Écrit par HateWeasel

154. Sous Le Feu Des Projecteurs.

Il ne restait que quelques jours avant l'inauguration du grand défilé de mode de Warwick, et les garçons débattaient sur la manière dont ils devraient défiler sur le podium. Ils se demandaient quel serait l'ordre de passage, la façon de marcher, et même la pose qu'il faudrait prendre devant le public avant de retourner en arrière. On pourrait penser que tout cela était inutile, mais bien au contraire. Le futur de Warwick dépendait de la prestation des garçons et des filles le grand soir.

Quoi qu'il en soit, Daniel ne voyait pas les choses ainsi. Il pensait que c'était aussi simple que de faire un aller-retour, ce que la plupart des gens penseraient également. La majorité des garçons trouvait ridicule le fait de marcher encore et encore sans voir le moindre progrès. Tous ces efforts semblaient en vain.

Kristopherson, cependant, n'était pas d'accord. Grâce aux différents défilés auxquels il avait assisté, il avait remarqué que la démarche des mannequins avait une grande influence sur l'appréciation du public. S'ils marchaient trop vite, ils donnaient l'impression d'être impatient, s'ils marchaient trop lentement, ils donnaient l'impression d'être trop prudent. Dans les deux cas, cela donnait l'impression qu'ils ne voulaient pas vraiment être là, et si c'était le cas, alors pourquoi les spectateurs devraient-ils venir ? Pour le faire correctement, il fallait de l'assurance ainsi que de la grâce, et pour l'instant, les garçons n'avaient ni l'un ni l'autre.

- Qu'est-ce que c'était que ça ?! demanda le garçon à la cravate rose depuis son siège devant la scène. Pourquoi est-ce que tu marches aussi vite ?!

- Parce que tu m'as fait marcher sur ce stupide podium des millions de fois, putain ! cria Daniel depuis la scène.

- Et alors ! Marche comme si tu voulais être ici, d'accord ?! ordonna Kristopherson. Encore une fois !

- PUTAAAAAAAAAAAAAAAIIIIIIIIIIN ! cria Daniel alors qu'il retourna à sa position de départ.

- Ça ne donne pas l'impression de « vouloir être là » !

Pendant ce temps, en coulisses, une certaine paire de démons discutait de ceci et de cela. Le sujet de leur discussion portait parfois sur le défilé en lui-même, puis ils s'en écartaient à nouveau. Lorsqu'ils en revinrent enfin au sujet actuel, ils se dirent à quel point Kristopherson et son perfectionnisme étaient de trop, ainsi que le fait qu'il soit resté debout toute la nuit à confectionner des vêtements. Ils parlèrent des costumes en eux-mêmes, ceux qu'ils aimaient, et ceux qu'ils n'aimaient pas, disant des choses comme « le costard de Daniel ressemble à un mélange entre Doctor Who et James Bond ». Ils parlèrent également de leurs propres tenues qui leur plaisaient pas mal, étant donné que le faux-blond s'était assuré de réaliser leurs gardes-robes selon leurs goûts personnels.

- Je dois dire que cet ensemble te va à ravir, dit le blond avec un sourire. Je m'attendais à beaucoup de noir, de bleu, et un peu de blanc, mais je n'avais vraiment pas vu venir le rouge.

- Si tu le dis. Les talons qui vont avec sont un peu embêtants, par contre, répondit le bleuté.

- C'est seulement pour que tu sois plus grand que moi. Je porterai une robe pour accompagner ce costume que tu portes.

- Je n'ai encore vu aucune de tes robes...

- Avant que tu poses la question, elles sont toutes d'une longueur appropriée, l'interrompit Alois. Je voulais qu'elles soient une surprise pour toi.

- J'ai des raisons de m'inquiéter ? demanda Ciel. Je n'ai pas besoin d'avoir encore plus de mal à garder mon sang-froid en public.

- Je promets de ne pas t'embarrasser... enfin pas trop.

- Prenez une chambre, non ? dit Audrey.

Il fit sursauter de surprise le duo alors qui ne l'avaient pas reconnu. Bones n'avait plus de frange devant ses yeux, tenue en place avec une barrette lapin, et son accoutrement n'avait rien a voir avec ce qu'il portait habituellement. Il avait une veste en cuir ornée de nombreux clous qui n'étaient là que pour faire jolie, un t-shirt blanc avec ce qui semblait être un crâne en charbon dessus, et un pantalon écossais rouge enfoui dans des bottes de combat noires. Il ressemblait à une sorte de punk rocker. Le garçon semblait également de meilleure humeur que d'ordinaire, mais cela pourrait très bien être dû au fait que son visage était apercevable.

- Wow, Bones ! Ça te va bien ! dit le blond dès qu'il se rendit compte de l'identité du garçon.

- Tu m'as démasqué, hein ? Tu es le premier. Et moi qui pensais que je pourrais être un enfoiré avec vous deux sans en subir les conséquences, plaisanta Audrey avec un sourire.

- C'était dur de ne pas le remarquer en voyant tes yeux, dit Ciel.

Ces yeux jaunes et verts étaient facilement reconnaissables. À moins qu'il y ait un nouveau Dieu de la Mort en ville, ce devait forcément être Audrey.

- Ouais, mais presque personnes les a vus, tu sais ? dit Bones. Je me demande si Kristopherson me laisserait garder cette tenue.

- Je suis sûr que oui. J'ai du mal à imaginer qu'il porte une chose pareille, dit le Phantomhive, incapable de voir le faux-blond dans un tel accoutrement.

- Oui, ce n'est pas assez rose, dit Alois.

- Trop punk et pas assez rose. Ça ne m'étonne pas, sourit Audrey. Est-ce que tu vas encore porter une robe, Trancy ?

- Et comment ! C'est une tradition ! répondit le blond en plaisantant.

- Nous en parlions, justement. Il dit qu'il ne va pas me montrer ses robes parce qu'il veut que ce soit une « surprise », dit le bleuté.

- On dirait bien que tu vas bien t'amuser, dit Audrey avant de reporter son attention sur le blond. Donc tu dois te travestir chaque fois que tu montes sur une scène ?

- Oui. Surtout si je peux embarrasser Ciel.

- Enfin ! cria un certain fils de politicien alors qu'il fuyait le secteur de la scène.

Daniel était enfin libéré de la « marche des Enfers », comme les garçons l'appelaient. Lorsque l'on était dans cette « marche des Enfers », on était forcé de faire des allers et retours encore et encore jusqu'à ce que Kristopherson soit satisfait de la démarche. C'était presque à en devenir fou, chaque minutes passant donnant l'impression d'être de moins en moins à l'aise sur scène, résultant en une montée croissante d'erreurs. C'était exaspérant, surtout pour Daniel qui était celui ayant passé le plus de temps dans les Limbes. Son attention ne pouvait jamais rester trop longtemps sur la même chose, alors il se lassait très rapidement.

- Audrey ! La diva de la mode veut que tu sois le prochain ! s'exclama le brun. Vas-y ! Vite ! Avant qu'il change d'avis et me ramène là-bas !

- D'accord. Calme-toi. J'y vais, dit Audrey alors qu'il se mit en route vers la scène.

Dès qu'il fut hors de vue, le Westley porta son attention sur le duo de démons.

- Il va mourir, dit-il.

- Quoi ? demanda le blond avec un rire. Comment ?

- Je ne pense pas qu'Audrey va réussir du premier coup, ou même du quinzième, clarifia Daniel. La marche des Enfers n'est pas à prendre à la légère.

- Alors peut-être que tu devrais essayer de faire ce que Kristopherson te dit dès le début, suggéra le Phantomhive.

- C'est ce que je pensais avoir fait ! répliqua Daniel avant de voir Bones revenir. Je pensais que tu allais marcher ?

- Oui, répondit Audrey, je n'ai eu qu'à le faire une fois.

- Enfoiré !

- Ce n'est rien, Daniel, dit Alois en posant une main sur l'épaule du garçon. Marcher peut prendre du temps pour certains.

- Vous êtes tous des enfoirés !


La Rubrique : Foire aux Questions

Question : « Pourquoi pas des choses sur leurs enfances un peu comme un 'draw my life', mais sans les dessins. » de woooimmafox1305

Réponse de Ciel : « Je commence cette fois, comme ça Alois ne pourra pas déformer ce que je dis !

Quand j'étais petit, je jouais beaucoup avec Lizzy et mes parents. Nous jouions dehors dans le jardin, et ma mère ainsi que ma tante, Madame Red, chantaient pour nous. Parfois, pendant l'été, le pollen des fleurs irritait mes allergies,

ce qui provoquait une crise d'asthme, ce qui nous a d'ailleurs permis de découvrir que j'avais de l'asthme comme ma mère.

Lorsqu'il faisait trop froid, nous jouions en intérieur près du feu de cheminée avec quelques jouets, et mon chien, Sebastian, essayait de monter sur les meubles et il nous renversait sans le vouloir s'il était trop excité (avec le recul, je ne suis pas sûr de savoir pourquoi j'ai appelé Sebastian d'après ce chien. Ils ne se ressemblent absolument pas). Lizzy et moi jouions jusqu'à ce que nous nous endormions et ensuite mon père me ramenait à l'étage pour me mettre au lit. J'étais toujours un peu déboussolé le lendemain matin lorsque je découvrais que je n'étais plus au même endroit.

Il n'y a rien de particulièrement spécial à dire sur mon enfance. Je n'ai pas été un enfant depuis mes dix ans... »