Écrit par HateWeasel

135. Trop Loin, Daniel.

Warwick Academy : une école exceptionnelle en tout point pour des enfants exceptionnels en tout point; généralement ceux des individus les plus aisés. En tant qu'établissement d'éducation exceptionnel, Warwick avait une certaine réputation, ainsi que des règles devant être respectées par les élèves afin d'être à la hauteur de cette réputation, tachée par l'incident à la bombe lors du match au stade de Warwick. Une enquête avait immédiatement été lancée afin de trouver le coupable, mais elle n'avait abouti à rien jusqu'à maintenant. Le lundi suivant le match, deux garçons étaient en train de transgresser l'une des nombreuses règles de Warwick. Ils étaient en retard.

Pour leur défense, Ciel et Alois avaient été retenus par une bête féroce qui leur avait posé une ribambelle de questions sur l'incident. Sir Hellsing n'était pas plus enthousiasmée par ce rassemblement qu'eux, étant donné que ce n'était pas réellement sa spécialité. Elle avait seulement été envoyée parce que les garçons étaient des démons, et elle fut encore plus agacée lorsque le rassemblement se termina sans que le duo ne sache quoi que ce soit sur le responsable de la bombe.

Ils arrivèrent peu après midi, s'installant en cours d'Anglais avant que la sonnerie retentisse. Ciel entra, mit un mot sur le bureau de la professeure qui expliquait leur retard, et il s'assit, Alois non loin derrière. Les autres se mirent immédiatement à les bombarder de questions.

- Où étiez-vous ? demanda Preston.

- Je parie qu'ils sont restés debout jusqu'à tard dans la nuit et qu'ils ont eu du mal à se lever ce matin, dit Daniel en donnant un coup de coude dans les côtes de l'Indien en souriant. Clin d'œil-clin d'œil, coup de coude-coup de coude, n'en dis pas plus, n'en dis pas plus.

- Non, dit le borgne.

Parler avec la Hellsing le mettait toujours de mauvaise humeur, et il ne tenait pas à devoir supporter les plaisanteries de Daniel aujourd'hui.

- J'avais un rendez-vous tôt ce matin.

- Tu n'aurais pas pu le déplacer ? demanda Audrey.

- Si tu rencontrais cette femme, tu saurais immédiatement que c'est impossible.

Ciel fronça les sourcils. Il reposa son menton dans sa paume de manière désintéressée, allant difficilement avec sa mauvaise humeur.

- Tu m'en diras tant ! s'exclama le bruyant fils de politicien. Comment va ton derrière, Alois ?

- Foutrement bien, comme toujours, répondit le blond, ignorant totalement la question de l'autre garçon.

Il savait quelle genre de réponse Daniel attendait, alors il refusa de s'y plier. Ça aurait été un mensonge, de toute façon.

Les démons, en général, ont rarement ce type de sensations, mais il semblerait que le duo ait gardé des traits très humains. Ils avaient tous deux leurs identités propres, quelque chose que les démons n'avaient pas. Ils s'identifiaient, et n'avaient besoin de personne pour leur dire qui ils étaient, comme ils avaient gardé leurs esprits humains. Ciel et Alois dormaient également la nuit, et mangeaient de la nourriture humaine, aucune de ces choses ne leur étaient nécessaire, mais ils le faisaient tout de même, il s'agissait d'une partie de leur routine. Des choses que les garçons avaient pour habitude de faire en tant qu'humain, et qu'ils ne se sentaient honnêtement pas prêts à abandonner. Finalement, ils pouvaient ressentir ce que les démons ne pouvaient pas normalement; tel que la fraternité, l'amour, ou le désir.

Les démons n'en avaient simplement pas besoin, étant donné qu'ils n'étaient pas en mesure de s'intéresser à ce genre de choses, et qu'ils n'avaient pas d'identité pour le faire. Même Sebastian, qui était connu comme tel depuis un certain temps, n'arrivait pas vraiment à comprendre ce genre de concepts à cause de cela, mais les garçons le pouvaient, puisque la capacité de le faire était pré-programmée dans leurs esprits. Ils étaient des démons-humains; ou plutôt des humains-démons ? Même moi, ne le saurais sans doute jamais.

Les autres rirent simplement à l'amusante répartie du blond faite au sous-entendu du brun. Même Daniel sembla amusé.

- Alors, Phantomhive ? Tu approuves ? demanda-t-il au bleuté, regagnant l'attention de ce dernier.

- Oui, mais il en va de même pour Kristopherson, dit Ciel.

Les autres garçons réagirent d'une série de « ooh » et ils se tournèrent vers le garçon à la cravate rose pour entendre sa réponse. Kristopherson croisa les bras de manière indignée. Il fronça les sourcils et prit la parole :

- Je ne pense pas pouvoir correctement juger ça, dit-il avec un sourire narquois. Je ne l'ai pas vu d'aussi près que toi.

Les Sept, à l'exception de lui et du bleuté, répétèrent leurs « ooh » une fois de plus, attendant la réplique du bleuté ou son déni, le premier qui viendrait. Hélas, cela n'arriva pas.

Le Phantomhive ne fit que sourire sombrement, se tournant ensuite vers le blond en question, laissant un simple son sortir de sa bouche.

- Heh.

- Wow, wow, WOW ! Qu'est-ce que c'est que cette réaction ?! demanda le fils de politicien tout en pointant du doigt le bleuté de manière accusatrice.

Les autres rougirent légèrement en comprenant ce que cela impliquait, ceux ayant le visage le plus rouge étant les deux blonds, le vrai et le faux.

- Quoi ? Je n'ai rien dit... répondit Ciel.

- Félicitations ! s'exclama Daniel. Vous êtes les deuxièmes à avoir perdu votre virginité !

- Wow, wow, qui était le premier ?! demanda le garçon à la cravate rose.

Daniel sourit narquoisement.

- Moi, dit-il fièrement.

Que ce soit Ciel ou Alois, ils n'étaient tous les deux pas sûrs de savoir en quoi cela pouvait être une fierté.

- Des conneries, dit Preston.

- C'est la vérité ! protesta le brun. Désolé, Kris. Tu ne m'en veux pas trop pour ta sœur ?

- Absolument pas, répondit le faux-blond. D'après elle, tu l'as à peine pelotée avant qu'elle te gifle.

Daniel sentit son sourcil le démanger.

- Est-ce qu'il y a des choses qu'elle ne te dit pas ?! demanda-t-il.

- C'est donc vrai. Il n'y a aucun secrets entre une fille et son meilleur ami gay, dit Audrey.

- Apparemment, ça vaut aussi pour les frères et sœurs... ajouta Preston, Travis acquiesçant. Oh ! Au fait, tu n'as pas eu le numéro d'un mec au match de rugby la semaine dernière, Kris ?

La couleur du visage de Kristopherson prit une teinte rosâtre.

- Ouais... dit-il.

- Ooh ! Est-ce que tu l'as enfin appelé ? demanda Daniel. Il reprenait vraiment vite du poil de la bête.

- Hein ? Oh. Ouais, dit le garçon à la cravate rose. Et avant que tu dises quoi que ce soit, ce n'était pas un plan cul, Dan.

- Mais oui, mais oui ! dit l'autre garçon. Alors de quoi est-ce que vous avez parlé, toi et ce « non plan cul », Rosie ?

- Rien en particulier. On a juste parlé, répondit simplement le faux-blond.

Il en parlait comme s'il ne voyait pas cela comme un événement extraordinaire.

- C'était à lui que tu écrivais ce matin en classe ? demanda Audrey.

- Oui. Je suis surpris que M. Irons ne m'ait pas attrapé, répondit Kristopherson.

- Ne sois pas prétentieux. Si tu le deviens, tu feras des erreurs, et là, tu peux dire au revoir à ton stupide téléphone rose, dit Preston.

- Mon téléphone n'est pas stupide...

- Pourquoi est-ce que toutes tes affaires sont roses ? demanda Audrey.

- Je ne te demande pas pourquoi tu as des crânes partout. Il se trouve juste que j'aime le rose, dit le faux-blond, indigné.

- Touché, dit Bones.

- Alors Rosie aime le rose, et Bones aime les os, dit le fils de politicien. Preston aime les trucs geek, et Travis aime les lapins, alors qu'est-ce que ça fait d'eux ?

- Je ne sais pas, mais cela te rend « agaçant », dit Ciel. Tout le monde n'est pas obligé d'avoir un surnom.

- Silence, cyclope !

- Je ne suis pas un cyclope !

- Un pirate, alors ! dit le brun. Après tout, tu passes ton temps à « explorer des tréfonds ».

- Wow, Daniel... commença Audrey. On avait pas besoin de cette image en tête...

Les autres croisèrent les bras et approuvèrent tandis que le bleuté fulminait à vue d'œil.

- Ciel, calme-toi, tu n'as pas besoin de devenir un meurtrier... dit le blond en rougissant, une main sur l'épaule du garçon.

- Cela n'arrivera pas... dit Ciel. PARCE QU'ILS NE TROUVERONT JAMAIS LE CORPS !

Daniel rentra chez lui avec de nombreux bleus ce jour-là...