Auteur
: Sayuri Nobara
Titre : Une
épreuve à deux
Chapitre
2 – Lentement, j'expire
Disclaimer : bis
Base :
Dir en Grey
Pairing : Toshiya / Shinya
Genre : AU / Tragédie / Depression
Note :
J'ai trouvé l'inspi merci Kmy pour une suite au
viol de Shinya… aaah le temps que j'ai mis! XD
Chapitre 2 – Lentement, j'expire
Lorsque Toshiya arrêta le véhicule, Shinya somnolait à moitié. Devant ses yeux défilait les horribles images de son violeur à ses œuvres, de son regard démoniaque lorsqu'il s'était arrêté sur le pas de la porte, le laissant ainsi, moins qu'un homme, réduit à l'état d'un corps brisé vide de vie… Il ne pleurait plus maintenant, il n'en avait plus la force. Il avait mal partout, son corps n'était plus qu'un boulet à traîner, un poids douloureux enchaîné à lui, mais par-dessus tout il n'avait plus conscience de la réalité. Tout était si énorme… Pourquoi lui ? Pourquoi ?... Son cœur avait si mal qu'il n'arrivait même plus à exprimer sa souffrance. Quand Toshiya le prit dans ses bras pour le porter jusqu'à l'intérieur du bâtiment, tout était flou, même ce visage inquiet penché sur lui ne lui faisait plus rien. C'était comme s'il était mort à l'intérieur…
-
Shin ? murmura Toshiya en montant les escaliers menant à
l'étage. Je vais t'aider à te laver…
Le blond
ne répondit pas. Absent… Il était absent de ce monde…
Toshiya détourna la tête pour ravaler les larmes qui lui piquaient les yeux. Ça lui faisait si mal de le voir dans cet état…
Il posa Shinya sur le lit et entra dans la salle de bain, il ouvrit l'eau pour faire couler un bain, s'attardant à regarder l'eau couler sur ses mains… Comme du sang… Il frissonna et jeta un coup d'œil au lit. Shinya n'avait pas bougé. Ses yeux vides regardaient le plafond sans y voir une réelle barrière à son évasion. Toshiya se leva lorsque le niveau d'eau fut assez haut et alla s'asseoir à côté du blond.
- Shin… Je dois… enlever tes vêtements…
Il ne réagit pas, se contentant de fixer le brun des yeux lorsque celui-ci l'aida à se relever. Toshiya le débarrassa de ses habits avec répugnance. Il les brûlerait. Ils portaient la marque du viol, souillés jusque dans leurs fibres par une brute inhumaine. Une fois nu, comprenant qu'il ne pourrait jamais le faire avancer jusqu'à la salle de bain, il le prit a nouveau dans ses bras et le porta jusqu'à la baignoire. Passant un peu d'eau sur le haut de son corps pour l'habituer à cette sensation sur ses blessures, il le déposa délicatement dans l'eau et reposa sa tête contre le bord de la baignoire. Mettant ses deux mains en cuvette, il prit de l'eau pour mouiller ses cheveux, son dos, son torse, pour que la sensation de malaise qu'il éprouvait disparaisse. Shinya paru se détendre un peu, mais ses yeux fixaient toujours mollement la surface de l'eau qui se teintait peu à peu d'une couleur écoeurante.
Toshiya le savonna, le lava avec amour, sans que son compagnon n'émette aucun remerciement. Il se sentait légèrement peiné qu'il ne fasse pas plus attention à lui, mais il comprenait que le choc le cloîtrait dans un mutisme douloureux, sans qu'il ne pût faire quoi que ce soit pour l'en sortir. Il faudrait du temps, beaucoup de patience et d'amour pour redonner un sens à sa vie, mais Toshiya était déterminé à ce que Shinya ne traverse pas cette épreuve seul.
Le téléphone sonna. Qui pouvait bien appeler chez son ami à une heure si tardive ? Hésitant à le laisser seul, il consentit à le laisser seul quelques instants pour aller décrocher.
- Mochi mochi ?
- Konbanwa. Pardon de vous déranger si tard, Terashi-san, mais je devais absolument savoir si vous étiez libre demain pour la réunion de…
- Gomen nasai, je ne suis pas celui que vous croyez. Je suis un de ses amis… A qui ais-je l'honneur ?
-
Ah ! euh je suis son patron, et nous avons une importante
réunion demain alors vous comprenez, je voulais m'assurer de
sa présence…
- Une nouvelle fois, je m'excuse, mais
Shinya n'ira pas à cette réunion, ni même
travailler dans les prochaines semaines qui suivent… Il… il est
dans l'incapacité d'exercer correctement ses fonctions
pour quelques temps.
-
Que lui est-il arrivé ? demanda vivement la voix à
l'autre bout du fil. A-t-il eut un accident ?
- Euh…
c'est-à-dire qu'il… est arrivé quelque chose dans
sa famille, quelque chose de grave… Comprenez-moi, je ne peux pas
vous en dire plus, mais sachez que si ce n'était pas aussi
grave je le laisserai librement aller travailler, monsieur ?...
- Takigushi, Sakito Takigushi. Mais appelez moi Sakito… Je ne serais pas aussi familier si je n'appréciai pas réellement Terashi-san… J'espère qu'il se remettra vite… Je m'inquiète pour lui, bien évidemment…
- Et bien… Sakito… Ne vous inquiétez pas, je veille sur lui…
- Ah bien… Alors je vous laisse. Qu'il prenne soin de lui.
- Oyasuminasai.
Toshiya raccrocha et soupira, avant de revenir dans la salle de bain.
- SHINYA !
Il rattrapa la tête du blond sous l'eau et le tira à l'air libre.
- Shinya mais qu'est-ce qui te prend ! Es-tu fou !
Le blond toussota en recrachant l'eau alors que Toshiya lui tapait dans le dos.
- Pourquoi t'as fait ça ? Shinya, répond-moi pour une fois !
Mais il restait muet, détournant le regard pour ne pas avoir à répondre de ses actes. Rageusement, Toshiya tira un peignoir et obligea Shinya à se lever pour l'en envelopper. Le frottant vigoureusement pour le sécher, sa colère s'apaisa pour être aussitôt remplacé par de la tristesse. Il caressa le dos meurtri du blond, puis colla son front à sa nuque et ferma les yeux. Rester comme ça, et ne plus rien penser…
Il aida son ami à mettre son pyjama, puis le porta jusqu'au lit. Il tira les couvertures et le coucha, se pencha sur lui pour l'embrasser doucement sur le front avant d'aller lui-même se dévêtir. Il avait vu dans ses yeux quelque chose comme un merci muet… Ou peut-être se trompait-il… Il soupira à nouveau avant d'ôter son tee-shirt, et de se glisser dans le lit. Il perçut dans la pénombre les yeux de Shinya l'observant, aussitôt se détournant lorsqu'il l'avait surpris. Il sourit tendrement en ramenant sur lui le drap. Il aurait voulu se serrer contre lui et lui dire combien il l'aimait… Mais étrangement, il se sentait incapable de le faire, comme si cela n'aurait servi à rien… Il s'endormit seul dans son coin, avec à l'esprit la pensée que peut-être Shinya ne s'en remettrait jamais…
OoOoO
Toshiya prit son petit déjeuner seul, non seulement physiquement mais mentalement. Shinya était en haut, toujours endormi… Il n'avait pas osé le réveiller… Et sûrement qu'il ne serait pas descendu, même si Toshiya l'y avait convié. Il prépara un tableau pour le blond, et monta lui apporter. Il était toujours comme il l'avait laissé, mais ses yeux étaient ouverts.
- Shin ? Tiens, je t'ai apporté à manger…
Shinya se redressa, sans un regard pour le brun il lança une moue de dégoût vers la nourriture.
- J'ai pas faim…
- Mais Shin, il faut que tu manges !
Tourné vers la fenêtre, le blond ne l'écoutait plus.
- Shin, onegai…
Une brûlante envie de tout balancer lui pris aux tripes. Faisait-il parti du décor pour être ignoré ainsi ? Il préféra sortir pour aller se calmer, laissant toutefois le plateau sur le lit.
OoOoO
Une heure passa sans que le blond ne descende. Toshiya restait assis sur le divan, regardant la télévision sans rien en retenir. Il l'avait allumée simplement pour se sentir moins seul… Mais Shinya le préoccupait énormément, tant et si bien qu'à bout, il se leva pour aller à nouveau le voir. Lorsqu'il entra dans la chambre, il vit le petit déjeuner encore entier sur le lit, mais pas son compagnon.
- Shin ? Shin, où es-tu ?
Une angoisse s'empara de lui et il courut dans la salle de bain. Il n'y était pas. En s'élançant vers le balcon, il l'aperçut enfin, roulé en boule dans un coin de la pièce, sanglotant dans ses bras. Se jetant à genoux à côté de lui, il tenta de le prendre dans ses bras.
- Shinya… Je suis là, ne pleure plus…
Les pleurs du blond semblèrent s'apaiser un peu, mais lorsqu'il leva son regard embué de larmes vers Toshiya, il ouvrit grand les yeux et poussa un petit cri en reculant dans le coin, apeuré.
- Qu'est-ce qui te prend ? Shin c'est moi ! C'est Totchi !...
Mais le blond ne semblait rien vouloir entendre, continuant de gratter le mur comme s'il voulait s'enfuir. Il ne le reconnaissait plus… Les larmes lui brouillant la vue, il avait du voir en lui son violeur, qui était également brun…
- Non, pas ça !... murmura Toshiya en portant une main à sa bouche.
Il se leva en tremblant, observant encore le petit être recroquevillé qui avait peur de… lui ! Cette sensation atroce d'impuissance et d'abandon le poussa à se jeter sur le lit de désespoir, enfouissant son visage dans les draps. Il pleura de longues minutes dans une grande solitude, des tremblements nerveux parcourant tout son corps. Lorsque l'épuisement l'eut gagné, il ferma les yeux et sera les draps contre lui. La lassitude aidant, il s'endormit peu de temps après.
OoOoO
L'histoire se répéta à midi et au dîné. Shinya ne voulait rien avaler. Toshiya s'échinait à toujours lui ramener son repas, mais les quantités de nourriture qu'il y avait dans l'assiette restaient toujours les mêmes. Toshiya avait l'impression que de n'être plus qu'un simple robot. Il se sentait vide, si vide, qu'il n'arrivait même plus à être épuisé de s'inquiéter pour le blond. Toute la journée il était resté assis dans son coin, près de la fenêtre, sans pratiquement sortir un mot, pleurant silencieusement, enfonçant ses ongles dans sa peau blafarde pour retenir ses sanglots… Et lui, Toshiya, avait passé sa journée en bas, assis devant un écran noir, le regard vide, à imaginer la solitude de son compagnon.
Lorsqu'il alla chercher le repas refroidit de Shinya, il s'arrêta à quelques mètres de lui, écrasant au passage une larme aventureuse.
- Je veux t'aider tu sais… Pourquoi tu ne me laisses pas faire ?...
Shinya ne répondit rien, seul l'arrêt de ses pleurs lui indiqua qu'il avait entendu ses paroles. Toshiya ferma les yeux et deux autres larmes coulèrent sur ses joues.
- J'ai peur… J'ai mal…
Le brun sursauta en entendant une voix rauque sortir de la bouche de Shinya.
- Je sais, Shin… Je sais combien tu as mal… De quoi as-tu peur ?
- J'ai peur de… J'ai peur de te perdre, Totchi…
Le brun marqua un temps d'arrêt.
- Me perdre ? Mais tu ne peux pas me perdre… Je tiens tellement à toi… Ne t'ais-je pas dit que jamais je ne t'abandonnerai ? Tu es tout pour moi… Sans toi je ne suis rien, Shin…
Dans le coin obscur, il vit le visage épuisé de son compagnon se lever vers lui. Ses yeux étaient si rouges et sa peau si pâle qu'une pensée horrible lui traversa l'esprit. On dirait un drogué… Il frissonna.
- Mais moi, moi je ne suis plus rien, Totchi…
Ses mots si durs lui firent mal au cœur. Shinya replongea dans sa solitude et Toshiya, n'ayant pas la force de chercher une occupation capable de lui chasser ces mots de la tête, s'allongea sur le lit, dos à Shinya pour ne pas que les larmes jaillissent d'un coup.
OoOoO
Le lendemain et tous les autres jours, Toshiya amena ses repas à Shinya. Un matin qui devait être non loin du treizième jour, il le déposa sur le lit et soupira avant de prendre la parole.
- Je vais ramener la voiture au serveur, ça fait déjà pas mal de temps que j'aurai du le faire… Ne fais rien d'irréfléchi pendant mon absence… Onegai…
Sans attendre une réponse qui de toute façon ne viendrait pas, il quitta la maison, laissant Shinya bien plus seul qu'il ne l'aurait cru.
Lorsque le brun eut claqué la porte d'entrée, le silence environna Shinya d'une étreinte étouffante. Il scruta la chambre dans laquelle il se trouvait sans la reconnaître. Tu deviens fou ! C'est ta propre chambre, ton propre lit, tes propres draps, et il te semble que tu y es étranger… Il se leva lentement, détendant ses longs membres endoloris, et se déplaça douloureusement jusqu'au lit. De ses doigts fins il caressa les plis des draps dans lesquels s'était couché son amant… sans qu'il ne soit avec lui…
- Je suis désolé de te faire subir ça…
Le blond ferma les yeux, deux larmes glissèrent de sous ses paupières et il laissa échapper un sanglot. Il se détourna et marcha jusqu'à la porte. Il l'ouvrit et resta debout sur le pas, écoutant le silence… Puis, sans savoir pourquoi, il se tourna vers la glace de la penderie et regarda le fantôme de son reflet, ce corps si… Une onde d'écoeurement déferla en lui, et un haut le cœur lui souleva l'estomac. Avec précipitation, il entra dans la salle de bain et penché sur les toilettes, il vomit de la bile, seule chose qu'il avait dans le ventre. Les tiraillements imposés l'épuisaient, chaque effort lui faisait davantage ressentir le poids de son corps, cette chose souillée, blessée, inutile qu'il devait traîner et faire vivre… à quoi bon ? Si je ne mange plus, pensa-t-il, mon corps mourra, et je ne serai plus sale… plus sale… A bout de force, il tomba sur le carrelage, comme une poupée de chiffon… Sans plus aucune volonté de vivre…
OoOoO
Toshiya revint deux heures plus tard et le trouva inanimé sur le sol.
- SHINYA !
Il eut peur, très peur que son ami soit réellement mort. Quel euphémisme ! se dit-il. Lui se croit déjà fini… Il le porta jusqu'au lit et l'enveloppa dans les couvertures, puis courut chercher de l'eau et quelque nourriture pour le forcer à se nourrir. L'eau lui fit du bien, et ses yeux papillonnèrent quelques instants, tentant de discerner quelque chose de familier. Mais les effets du malaise sur son pauvre corps avaient du mal à se dissiper. Lorsque Toshiya le força à avaler une bouchée d'une chose au goût de cendre dans sa bouche, il tenta de le repousser, mais le brun lui avait de la force, et il n'avait aucune chance de gagner. Il se laisser faire en laissant des larmes muettes inonder son visage. Il lui sembla que son estomac prenait feu lorsqu'il avala.
- Shin, arrête de pleurer, onegai…
Toshiya était bien conscient de lui faire mal en le forçant à manger, mais il devait se nourrir ! Puisqu'il refusait de le faire lui-même, il prenait la décision de le faire pour lui. Mais il avait l'impression de le torturer, et les yeux désespérés de Shinya se posaient sur lui comme pour l'accuser d'être son bourreau.
- Je ne te laisserai pas te tuer, Shin ! s'exclama Toshiya, des larmes de fureur devant les yeux. Si je dois pour cela te forcer à manger, je le ferai ! Ne me regarde pas comme ça ! Accuse-moi de tout ce que tu veux ça m'est égal, du moment que tu te nourris correctement !
Mais il décida d'y aller progressivement, sans trop le brusquer ni le gaver. Cela faisait tellement de temps qu'il ne voulait plus rien avaler qu'un trop fort apport pouvait le tuer. A la troisième bouchée il le laissa tranquille. Le blond se roula en boule sur le côté et pleura en tremblant, sous les yeux du brun qui tentait de garder son calme pour ne pas se sentir coupable. Je devais le faire… Comprend-moi… Je ne peux pas te laisser mourir sans réagir… Il se releva et se força à détourner les yeux de lui, laissant le temps à son cœur de reprendre un rythme normal. Alors qu'il tournait lentement les talons, Shinya se retourna d'un coup et lui cria d'une voix éraillée par les larmes :
- Pourquoi t'as fait ça , Toshimasa !
Toshiya fit volte-face, foudroyé par la phrase de Shinya.
- Shin…
- Pourquoi t'essayes pas de comprendre ? Pourquoi tu restes avec moi ? J'ai pas besoin de toi !
- Mais que…
Il délire il ne sait plus ce qu'il dit… Mais une pointe d'angoisse pesait sur sa poitrine et ses yeux agrandis de stupeur fixaient ce visage auparavant si doux et si calme sans cesser d'exprimer une profonde inquiétude.
- Va t'en ! Rentre chez toi et laisse-moi seul !
Pardonne-moi, Totchi, je ne peux plus supporter de te voir t'inquiéter pour moi… Je n'ai même plus l'impression « d'être » à proprement parler, je ne veux pas être un fardeau pour toi… Je t'aime, Totchi, je t'aime…
- Shin… tu… non… tout mais pas… ça… balbutia Toshiya.
- Et alors, Toshimasa, on comprend pas quand je parle ? IKE !
Sur ce, il attrapa un coussin et le jeta à la face ahurie du brun qui recula en trébuchant vers la porte.
- Shin, tu n'es pas dans ton état normal…
Le blond réitéra son ordre et Toshiya s'enfuit dans l'escalier, se jetant à genoux par terre une fois en bas.
- J'ai… besoin d'aide ! murmura-t-il en sanglotant.
Ces murs l'étouffaient et semblaient eux aussi crier avec la même hargne ce mot terrible que Shinya lui avait lancé au visage. Le pensait-il vraiment ? Dans tous les cas, il devait sortir au plus vite de cette maison, pour respirer, pour pouvoir trouver calmement une solution… Pris de vertige il attrapa son manteau en se tenant la tête et claqua la porte derrière lui.
Il est parti… Shinya entoura ses genoux repliés de ses bras et laissa ses larmes inonder ses cheveux, environné des ténèbres de ses pensées.
OoOoO
- Moshi moshi ?
- Konnichiwa… Takigushi-san ?... Sakito ? C'est hum… Hara-san le… l'ami de Terashi-san…
- Ah ! Konnichiwa, Hara-san, que puis-je pour vous ?
- J'ai… j'ai besoin de votre aide…
Il sentit son interlocuteur au bout du fil devenir soudainement alerte.
- Que se passe-t-il ?
-
Venez me rejoindre ce sera bien plus simple… Je suis devant chez
lui…
- Attendez-moi, j'arrive !
Toshiya se sentait complètement désespéré. Il avait appelé à l'aide un inconnu et n'en ressentait même pas l'énormité. Mais si c'était la seule solution après tout, il pouvait bien la tenter. Il baissa les yeux sur ses chaussures qui baignaient dans le caniveau. Ses mains tremblaient, crispées sur ses genoux, et il renifla bruyamment en serrant contre lui les deux pans de son manteau. Le temps n'était pas mauvais, c'était simplement ans sa poitrine qu'il faisait froid… Il garda le regard fixé sur le goudron de la route jusqu'à ce qu'une voiture s'arrête à sa hauteur et l'oblige à lever les yeux. Un homme mince et brun en descendit, le menton un peu carré et le regard de biche, il hésita avant de lui adresser la parole.
- Vous êtes Hara-san ?...
Toshiya se leva péniblement et le salua en répondant par l'affirmation.
- Venez, il faut qu'on parle…
Il ne le conduisit pas chez Shinya. Ils marchèrent jusqu'au bout de la rue en silence, jusqu'à ce qu'il lui indique qu'ils devaient aller au parc qui se trouvait un peu plus loin. L'herbe était un peu jaunie mais quelques fleurs disséminées ça et là sur les pelouses rappelaient qu'ils n'avaient pas eu un été bien chaud. Toshiya s'immobilisa à un moment donné et garda les yeux fixés sur le ciel sans couleur au-dessus d'eux avant que Sakito n'ose prendre la parole.
- Qu'est-ce qui ne va pas ?...
- Shinya… Shinya n'a jamais eu de problèmes familiaux…
L'autre resta un moment silencieux, analysant chaque trait du visage de Toshiya pour essayer de deviner par lui-même ce qui se déroulait dans son dos.
- Pourquoi ne vient-il plus travailler alors ?... demanda-t-il doucement.
Toshiya ouvrit la bouche puis la referma. Il ne pourrait pas le dire.
- Qui êtes-vous exactement pour lui, Hara-san ?
Il se retourna vers Sakito et enfonça ses mains dans les poches.
- Mon nom est Toshiya… Si vous voulez bien m'apeler comme ça…
- Bien…
Il attendait la réponse à sa question.
- Je suis son amant.
Il sentit son interlocuteur être un peu surpris mais pas dégoûté.
- J'ignorais cet aspect là de la personnalité de Shinya…
Toshiya releva vivement les yeux.
- Et vous, qui êtes-vous réellement pour lui ? Vous n'êtes pas simplement son patron…
- C'est exact. En réalité je suis aussi son ami… Nous avons fini par tisser des liens amicaux, et c'est pour cela que je me suis inquiété de son état… S'il-vous plaît Toshiya… Parlez-moi franchement…
Son regard était inquiet, et ses poings serrés indiquèrent à Toshiya qu'il s'attendait au pire.
- Il s'est fait violé…
Il entendit un cri étouffé et l'instant d'après Sakito marchait en chancelant vers le banc le plus proche. Il s'affala lourdement, les yeux hagards fixés sur Toshiya qui vint se placer à côté de lui.
- Kami-sama… souffla-t-il avec impuissance.
- Tout est de ma faute, j'aurai jamais du l'emmener dans cet endroit !
Il laissa échapper un sanglot et Sakito posa une main apaisante sur son épaule.
- Je ne crois pas que vous y soyez pour quelque chose, même si j'ignore tout de ce qui s'est passé… Vous avez du endurer seul la responsabilité de ce drame… Vous avez bien fait de m'apeler, Toshiya. Vous et moi nous allons aider Shinya à réapprendre à vivre…
- Il ne veut plus me voir ! Il m'a chassé de chez lui !...
Son regard était si douloureux que Sakito sentit son cœur se serré dans sa poitrine.
- Je sais que vous n'allez pas vous avouer vaincu de la sorte… Ne ?
Toshiya haussa les épaules.
- J'ai tout essayé… Je n'y arrive pas…
- Peut-être est-ce parce que vous êtes trop impliqués l'un l'autre dans cette histoire. Vos sentiments vous paralysent. Je suis là maintenant pour faire le pont entre vous deux.
- Vous allez réellement m'aider ? nous aider ?
- Bien sûr ! C'est l'utilité même d'un ami !
Sakito esquissa un sourire et Toshiya se sentit remplit d'une émotion qui lui réchauffa un peu de ce cœur qui souffrait tant depuis que sa moitié ne semblait plus vouloir vivre…
OoOoOoOoO
Mot de fin : J'ai du mettre pas loin de trois mois pour écrire cette putin de suite, non? Je m'en excuse! J'arrivais vraiment pas à mettre la main sur une idée croustillante... Remarquez, j'ai toujours pas trouvé XD Ralala ça me fait de la peine d'infliger ça à ce pauvre Shinya... Enfin bref, voilà un chapitre de plus, avec cette fois un titre un peu plus recherché mdrr
A SUIVRE...
