Écrit par HateWeasel

159. Une Étrange Découverte À La Tamise.

La ville de Londres baignait dans la brume ce jour-là, et les quelques feuilles restantes sur les arbres étaient violemment secouées par la légère brise d'automne, aussi fourbe qu'inattendue. Plusieurs voitures de police ainsi qu'une ambulance étaient entassées autour d'un pont après une découverte faite par des enfants qui jouaient près du fleuve. Froid, pâle, sans vie à la surface de l'eau. Il s'agissait d'un corps; un corps que les autorités s'affairaient à sortir de l'eau avant que d'autres enfants l'aperçoivent et rentrent en pleurs sans jamais revenir à leur terrain de jeu habituel. Ça avait d'abord eu l'air d'un simple suicide, mais non, en y regardant de plus près il fut clair que le défunt ne l'avait pas fait de son plein gré. C'était un meurtre. Un certain enquêteur était présent sur le lieu du crime, attendant l'arrivée d'un « spécialiste », et il frissonnait à cause de l'air froid ainsi qu'en regardant la housse mortuaire au sol.

L'inspecteur Bailey n'aimait pas devoir l'appeler, mais quelle autre solution avait-il ? La nature de ce crime le dépassait. Il avait vu bon nombre d'atrocités, mais ça... La personne qui avait commis un tel acte de cruauté était bien trop haut perché pour que l'enquêteur s'en occupe. Il mit une main dans sa poche avant d'en sortir une cigarette et de l'allumer, commençant à être agacé par le temps que prenait son soi-disant « spécialiste ».

- Monsieur, qu'attendons-nous ? demanda une voix derrière lui.

Il se retourna pour faire face à sa collègue, l'inspectrice Smith, qui le regardait d'un air confus. La femme était intelligente, mais inexpérimentée, et d'un grade inférieur à celui d'inspecteur en chef.

- Nous ne pouvons pas laisser ce corps à la vue de tous ! Est-ce que nous ne pouvons pas simplement voir ce « Phantomhive » au commissariat ?

- J'ai bien peur que non, dit Bailey, éloignant la cigarette de sa bouche pour parler. Il vaut mieux le laisser voir les preuves sur place. Il serait capable de trouver quelque chose que nous aurions manqué, comme il le fait toujours.

L'inspecteur en chef fut sur le qui-vive lorsqu'il entendit une voiture arriver. Il reconnaîtrait ce rugissement de moteur entre mille.

- Quand on parle du loup...

Smith regarda derrière son supérieur, observant un grand homme en noir sortir de la voiture et aller ouvrir la portière de son maître. Au départ, elle avait pensé que le majordome était le « spécialiste » dont Bailey avait parlé. Elle s'attendit à voir un homme à l'air renfrogné de l'âge de Bailey, mais à la place, elle aperçut une tout autre personne. Bien que le garçon qui sortit de l'arrière du véhicule ait une apparence « sérieuse », il avait l'air jeune, beaucoup trop pour faire un tel travail. Ce n'était qu'un enfant.

Ciel sortit de la Rolls Royce noire, habillé d'un costume de la même couleur à l'exception de sa cravate bleue. Même le manteau qu'il portait pour se protéger du vent était noir. Le garçon qui sortit après lui était habillé plus ou moins de la même manière, sauf pour sa cravate violette. Ledit garçon était blond, et il semblait beaucoup moins sérieux pour s'occuper de ce genre d'affaires. Leur apparence prit de court l'inspectrice.

- Que font ces enfants ici, monsieur ? chuchota-t-elle à Bailey, recevant un regard étrange.

- Soyez plus respectueuse, dit l'homme en jetant sa cigarette. Il s'agit de Ciel Phantomhive et Alois Trancy. Ils sont plus gradés que n'importe lequel d'entre nous ne le sera jamais.

- Bailey, dit le bleuté, acquiesçant légèrement en guise de salutation alors que le blond à côté de lui sourit en bougeant la main.

- Phantomhive, répondit l'homme. Voici l'inspectrice Karen Smith; Smith, voici Ciel Phantomhive et Alois Trancy.

Il montra de la main chaque garçon en les nommant.

- B-Bonjour... les salua-t-elle.

- Ravi de vous rencontrer, dit Ciel. Je me doute qu'il s'agit d'une affaire importante pour que vous m'ayez appelé jusqu'ici.

- En effet. Par ici, dit Bailey en leur faisant signe de le suivre.

Ils se dirigèrent vers la housse mortuaire qui était disposée au sol hors de vue des civils. Il n'eut pas à dire quoi que ce soit pour que le bleuté s'accroupisse près de la housse et l'ouvre, plissant le nez en sentant l'odeur de décomposition, avant de poser l'œil sur le corps en lui-même.

Le bleuté regarda de nouveau l'inspecteur, comme s'il était étonné par ce qu'il voyait. Lorsqu'on lui avait dit qu'un corps avait été trouvé dans le fleuve, il s'était attendu à un noyé, pas à ça. Cette personne était morte de décapitation. C'était inhabituel, c'était le moins qu'on puisse dire. Ciel fit signe à son majordome un instant, tendant la main.

- Gants, dit-il simplement et en réponse, l'homme sortit une paire de gants en plastique de son manteau, et la donna au garçon.

Alois se tenait juste derrière ledit homme, faisant des grimaces écœurées alors que le bleuté touchait le corps. En regardant le cadavre de plus près, il put constater qu'autour de ce qu'il restait du cou il y avait ce qui semblait être quelques brûlures, mais pas seulement. C'était brûlé et déchiqueté; un travail bâclé. Ciel se mit ensuite à fouiller les poches du corps, à la recherche de quoi que ce soit d'autre. Une pièce d'identité, quelque chose qui pourrait permettre de savoir où cette personne se rendait, comme des places de cinéma par exemple. Il trouva un porte-feuille avec une carte d'identité, étrangement rempli d'argent et de carte de crédits, ainsi que d'un portable.

- Je ne suis pas sûr de savoir quoi en faire, dit finalement le bleuté alors qu'il appuyait sur le bouton « allumer » de l'appareil, sachant qu'il ne s'allumerait probablement pas à cause de sa petite virée sous l'eau plus tôt. Savez-vous où est la tête ?

- Probablement au fond de la Tamise, à l'heure qu'il est, dit Bailey.

- Quel dommage... s'estompa le bleuté.

Il fouilla les poches intérieures du manteau du défunt, trouvant quelque chose sortant de l'ordinaire. Un talkie-walkie. Ciel tâta l'appareil en pensant à toutes les raisons qui expliqueraient pourquoi cette personne l'avait sur elle. Il activa le bouton qui était censé l'allumer, et rien ne se passa. Il n'entendit que de la friture. Il le mit tout de même dans sa poche, se disant que cela pourrait être utile, avant de se relever.

- Y a-t-il autre chose ? demanda le garçon sans regarder l'inspecteur, observant les alentours à la place.

Le blond alla vers lui et suivit son regard, comprenant apparemment ce que le bleuté faisait.

- Non. C'est tout ce que nous avons trouvé jusqu'à maintenant, dit l'inspecteur Bailey. Je me suis dit que ce serait le genre de choses qui vous intéresseraient.

- Y a-t-il eu d'autres cas comme celui-ci ? demanda Ciel, regardant finalement l'homme.

Il savait que ce dernier ne l'aurait pas appelé s'il s'agissait d'un cas isolé.

- Oui. Ils avaient aussi des talkie-walkie sur eux, et pas de tête. Que comptez-vous faire à présent, « Chien de Garde » ?

- Maintenant, je vous ignore et j'enquête, dit le garçon avec un sourire arrogant. Dites-moi, avez-vous déjà résolu des enquêtes par vous-même ?

- Pas assez à mon goût, dit l'homme. Allez faire ce que vous avez à faire. Assurez-vous que je ne vous attrape pas.

- Bien sûr. Sebastian, Alois, allons-y.

Aussitôt, les démons quittèrent la scène, remontant dans le véhicule avant de disparaître de la vue de l'officier. Ils ne firent même pas leurs au revoir. L'inspectrice Smith regarda la voiture noire s'éloigner jusqu'à ne plus l'apercevoir au loin.

- C'est tout ? dit-elle finalement. C'est tout ce qu'il avait besoin de voir ?

- Il ne reste jamais bien longtemps, répondit Bailey, allumant une autre cigarette.

- Que peut bien faire un enfant avec ces informations ? Est-ce réellement une bonne idée de laisser un enfant voir ça ? demanda Smith en croisant les bras.

Elle n'arrivait pas à croire que son supérieur puisse laisser des enfants pénétrer sur une scène de crime et jouer avec le corps. Bailey marqua une pause avant de répondre.

- Ce n'est pas un enfant, dit-il enfin. Ce garçon... C'est le Diable en personne.

- Que voulez-vous dire ?

- Lorsque je prendrais ma retraite et que vous reprendrez ma place, vous comprendrez.

L'homme décida alors qu'il était temps de tout ranger. Sachant très bien que le duo de démons trouvaient déjà des réponses à cette étrange affaire; aussi étrange que les garçons eux-mêmes.


La Rubrique : Foire aux Questions

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