Écrit par HateWeasel
158. Les Effets De La Pleine Lune.
C'était un agréable samedi au Manoir Phantomhive, le soleil haut dans le ciel, pourtant même ses doux rayons ne suffisaient pas à pénétrer l'air froid de l'automne, empêchant la chaleur de passer et de réchauffer les résidents de la demeure alors qu'ils se trouvaient près des jardins. Ils avaient presque terminé les préparatifs pour le soir, montant une petite cabane temporaire. Voyez-vous, ce serait le soir de la pleine lune, et l'un des domestiques de la maison était, en fait, un loup-garou.
La compagne vampire d'Amélie avait expliqué les détails de sa, ahem, « condition médicale » au maître des lieux pour elle, étant donné que la fille en question n'était pas friande de la communication verbale. Contrairement aux croyances populaires, les loups-garou avaient un contrôle parfait d'eux-mêmes, même durant la pleine lune. Ils pouvaient même changer de forme lorsqu'ils le souhaitaient à n'importe quelle occasion. Pour une raison inconnue, cependant, la nuit de la pleine lune était une exception. Un phénomène qui ne sera peut-être jamais expliqué, étant donné que la science n'a encore jamais eu l'occasion d'étudier un lycanthrope.
Afin d'éviter que la fille ne fasse de gros dégâts, elle devrait passer la nuit dans la cabane dehors, derrière le manoir. En tant que monstre-loup géantissime faisant presque deux fois la taille d'un humain lambda, elle ne rentrerait pas dans le manoir, comme cela avait été le cas avec le Chien des Enfers qui avait vécu ici il y a fort longtemps. La seule différence étant que Amélie était un peu plus... civilisée. C'était ce qui permettait de distinguer les deux espèces.
L'une était civilisée et l'autre non; l'une était née monstre, l'autre non. Faisons bien la distinction dès maintenant : les Chiens des Enfers et les Loups-Garou sont deux monstres bien différents. Le maître de la demeure Phantomhive avait autrefois dû subir une leçon d'environ une heure sur le sujet donné par Sir Hellsing, le laissant penser que cette dernière était une « maniaque obsédée par les monstres », comme il le dirait si bien.
Néanmoins, le garçon savait à quoi il avait affaire et, du moins en théorie, la situation devrait être assez simple à gérer tant qu'ils avaient la coopération de la louve. Cependant, cela n'était pas entièrement le cas, étant donné que la fille en question passait son temps à se cacher durant la journée, ce qui avait pour effet d'agacer le bleuté. Charlotte s'excusait constamment pour son comportement, disant qu'elle s'excita lorsque la pleine lune approchait.
- Ne t'inquiète pas, nous la trouverons, répondit Ciel. Le véritable soucis est de savoir comment l'attraper si elle s'enfuit.
- On la met en laisse ? demanda le blond alors qu'il l'aidait dans sa recherche.
- Nous devrons d'abord l'attraper pour cela...
- Je n'ai pas d'idée alors...
Le bleuté roula de l'œil quant à l'idiotie de l'autre garçon. Ils cherchèrent à l'intérieur, et à l'extérieur, se séparant et se remettant à chercher ensemble plusieurs fois, seulement pour ne rien trouver. Ce n'était pas comme si la fille pouvait parfaitement camoufler sa présence surnaturelle, alors la trouver devrait être un jeu d'enfant, cependant le domaine du manoir était immense et Amélie pouvait très bien se cacher dans n'importe quel recoin. Bien vite, les garçons ne firent que tomber l'un sur l'autre, et aucun d'eux ne trouvaient quoi que ce soit. Finalement, le duo de démon fut approché par un visage familier.
Il s'agissait de Sebastian, évidemment, et il semblait venir de dehors, probablement pour apporter des détails de dernières minutes à la structure que la fille introuvable était censée occuper, étant donné qu'il sentait l'air d'automne. Il se courba poliment devant le bleuté et sourit avant de prendre la parole.
- Tout est prêt, jeune maître, dit-il. Y a-t-il autre chose dont vous nécessiteriez ?
- En effet..., répondit Ciel, ...Amélie semble avoir décidé de s'enfuir. Nos recherches se sont avérées être inutiles.
- Elle a disparu ? demanda le majordome. Mais je viens de la voir, assise dans le cabanon avant que je vienne ici.
Le comte ne put s'empêcher de se sentir agacé.
- Elle était là-bas depuis tout ce temps ? geint le blond, posant la question à laquelle Ciel voulait une réponse. Cette chienne ! J'aurais pu faire quelque chose de plus intéressant !
- Je suis presque sûr et certain que regarder des vidéos sur Youtube ne compte pas comme « intéressant », Alois, dit le bleuté.
Il se frotta les tempes afin de lutter contre une migraine et soupira.
- Ce sera tout pour l'instant, je suppose. Dis à Charlotte qu'Amélie a été trouvé.
- Elle est déjà au courant, monsieur, répondit l'homme en noir. Elle est dans le cabanon avec Amélie.
Le sourcil de Ciel sautilla en réalisant ce que cela impliquait, mais il ne fit pas de remarque. Il se remit à marcher le long du couloir, en chemin vers son bureau.
- Tu es libre de t'occuper de tes autres tâches dans ce cas, Sebastian, dit-il, le laissant disposer distraitement alors qu'il repartait.
Il savait qu'il était comme toujours suivi par le blond, étant donné qu'il pouvait entendre les pas pleins de vie qui semblaient continuellement changer de tempo de temps à autres. Sebastian, cependant, fit ce qui lui était instruit et retourna à son travail, mais pas avant d'avoir observé un instant la paire avec amusement. La manière que le blond avait de passer son temps coller à son maître ne cessait de l'amuser, et il en allait de même pour l'attachement que ce dernier avait pour cet étrange énergumène. Aussi pervers que cela puisse sembler, ça ne l'était absolument pas. Il trouvait simplement cela charmant, d'une certaine manière. C'était comme si le démon commençait à ressentir des émotions très humaines telles que l'affection portée à cette demeure et ses occupants, bien qu'il s'agisse de sa prison. Peut-être que Sebastian commençait à développer un syndrome de Stockholm, mais une chose était sûre : il aurait beaucoup de mal à quitter cet endroit.
Pendant ce temps, les garçons étaient dans le bureau du bleuté, et ils travaillaient. Parfois, le blond aidait Ciel avec la paperasse de la compagnie de jouets Phantom, du moins de la version moderne de celle qu'Alois avait connu. La compagnie continuait à prospérer, même au fil du temps. Il avait presque fallu la rebâtir à partir de zéro lorsque le Phantomhive était revenu de sa supposée « mort », mais elle s'en sortait extraordinairement bien.
- Oh, au fait, c'est quand ta réunion ? demanda soudainement Alois, se rappelant que le bleuté en avait parlée.
Il posa son stylo un moment et laissa sa main crispée se reposer, la secouant comme si cela allait faire partir la tension dans ses muscles, avant de donner la feuille qu'il tenait à l'autre garçon pour qu'il la signe.
- Dans quelques heures, pourquoi ? répondit Ciel en prenant la feuille.
- J'sais pas... Je m'ennuie lorsque tu n'es pas dans le coin... dit le bond en reprenant son stylo afin de se remettre à écrire les bonnes informations sur les bons documents.
- Tu te sens seul, tu veux dire ? dit le Phantomhive, un sourire tirant le coin de ses lèvres. Tu es si collant, le taquina-t-il et le blond fit la moue.
- Eh bien, excuse-moi d'avoir envie d'une forme d'interaction amicale ! répliqua le blond d'un ton sarcastique.
Il savait que son compagnon était simplement en train de le narguer. Il commençait à s'habituer à l'humour de Ciel.
- Pour être franc, je préférerai rester ici et t'embêter, mais hélas, je dois travailler parfois.
- Tu n'appelles pas ça du « travail » ? demanda Alois en montrant une pile de feuilles qui devaient être remplies.
- Pas alors que je t'aie pour le faire pour moi, dit Ciel avec un sourire narquois.
Il ricana lorsque le blond tenta d'avoir l'air menaçant, mais échoua misérablement. Le Phantomhive commençait à comprendre pourquoi ce dernier aimait tant embêter les gens.
- Pourquoi est-ce que je t'aide d'ailleurs ?! demanda le blond.
- Parce que tu t'es proposé ? répondit l'autre garçon en regardant un autre document.
Il entendit un petit « pfff » venir de son compagnon, pensant qu'il avait eu le dernier mot et il sourit de sa « victoire ». Il n'avait cependant pas remarqué que le blond s'était levé pour aller vers le bureau, jusqu'à ce qu'il mette ses mains dessus et se penche en avant, fixant le bleuté. Ciel releva l'œil de sa feuille pour le regarder.
- Oui ? demanda-t-il. Je peux t'aider ?
Son sourire narquois s'effaça quelque peu lorsque le blond mit une main sur sa joue.
- Tu es si méchant, Ciel, dit le menace blonde. Je n'ai pas pu jouer avec toi de toute la journée à cause d'Amélie, maintenant on doit s'occuper de tous ces papiers, et après tu devras partir pour une réunion
Alois se rapprocha afin de chuchoter dans l'oreille du bleuté.
- Dis, tu te souviens de la dernière fois où nous avons été comme ça ? Au bal costumé ? Je me demandais, si tu as vraiment « vu à travers mon déguisement depuis le début » comme tu l'avais affirmé, pourquoi est-ce que tu m'as laissé te toucher aussi facilement ?
- Est-ce que c'est une lamentable tentative de t'imposer, Jimmy ? demanda le bleuté, appelant l'autre garçon par son petit nom préféré.
Il n'utilisait jamais les habituels surnoms avec le blond parce qu'ils semblaient ridicules et n'avaient simplement pas le même effet.
- C'est possible... répondit Alois, … Ou je pourrais juste être en train d'essayer d'établir un fait. Je me pose des questions sur ce genre de choses, parfois, tu sais ?
- Ah bon ?
Maintenant Ciel semblait simplement amusé. Il ne voyait plus le blond comme une menace à son égo désormais, puisqu'il avait pris l'habitude de contrer ce que le blond disait avec ses propres arguments.
- En effet, et je me demandais aussi... Pourquoi est-ce que tu tiens tant à être au-dessus ? Est-ce que c'est pour compenser tes propres-, ahem, défauts ?
Ciel se leva soudainement. Il attrapa le poignet du garçon et le fusilla du regard, un léger rougissement visible sur ses joues. Il resta ainsi un moment, observant le visage satisfait du blond en réfléchissant à son prochain mouvement.
- Peut-être, dit-il finalement. Peut-être pas. Peut-être que j'aime juste te voir te tortiller.
- Ça fait beaucoup de « peut-être », dit Alois.
- Peut-être que j'aime les « peut-être ».
Ciel relâcha le poignet du blond et il le rejoignit de l'autre côté du bureau.
Ils se défièrent du regard un moment. Pendant un instant, ils semblèrent à égalité, mais alors le regard du blond commença à montrer des signes de faiblesse. Sous celui du bleuté, il ne pouvait s'empêcher de se sentir quelque peu vulnérable. C'était une impression que le Phantomhive faisait ressentir à n'importe qui, mais à cet instant, c'était différent. Ce genre de vulnérabilité n'était pas effrayante, elle avait plutôt pour effet d'un peu froisser son égo. Dès qu'il ne put plus résister au besoin de détourner les yeux, le bleuté s'avança et passa un bras autour de sa taille, tenant son menton avec son pouce et son index.
- Tu sais, tu n'es pas très doué pour avoir l'air « menaçant », dit le Phantomhive.
- Et tu n'es pas aussi doué qu'avant pour « garder la face », répliqua Alois d'un ton railleur. Dis-moi, pourquoi lorsque je suis dans les parages on finit toujours comme ça ? Est-ce que le « Chien de Garde » est en fait un simple « Chien » ? Pervers.
- Je suis le « pervers » ? Qui est-ce qui passe son temps à batifoler sans cesse avec moi et à me dire des choses obscènes ?
- Seulement parce que tu as l'air d'apprécier. Dis-moi, qu'est-ce que ça fait d'être piégé dans la puberté pendant des siècles ?
- C'est insupportable; comme toi. Combien de temps comptes-tu faire comme si tu te battais pour être dominant ?
- Aussi longtemps que tu feras semblant que tu es le seul qui peut.
- Il me reste quelques heures avant la réunion, alors pourquoi ne pas jouer à un « jeu » pour savoir qui a raison ?
- Prépare-toi à perdre, Phantomhive.
- Pas même dans tes rêves les plus fous, Jim.
La Rubrique : Foire aux Questions
Question : « Comment réagirait Ciel s'il apprenait qu'Alois le trompait avec Kristopherson ?» de InvaderPhantom16
Réponse de Ciel : « Je les tuerai avant de les faire disparaître à jamais. »
Question pour Sebastian : « OÙ EST-CE QUE TU ÉTAIS ?» de LongerWalks-And-ShorterWalks
Réponse de Sebastian : « Je faisais le ménage, les repas, je m'occupais du jardin, j'organisais les affaires du jeune maître, je gérais sa paperasse ainsi que son emploi du temps, je répondais au téléphone, je servais de chauffeur, et bien d'autres choses, pourquoi ? »
Question pour Alois : « Quel côté de Ciel préfères-tu ? Celui timide/embarrassé, ou celui audacieux ? » également de LongerWalks-And-ShorterWalks
Réponse de Alois : « Ooh ! C'est dur de répondre ! J'aime les deux pour différentes raisons. Le Ciel timide est absolument adorable, mais le Ciel audacieux est vraiment sexy. Je ne suis pas sûr de pouvoir choisir entre les deux ! J'aime juste Ciel ! »
