Écrit par HateWeasel
150. Ce Que Nous Réserve Demain.
Des hurlements éclatèrent dans tout le réfectoire, pourtant le duo de démons n'entendit rien. Tandis que les autres élèves étaient trop occupés à fuir, ils étaient trop préoccupés par le corps qui gisait désormais sans vie au sol. Il y avait encore quelques instants, Amélie faisait des plaisanteries, mais à présent, elle était inerte. Pas un seul de ses muscles ne bougeaient alors qu'un liquide rouge commençait à s'écouler de sa tête ainsi que de son torse, s'étalant sur le par terre en linoléum. Ciel et Alois étaient sous le choc.
Le garçon qui avait braqué le pistolet sur elle fixait le corps. Ses yeux ne semblaient que refléter ce qu'il regardait, comme s'il ne voyait pas réellement ce qu'il venait de faire. Son expression n'était pas celle de la culpabilité, de la colère, ou de la peur; elle était sans émotion.
Il avait des yeux foncés ronds avec des cercles sombres en-dessous de ces derniers, comme s'il n'avait pas dormi depuis des lustres. Ses cheveux noirs étaient si courts qu'il avait à peine des mèches. Il avait presque l'air fantomatique, semblant avoir abandonné la vie elle-même. Après un certain temps, le garçon releva les yeux et fixa les garçons avec surprise, comme s'il ne s'était pas attendu à les voir là. Alois fronça les sourcils et serra les dents. Le blond fit un pas en avant mais le garçon braqua rapidement l'arme sur lui. Ciel leva les mains en l'air et prit la parole.
- Parlons, dit-il calmement.
Il parlait comme si rien n'était arrivé. Comme si Amélie était toujours debout.
- Comment t'appelles-tu ?
- J-Johnathan, répondit l'autre garçon en ne baissant pas son arme. Johnathan Beattie.
- Très bien, Johnathan, parlons.
Ciel ne perdit son calme à aucun moment, ce qui étonna le blond. Il ne savait pas s'il devait le regarder lui ou l'autre garçon armé.
- Maintenant que tu as révélé ton arme, tu ne peux plus prétendre être un élève comme un autre. Tu es officiellement un criminel désormais, d'accord ?
- Et alors ? C'est ce que je voulais ! Je te tirerai dessus, puis sur les autres ! Pas de problème ! Je veux les voir souffrir ! répliqua l'humain.
Il ria nerveusement tout en parlant, montrant toute la pièce de son arme. Il était dément.
- Et ensuite ? demanda le bleuté.
Le sourire du garçon fut rapidement remplacé par un froncement de sourcil. Néanmoins, le Phantomhive reprit.
- Comptes-tu aller en prison, ou te suicider ?
- Je pense que j'irai en prison. Ce n'est que quelques années, non ? Rien de grave...
- C'est très grave, dit le bleuté. Une fois que cette fille sur qui tu as tiré se relèvera, j'aurais du mal à l'empêcher de te déchirer en morceaux.
- Et je pensais être le fou ici ! dit le garçon en souriant à nouveau. Écoute, je me fait frapper tous les jours. Je pense que je peux m'en sortir avec une petite fille ! Surtout morte !
- Est-ce à cause de cela que tu fais ça ? Parce qu'on te frappe ? demanda Ciel.
- Non, dit l'humain, ce n'est pas la seule raison. Je fais ça à cause de l'humiliation.
Il leva son fusil vers le bleuté.
- Papa dit toujours que les fusils peuvent résoudre tous les problèmes ! « Lorsqu'il y a un obstacle sur ta route, mieux vaut s'en débarrasser» !
Ce fut à ce moment précis que Ciel comprit. Le père du garçon était un trafiquant d'armes,Victor Beattie. C'était pour cela qu'il avait réussi à se procurer toutes ces armes. C'était pour cela qu'il était aussi sûr de lui. Les trafiquants d'armes savaient comment s'y prendre pour sortir leurs clients de leurs problèmes. Si le garçon était arrêté, il serait libre en deux temps trois mouvements. Cependant, le bleuté fut tiré hors de ses pensées par une voix.
- Ciel! Qu'est-ce que tu fais !? Cours, imbécile ! cria Daniel.
Oui, le Westley n'avait pas fui. Ce n'était pas dans sa nature de fuir des endroits où se trouvait toute l'action. Cependant, cela leur posait un nouveau problème. Il y avait un témoin, innocent qui plus est. Ce problème ne fit que s'aggraver lorsque le tireur se tourna vers le brun, appuyant sur la gâchette.
Le garçon tomba, s'écroulant au sol dans un bruit sourd une fois que la balle avait pénétré son corps. Maintenant le Phantomhive était inquiet. Daniel n'était pas un loup-garou. Il pouvait mourir d'une balle ordinaire. Ciel fit signe au blond d'aller à ses côtés et de le mettre en sécurité.
Au moment où le blond se mit en marche, davantage de coups furent tirés dans sa direction, mais heureusement pour lui, toucher une cible en mouvement s'avérait être plus compliqué, surtout lorsque cette dernière n'était pas humaine. Alois évita les balles de Johnathan, et il apparut aux côtés de son ami.
- Daniel ! Est-ce que ça va ?! demanda-t-il au garçon en panique alors que ledit garçon était allongé au sol, se tenant l'épaule.
- Non, putain, je vais pas bien, ducon ! On m'a tiré dessus, bordel ! rétorqua le fils de politicien. Argh ! Les films ont menti ! Ça fait mal !
Étant donné qu'il continuait à faire de l'humour, Daniel semblait bien partit pour s'en sortir. Il avait tout de même besoin d'une assistance médicale. Le blond regarda le tireur, se demandant pourquoi les tirs s'étaient arrêtés.
Les coups de feu avaient été remplacés par de petits cliquetis d'une arme vide. Johnathan fut sur le point de reprendre des balles dans sa poche lorsqu'il sentit que quelqu'un attrapait sa cheville. Le garçon baissa les yeux, les écarquillant de peur en s'apercevant que la fille sur qui il avait tiré avait bougé. Rapidement, il se dégagea de la faible prise d'Amélie et recula, se libérant. Il se remit à la recherche d'autres balles, mais fut incapable de contrôler ses mains tremblantes en voyant la fille se relever et le regarder.
Il l'avait touchée à la tête, en plein dans l'orbite gauche. Il restait évidemment du sang de la blessure, donnant l'impression qu'elle pleurait des larmes rouges, mais ce n'était pas ce qui effrayait tant le garçon. Non, c'était autre chose qui l'horrifiait, ce n'était pas le fait qu'elle s'était relevée. Actuellement il était terrifié en voyant l'œil de la fille se régénérer. C'était voir les nerfs optiques et les vaisseaux sanguins se rassembler tout seul et s'entremêler alors que le cristallin et l'iris étaient à nouveau visibles. Finalement, la fille fut de nouveau complète, son œil et les trous dans sa poitrine à présent refermés. Le petit tintement de balles tombant au sol retentit dans la pièce. Le garçon tenant le pistolet vide avait la bouche ouverte, ayant beaucoup de mal à se forcer à former assez de mots pour construire une phrase cohérente.
- Qu... Qu'est-ce... que tu es ? réussit-il enfin à dire.
- I'm a werewolf, dit-elle en marchant lentement vers lui.
Bien que son expression reste celle qu'elle affichait continuellement, ses yeux semblaient plus sombres. Ils semblaient prêts à tuer. Elle fut arrêtée par une main sur son épaule. Elle se retourna et regarda le Phantomhive.
- Merci, dit-il. Tu en as assez fait. Désolé, mais je ne peux pas te laisser le tuer.
Faisant la moue, le fille concéda et alla aider Alois avec Daniel alors que Ciel confrontait Johnathan. Alois observa Ciel, ne manquant aucun de ses faits et gestes par peur de rater quelque chose d'important. Alors que le blond faisait cela, les yeux de Daniel ne quittèrent pas Amélie tandis qu'elle s'approchait d'eux. Il se mit à donner des coups de pieds comme s'il tentait de s'échapper, et se mit à crier.
- Bordel de merde ! Comment t'as fait ça ?!Qu'est-ce que tu es ?!
- Secret, répondit-elle. Peux le dire que si le Patron accepte.
Elle pointa le bleuté du doigt, l'humain suivant son indication.
- Quoi ?! Phantomhive est ton patron ?! cria-t-il. Je demande des explications- AÏE !
- Arrête de gigoter. Tu vas empirer les choses, l'avertit Alois, décrochant ses yeux de l'autre démon un instant.
- Pourquoi est-ce que ça ne te fait rien, Trancy ? demanda le brun.
Il parla d'une voix beaucoup plus basse cette fois-ci. Le pauvre garçon semblait être à la fois blessé et confus.
- On s'y habitue, répondit le blond.
Il n'en dit pas davantage et regarda à nouveau le bleuté. Daniel fixa le Trancy un moment avant de regarder Ciel. Il tentait de comprendre. De trouver un sens à tout cela, mais il n'y arrivait pas.
Ciel était actuellement en train d'essayer de faire vaciller le garçon devant lui, son œil saphir sur ceux onyx de ce dernier. Ledit garçon tremblait comme une feuille. Il serra les dents afin d'avoir l'air menaçant, mais ses yeux ne reflétaient que toute sa peur. Ciel pouvait le voir. Il était absolument terrifié.
- Qu-Qu'est-ce que vous êtes ? demanda Johnathan une nouvelle fois.
Il était en sueur froide, arborant une expression inquiète et apeurée. Le bleuté, d'un autre côté, était tout à fait calme. Il mit nonchalamment ses mains dans ses poches et dit :
- N'est-ce pas évident ? Nous sommes des monstres.
L'autre garçon écarquilla les yeux. « Monstre ». Comment ce petit garçon, si calme, pouvait-il être un monstre ? Pourtant la fille encore plus petite que lui avait réussi à se régénérer, mais que pouvait bien faire cet élève à l'air ordinaire ? Johnathan fronça les sourcils, et il grogna en sortant un couteau de sa veste. Le Phantomhive n'eut même pas un moment d'hésitation en apercevant la lumière se refléter sur la lame bien entretenue. Ce n'était pas un simple couteau de poche; ni un couteau à cran d'arrêt. Non, le garçon possédait une dague de l'armée, conçue pour les combats au corps-à-corps qui ne débouchaient que sur la mort.
- Doucement, dit le bleuté. C'est tranchant. Tu pourrais te faire mal.
Ses mains restèrent dans ses poches, et il resta immobile alors que l'autre garçon se préparait à attaquer.
Johnathan se mit en action, la lame attachée à son bras. Il fit des mouvements amples et imprudents, ne coupant que l'air alors que le Phantomhive se contentait de se mettre hors de sa trajectoire. Encore et encore, il attaqua le garçon, le ratant de peu à chaque fois. Ils dansèrent ainsi à travers le réfectoire dans un effort à sens unique pour vaincre l'adversaire.
L'expression désintéressée de Ciel ne faisait qu'énerver davantage le garçon, et soudainement, au lieu d'essayer de le couper, il se plaça de manière à le poignarder en se jetant sur lui de toutes ses forces. Le démon eut juste à se mettre sur le côté, à une telle vitesse que l'humain n'eut pas le temps de corriger son erreur, tombant vers le sol. Il mit instinctivement ses mains vers lui afin d'amortir le choc, tenant toujours fermement le couteau dans l'une d'elles alors que son corps s'écrasa dessus. Il était tombé sur son propre couteau.
Seuls les bruits d'agonie du garçon résonnaient dans la pièce alors qu'il hurlait et agrippait l'arme qui ressortait de son estomac. Elle était profondément enfoncée et le sang chaud tachait ses vêtements et éclaboussait déjà le sol tandis qu'il se tortillait de douleur, le liquide refroidissant au toucher après un certain temps. Son visage était rouge et les larmes coulaient à flot. La seule fois où les râles s'arrêtèrent fut lorsqu'il dut cracher du sang.
Daniel et Amélie ne pouvaient pas détourner le regard de la scène, mais Ciel et Alois étaient incapable de regarder. Ils ne le supportaient pas. Ils étaient passés par là autrefois. Pas exactement de la même manière, mais c'en était proche. Les cris de douleur et les lamentations implorant une quelconque aide étaient les mêmes cependant. Ciel fut sur le point d'aller vers ses amis lorsqu'une main couverte de sang attrapa sa cheville.
- Eh... dit Johnathan en regardant le bleuté, qui lui ne lui rendait pas ce regard. Aide-moi... Je t'en prie !
- M. Spears, si vous comptez l'évaluer bientôt, faites vite, dit Ciel avant de se dégager de la prise du garçon et de partir.
Le bleuté, ainsi que les autres, laissèrent le garçon seul dans son agonie.
Plus tard dans la soirée, Johnathan Beattie décéda à l'hôpital. Le même hôpital où Daniel se trouvait pour soigner l'épaule où il avait été touché. Il ne sourit pas, il ne fit pas non plus de blagues pour se calmer. Il resta simplement assis à attendre que le jour suivant arrive. Après qu'ils aient quitté le réfectoire, le duo de démons lui avait dit qu'ils lui expliqueraient tout.
Ils lui expliqueraient comment ils savaient ce qu'ils avaient fait, ainsi que ce qu'étaient la mystérieuse fille et ses pouvoirs. Pourquoi ils avaient laissé mourir ce garçon. Il réfléchissait à cent à l'heure et son cœur lui faisait mal alors qu'il repensait au manque de compassion de ses amis. Comment avaient-ils pu faire une chose pareille ? Il ne comprenait pas. Il attendait que le lendemain vienne, tandis que la nuit passait, et que le moniteur cardiaque de Johnathan résonna d'une note continue à travers le couloir.
- Nom : Johnathan Beattie. Cause de la mort : poignardé, dit une voix familière dans la chambre du défunt.
L'homme remit ses lunettes sur le haut de son nez tout en prenant note.
- Analyse complète.
La Rubrique : Fiche des Personnages
Maxwell Goddard
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August Remy
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