Commentaires élégamment inutiles du sombrero :

Voilà la suite, assez vite pour cette fois, je suis fière de moi. Ce sera rare, j'aime autant le dire tout de suite.

Je n'aime pas particulièrement ce chapitre mais j'ai fait quelques efforts pour qu'il soit supportable.

Disclaimer :

Somb : L'univers d'Harry Potter m'appartiens ainsi que tous ses personnages, je suis un génie de l'écriture.

JKR : Tu es sûre de ne pas te tromper quelque part ?

Somb : relisant quelques lignes plus haut Qu'est-ce qui ne vous va pas ?

Harry : Je refuse d'être entre les mains d'une tortionnaire comme toi !

Somb : Qu'est-ce que tu fiches là ? J'écris au temps des maraudeurs, t'es pas encore né.

Harry : Tu serais capable de stériliser ma mère pour l'empêcher de me mettre au monde.

Somb : C'est vrai. Je te hais car tu es une caricature de héros. Enfance malheureuse, passe son temps à souffrir, endure un destin tragique, a une puissance phénoménale, mais ne se laisse nullement séduire par le mal car il sait ce qui est juste et le protège.

Harry : Les gens devraient aimer les héros aussi purs que moi.

Somb : Sache que je suis misanthrope, j'aime pas les gens.

JKR : Ca change rien au fait que ton disclaimer est bidon. Je revendique la propriété intellectuelle.

Somb : Soupir. Bien, tout appartient à l'autre, dommage, je n'ai plus qu'à écrire des fanfictions…

La reconnaissance du sombrero :

Merci pour vos reviews ! Ca m'a fait vraiment plaisir, pour un premier post sur ce pseudo, je ne m'attendais pas à recevoir des commentaires si vite !

Lilli-Puce : Désolée, on ne verra pas non plus Sirius dans ce chapitre même s'il sera mentionné à un moment. Il apparaît dès le prochain en tant qu'un des amis de Lyra. La fiction ne sera pas spécialement centrée sur lui, mais en tant que personnage préféré du Sombrero que je suis, il aura tout de même un bon rôle. En tout cas, merci pour ta review, ma toute première !

Wanderin : Merci beaucoup pour tes encouragements, ça m'a aidé à écrire la suite aussi vite ! D'autres personnages apparaissent dans ce chapitre et j'espère qu'ils te plairont autant que Lyra ! Heureuse que la fiction te fasse rire, il faut croire que j'arrive encore à faire de l'humour de temps en temps ! Avec un peu de chance, ce chapitre te fera marrer aussi.

Kiwoui (ou plutôt sa sœur) : Ah tiens, je ne m'étais pas rendu compte que je refusais les reviews anonymes, mea culpa, j'ai dû cliquer sur le bouton par erreur. Désolée de te décevoir mais les maraudeurs ne vont pas encore apparaître à ce chapitre, je l'ai surtout utilisé pour décrire des nouveaux personnages. Ils seront présents dès le prochain où on les verra d'ailleurs beaucoup, histoire de me faire pardonner

Sinon, réponses aux questions :

- J'ai depuis peu seize printemps.

- Ta sœur récupèrera (ou a récupéré) son ordi lorsqu'un zèbre mauve mordra une limace baveuse quelque part en Antarctique (là-bas il arrive beaucoup de choses).

- Le chapitre 2 arrive maintenant, par contre je ne promets encore rien pour le 3, je ne sais jamais à l'avance à quelle vitesse j'écrirai mais j'essaie de les boucler en une semaine.

- Je pense que la guerre civile est évitée mais il vaut mieux se méfier encore des ornythorinques, ils ont l'air louches.

- Je suis navrée d'annoncer que ton internet va sûrement buguer encore très longtemps…

Maintenant, je crois que la meilleure manière de vous remercier est de poster la suite.

†††

Chapitre 2 : Gloire à la Sainte Vodka

†††

La porte claque, je sors enfin de ma chambre pour me comporter avec maturité, c'est-à-dire en sautant allègrement sur mon canapé préféré. Des petits bruits se font entendre mais je n'y prête pas attention. Après tout, le canapé est déjà bien massacré depuis le temps que je lui rebondis dessus dès que je suis de bonne humeur. Quelques sauts de plus ne devraient pas changer grand-chose.

Enfin, mon frère est parti ! J'ai cru qu'il traînerait jusqu'à ce que les premiers squatteurs arrivent chez moi. Un instant je m'étais même demandé s'il ne comptait pas m'annoncer que finalement il restait pour s'incruster à notre... Hum, comment dit-on déjà ? Notre fête civilisée plutôt longue ? On va appeler ça comme ça.

Je jette un coup d'œil à l'horloge. Quatre heures, il devrait me rester suffisamment de temps pour acheter quelques trucs à grignoter et surtout, de quoi boire. Je farfouille le champ de guerre qu'est ma chambre pour en sortir un portefeuille, il reste largement assez pour ne pas avoir peur de dépenser un peu en boissons et autre. J'abandonne mon humble demeure pour quelques instants.

Une demi-heure plus tard, me voilà en marche pour retourner chez moi, une bouteille de vodka à une main, toutes sortes de saloperies sucrées et délicieuses à l'autre. J'aperçois enfin la maison lorsqu'un bus violet fonce sur notre boîte aux lettres qui s'enfuit d'un bond... Je continue d'avancer tout à fait normalement quand enfin je me rends compte de ce que je viens de voir.

Depuis quand les boîtes aux lettres sautent-elles pour échapper à leurs agresseurs ?

Le bus s'est arrêté et deux personnes en sortent en titubant et se soutenant mutuellement pour finir s'effondrer dans mon jardin. Je commence à perdre un tout petit peu le contrôle de la situation. Ma maison serait-elle devenue un dépotoir pour les clochards bourrés qui hantent les bus ? Les deux types ne semblent absolument pas gênés de se trouver dans une résidence privée, j'ai bien envie de les virer à coups de pieds au derrière tout en leur hurlant quelques obscénités françaises dont j'ai le secret mais ce serait malpoli.

A la place, je m'approche d'eux et je vois enfin leurs visages. Fred Millers et Emily Kavern, le seul couple durable de Serpentard ! Ils sont ensemble depuis maintenant deux ans, et tant mieux. Fred a vraiment un effet curatif sur sa petite amie, avant c'était une psychopathe. Grâce à lui elle est devenue une sociopathe, ce qui est déjà un progrès notoire. Bien sûr, je ne réponds pas d'elle si un Poufsouffle s'approche trop près, mais après tout, qui pourrait la blâmer de torturer une de ces choses insignifiantes ?

Evidemment, je me sens blessée dans mon amour propre pour ne pas les avoir reconnu, mais mettez-vous à ma place. Il y a de quoi hésiter lorsque l'on n'a jamais vu des gens habillés autrement qu'en robes de sorciers et qu'un jour ils débarquent en jean et débardeurs ! Et puis, tout ce que j'avais pu voir de là où j'étais, c'était des paumés qui venaient de s'affaler sur ma pelouse.

D'ailleurs, ils ont l'air d'avoir toutes les difficultés du monde à se relever.

- Vous êtes au courant que généralement, quand on est invité chez des gens, on boit là-bas et non pas avant d'y arriver ?

- On n'a rien bu, me lance Emily en mettant une main devant la bouche.

- Et tu sais peut-être aussi que vomir chez les autres n'est pas très civilisé ?

- Si je ne me retenais pas t'en aurais sur les jambes, tu pourrais me remercier.

- Comment ça se fait que vous soyez dans un état pareil sans être bourrés ?

- On t'a déjà parlé du Magicobus, cette fois c'est Fred qui fait un effort surhumain pour articuler, on t'avait dit à quel point ils sont toujours conduits par des irresponsables fous du volant. Ben là il y avait un nouveau conducteur, et c'était encore pire que dans mes souvenirs...

- A ce point ?

- Je ne sais pas si t'as vu le nombre de boîtes aux lettres et poteaux électriques qui se sont enfuis à son passage.

C'est vrai. D'ailleurs où est passée la mienne ? Après un coup d'œil circulaire, je la retrouve en train de trembler sur le toit. La soirée n'a même pas commencé, personne n'est encore rentré dans la maison, et pourtant ça commence déjà à être le bordel.

- Vous comptez retrouver l'équilibre quand ?

- Reviens dans quelques années pour voir...

- J'ai mal à la tête...

Je me raidis aussitôt. Emily n'a presque jamais mal à la tête. Même lorsque tout le monde a une gueule de bois carabinée, elle n'a absolument rien en buvant deux fois plus que nous. Mais quand par un quelconque miracle sa boîte crânienne commence à faire des siennes, ce n'est jamais très bon de rester à côté. Je me rappelle comment en deuxième année elle a réussi à calmer toute la classe en défense contre les forces du mal alors que le prof était complètement débordé. C'est sûr que lorsqu'un bureau s'éclate complètement contre un mur, ça donne envie de rester tranquille. Depuis ce jour et le bouche à oreille aidant, les gens font plus attention à leurs faits et gestes en sa présence. Personnellement, je sais très bien que je ne risque pas grand-chose en tant qu'une de ses très rares amies, mais je préfère ne pas tenter le diable. Fred aussi on dirait, en entendant que sa cher et tendre s'est mise en statut "bombe à retardement", il a subitement retrouvé l'équilibre et s'est relevé aussitôt.

- T'as pas un produit miracle chez toi ?

- Ma famille est moldue, on n'a encore rien inventé sans magie qui agisse avant dix minutes.

- Et y aurait pas par hasard les ingrédients pour faire nous-même quelque chose ? Comme un breuvage froid de quiétude, ça prend même pas une minute à préparer...

- Oui mais il faut du jus de belette pressée et je n'en ai pas, ça périme super vite donc j'en achète qu'à la fin des vacances...

Mine de rien Fred et moi commençons à stresser comme des malades. La situation devient vraiment dangereuse. On s'affole encore un peu pendant quelques instants puis Emily se relève avec un grand sourire aux lèvres.

- Vous êtes mignons à trépigner comme ça mais je vais vous rassurer. J'avais juste envie de vous occuper un peu pendant que j'essayais de reconnaître le haut et le bas.

Avais-je omis de préciser qu'Emily a un sens de l'humour détestable ? Effectivement, un regard extérieur pourrait peut-être trouver ça drôle. Mais je pense qu'il y a des choses sur lesquelles on ne devrait pas rigoler, j'ai vraiment eu peur moi. Fred lui fait un gros câlin pour lui montrer qu'il s'est inquiété et arrête subitement en plein milieu. Traduction : je boude parce que tu t'es moquée de moi. Elle se contente de lui tirer la langue, tout le monde sait qu'il est incapable de lui faire la tête pendant plus de trois minutes et vingt-quatre secondes.

Puisque j'ai la certitude qu'ils ne vont pas tituber en détruisant tout ce qu'il y a de fragile chez moi, ils sont enfin autorisés à entrer. Je vois bien le regard de Fred plus qu'insistant sur la bouteille que je tiens toujours à la main mais pas question de l'ouvrir maintenant. On va au moins attendre que tout le monde soit là, sinon j'en connais qui vont râler en découvrant une bouteille vide à leur arrivée. Histoire de le consoler, je lui lance tout de même à la figure un paquet de bonbons qu'il s'empresse d'ouvrir pour les regarder bizarrement.

- Ils sont bizarres... Pourquoi ils ne bougent pas, ils sont morts ?

- Ca s'appelle de la guimauve Fred. C'est moldu et ce n'est pas vivant.

- Mais dans ce cas comment savoir s'ils n'ont pas été contaminés de maladie ?

- Les bonbons moldus ne tombent pas malades, en principe.

- C'est pas rassurant...

En guise de réponse, j'attrape un petit crocodile rose pour l'enfourner dans ma bouche. Les deux Serpentards me regardent bizarrement comme s'ils s'attendaient à me voir tomber d'un instant à l'autre. Finalement j'avale et je leur fais remarquer que je ne suis toujours pas morte. Fred lance un dernier coup d'œil au paquet, pique un dinosaure jaune et commence à le machouiller. Moins d'une seconde plus tard, il affiche une grimace dégoûtée et recrache dans la poubelle ce qu'il reste du bonbon.

- C'est horrible ! C'est tout gluant, on dirait du tentacule de poulpe indien !

Je précise que Fred est connu à Poudlard comme "celui qui a testé tous les plats de la Grande Salle même les plus exotiques et malodorants". Une rumeur prétend qu'il a déjà passé un mois à l'infirmerie à cause d'un plat où des rats auraient établi leur nid. Moi je sais qu'en fait, il s'était empoisonné en devant tester la potion qu'il avait préparée avec Emily. Elle est assez catastrophique dans cette matière, mais après tout, même le professeur n'ose pas lui faire de réflexion.

Fred décide d'ouvrir un paquet qui le met plus en confiance, le teste et commence à se gaver. Je saurais maintenant que les sorciers habitués aux bonbons vivants n'ont rien contre les mms. Je m'apprête à l'imiter quand j'entends plusieurs coups à la porte. Un minimum d'effort est vital pour relever mon auguste derrière et le diriger vers l'entrée. Pendant ce temps, ça toque toujours et je finis par comprendre que le rythme tapé correspond à une chanson des Beatles, la première que j'ai apprise à jouer. C'est signé, j'ouvre la porte pour tomber sans surprise sur Alixe Tierce, l'amie moldue qui m'a convertie à la musique. En bonne fanatique inconditionnée de rock, elle joue de la batterie comme si elle voulait réduire en charpie ses caisses. Je me demande d'ailleurs comment elles font pour tenir sous les coups des baguettes.

- Je pensais que t'arriverais plus tard, pour l'instant y a que Emily et Fred qui sont là.

- Salut ! Toujours ensembles, j'arrive pas à croire qu'à cet âge-là c'est possible de conserver longtemps le même couple !

- On compte encore faire mieux ! Et toi de ton côté ?

- Ca reste plat et c'est parfait, je sais pas comment tu fais mais moi je me sens incapable d'affronter un jour toutes les contraintes d'un copain !

- On s'y fait vite quand on choisit bien, enfin, là il n'est pas à son meilleur jour.

Fred lance un regard outré puis retourne à son occupation : vider des sachets de bonbons moins visqueux que les guimauves. Emily et Alixe partent en grand débat sur l'utilité ou non d'un cher et tendre. Avant, Emily était l'une de ces sorcières persuadées que les moldus étaient sans intérêts, inutiles au mieux et souvent nuisibles. Lorsque l'année dernière j'ai décidé de lui ouvrir l'esprit en l'invitant en même temps que des amis moldus, elle se sentait à peu près aussi bien qu'un type coincé à qui l'on oblige de veiller sur un attardé mental. Puis Alixe est venue en s'excusant du retard et a expliqué que son voisin s'était montré injurieux envers ses talents de batteuse. De fil en aiguille, elle a fini par avoué qu'il était à l'hôpital pour se décoincer une baguette du nez.

Emily l'a tout de suite adorée, depuis elles passent leur temps à correspondre et échanger des points de vue sur l'amour : quelque chose d'agréable ou un simple moyen de procréer ?

Elles s'assoient en continuant leur débat et Fred commence à se joindre à la conversation, du côté bien sûr de sa bien-aimée. Même si je sais qu'elle n'en a pas particulièrement besoin, je ne peux tolérer ce scandaleux déséquilibre et je m'incruste du côté d'Alixe pour défendre son opinion.

- A la base, l'amour n'existe que pour assurer une descendance.

- Peut-être mais la notion de plaisir est ensuite devenue la principale raison.

- La luxure est tout de même considérée comme immorale, le sexe est toujours un sujet plus ou moins tabou.

- Mouais... Mais s'il y a tant de moyens de contraception, c'est bien parce que tout le monde peut concevoir des rapports sans pour autant vouloir s'encombrer d'un chiard.

- Comment tu sais ça ? Je croyais que les sorciers utilisaient juste un sort, ça ne fait qu'un moyen...

- Lyra m'a fait un cours sur les techniques moldues quand je lui ai demandé comment vous faisiez.

- Faut pas oublier aussi les religieux ! Pour eux, le sexe ne sert qu'à faire naître, ils font tout pour enlever le plaisir !

- Tu dis toujours que la croyance est l'une des choses les plus stupides jamais inventées, je te rappelle que tu as terrifié un Poufsouffle parce qu'il a eu le malheur de parler de Merlin devant toi.

- Merlin ?

- C'est un peu l'équivalent de Dieu chez les sorciers.

La discussion continue sans le moindre virement de position quand la porte s'ouvre en grand. Entrent alors Diane Foxer et Leene Jaeger, l'une Gryffondor et l'autre Serdaigle. Elles ont perdu un pari l'année dernière et sont sorties ensemble pendant deux mois. Depuis on en voit rarement une sans l'autre et elles ont l'habitude de marcher main dans la main. Tout le monde sait que leur relation ne dépasse pas l'amitié mais c'est toujours adorable de les voir se faire un petit bisou chaste sur la bouche de temps en temps. De mon côté, Leene m'a récemment confié qu'elle avait été maudite par quelque chose d'inconnu et très puissant. Traduction : elle a commencé à se sentir attirée plus que de raison par un certain Gryffondor nommé Sirius Black. Le problème mis à part le fait qu'à force d'être assailli de groupies, le mec le plus canon du lycée méprise toutes les filles qui voudraient sortir avec lui ? Eh bien il faut croire que l'orgueil de Leene en a pris un sacré coup, elle qui s'est toujours allègrement foutue des filles contrôlées uniquement par leurs hormones et un romantisme démesuré. Et puis, histoire de compliquer un peu tout ceci, ajoutons qu'il est souvent embarrassant de se sentir attirée par un ami proche...

Mais pour l'instant, elle n'a pas l'air particulièrement tourmentée et commence à nous engueuler de ne pas avoir encore mis de musique. Je la laisse se débrouiller avec mes quelques CD, après tout, elle est de famille moldue, elle devrait savoir se débrouiller. Le son nous vrille les tympans et elle nous montre l'exemple en se déhanchant la première, vite suivie par Diane. Emily fait comprendre à Fred d'un regard qu'elle n'a aucune envie de se lancer, il lui répond qu'il ne comptait d'ailleurs pas s'y mettre non plus. Mélanie et moi discutons avec passion sur un groupe génial que j'ai découvert pendant les vacances : les Red Hot Chilli Peppers.

Pour l'instant, pas d'incident notable à signaler.

En retard comme je m'y attendais arrive enfin Myriam Reinon, la dernière invitée. Elle ne connaît pas encore Diane que je ne me suis mise à apprécier que cette dernière année, en fait quand elle a commencé à sortir avec Leene. Les présentations sont rapides, j'ai l'impression que Diane aime bien la nouvelle arrivée puisqu'elle la traîne de force pour trépigner avec la musique à ses côtés. Il faut dire que se présenter en disant "Je suis géniale mais c'est un secret" donne toujours une impression plutôt forte quand on vous voit pour la première fois. Ensuite, y en a beaucoup, les gens normaux dira-t-on, qui vous regarderont bizarrement. Mais je ne me méprends pas sur Myriam, les gens normaux ne l'intéressent pas puisqu'on en trouve partout, ce sont les étranges personnages qui retiennent son attention.

Tout le monde est là, je suppose qu'il est temps de rendre l'hommage sacré que nous devons tous à la Sainte Vodka. Je sors la bouteille du frigo et l'ouvre avec un petit bruit. Instantanément, tout le monde abandonne ses activités en cours et regarde avec insistance la bouteille convoitée. Ils semblent alors se rendre compte que des verres étaient déposés sur la table et je me retrouve à servir tout le monde. Il ne reste très vite plus une goutte de notre nectar adoré lorsque Alixe nous apparaît telle notre nouvelle guide et messie sur cette Terre désolée.

- J'ai deux autres bouteilles chez moi, ça prendra moins de cinq minutes à les amener !

Un halot de bonté infini l'entoure. Ou alors je n'aurais pas dû siffler tout ce qu'il restait de la bouteille après en avoir servi quelques gorgées aux autres. Quoi qu'il en soit, tout le monde semble être prêt à suivre aveuglement Alixe jusqu'au bout du monde, en l'occurrence chez elle, pour quelques gouttes de plus. Le trajet se passe presque normalement, le sol a décidé de gondoler étrangement pendant que je marchais mais j'ai réussi à garder l'équilibre sans me laisser distraire par le poteau qui jouait à se dédoubler. Tout le monde paraît entier lorsque l'on entre à nouveau chez moi, deux bouteilles de plus entre nos mains.

Je suppose que la soirée se passe bien. Evidemment c'est dur à affirmer après la quantité de vodka engloutie mais je n'entends pas de sirènes de police et la maison ne s'écroule pas sur elle-même. Emily est en grande discussion avec Diane, elle a un petit sourire narquois qui m'inquièterait en temps normal. Dans mon état, il se contente de me faire sourire stupidement. On débat tous sur des sujets étranges et sans intérêts et Fred nous avoue sans raisons apparentes qu'il a peur des chenilles. Tout le monde a alors envie de se confesser et c'est à qui révèlera le secret le plus ridicule. Myriam nous apprend qu'elle élevait des vers de terres dans le sac de sa mère jusqu'à ses dix ans, Leene se lance dans une déclaration passionnée sur Sirius qui derrière ses airs d'abrutis est quand même génial, Diane explique que son dernier séjour à l'infirmerie était dû à une indigestion de salade et de mon côté, je raconte comment mon chat a vomi sur le lit d'un des préfets en chef de l'année dernière parce qu'il avait mangé des mouches.

Révélations stupides après révélations stupides, on ne se rend même plus compte de qui avoue quoi, je n'en suis pas sûre, mais j'ai peur d'avoir également révélé que lorsque j'étais gamine, je mangeais des gommettes. La situation doit être particulièrement pathétique, heureusement qu'avec la quantité d'alcool ingurgité, personne ne se souviendra de tout ça.

Je me réveille pour me rendre compte que le ventre d'Alixe m'a servi de coussin. On est tous avachis dans le salon qui étonnamment est resté en bon état. Il n'y a aucun cadavre et personne n'a foutu le feu, à première vue en tout cas. Pour l'instant, je suis la seule qui ne dort plus, c'est le calme plat. Pourtant j'ai l'impression qu'un tambour résonne dans mon crâne. Les joies de la gueule de bois rappliquent. Fred ne tarde pas à se lever en baillant puis se stoppe net pour se boucher les oreilles. Visiblement il est dans le même état que moi. Les autres émergent petit à petit et on commence à chuchoter péniblement pour trouver un remède efficace. Leene me traite d'inconsciente et affirme qu'il est criminel de faire boire des gens si on n'a pas de jus de belette à portée de main, l'ingrédient indispensable pour calmer un mal de crâne. Tout d'un coup, la porte claque et je me dit que le suicide peut être une solution attirante.

- Vous êtes tous en vie bande de soûlards ?

Note à moi-même : penser à tuer Emily lorsque j'irais mieux. Pourquoi cette fille tient si bien l'alcool ? Est-ce donc impossible de lui faire ressentir un jour une gueule de bois ?

- Pour vous remercier d'avoir été distrayants hier, j'ai amené de chez moi assez de potion contre le mal de crâne pour tout le monde.

C'est fort gentil de sa part, mais est-ce une raison pour parler d'une voix si forte ? Je renonce à protester et je tends mes bras vers son flacon pour en profiter la première.

- Bas les pattes, t'as pas la priorité.

J'aurais dû m'y attendre, elle privilégie honteusement Fred qui a soudain beaucoup moins l'air sorti du caniveau. C'est enfin à moi de boire quelques gorgées.

- Ca me surprend toujours de voir à quel point ce truc marche vite.

Ceux qui sont toujours en mode "lendemain de fête" me lancent un regard noir pour me punir d'avoir levé la voix. De mon côté, je me rends compte avec horreur de ce qu'à dit Emily en rentrant. Elle a voulu nous récompenser pour l'avoir distraite ?

Et la lumière fut. Si Emily n'a jamais la gueule de bois, c'est parce qu'elle tient incroyablement bien l'alcool. Quand on tient incroyablement bien l'alcool, on garde les idées parfaitement claires même si l'on boit beaucoup. Par conséquent, on se souvient de tout ce qui s'est passé pendant une soirée très arrosée.

Je ne me rappelle vraiment de rien à partir du moment où l'on est rentré avec deux bouteilles supplémentaires. Qu'est-ce qu'on a pu bien faire ? J'espère que je ne me suis pas trop humiliée... Le sourire que me lance Emily me dit le contraire, pourvu que ce soit du bluff.

Fred aussi a l'air d'avoir compris, il la regarde d'un air de chien battu et lui demande de tout raconter.

- Pas devant tout le monde, voyons.

Je veux tuer Fred et son expression victorieuse. C'est pas juste, ils vont être deux à être au courant de tous les évènements. Qu'est-ce que j'aurais bien pu faire de pitoyable ? Au moins, je me suis réveillée habillée, c'est déjà ça. On passe la journée à harceler Emily, mais elle refuse de raconter quoi que ce soit. Je commence vraiment à avoir peur de ce qu'elle a pu découvrir, je l'ai rarement vu d'aussi bonne humeur. Evidemment je n'ai vraiment pas la moindre idée de ce qu'il a pu se passer...

Alixe et Myriam repartent ensemble en fin d'après-midi. Si j'ai bien compris, elles doivent préparer leurs affaires pour partir ensembles dans une colonie en France. Je les envie presque, le pays des insultes et des fromages puants est tellement génial ! Diane est encore à genoux devant Emily, elle lui fait toutes sortes de propositions alléchantes, mais ça ne sert à rien. Personnellement, j'aurais sans doute accepté lorsqu'elle s'est engagée à décrédibiliser Evans dans son rôle de Sainte-Nitouche adulée par tous les professeurs. Je n'aime pas cette fille, trop sérieuse, elle doit être sacrément complexée pour tant essayer d'avoir l'air parfaite. Le problème, c'est surtout qu'elle fait des reproches à tous ceux qui ne sont pas d'accord avec son idéal. Je ne vous raconte pas le nombre de fois qu'elle m'a engueulé en voyant l'état de mes devoirs. Et encore, ça c'était quand je daignais les faire. Je ne comprends vraiment pas ce que Potter lui trouve, c'est vrai qu'elle est assez belle mais il y a mieux et elle le considère vraiment comme un déchet. Bien sûr, il est complètement immature, mais lui au moins il assume une personnalité. D'ailleurs, à part Evans, je ne connais personne qui n'ait jamais ri aux blagues des maraudeurs.

Tout le monde dort encore une nuit chez moi, il faut bien en profiter une dernière fois, mon frère rentre demain. Je suppose que je squatterai chez Leene, sa maison est immense et elle est fille unique, tout ce qu'il faut pour se sentir seule chez soi. Je n'ai toujours pas commencé mes devoirs de vacances, je me demande ce que c'était d'ailleurs, j'avais pas envie de les noter...

†††

Un chapitre plus long, le début de cette fiction traîne en longueur, je m'en rends bien compte. Pour le prochain, je vais passer directement au train.

A savoir : les reviews anonymes sont autorisées, c'était une erreur de manipulation.

Ceux qui écrivent savent à quel point une review fait plaisir, ceux qui n'écrivent pas aussi sans doute, il suffit de lire les remerciements des auteurs et de se dire qu'on est une des raisons pour lesquelles ils écrivent.

Inspecteur Sombrero