, terrifiée quand bien même elle tente de rester digne.
— Je peux savoir ce que vous faites ici ?
— J'attends Tony pour le Conseil d'Administration, nous avons dit que nous irions ensemble !
Rumi n'en croit pas un traître mot, mais elle ne veut pas faire d'esclandre avec Eri présente.
— Rangez votre bonbon, c'est mauvais pour ses dents.
Elle gardera un œil sur celui-là ; son sixième sens lui hurle de ne pas lui faire confiance.
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— Et là, il me sort, attends, tu vas pas en croire tes oreilles : « Vous allez si bien ensemble, je n'aurais jamais cru te voir aussi épanoui en couple ! »
Tony est écroulé de rire. Jamais il n'aurait cru que Rhodey se faire avoir par leur fausse relation ; il en a mal au ventre. Mais son meilleur ami n'a pas tort sur un point.
Pour la première fois de sa vie, Tony est heureux. Réellement heureux.
Tony n'aime pourtant pas Rumi dans le sens où la norme l'entend.
Tony ne voudrait partager sa vie avec personne d'autre.
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— Est-ce que tu es amoureuse ?
Rumi se fige. À l'autre bout du fil, Keigo attend sa réponse. Elle hésite à lui mentir pour ne pas l'inquiéter, mais ce serait se renier elle-même.
— Je n'ai pas changé, Keigo.
— Alors, est-ce que tu es heureuse ?
Rumi tourne la tête vers Tony, assis sur le tapis du salon, qui aide Eri à construire un château aussi grand qu'elle en Lego. Son cœur se réchauffe, son sourire s'agrandit.
Peut-être que son rêve qu'elle a cru brisé n'est pas impossible à atteindre.
— Tu n'imagines pas à quel point.
Rumi a l'impression de planer.
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Tony aime les après-midis tranquilles en compagnie d'Ana. Sa gouvernante a pris sa retraite, mais il ne manquerait pour rien au monde le premier dimanche du mois dans son salon.
— Eri est une gentille petite, déclare Ana en observant l'enfant qui lit.
Tony avale une gorgée de café ; il a l'impression qu'Ana ne fait qu'introduire son sujet.
— Inko voudrait organiser un déjeuner en famille.
— Pourquoi belle-maman ne me l'a pas demandé elle-même ?
— Viens avec Rumi.
Tony comprend soudain. Il peut refuser des choses à Inko, autant il en est incapable avec Ana.
Et merde.
Pourvu qu'ils fassent illusion.
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Rumi se sent mal à l'aise.
Elle préférerait encore affronter des Nomus que de subir ce déjeuner de famille ; face à elle, Shoto n'a pas l'air mieux loti qu'elle.
Les Midoriya-Stark sont bruyants et démonstratifs ; si sa relation avec Tony n'était pas aussi fausse, peut-être profiterait-elle du sourire d'Eri alors qu'Inko lui offre une poupée Lemillion, du rire de son enfant lorsqu'Ana lui raconte une histoire drôle.
Elle craint de voir son bonheur voler en éclats si Ana et Inko découvrent le pot aux roses. Est-ce que Tony continuerait de jouer le jeu, si ses proches savaient ?
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Tony observe Eri courir après un papillon ; son rire résonne dans le jardin.
— Pour être honnête, j'étais dubitatif quand j'ai su que tu l'avais adopté, admet Izuku.
Son petit frère sirote lentement sa limonade, ses doigts d'acier se resserrant sur le verre.
— Je suis désolé.
— J'ai douté à chaque instant. Je doute encore de moi, avoue Tony avec un rire. Mais Rumi est là et, au besoin, je me demande ce qu'aurait fait ta mère pour prendre la bonne décision.
Izuku sourit.
— Merci de rendre Eri heureuse.
— Non. Merci à toi.
Sans Izuku, Tony n'en serait pas là aujourd'hui.
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Rumi a fini par se retrouver seule avec Ana et Inko ; les deux femmes ne perdent pas de temps.
— Est-ce que vous aimez réellement Tony ?
Oups.
Grillés.
— Je…
— Mais ce n'est pas pour autant une fausse relation, n'est-ce pas ? affirme Inko, le regard doux.
Qu'est-ce que Rumi est sensée dire ? Qu'elle se voit sans peine vieillir aux côtés de Tony sans être amoureuse de lui ?
Est-ce qu'elle a le droit d'être aussi égoïste ?
— Ne le trahissez pas, s'il vous plaît. C'est tout ce que je vous demande, la supplie Ana.
Il semblerait que oui.
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Tony aime de moins en moins les soirées.
En vérité, il n'aimait déjà que peu ce genre de sauteries auparavant et noyait dans l'alcool et les femmes son ennui. Il a arrêté lorsque Rumi et lui ont décidé de sortir ensemble pour de faux ; la jeune femme mérite plus qu'une réputation de femme trompée.
Puis, il a réalisé qu'il n'avait plus envie de ce genre de choses, parce qu'il ne s'ennuie plus quand Rumi est là, parce qu'il y a une petite fille qui attend qu'ils rentrent avec impatience.
Il veut juste être à la maison, avec sa famille.
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Rumi déteste les soirées.
Son apparence de lapine qu'elle a gardé malgré la disparition des Alters lui attire des commentaires graveleux, bien que policés. Tony lui a pourtant déjà dix mille fois qu'elle n'avait pas à se forcer, mais elle refuse de le laisser seul dans ce panier de crabes.
Tout le monde semble lui en vouloir de ne pas être ce qu'ils souhaitent. Auparavant, ils le critiquaient pour être trop débauché et maintenant, il serait affaibli par la présence d'Eri et elle dans sa vie ?
Peu, qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre.
Alors Rumi continue à accompagner Tony.
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Tony n'a jamais lutté contre les paparazzis et autres articles people à son sujet. Au fond, il était las d'avance de tenter de rétablir la vérité lorsque cela aurait dû être nécessaire.
Mais, alors qu'Eri pleure dans les bras de Rumi, effrayée par un paparazzi qui a voulu la prendre en photo et épuisée après une crise d'angoisse, Tony le regrette.
S'il avait lutté avant, peut-être que ces gens-là auraient compris qu'autant il peut passer l'éponge pour lui, autant personne ne s'en prend à sa toute petite fille.
Ses avocats ont intérêt à mériter leur salaire mirobolant sur cette affaire.
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Rumi sait pertinemment pourquoi la presse people ne les laisse pas tranquilles ; cela fait deux ans qu'Eri et elle vivent avec Tony sans incident notable.
Les gens semblent attendre le moment où Tony se lassera enfin, où il en aura marre de jouer au père et au compagnon modèle.
Mais Tony ne joue pas.
Tony s'épanouit dans cette famille qu'ils ont construit à coup de doutes, de cauchemars et de ratés. Il s'épanouit lorsqu'il prend soin d'Eri, lorsqu'ils font des activités ensemble, tous les trois.
Leur relation est peut-être fausse, mais pas leur famille.
Rumi lui doit la vérité.
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Il faut qu'on parle.
Tony déteste cette phrase ; il se retient difficilement de vomir depuis que Rumi l'a prononcée. Stoïque, il touche à peine au café devant lui alors que son amie cherche visiblement ses mots. Est-ce qu'elle en a assez ? Le considère-t-elle comme un mauvais père ?
Il aurait dû savoir que cela lui pendait au nez, qu'il ressemble trop à Howard Stark pour y échapper.
— Je… Je suis aromantique. Je suis incapable de ressentir des émotions amoureuses.
Silence.
Le rire qui lui échappe est aussi nerveux que libérateur.
Rumi souhaite rester. C'est tout ce qui compte.
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La discussion a été longue. Moins compliquée que prévue, aussi.
Rumi observe l'homme qui s'est endormi sur le canapé. Tony se fiche bien que l'Amour ne naîtra jamais entre eux. Il préfère qu'ils soient amis, que l'Amour qu'il connaît si destructeur n'entre jamais dans leur vie.
Ils ont discuté des gestes entre eux, du sexe aussi, de ce qu'ils acceptent ou non, toutes ces choses que les couples cis considèrent comme allant de soi avant de s'entredéchirer.
Peu importe que leur couple ne soit pas normal.
Tant qu'ils sont heureux et Eri aussi, que les gens aillent se faire foutre.
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Rhodey manque de s'étouffer avec son verre d'eau ; Tony lui tapote le dos, un rictus sur les lèvres.
— Pardon, tu peux répéter ? lui demande son ami, une fois remis de ses émotions.
— Je veux demander Rumi en mariage et je veux que tu sois mon témoin.
— Whow. Alors c'était réellement sérieux. Et pour Eri ?
Rhodey ne sait pas que Tony est déjà légalement le père de l'enfant, tout comme Rumi. Il préfère ne pas savoir comment Peggy et le directeur Nezu ont fait pour les papiers.
— L'adoption existe.
Rhodey le félicite ; Tony a un sourire heureux.
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— Rumiiii, tu peux m'ouvrir la boîte de café ? Le couvercle est coincé !
Rumi soupire, amusée, avant d'aider son compagnon. Son sourire se fige lorsqu'elle l'ouvre facilement ; une bague brille sous le couvercle.
— Amie de ma vie, sucre de mon café, mon aromate préféré, veux-tu m'épouser ?
Tony ne vient quand même pas de faire un jeu de mot affreux avec son aromantisme, si ? Cet homme aurait sa peau, un jour.
Rumi accepte en riant ; Tony glisse la bague sur son doigt, prend sa main dans la sienne.
Elle n'aurait pu rêver meilleure demande en mariage.
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— Je ne pensais pas que Tony l'accepterait.
Keigo ébouriffe les plumes qui lui restent, mêlées avec celles en acier qui l'empêchent de ressembler à un poulet déplumé. Il a beau être magnifique dans son costume, il a l'air aussi à l'aise qu'un poisson hors de l'eau.
— Certes, notre relation ne rentre pas dans les normes. Mais on est heureux, j'ai une famille et mon meilleur ami me sert de témoin et j'espère, de parrain.
Keigo s'étouffe avec sa salive ; Rumi rit doucement en songeant aux plans d'avenir faits avec Tony.
Le futur ne lui a jamais semblé aussi magnifique.
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Tony s'est mis en retrait des invités du mariage pour les observer.
Ana rit dans un coin avec Inko et Peggy ; Eri discute avec son parrain Mirio, Izuku et Shoto échangent vivement avec Keigo, sans doute sur les dernières lois passées au Japon. Ses cousins Alice, Michael et Sharon n'ont pas pu venir, ni leurs enfants, mais ils sont déjà pardonnés aux yeux de Tony. Il soupire en voyant Dugan est sa femme se lancer dans un concours de boisson, même s'il est curieux de connaître le vainqueur.
Sa famille patchwork est merveilleuse.
Le bonheur a un goût magnifique.
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