Écrit par HateWeasel
132. Joyeux Anniversaire.
Une agréable matinée au manoir Phantomhive. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient, et les Sept Sensationnels mijotaient quelque chose- enfin, tous sauf Alois. Il fêtait son anniversaire aujourd'hui, et le maître des lieux, Ciel Phantomhive, avait pensé qu'il serait amusant d'inviter le reste des Sept afin de lui organiser une fête surprise. Le bleuté ne s'intéressait évidemment pas aux fêtes, mais il savait que c'était tout le contraire pour Alois, et il souhaitait voir le blond être surpris. Ils s'aventurèrent dans les couloirs à la recherche de la chambre d'Alois, étant donné que Daniel avait pour une raison ou pour une autre refusé que le bleuté leur montre le chemin.
Alois était allongé dans son lit, profondément endormi, bien qu'il soit bientôt midi. Il portait son pyjama habituel, un vieux t-shirt et un boxer avec le logo de Batman sur le derrière, tout en se lovant contre son oreiller plutôt que de dormir dessus comme il le faisait toujours. Il dormait profondément et ne bougea pas d'un pouce lorsque la porte s'ouvrit. Six autres garçons se faufilèrent dans la chambre, faisant le moins de bruit possible. Daniel se mit à chuchoter :
- À trois. Un... Deux... Trois...
- DEBOUT, ALOIS ! cria le groupe, faisant sauter le blond qui tomba hors de son lit.
Il se força à ouvrir les yeux, regardant depuis le sol les six garçons qui se payaient sa tête. Il fronça alors les sourcils.
- Oh, c'est juste vous, dit-il en se relevant.
Il se remonta dans le lit et remit les couvertures sur sa tête, faisant comme s'ils n'étaient même pas là.
- Eh, dit Kristopherson, lorsqu'il sera endormi, on devrait dessiner sur son visage.
- Je suis réveillé, - Alois dégagea les draps et s'assit -, Sortez. Je dois m'habiller, dit le blond.
Il n'avait pas l'air de très bonne humeur ce matin, cependant, c'était probablement à cause du réveil qu'il venait d'avoir.
- Comment peut-on être sûr que tu ne vas pas juste retourner dormir quand nous serons partis ? demanda le faux-blond en croisant les bras.
- Je ne me déshabillerai pas pour toi, Kris... dit Alois.
- Je n'ai jamais dit que je voulais ça ! cria Kristopherson de manière indignée.
- Unz, unz, unz, unz ! Daniel fit de son mieux pour imiter une musique de club de strip-tease, enfin, selon ce qu'il avait entendu à la télévision. Attendez, c'est l'anniversaire d'Alois, alors il n'a pas à faire de strip-tease. Ciel, par contre, devrait au moins lui offrir une danse érotique.
- Je ne ferai rien d'obscène, protesta le bleuté, ce qui amusa le blond.
Il n'arrivait même pas à se l'imaginer. Néanmoins, le blond prit la parole.
- Ferme-là et prends mon argent ! cria-t-il, sortant du lit. Mais sérieusement, dégagez d'ici.
Les Six se rendirent donc vers la sortie, laissant le blond se rendre plus présentable. Ils attendirent en bas, faisant occasionnellement des commentaires sur la maison du Phantomhive, et le taquinant à propos d'Alois. Ciel ne s'importunait pas vraiment d'occuper les invités tout seul, mais il agissait comme toujours, ne faisant pas attention aux commentaires malpolis de Daniel, sortant parfois une remarque déplacée ou amusante pour bloquer les blagues de Kristopherson.
- Ta maison est tellement grisante pour le propriétaire d'une compagnie de jouet, dit Daniel en s'adossant contre le dos de sa chaise. Je m'attendais à quelque chose de plus excentrique.
- Tu le pensais vraiment ? Tu as déjà vu Ciel ? demanda Preston.
- Je pensais qu'il y aurait peut-être une partie joueuse quelque part au fond de lui, répondit le brun.
- Oui, c'est le cas, Daniel. En fait, il y a un passage secret derrière la bibliothèque qui mène à la Chocolaterie de Willy Wonka, fit remarquer le bleuté, ses mots dégoulinant de sarcasme.
- J'imagine qu'Alois est celui qui anime cet endroit, dit en réponse le fils de politicien. D'ailleurs, est-ce que c'est légal de sortir avec ton frère adoptif ?
Ciel sentit son sourcil le démanger. Il avait complètement oublié ce mensonge. Kristopherson et Audrey le regardèrent nerveusement, les deux connaissant la « vérité » sur les résidents de la demeure. Le bleuté reprit.
- Nous ne sommes pas liés par le sang, alors c'est parfaitement légal. Il y a peut-être quelques autres choses à prendre en compte, mais nous sommes déjà un couple du même sexe, non ? Cela ne pourrait pas être pire, n'est-ce pas ? dit-il.
- À part le fait que vous êtes mineurs ? demanda Daniel avec un sourire narquois.
Kristopherson et Audrey ricanèrent. Ciel sentit son sourcil le démanger à nouveau.
- Enfin, je dois admettre que si j'avais une sœur adoptive, et qu'on s'aimait, je ferai pareil que toi.
- Daniel, je ne te laisserai jamais poser tes sales pattes sur ma sœur, dit Kristopherson en émettant une sinistre aura dont même Ciel pouvait être fier. Je te le promets.
- Oh, sérieux ! Je ne ferai jamais rien pour blesser Anna ! se plaint le brun.
- Que tout le monde cache ses sœurs, ses femmes, parce que Daniel devient un gros lourd, dit Audrey en imitant de son mieux l'accent Américain.
- Pas du tout !
- Bon sang, Daniel, qu'est-ce que tu as fait ? demanda Alois en entrant dans la pièce.
Il prit une place à côté de Ciel, faisant rougir ce dernier qui repensa à ce qui avait été dit plus tôt. Alois inclina la tête et le regarda, confus. Il avait manqué la première partie de la conversation.
- Je n'ai rien dit ! C'est Ciel ! cria Daniel en pointant du doigt le bleuté.
- Je n'ai rien fait, imbécile, répliqua Ciel.
- Je vais juste supposer que cette discussion a mal commencé, et oublier... dit le Trancy.
Il ne voulait pas savoir ce qui avait lancé tout cela de toute façon.
- Peureux ! cria Daniel.
- Me manque-tu de respect ? demanda Alois, se tournant ensuite vers le bleuté. Est-ce qu'il me manque de respect, parce que je pense qu'il est en train de me manquer de respect.
- Oui, je crois qu'il te manque de respect, dit Ciel avec un sourire narquois. Dans cette maison, Daniel, il n'y a qu'une seule manière de pallier au manque de respect.
Le duo de démon se leva, sourire aux lèvres.
- Bataille Nerf à mort, Ciel ?
- Bataille Nerf à mort, Alois.
Ils s'enfuirent alors, laissant les autres dans la confusion la plus totale.
- Bataille Nerf à mort ? demanda le fils de politicien aux autres.
Ces derniers ne firent que hausser les épaules en réponse.
- Ils préparent forcément quelque chose, dit Kristopherson. Je ne veux pas être là pour découvrir ce que c'est.
Il se leva de son siège et sortit de la pièce, se faisant instantanément frapper au front par un petit projectile. Il tomba sur son postérieur à cause de la surprise. Il toucha son front, découvrant une petite fléchette en mousse qui y était collée.
- Oh, dit Preston, « Bataille Nerf à mort ». J'ai compris.
- Planquez-vous ! cria Audrey alors que d'autres fléchettes oranges volèrent depuis l'entrée.
Daniel, Preston, et Kristopherson furent ceux qui ne réussirent pas à se cacher derrière quelque chose assez vite, se faisant donc toucher avant d'être à l'abri. Le duo de démons était impitoyable. Ils n'avaient même pas pris la peine d'expliquer les règles ou de donner des armes aux autres. Ils étaient simplement partis, avaient pris leurs armes, étaient revenus, et avaient ouvert le feu.
Le reste des Sept fuirent la pièce aussi vite que possible, ne souhaitant pas être pris au piège. Le duo de démons en profita pour recharger.
- C'était un beau tir ! Tu as eu Kris en plein dans le front ! dit Alois en riant.
Il lui avait fallu beaucoup de détermination pour ne pas éclater de rire lorsque le garçon avait été touché.
- Je suis un tireur d'enfer, voilà tout, dit le bleuté avec un sourire narquois.
C'était étonnamment satisfaisant de pouvoir tirer sur le faux-blond après tous les coups d'œil que ce dernier avait lancés vers Alois durant l'an passé.
- Traquons-les.
- Oui, ô mon maître ! répondit le blond.
Ils sautèrent par-dessus la rampe d'escalier, et se séparèrent, traquant les garçons jusqu'au dernier. Il ne leur fallut pas longtemps. Ils avaient tous les avantages, parmi lesquels presque tous pouvaient être considérés comme « injustes ». Le duo se servit de sa connaissance du terrain, de sa supériorité physique, ainsi que du fait que leurs proies soient désarmées. Ils passèrent ainsi le temps pendant que Sebastian préparait le gâteau. Au moins, deux des Sept s'amusaient.
- C'était... pas... sympa... haleta Daniel.
Il était assis dans la salle à manger, le menton sur la nappe devant lui. Il était à bout de souffle après avoir tant couru. Sa stratégie de « courir dans des directions aléatoires » n'avait pas aussi bien marché qu'il l'avait pensé.
- Dan, tu as encore une fléchette sur la tête... dit Audrey.
Il s'en sortait un peu mieux que les autres, mais là encore, il n'était pas entièrement humain, n'est-ce pas ? Il y pensait depuis la veille, d'ailleurs. Il avait remarqué que ces Dieux de la Mort à qui il avait parlé avaient les mêmes yeux que lui. Il avait voulu demander aux démons, mais n'en avait pas eu l'occasion avec tous ces gens « normaux » autour.
Kristopherson avait également des questions à poser. Il allait devoir attendre un moment avant de pouvoir les poser lui aussi, cependant, étant donné que les autres ne semblaient pas être au courant du « secret du Manoir Phantomhive ». Pour l'heure, il se contenta de reposer sa tête sur la table et de reprendre son calme. Pour être franc, sa technique de fuite n'était pas très différente de celle de Daniel.
Travis allait bien, tandis que Preston était actuellement allongé sur le sol. Il était visiblement le moins sportif, le tennis de table étant le seul « sport physique » qu'il pouvait réellement pratiquer. Le duo de démons était évidemment le moins affecté de tous, n'ayant pas du tout sué. Ils n'avaient pas besoin d'avoir des jouets et des jeux partout dans la maison, les jeux auxquels ils jouaient étaient brutaux. Pour eux, les jouets normaux étaient sans l'ombre d'un doute ennuyeux.
- Peut-être que lorsque vous arrêterez de haleter, les filles, nous pourrons manger du gâteau ! les taquina le blond. Sérieusement, vous êtes chanceux. Normalement, Ciel fait encore plus de tirs à la tête que ça !
- Bref, qu'est-ce que c'est que cette maison ?! grogna Daniel.
- Tu as de la chance que nous n'ayons pas joué au paintball, dit le bleuté avec un léger sourire. Nous y jouons sans aucune protection. Les jeux sont beaucoup plus intéressants lorsque les enjeux sont plus grands, ne trouves-tu pas ?
- Vous êtes cinglés, putain ! les accusa le brun, se remettant dans une position correcte. C'est pas douloureux ?!
- Ça l'était, dit Alois. Maintenant ça chatouille un peu.
- Tu es un sadique, tu le sais ça, Phantomhive ?!
- Cela ne te plaît pas ? Va-t'en, alors, dit le bleuté en sirotant son thé.
- Eh, Kris, est-ce que tu as déjà appelé le gars ?! demanda le blond avant que Daniel puisse l'accuser d'être un masochiste.
Kristopherson s'assit immédiatement droit comme un I, ses joues un peu roses, mais cela aurait parfaitement pu être à cause de la course.
- Hein ? Non, pas encore. C'est un peu bizarre qu'il m'ait donné son numéro, tu sais ?
- Plan cul.
- Ferme-là, Daniel.
- Qui sait ? Il pourrait être l'homme de ta vie, Kris, dit Alois. Que le blond dise une telle chose était très étrange, c'était curieusement optimiste et innocent. Alors tu t'intéresses plutôt à ceux du haut maintenant ?
- Tais-toi, Alois.
Heureusement pour Kristopherson, la seule autre personne qui comprenait était Ciel. Le reste de la journée s'écoula ainsi. En ce qui sembla être quelques minutes, les garçons mangèrent le gâteau, Daniel s'arrêtant pour dire à Kristopherson qu'il avait « un truc blanc » sur le visage. Ils se taquinaient, ayant parfois une conversation à peu près sérieuse, revenant aux plaisanteries juste après. Ils jouèrent à des jeux-vidéos, et heureusement pour les autres, les jeux-vidéos du Manoir Phantomhive étaient joués de manière « normale », sans grands risques. Du moins jusqu'à ce que Daniel trouve qu'il serait drôle de donner des « gages » aux perdants, quiconque étant dernier devant lécher le sol, ou se faire frapper dans l'entrejambe, cette idée prenant vite fin une fois que le garçon se mette à perdre constamment pour une mystérieuse raison.
Ils jouèrent à Mario Kart, et Super Smash Bros, jusqu'à ce que cela devienne ennuyeux, et ils décidèrent de faire autre chose. Ils regardèrent plus ou moins « Hunger Games », qu'ils avaient déjà tous vu et aimé. Alors à la place de vraiment regarder le film, ils faisaient des remarques et des blagues dessus. Chaque fois que quelqu'un appelait le personnage principale, Katniss Everdeen, « la Fille du Feu », Alois se mettait à chanter, faisant rire les autres :
- This girl is on fiiiiiiiire !
Finalement, ils furent tous fatigués et durent rentrer. Les invités firent leurs au revoir, et partirent. Malheureusement, Kristopherson et Audrey n'eurent pas la chance de poser leurs questions, mais ils pourraient toujours le faire à l'école, alors ils acceptèrent d'attendre. Ils étaient tous partis, laissant les démons dans le calme et la sérénité. Ciel avait oublié à quel point avoir des invités était épuisant pour lui.
Il s'allongea sur le canapé, reposant son œil un moment. Il le rouvrit lorsqu'il entendit des bruits de pas se rapprocher, et regarda la blond bouger ses pieds afin de pouvoir s'asseoir à côté de lui, s'adossant et prenant également un moment pour reposer ses yeux.
- Ça va ? dit-il finalement.
- Ça va, répondit Ciel.
Il s'assit correctement sur le canapé.
- Fatigué ?
- Fatigué.
Alois gloussa légèrement et rouvrit les yeux.
- Je n'ai pas encore eu mon « cadeau » de ta part, par contre, dit-il avec un grand sourire.
Le blond regarda l'autre garçon, l'observant rougir alors qu'il se rappelait de la conversation qu'ils avaient eue la veille.
- Tu penses réussir à rester éveillé assez longtemps pour ça ?
Le bleuté hésita un instant, ouvrant la bouche pour parler, mais il ne le fit pas. À la place, il se tourna pour faire face au blond et s'approcha. Il n'avait pas confiance en ses mots, alors il préféra agir, posant doucement ses lèvres contre celles d'Alois qui mit une main sur la joue du bleuté comme s'il essayait de l'empêcher de partir. Il se rapprocha de Ciel, lui laissant un meilleur accès. Finalement, il finit sur les cuisses du bleuté avant qu'ils ne se séparent.
- Peut-être, répondit enfin Ciel.
- J'ai une question, par contre... commença le blond. Ta chambre, ou la mienne ?
- Il y a moins de chances que Sebastian vienne dans la mienne, répondit le bleuté. Mais, nous ferions mieux de verrouiller la porte.
- Je te suis~ !
Ce qui arriva dans la chambre du Phantomhive après cet échange est une toute autre histoire.
