Écrit par HateWeasel
168. Ce Manoir, Étrange.
Rouge. Cet œil rouge. Le souvenir de cet œil ne quittait pas Preston. Tout cela semblait si irréel. Il n'avait sûrement pas vu ce qu'il croyait avoir aperçu. Peut-être était-il si abattu par les événements de la journée que ses propres yeux lui jouaient des tours. C'était une possibilité. Le seul problème était qu'il l'avait vu. Il savait que c'était le cas. Ça avait eut l'air beaucoup trop réel pour ne pas l'être. Il savait que le bleuté lui parlait à ce moment-là, mais Preston n'arrivait pas à se souvenir de ce que Ciel lui avait dit. Il se rappelait seulement de l'œil du garçon, rouge et hypnotisant, qui avait semblé le pénétrer.
Criant avec surprise, Preston se releva brusquement du lit, se réveillant en sursaut d'un cauchemar. Avait-ce été un rêve ? L'Indien effleura son cou des doigts, cherchant le moindre signe du collier. Il soupira de soulagement lorsque la seule chose qu'il sentit fut sa propre peau. Un rêve, alors.
Mais il se trompait; ce qu'il réalisa en observant les alentours de la pièce, découvrant qu'il ne s'agissait pas de sa chambre. Non, Preston était dans l'une des chambres d'amis du Manoir Phantomhive, exactement là où il se rappelait s'être endormi cette nuit. Il ne rêvait pas. Tout était réel. La bombe, le danger, les tests, les larmes de sa mère, et les tentatives de son père de retenir les siennes, mais plus que tout, cet œil hypnotisant, luisant de rouge.
Il n'eut cependant pas le temps de s'y attarder trop longtemps, étant donné qu'il se rendit compte qu'il n'était pas seul. Preston faillit avoir une attaque cardiaque lorsqu'il remarqua l'étrange petite fille aux longs cheveux d'argent habillée de son uniforme de bonne « empruntée ». Son expression semblait blasée, même lorsqu'elle prit la parole.
- Good morning; Bonjour; Debout et que ça saute, dit la bonne au garçon, ne s'importunant pas de l'impolitesse de sa salutation. Le petit-déjeuner est en bas. Tu peux emprunter les vêtements là-bas.
Elle pointa du doigt quelques vêtements du Trancy, ayant eut la bonté de ramener un pantalon au lieu du fameux mini-short du blond.
- Euh… D-D'accord ? demanda-t-il, choqué et confus.
Il lui fallut un moment pour réaliser qu'il portait les mêmes vêtements depuis un bon moment maintenant, depuis son enlèvement jusqu'à maintenant, ce qui faisait environ deux jours. Il plissa le nez alors qu'il avait l'impression d'être recouvert de crasse.
- Tu penses que j'ai le droit de prendre une douche ? demanda-t-il.
La fille acquiesça avant de se retourner pour partir.
- Attends, une dernière question ! dit-il pour arrêter Amélie qui le regarda. Qu'est-ce… Qu'est-ce qui est arrivé au collier autour de mon cou ?
- On s'en est occupé, fut tout ce qu'elle dit, partant en fermant la porte derrière elle.
Ça ne répondait absolument pas à sa question. Le garçon se demanda pourquoi le Phantomhive avait engagé une telle personne pour s'occuper de sa demeure, mais là encore, le bleuté arrivait à supporter Alois.
Une fois que Preston eut fini de se rincer, il prit les vêtements qui lui avait été préparé, un t-shirt violet et un jean, avant de descendre en bas pour saluer les autres et les remercier pour leur aide. Avec un peu de chance, il saurait ce qui était arrivé avant qu'il s'endorme. Mais actuellement, le garçon avait un autre problème : il ne savait pas où aller dans cette demeure qui lui était étrangère. Il fit plusieurs tours, avant de finir dans un autre couloir qui ne semblait que conduire vers d'autres couloirs. Était-ce si compliqué de trouver des escaliers ? Le garçon erra sans réelle trajectoire en tête avant d'apercevoir un autre signe de vie dans la maison autrement étrangement déserte.
Il s'agissait d'un jeune homme-, ou plutôt, il lui avait semblé en être un. En se rapprochant, il se rendit compte qu'il s'agissait en fait d'une femme ayant l'air d'avoir environ dix-neuf ans. Elle avait une peau très pâle, avec des taches de rousseurs sur les joues, et ses cheveux noirs étaient coiffés en une queue de cheval. La raison pour laquelle Preston l'avait prise pour un homme était qu'elle portait un uniforme de majordome.
- Excusez-moi, dit-il en allant vers la fille, mais je me demandais si vous pouviez me dire où se trouve la salle à manger. Je suis perdu… admit-il.
- Bien sûr ! dit-elle avec enthousiasme, malgré le fait qu'elle semblait quelque peu léthargique. Je m'y rendais justement, vous n'avez qu'à me suivre.
Les quartiers des domestiques étaient proches de la cuisine et de la salle à manger, alors Charlotte dépassait légèrement la destination du garçon. Elle était réveillée depuis un peu trop longtemps à son goût.
L'invité marcha aux côtés de la nocturne, alors qu'ils tournèrent à quelques coins de plus avant d'arriver aux escaliers que Preston avait désespérément cherché. Ils marchaient dans un silence lourd, n'étant ni l'un ni l'autre capable de trouver quoi dire; enfin, Preston avait quelques questions à poser, mais il n'avait pas le courage de se lancer. Ils descendirent, et Charlotte l'emmena vers une grande porte. Elle l'ouvrit, laissant à Preston l'accès à la pièce. Elle le salua de la main avant de refermer ladite porte pour partir dormir le reste de la journée, laissant le garçon dans la salle à manger.
Preston se retourna et vit les autres, Ciel au bout de la table et Alois à sa droite, ce dernier mangeant sans véritablement se concentrer sur sa nourriture en attendant que le bleuté finisse son appel. Ciel en prenait souvent durant le petit-déjeuner, aussi « impoli » que cela puisse être. Si personne autour de lui ne s'en importunait, et si les informations échangées n'étaient pas « secrètes », alors il ne voyait pas où était le mal. Peut-être était-ce une mauvaise habitude qu'il avait pris après avoir passé trop de temps avec Alois, c'était incertain. Une chose était sûre, cependant, peu importe à qui le bleuté parlait, cela semblait l'agacer.
Alois finit par remarquer Preston et il lui fit signe en souriant de venir et de s'asseoir, probablement content qu'il ait quelqu'un à qui parler pendant que son compagnon était occupé. L'Indien s'exécuta, allant vers eux et prenant la place à côté du blond. Sebastian apparut comme s'il s'agissait d'une pièce de théâtre et il déposa un plat devant l'invité, que ce dernier accepta vivement.
- Avez-vous bien dormi ? demanda l'homme avec un sourire.
- Pas vraiment. Je n'arrêtais pas de faire des cauchemars, répondit Preston, refusant d'aller dans les détails. Savez-vous ce qui est arrivé au collier ? demanda-t-il, espérant que le majordome sache.
- Je l'ai retiré une fois que le jeune maître et Alois ont forcé le responsable à le désamorcer, répondit Sebastian. Je suis surpris que vous ne vous soyez pas réveillé.
- Moi aussi, dit le garçon, portant son attention sur Alois. Alors comment vous avez fait ? Comment est-ce que vous avez trouvé Simon ?
- Eh bien, c'était surtout grâce à Sebastian. C'est lui qui a fait les recherches sur la famille de l'Inspectrice Smith-, ah, oui, tu n'es pas au courant… commença le blond, marquant une pause pour réfléchir à une façon d'abréger l'histoire. Enfin, bref, on a découvert qu'il était relié à Smith, et ensuite Sebastian a trouvé où il vivait à partir de là. On lui a juste rendu visite chez lui et arrêté, expliqua Alois dans les grandes lignes. Ça a seulement l'air plus dur que ça ne l'est vraiment.
Ce fut à cet instant que les autres commencèrent à entendre ce dont le bleuté parlait au téléphone, alors qu'il se mit à crier au nez de son interlocuteur. Cette personne semblait avoir un vrai talent pour énerver le garçon, encore plus qu'Alois. Ciel fronça les sourcils et cria :
- Que voulez-vous dire par « je ne les prendrai pas » ?! Un marché est un marché !
La voix du garçon était presque enfantine, ce qui arrivait rarement lorsque entendu par les autres. C'était presque une plainte, comme si sa cible avait triché pendant une partie de chat.
- « Entraînement standard » ?! Vous ne m'aviez pas parlé de cela ! Comment suis-je censé être au courant de ces conditions si vous ne m'en faites pas part ?!
- Laisse-moi deviner… dit le blond au majordome avec un grand sourire, bien évidemment amusé par la crise du garçon, … Il parle avec Sir Hellsing ?
- Oui, et il semblerait qu'elle ne souhaite plus nous débarrasser de ces deux-là, répondit Sebastian, parlant de Charlotte et Amélie.
Le mois de décembre était déjà entamé, ce qui signifiait que la paire avait travaillé au manoir Phantomhive pendant un mois. Sir Hellsing avait accepté de s'occuper de Charlotte et Amélie si elles prouvaient qu'elles pouvaient travailler sous les ordres du garçon pendant un mois entier; un marché qu'elle était apparemment en train de rompre.
- Je ne suis pas en train de faire l'enfant ! répliqua le garçon, marquant une pause pour entendre la réponse de son interlocuteur. Cet été ?! Nous ne sommes même pas encore en hiver, bon sang ! Vous vous attendez à ce que je me coltine ça aussi longtemps ?! Je vous interdis de me raccrocher au nez, Hellsing ! Hellsing ! Integra- !
Il finit par n'entendre que la tonalité, qui semblait se moquer de lui, ce qui eut pour effet de l'énerver encore plus.
- Elle m'a raccroché au nez… murmura-t-il. Quelle tête de mule ! Cette satané locomotive, cette espèce de salo-
- Eh, eh, eh, du calme ! dit Alois, empêchant le garçon de finir sa phrase. Ne fais pas une scène dans la salle à manger. C'est malpoli.
Alois sourit narquoisement en voyant le regard mauvais que le Phantomhive lui asséna.
- Alors, qu'est-ce que c'est que cette histoire « d'entraînement standard » et d'été ? demanda-t-il en prenant une gorgée de thé tout en regardant son compagnon se recomposer.
Ciel soupira et s'avachit un peu dans siège.
- Elle n'engagera pas Charlotte ou Amélie tant qu'elles n'auront pas réussi l'entraînement standard de H.E.L.L.S.I.N.G., dit-il, posant son menton dans sa paume. Il commencera en été, alors nous devrons les supporter un peu plus longtemps.
- Amélie est entrée un peu trop de fois dans la salle de bain pendant que tu te douchais, hein ? le taquina le blond.
- Tais-toi, ordonna Ciel. Cette fille n'a aucun sens du respect !
- N'est-ce pas ? C'est presque comme si elle était un animal ou quelque chose comme ça !
Le bleuté fusilla le blond du regard d'une manière qui faillit faire s'étouffer Alois alors qu'il se retint d'éclater de rire.
- Pourquoi vous ne les gardez pas ? demanda Preston. Je sais qu'elles sont un peu… étranges, mais vous n'avez pas l'air d'avoir beaucoup de personnel par ici.
Il basait évidemment cela sur ses propres observations de la maison, qui semblait presque déserte. Les seules domestiques qu'il connaissait étaient Sebastian et ces deux filles, ces trois-là réussissant apparemment à miraculeusement garder la demeure dans un parfait état. Les démons le regardèrent un moment avant de dire quoi que ce soit.
- Comme tu peux le deviner avec les événements d'hier, cette maison contient beaucoup de secrets, l'un d'eux étant mon devoir de Chien de Garde de La Reine, commença Ciel en croisant les mains au-dessus de la table. Le nombre de personnes travaillant dans cette demeure est intentionnel. Laisser n'importe qui entrer pourrait être désastreux. Cependant, ce n'est pas le cas de ces deux là. Sir Hellsing est simplement mieux équipée pour s'occuper de leurs « besoins médicaux ».
- « Besoins médicaux » ? répéta l'humain.
- Oui, ces « besoins » étant l'un de ces « secrets », clarifia Alois, balançant ses jambes d'avant en arrière de manière puérile sous la table. C'est top secret.
- Je vois… dit Preston, ne comprenant pas vraiment.
Il n'arrivait pas à oublier et ne pas se poser de question sur cet œil rouge qu'il avait vu la veille. Serait-il possible que ce soit également un « Secret Phantomhive » ? Il ne savait pas, mais avec chaque seconde qu'il passait dans cette maison, il se méfiait de plus en plus du duo de démons. Il hésitait à continuer à leur faire confiance avec tous ces « secrets », mais là encore, ils lui avaient sauvé la vie. Peut-être qu'il pouvait encore endurer cela un peu plus longtemps.
- As-tu déjà appelé tes parents, Preston ? demanda le bleuté, mettant brusquement fin aux pensées de l'Indien.
Il avait complètement oublié. Rapidement, il sortit son téléphone de sa poche, s'excusant pour sortir de table afin de rassurer ses parents. Il quitta la pièce, composant le numéro en marchant. Dès qu'il fut hors de vue, Alois se tourna vers Ciel.
- Alors, quel est le plan ? demanda-t-il, posant son menton dans sa paume.
- Le plan ? Quel plan ? demanda le bleuté, prenant une gorgée de thé.
- Oh, je t'en prie, ça se voit qu'il se doute de quelque chose, répondit le blond. Tu penses qu'il se souvient de l'utilisation de ton « rayon sexy » sur lui?
- Tout d'abord, ce n'est pas un « rayon sexy », pervers…
- Mais je suis ton pervers !
- Eh bien, ce n'est pas faux, au moins… dit le bleuté avec un léger rougissement. Ensuite, il est tout à fait possible qu'il se souvienne, en fait, il y a de grandes chances pour que ce soit le cas. Mais je ne m'en ferai pas trop à ta place. La plupart des humains finissent par oublier et pensent qu'ils n'auraient jamais pu voir ce qu'ils ont cru voir.
- Parce que nous « n'existons pas » ?
- Précisément. Il est impossible de voir quelque chose auquel on ne croit pas déjà.
- Mais et s'il commence à y croire ? Alors il y aura quelqu'un d'autre dans notre petit secret.
- Ce peut être l'un ou l'autre. Soit nous restons amis, et nous gagnons un allié important, soit il devient une menace potentielle.
La Rubrique : Foire aux Questions
Question : « Pour Alois : Ciel dit que tu dois le laisser être au-dessus pour l'éternité. Ta réaction ? » de SailorVegeta13
Réponse d'Alois : « Pas mal, Phantomhive, pas mal… Être en-dessous ne me dérange pas vraiment. C'est juste que je n'aime pas qu'on me traite de 'fille' ! Ça froisse mon égo... »
Question : « J'ai une question pour Audrey… Tu veux bien m'épouser ? » de ThrillSnake8
Réponse d'Audrey : « Ça va un peu vite. J'aimerais bien apprendre à mieux te connaître avant de prendre une décision, si ça te va... »
Question : « Pour Ciel ! *câlin* ton allergie aux chats devrait pas disparaître comme tu es un démon ? Alors tu peux donner un chat à Sebby ! Ça devrait être son cadeau d'anniversaire ! » de Emeraldpaw
Réponse de Ciel : « Pourquoi tout le monde me touche ? Et oui, je ne suis plus allergique aux chats, mais, je l'ai déjà dit, et je vais le redire : mon allergie était, et sera toujours hors sujet. Je ne laisserai aucun chat dans cette maison parce que Sebastian les aime. Il n'y a rien à ajouter. »
Question : « Je suis de retour avec une autre question pour mon Cielinou *passe les mains dans les cheveux de Ciel parce qu'il n'aime pas que je touche son… VISAGE !* Quelle est la chose la plus embarrassante que tu aies demandé à Sebastian de faire? (embarrassant pour lui pas toi Ciel) » de jellyfish'confetti
Réponse de Ciel : « Vous tous. S'il vous plaît. L'espace personnel : J'en ai besoin. Je ne peux honnêtement pas m'en souvenir. Il y en a tellement. »
Menace d'Alois : « Arrêtez de toucher mon Ciel ! IL N'Y A QUE MOI QUI PEUT TOUCHER CIEL ET LE METTRE MAL A L'AISE ! »
Question : « J'ai une question pour les pêchés quels sont votre livre, plat, et boisson préférés ? » de ChesireLucky SUITE (et encore dans le prochain chapitre)
Réponse de Daniel :
Livre : Genre… UN LIVRE, livre ? Un que j'ai pas lu pour l'école ? Je n'en ai pas. Lire c'est pour les geeks.
Nourriture : Steak
Boisson : Coca
Réponse de Preston :
Livre : « La Stratégie Ender » de Orson Scott Card
Nourriture : Gratin de macaroni
Boisson : J'aime bien le Pepsi
