Commentaires élégamment inutiles du sombrero :

J'ai mis un peu plus de temps pour ce chapitre. Pour ma défense, mon père a réinstallé mon logiciel de dessin préféré sur l'ordi et j'ai décidé de prendre une petite pause pour m'amuser avec. La suite arrive tout de même sans trop attendre. Par contre, il faudra attendre plus longtemps entre chaque chapitre à présent, la rentrée reprend et il semblerait que je sois censée bosser cette année.

Disclaimer :

Somb : C'est bon ? Tu les as ?

Lyra : Comme promis, il a suffi de m'enfermer avec elle quelques instants. La pauvre, elle est fragile… Elle n'a pas bien supporté ce que je lui ai fait subir.

Somb : Génial ! On a les droits d'Harry Potter ! A nous la fortune et la gloire !

Lyra : … Quoi ?

Somb : Ben, tu croyais que ça servirait à quoi de les lui piquer ?

Lyra : Mais j'ai pas pris les droits ! Je croyais que tu voulais sa souris qui fait pouic-pouic !

Somb : Pourquoi j'aurais voulu d'une souris qui fait pouic-pouic ?

Lyra : Je sais pas ! Tu veux tout le temps un tas de trucs étranges et stupides !

Somb : Oui mais j'ai déjà trois souris qui font pouic-pouic chez moi ! Pas la peine d'en racketter d'autres.

Lyra : T'avais pas précisé que c'était les droits qui t'intéressaient.

Somb : Quand on torture JKR en la faisant discuter avec une psychopathe dérangée telle que toi, c'est forcément pour les droits !

Lyra : Ben moi j'étais pas au courant…

Somb : Bon, ne boude pas, c'est pas si grave. Enfin, si, c'est atroce et je t'en veux horriblement mais je vais m'y faire. On les lui volera une prochaine fois.

Lyra : Donc en attendant, je dois comprendre que tout lui appartient encore ?

Somb : Exact, tout est à JKR exceptés quelques personnages.

La reconnaissance du sombrero :

Yeah, encore des adorables reviews ! Je m'acharne à répondre, sinon je ne peux pas considérer ce chapitre comme prêt à être envoyé.

Beewin : L'histoire commence enfin dans ce chapitre même si ça reste assez lent. Des éléments viendront au fur et à mesure, comme dans tous les livres. Au moins, maintenant que la situation est plantée, je peux faire bouger plus librement mes personnages et mettre un minimum d'action. Pour le nombre de chapitre à venir, je ne sais vraiment pas. Pour l'instant j'ai vaguement planifié l'histoire jusqu'à halloween et ça prend bien une dizaine de chapitre, il faudra donc s'attendre à quelque chose de long. C'est aussi possible que je coupe cette fic en deux entre la sixième et septième année.

Lilli-Puce : Heureuse de réussir à faire rire quelqu'un avec mes nombreuses répliques bidons ! La fiction va par contre s'assombrir pour décrire tout de même l'évolution de Voldemort, mais je compte bien laisser Lyra apporter quelques touches d'humour par-ci par-là. Si les évènements vont bientôt être moins amusants, le ton de la narration restera le même !

Osmoz' : Effectivement, la fin du dernier chapitre traîne assez en longueur avec tous les portraits. Je l'avoue, décrire les personnages assez tôt m'aide à retenir leurs noms, sinon j'y arrive pas. Il faut toujours que je leur donne une personnalité assez vite sinon je les oublie et on ne les revoit pas avant une dizaine de chapitres. Dans celui-là, il va y avoir un peu plus d'action. Sinon, l'histoire va parler de la montée en puissance de Voldemort, je vais essayer de ne pas trop être dépressive non plus, les maraudeurs servent tout de même à détendre l'atmosphère, je ne l'oublie pas.

Elo : Oui je sais, c'est pas bien ce que je fais… Mais je déteste ne pas répondre et je ne peux pas envoyer de mails aux reviews anonymes… Pour l'instant je vais continuer sur ma petite lancée illégale (car mine de rien, à seize ans on se rebelle il paraît), si jamais un responsable du site s'en aperçoit, je doute qu'il supprime ma fiction sans prévenir d'abord. Pour mon internet, je t'assure qu'il est tout pourri ! Quand même, faut savoir que je suis sur un vieux mac, donc je me débrouille avec une ancienne version d'explorer ! Encore un indice pour me trouver si tu insistes : l'herbe de mon jardin est complètement jaune alors que c'est tout vert chez les voisins ! Sinon, pour le coup de n'appartenir à aucune maison, ça m'est venu en même temps que le choixpeau : je me suis rendu compte que mon personnage ne correspondait à aucun critère. J'ai cherché une petite idée originale et c'est tombé sur ça.

Place maintenant au récit.

†††

Chapitre 4 : Il faut toujours que tout se complique

†††

Mon réveil a sonné depuis une bonne demi-heure quand je décide enfin de lever mes fesses du lit. Première épreuve de la journée réussie : j'ai évité de regarder trop brusquement les horribles rideaux jaunes des Poufsouffles et je suis debout avant huit heures. Je fais toujours un effort pour la rentrée, histoire de manger un petit-déjeuner plus ou moins correct.

Le dortoir est absolument désert. Pas étonnant, un Poufsouffle est bien trop insignifiant pour arriver en retard une fois dans sa vie. Le credo de ces choses est qu'ils ne doivent se démarquer en rien des autres. Ou en tout cas, c'est mon avis sur la question...

J'ai environ cinq minutes pour me préparer, la grande salle étant assez proche de la salle commune des Poufsouffles. De cette manière, je devrais peut-être même arriver avec quelques instants d'avance devant la salle de cours.

A supposer bien sûr que je n'ai pas une de ces matières qui vous font traverser tout le château sous l'œil narquois des élèves ponctuels.

Comme toujours, ma préparation se résume à enfiler en quelques secondes les habits qui traînent en surface de ma valise puis à vérifier rapidement devant le miroir de la salle de bain si rien de particulièrement anormal ne m'est arrivé pendant la nuit. Sachant que je ne prenais jamais le temps de contempler mon reflet le matin, les maraudeurs m'ont teinte en blonde pendant la nuit, il y a deux ans. Depuis, je n'oublie jamais cette petite vérification.

Le miroir me montre d'énormes cernes violettes sous des yeux gris inexpressifs, des cheveux noirs vaguement ordonnés à la main et un bâillement disgracieux. Tout à l'air en ordre, je peux descendre.

Aujourd'hui est l'unique jour de l'année où je vais manger chez les blaireaux jaunes. McGonnagal m'a promis une dizaine de retenue si je ne suis pas là où je devrais être lorsqu'elle passe les emplois du temps. Je m'installe à l'extrémité de la table, les Poufsouffles me l'ont comme toujours gentiment réservée. Il faut croire qu'ils sont capables d'initiatives intelligentes de temps en temps.

Les nouveaux blaireaux me regardent fixement. Qu'est-ce que j'ai encore fait ? Je comprendrais qu'ils soient surpris si je ne m'étais pas assise à cette table mais pour une fois, ce n'est pas le cas. Je commence à manger quand la préfète vient me voir.

- Euh... Lyra ?

- Non.

- Mais, je... Je n'ai pas encore commencé à...

- Je suis en train de manger des céréales. C'est sans doute bien plus palpitant que ce que tu comptais me dire.

- Ce... C'est normal que ton blason représente un... Un blaireau décapité ?

Je daigne jeter un coup d'œil sur ce que je porte. Effectivement, c'est la robe "mort aux Poufsouffles". Encore un avantage à n'appartenir à aucune maison, je n'ai aucun blason assigné et l'on m'a donné la permission de personnaliser moi-même mes robes.

- C'est tout à fait normal. Tu l'avais jamais remarqué avant ?

- Euh... Si, bien sûr... Mais... Je croyais que Mme Chourave t'avait demandé de ne plus le porter tant que tu es... Hébergée à Poufsouffle...

- Ah. Possible.

Mme Chourave, c'est la prof de botanique, une matière fort Poufsoufflesque. Elle s'occupe justement de cette maison, comme quoi, qui se ressemble s'assemble. D'après l'analyse de Fred, elle s'est consacrée aux plantes magiques en constatant à quel point elle n'avait aucune relation potable chez les êtres humains. Effectivement, elle passe son temps à bichonner ses tiges verdâtres et l'on peut parfois avoir la malchance de l'entendre leur parler de ses journées sans intérêt. Je crois me rappeler vaguement qu'elle m'avait bien demandé de ne plus porter cette tenue durant les semaines jaunes, nom que je donne aux périodes passées à dormir dans la stupide salle commune des Poufsouffles.

- Euh... Donc tu devrais peut-être... Euh... Peut-être éviter de le porter, surtout pour la rentrée, c'est... Peu respectueux... Surtout pour les... Les nouveaux.

- Et toi tu devrais cesser de bégayer, c'est pas agréable pour tes interlocuteurs d'attendre si longtemps avant de te répondre. D'autant plus que le son de ta voix n'est pas vraiment mélodieux...

- Euh... Oui... Pardon...

Et elle retourne s'assoire à sa place. Incroyable, comment une fille telle qu'elle a pu devenir préfète ? Même chez les Poufsouffles, on peut trouver facilement mieux ! Elle va finir par me faire ressentir ce sentiment gênant qu'est la honte, je viens de l'insulter puérilement alors que c'est elle qui avait raison ! Hum... D'un autre côté, c'est tout de même elle qui s'est laissé faire, maintenant je suis tranquille et je sais que ma conduite ne m'apportera aucune conséquence. Est-ce que ça suffit comme circonstances atténuantes pour considérer que j'ai eu raison de profiter de sa stupidité ? On va dire que oui...

Je finis donc de manger quand la vieille McGo apporte les emplois du temps. Le mien est assez chargé, je n'ai presque rien abandonné parce que je n'ai aucune idée de ce que je souhaite faire plus tard. Je commence par les potions. Tant mieux, il n'y a presque que des gens sympathiques qui ont continué cette matière. L'organisation des cours est quand même merveilleuse à partir de la sixième année.

J'écourte le petit-déjeuner pour aller aux cachots, le chemin est plutôt long et j'ai décidé de ne pas arriver en retard au premier cours. Evidemment, tous les autres attendent déjà devant la salle quand j'arrive. Eve me fait un gros câlin et Cathy me saute dessus. J'essaie vaguement de saluer tout le monde lorsque le prof arrive.

Horace Slughorn. Il est vraiment sympa même s'il ressemble à un hobbit. C'est le seul prof qui semble s'intéresser à ses élèves en dehors de la matière qu'il enseigne. Au début je trouvais ridicules les sortes de soirées où il invitait quelques élèves mais lorsqu'il m'a proposé d'y participer, j'ai tout de suite accepté d'y jeter un œil. Finalement, j'ai trouvé que l'idée n'était pas si mauvaise et depuis, j'y passe régulièrement.

Il nous fait entrer et commence l'appel. Il n'y a vraiment pas beaucoup de monde, j'imaginais pourtant que plus auraient voulu passer leur ASPIC dans cette matière. Après tout, c'est nécessaire pour devenir auror, c'est d'ailleurs pour ça que les maraudeurs et Tom ont continué. A part eux, il y a bien sûr Eve et Cathy mentionnées plus tôt, Fred qui en a besoin pour ses études de médicomage, Snivellus qui est un pur génie en la matière, Evans très douée elle aussi et deux Serdaigles que je ne connais que de vue car j'oublie toujours leurs noms. Aucun Poufsouffle, ça ne m'étonne pas vraiment.

- A présent, les cours seront d'un tout autre niveau. Il n'y a ici que des élèves qui ont choisi de continuer cette matière et c'est pour ça que j'attendrais beaucoup de vous. Il ne faudra plus vous contenter de respecter minutieusement des consignes, vous devrez aussi chercher vous-même comment et avec quoi préparer vos potions.

J'ai bien envie de lui répondre un petit "merci Einstein", mais je doute qu'il apprécie... En supposant bien sûr qu'il comprenne une phrase où figure le nom d'un moldu.

- Nous commencerons néanmoins par quelque chose de relativement simple, il vous faudra préparer un onguent de soin. Les ingrédients sont indiqués au tableau et placés sur le bureau du fond, à vous de trouver ce qu'il faut en faire. Vous pouvez vous aider du livre. Je récupère tout dans deux heures, en attendant, sortez vos devoirs et posez-les dans un coin de votre bureau.

Il fallait qu'il y pense... Bah, après tout, je l'ai fait. C'est baclé, mais au moins, les réponses m'avaient l'air justes. Je le sors en même temps que le bouquin de cette année puis je traverse la salle en quête des ingrédients nécessaires. A côté de moi, Eve tronçonne ses racines de pâquerettes et Fred râpe les intestins de souris albinos. Dire que ces ingrédients composent aussi des breuvages... Et après, certains me demandent pourquoi j'ai tant d'appréhension à les boire.

Je commence à éplucher une banane violette pour la réduire en bouillie tandis que le prof passe pour prendre les devoirs. D'après le livre, les bulbes de lemming végétal doivent toujours macérer dans de l'eau tiède avec beaucoup de suie. De plus, ils affirment que des sangsues sèches n'ont d'effet médicinal que si elles sont soigneusement réduites en poudre avant d'être dissoutes dans la potion.

Et le prof dit que ce truc est censé être simple... Il faut que je mettre mes racines avant ou après la purée de banane ? Et qu'est-ce que je dois faire avec la salive de mandragore ? Le livre indique qu'elle est dangereuse si elle n'est pas chauffée pendant trente minutes et refroidie ensuite...

Au bout de quelques minutes, il ne me reste plus qu'à attendre en touillant le chaudron dès que la mixture commence à changer de couleur. Je jette un regard dans la salle. La plupart des autres en sont au même niveau que moi. C'est stressant de n'être qu'avec les gens doués en potion, l'année dernière, je pouvais au moins me sentir supérieure. Snivellus en est bien sûr plus loin que moi. Par contre, c'est le seul qui ne touille pas de la même manière, il se contente de la touiller légèrement toutes les quelques secondes.

Je suppose que sa méthode est la meilleure, en fait, c'est toujours la meilleure. Voilà pourquoi je me décide à l'imiter. Snivellus est un sale raciste, mais il faut bien lui accorder ça : personne ne lui arrive à la cheville en potion même Tom qui bosse comme un forcené.

Ma potion ne tarde pas à devenir blanchâtre et s'épaissit à vue d'œil, je suis impressionnée. Je ne pensais vraiment pas réussir à faire quelque chose de si ressemblant à la photo du livre. Bientôt, tout le monde touille de la même manière que Snivellus, je suppose que de son côté il est fier de lui. Ces cours sont le seul moment où tout le monde a un minimum de considération pour lui.

J'en suis au stade de laisser refroidir lorsqu'il amène sa potion au prof. Celui-ci s'extasie comme à son habitude, il commente à la classe le talent incroyable du graisseux, personne n'a l'air de l'écouter. Evans ne tarde pas à apporter sa mixture, le prof laisse tout de suite tomber Snivellus pour lui expliquer à quel point il admire sa sensibilité, etc...

A la fin des deux heures, tout le monde a pu terminer l'onguent de soin. Personne ne semble avoir fait d'erreurs majeurs, c'est à ça qu'on se rend compte à quel point le niveau a augmenté maintenant que les boulets ont été évincés. Même Peter se débrouille vaguement dans cette matière. Le prof semble ravi et nous promet quelque chose de plus intéressant au prochain cours. Eve me rejoins sur le pas de la porte.

- On a défense contre les forces du mal maintenant. On s'assoit au fond ?

- Toujours, c'est trop rare que les cours soient pratiques, il est important de prendre des mesures de sécurité pour dessiner.

On traverse des couloirs qui se tordent sur eux-mêmes et on appelle quelques escaliers au pied pour qu'ils nous emmènent au bon étage. Là-bas, il nous faut encore convaincre une porte que l'on n'est pas des intrus terroristes et trouver un pan de mur assez aimable pour se pousser et donner ainsi accès au bon couloir. L'architecte de ce château était complètement cinglé et assez immature au passage, mais il faut admettre que quand on a pour amis les maraudeurs réputés dans leur connaissance d'un nombre ahurissant de passages secrets, c'est tout de même bien pratique. Par exemple, l'escalier qui s'agrandit d'une vingtaine de marches lorsqu'on lui chante une berceuse fait économiser quelques précieuses minutes.

Le prof est déjà dans la salle quand on arrive, les premiers années de Serdaigle sortent, l'air complètement apeurés. D'autres élèves nous rejoignent, il y en a bien plus qu'en potion. Presque tous les Gryffondors sont là ainsi que pas mal de Serdaigle dont Leene que j'invite près de moi. Qu'un seul Poufsouffle : Rudolf Ballet dit tout simplement "le boulet". Parmis les Serpentards, il doit y en avoir la moitié.

- Tout le monde est là ?

Le prof lance des regards furtifs dans toutes les directions et s'éloigne de la porte comme si elle avait la peste. Personne ne l'a écouté, normal. Il ne s'attendait tout de même pas à du respect de la part de gosses de seize ans s'il a l'air terrifié par tout ce qui respire ?

- S'il vous plait ? Un peu de calme, je vous prie.

Ca m'étonnerait que les sorciers doivent faire des études de pédagogie avant d'être profs. En tout cas, ce type doit venir d'un autre univers s'il espère vraiment être respecté en implorant ainsi le silence. La première impression est toujours la plus forte, c'est raté pour lui.

- Je vous en conjure, arrêtez de parler.

Il ne récolte que des regards condescendants, aucune discussion ne s'interrompt. Je débats avec Eve sur les chaussettes de l'uniforme tout en espérant que le prof va enfin oser hurler pour remettre le silence. C'est pas que je suis studieuse ou quoi que ce soit dans ces eaux-là mais j'aime bien cette matière et ça m'énerverait assez de passer deux heures dans ce boucan infernal.

- J'aimerais vraiment commencer le cours.

On dirait qu'il ne va toujours pas s'énerver. Dommage, c'était drôle au début, mais ça commence à être plus qu'agaçant...

- Tout le monde se tait et écoute ! On se tient droit sur sa chaise ! Snivellus, on arrête de faire dégouliner de la graisse sur les bureaux ! Potter, il n'y a pas de quoi rire ! Toi Thorn, c'est pas le moment de faire semblant de bailler ! Le prochain qui murmure, je le fous à la porte !

Visiblement, Sirius aussi en avait marre. Ses sonorus sont vraiment puissants, ça m'étonnerait pas que tout Poudlard l'ai entendu gueuler. Snivellus lui lance un regard noir et Evans a l'air outrée qu'un élève ose agir ainsi. Le prof semble avoir disparu.

- Merci Mr Black.

Incroyable, il était recroquevillé sous son bureau. Il en sort lentement en tremblant comme une feuille et fait un bond de plusieurs mètres quand Sirius lui répond qu'il a toujours su qu'un prof lui dirait ça un jour. C'est drôle, j'ai l'impression que ses chevilles ont encore enflé.

- Bien. Je sais que pendant les années précédentes, on vous a parlé des créatures maléfiques et je suppose que vous avez tous appris à vous défendre efficacement contre elles. Vous devez pourtant savoir que les créatures ne sont pas tout, il vous faudra aussi vous défendre contre des sorts et prendre garde à des enchantements. Cette année va donc être consacrée à créer des protections magiques et surtout, toujours être capable de détecter un maléfice ou autre agression. N'allez pas croire que vos adversaires ne vous attaqueront qu'à la loyale en hurlant des formules, il y a beaucoup d'autres moyens de combattre.

Impressionnant. Après ce discours, je révise mon jugement. Ce prof me semble à présent compétent. Même s'il a l'air absolument paranoïaque et lance des regards terrifiés au moindre bruit, son programme semble assez intéressant. Enfin un prof qui ne passera pas la moitié de l'année à nous raconter que les créatures maléfiques sont des fléaux à éradiquer, ça devenait lassant...

Cette fois-ci est l'une des rares où je daigne écrire le cours. Il énumère une foule de méthodes pour attaquer quelqu'un sans se contenter de lui lancer un sort et passe d'ailleurs son temps à se retourner en tremblotant. Il passe un temps fou à répéter encore et encore qu'il ne faut jamais laisser filtrer d'informations importantes sur son compte et surtout, toujours veiller à ne pas être espionné.

Pas de pratique pour ce cours, c'est dommage. D'un autre côté, c'est rare les profs qui nous font jeter des sorts dès le premier cours de l'année.

- Le prochain cours sera surtout consacré aux épouvantards. Je sais que vous savez tous déjà les vaincre depuis longtemps mais ça n'est pas l'important. Vous devez apprendre à détecter leur présence et toujours éviter l'affrontement contre eux. Si l'ennemi découvre quelle est votre pire frayeur, il vous battra à coup sûr.

Pour un paranoïaque sans autorité, il se débrouille plutôt bien. Je commence à comprendre comment Dumbledore a pu le choisir. Les cours de la matinée finissent enfin, cette fois, plus question de manger à la table des Poufsouffles. Je rends visite aux Serpentards avec Eve.

La journée finit sans grand intérêt, l'arithmancie est la seule matière avec l'étude des moldus où j'ai les meilleures notes considérant le peu d'efforts fournis. Le niveau est vraiment trivial... Les sorciers sont lamentables en math, heureusement pour ma culture que mon frère me passe ses vieux cours pendant les vacances. J'ai beau être fainéante, je fais toujours une petite exception pour avoir un semblant de niveau en sciences moldues. Après tout, c'est la plus grande lacune des sorciers, j'ai un avantage décisif sur eux en la comblant. Et puis, en attendant, ça me donne d'excellentes notes facilement. Avec quatre options au compteur, je ne devrais pas avoir de mal à trouver du boulot après Poudlard.

Le soir arrive enfin, je me plante devant la salle commune des Gryffondors. Je n'ai pas encore le mot de passe, mais il me suffira de le demander à un élève. En voilà justement un petit qui passe.

- Eh ! C'est quoi ton mot de passe ?

Il ne me répond pas et s'enfuit dans une autre direction. C'est malin, je suis tombée sur un de ces stupides premiers années qui ne connaissent pas ma situation. C'est honteux, tous les gosses de onze ans de Poudlard croient pour l'instant que je suis une pitoyable Poufsouffle... Eve ne tarde pas à arriver pour me voir avachie près du tableau qui sert d'entrée à la salle commune. Elle soupire en comprenant que je n'ai toujours pas le mot de passe et s'assoit à mes côtés.

- Au pire des cas, ils se rendront compte qu'on ne vient toujours pas et sortiront pour nous faire entrer.

Là, elle parle des maraudeurs, vous l'aurez compris. De temps en temps, Eve et moi nous joignons à eux pour leurs coups, c'est toujours une bonne occasion de rire. En l'occurrence, ils savent parfaitement qu'on participe toujours avec eux au baptême des nouveaux, ça fait tellement plaisir de montrer aux petits ce qui va les attendre pendant les quelques temps à venir. Généralement je me débrouille pour me procurer le mot de passe avant. Aujourd'hui je n'y ai pas pensé, ça arrive après tout...

Quelqu'un sort enfin. Evidemment, il ne fallait pas trop en demander non plus, c'est Evans.

- Je peux savoir ce que vous faites ici ?

- Il me faut le mot de passe.

- Anderson n'a pas à le connaître aussi.

- Eve est une amie des maraudeurs, tu sais très bien que quoi que tu fasses elle l'aura.

- Ce n'est que dans deux semaines que tu vas t'incruster chez nous, tu n'as pas à le connaître avant.

- T'as pas de raison de me le cacher ! Même si je ne dors pas ici en ce moment, ça va bientôt être le cas. C'est comme si j'appartenais un peu à cette maison.

- Non, tu n'appartiens à aucune maison. Et d'ailleurs, pourquoi tu le veux maintenant ce mot ?

- C'est pas tes affaires.

- Dis plutôt que c'est pour rejoindre tes stupides copains et faire encore un sale coup aux nouveaux.

- Ca ne changerait rien.

- Si. Je ne cautionne pas ces blagues, surtout en tant que préfète.

- De toute manière tu sais très bien que je vais l'avoir bientôt et que cette blague, on la fera.

- Peut-être, mais au moins ce n'est pas moi qui vous aurez fait entrer.

Et elle s'en va. Quelle...

Ca m'énerve, elle avait vraiment besoin de nous faire attendre un peu plus longtemps qu'un élève moins chiant ne nous laisse passer ? C'est pas que je soit de nature impatiente, au contraire. Y a pas plus relax que moi. Enfin, la plupart des gens emploient plutôt le terme "deux de tens'" ou "molle du cerveau". Quoi qu'il en soit, j'aime pas moisir devant une salle sous prétexte qu'une préfète rousse accro au règlement ne veut pas me donner le mot de passe.

- Vous prenez racine ?

Diane ! La chance nous sourit !

- Ta stupide amie n'a pas voulu nous laisser entrer.

- Lily est beaucoup de choses et stupide n'en fait pas partie.

- Si tu préfères, je peux utiliser l'expression du balais dans le...

- Non c'est bon, je vois ce que tu veux dire... Elle n'est pas comme ça avec ses amies, faut juste la connaître. Et puis, ça pèse tout de même lourd d'avoir été nommée responsable par les profs.

- Rémus aussi est préfet et c'est un maraudeur.

- Il a aussi des tas de défauts que Lily n'a pas, faut pas la juger sans savoir qui elle est vraiment.

- Je m'en souviendrais... Le mot de passe ?

- Animus variabit.

- Ceux qui décident des mots de passes ont souvent un trip sur le latin... Ca veut dire quoi ?

- Je fais pas étude des runes, c'est pas à moi qu'il faut demander.

- Et t'as pas demandé à Evans ?

- Ca m'intéresse pas des masses les délires de la Grosse Dame...

- Bon ben merci quand même.

Elle marmonne un semblant de réponse et va rejoindre ses amies. Coincée comme l'est Evans, j'ai vraiment du mal à comprendre comment elle a fait pour ne pas blâmer Diane lorsqu'elle est sortie avec Leene. Il y a des mystères insolubles.

Eve et moi entrons enfin dans la salle commune, deux nouveaux s'apprêtent à dire quelque chose mais se ravisent. Les autres ont tous l'habitude de nous voir débarquer régulièrement. Un septième année nommé Franck Longdubat, pas trop antipathique même si je ne lui parle quasiment jamais, vient nous voir.

- Ils sont allés je ne sais où, ils ont dit qu'ils reviendraient vers sept heures et que vous n'aviez qu'à les attendre au dortoir.

- Merci.

On monte donc dans leur coin. Comme toujours, ça pue. Les garçons ont souvent un sens de l'hygiène moins développé que nous, être supérieures ayant hérité de deux chromosomes X.

On attend.

Et c'est long.

Ils ne devraient plus tarder.

A supposer qu'ils soient à l'heure.

Ils vont débarquer d'une seconde à l'autre.

Ils sont en retard.

Enfin ! Ils devraient avoir honte de nous faire attendre ainsi. Ils retardent de deux minutes et dix-huit secondes tout de même...

- Vous êtes là ! Franck a fait passer le message ?

Eve confirme et on réfléchit enfin à quelque chose de plus intéressant : le baptême des nouveaux.

- L'année dernière on a déjà empoisonné les plats pour qu'ils teignent leur peau en vert, il faudrait trouver autre chose...

- On est obligé de faire ça pendant le repas ?

- Ben, la grande salle est le seul endroit où l'on est sûrs qu'ils se pointeront tous. C'est le seul moyen de les atteindre en même temps.

- Bien sûr, mais l'effet pourrait être à retardement.

On regarde tous Rémus, ce type a un don pour ne sortir que des idées intéressantes. Sirius note sur une feuille toutes ses remarques inutiles ou irréfléchies. Il n'a pas encore dépassé les dix lignes depuis des années qu'il attend des relâchements de la part du cerveau de son ami.

- Bonne idée. Mais comment être sûrs de n'atteindre que les nouveaux.

- C'est obligatoire ?

- C'est tout de même mieux, n'oublions pas que ce coup-ci est un baptême.

- La dernière fois, il avait suffi de jeter une limite d'âge à la potion pour qu'elle ne fasse aucun effet à ceux de douze ans ou plus.

- Mais ça ne marche qu'avec une potion... Pas un sort. Et même question potions, celles avec qui c'est possible sont rarissimes, il faut qu'elles n'aient que des ingrédients liquides dans leur composition.

- Comment tu sais un truc pareil toi ?

Comprenez-moi, il y a de quoi être choquée quand Sirius sort une remarque pareille.

- Quand j'arrive pas à dormir je pique un des bouquins de Rémus, ça marche à tous les coups.

- Mes affaires ne sont pas des somnifères.

- Un peu quand même...

- Parmi ces potions si rares, qu'est-ce qu'il y a ?

- J'ai pas lu la partie des exemples.

- Mais c'est le plus intéressant !

- Je me suis endormie avant !

- Mince... On n'a plus qu'à faire appel à notre mémoire.

Et on cherche. Normalement, je suis censée être douée pour retenir ce genre de chose. La préparation d'une telle potion m'aurait forcément marqué avec ma mémoire spécialisée pour retenir les détails les plus insignifiants de ma vie. Il y en a bien deux ou trois qui me viennent à l'esprit mais rien d'intéressant. Quand soudain, la lumière est.

- Il y a la potion d'apaisement, celle que Slughorn nous a apprise l'année dernière avant Noël. On la prend avant de boire et elle évite d'être complètement mort le lendemain.

- Et alors ? Personne ne va se saouler et puis, quel intérêt de leur épargner un mal de crâne ?

- James, quand on n'a pas plus d'idées ni plus de mémoire qu'un scarabée, on laisse les gens pleins d'inspiration continuer sur leur lancée.

- Donc ?

- Slughorn nous a aussi précisé qu'il fallait qu'elle ne soit réchauffée que dix minutes précises, sinon elle aurait l'effet contraire.

Les autres commencent à comprendre.

- Il voulait sûrement dire par là qu'elle serait inefficace.

- Non, il aurait simplement dit qu'elle ne servait à rien si elle chauffait trop longtemps. Mais il a bien précisé qu'elle aggraverait tous les symptômes de la gueule de bois si on ne faisait pas attention.

- Comment tu fais pour te souvenir de détails pareils ?

- De la même manière que je me rappelle de tous les mots de passes de toutes les maisons dans l'ordre depuis que je suis entrée à Poudlard. J'ai un don pour ne pas oublier ce qui est censé ne plus servir à rien.

- Voyons voir... Après avoir trop bu... Y a bien sûr le mal de crâne pas possible, surtout quand quelqu'un parle... Les vomissements intempestifs si j'ai vraiment forcé sur la dose. Il paraît aussi que ma tête est très amusante à voir...

- Parfait ! On verra du premier coup d'œil si ça aura marché et dans le pire des cas, on trouvera autre chose si je me suis trompée.

Tout le monde semble convaincu par mon idée que je dois admettre en toute modestie particulièrement géniale. Les ingrédients sont faciles à trouver, c'est une potion des plus simples.

Le dortoir des filles de Poufsouffle est naturellement vide, qu'est-ce qu'elles feraient là-bas ? J'en profite pour fouiller leur salle de bain où sont placées les trousses de soin. L'une d'entre elles a comme je l'espérais de l'huile de crabe de feu, les sorcières les plus stupides s'en servent comme parfum. Je transvase la moitié de son flacon dans une fiole et vais rejoindre les autres au point de ralliement : devant la cuisine. Je suis évidemment la dernière, c'est pas ma faute si chez les Gryffondors, personne n'était assez idiot pour se parfumer avec un ingrédient utilisé en potions.

James chatouille la poire du tableau d'entrée qui pivote aussitôt. Les elfes viennent nous accueillir. Ils ont l'habitude de nos petits passages chez eux.

- On peut utiliser une de vos marmites ?

- Crigo va vous en chercher une !

On discute donc en ignorant les offres de biscuits des elfes de maison tandis que la mixture chauffe. Une bonne demi-heure plus tard, on considère que le temps est suffisamment dépassé pour que les effets soient spectaculaires. Personne n'est assez puissant pour lancer seul un sort de limite d'âge, on s'y met donc ensemble comme l'année dernière. Peter éteint le feu et on remplit plusieurs flacons du breuvage violacé.

- Faudrait verser cette potion dans les plats.

Les elfes de maison sont géniaux, une race de petites choses dont le but dans la vie est d'obéir à tout prix.

- Milka sera ravie de vous aider ! Il faut en mettre dans toutes les tables ?

- Euh... Oui, sauf dans celle des professeurs...

- Aucun problème ! Et vous ne voulez pas du gâteau aussi ?

- On a plein de provisions si vous voulez !

- Il y a des friandises qui sont arrivées aujourd'hui !

- Est-ce que vous voulez que Gypsie vous prépare un thé ?

C'est le seul problème des elfes de maison, il suffit de leur rendre visite pour que tous vous assaillent, désireux d'être de parfaits petits moutons esclaves.

- Non c'est bon. Juste une chose, quand les profs vous demanderont si quelqu'un est venu, ce serait possible de leur mentir ?

Instantanément, le silence vient et tous regardent fixement Eve, médusés.

- Dornik ne pourra jamais faire une chose pareille !

- Ni Herbi !

- Ni Macha !

J'ai pas envie de connaître plus de prénoms ridicules qui font penser à ce que les petits morveux donnent à leurs rongeurs de compagnie. Je les fais taire d'un geste, ils se confondent en excuses. Encore un geste et ils semblent calmés. James les rassure en leur expliquant que ce n'est pas une raison pour se broyer les genoux, ni même pour s'enfermer au congélateur.

- Heureusement que vous ne pouvez pas mentir ! Il ne faut pas lui en vouloir, elle a parfois des idées stupides.

- Hum...

- Comment as-tu pu leur demander une chose pareille ?

- Va savoir pourquoi, je voulais éviter la retenue pour une fois.

- Mais c'est hors de question ! La retenue, c'est la postérité, c'est la gloire, c'est presque aussi important que le coup lui-même !

- Ton courage est Gryffondoresquement stupide, mais on te pardonne. En plus, peut-être qu'ils ne penseront pas à visiter les cuisines. Après tout, les effets ne seront visibles que le lendemain et ils ne penseront pas forcément à une potion.

- Mouais... En attendant, on ferait mieux de se dépêcher. Le repas ne va justement pas tarder et je ne manquerai ça pour rien au monde.

Je suis d'accord avec lui. On fonce dans la grande salle. Presque tous les élèves sont déjà installés, ils nous lancent un regard éloquent. Tous attendent de savoir quel sera le coup de cette année. Eve décide de manger avec moi chez les Gryffondors, je ne serais pas la seule à être observée bizarrement par les nouveaux. En fait, tout le monde a le droit de manger à peu près où il veut, mais les élèves n'en profitent presque jamais. Ils sont bien trop fréquemment avec ceux de leur maison pour connaître les autres et avoir donc envie de voir ailleurs...

Les plats apparaissent, je me sers généreusement de poulet rôti. La plupart des anciens regardent la nourriture avec appréhension et en mangent quelques morceaux tout en restant assez prudents. Tout le monde même les professeurs sont curieux de savoir ce qui va se passer. Dumbledore pouffe de rire de temps en temps. Evans a beau faire des discours moralisateurs, ça crève les yeux qu'elle fait son possible pour manger lentement et ne pas rater le moment où les effets seront visibles. D'ailleurs, comme absolument tous les élèves y compris les Poufsouffles qui semblent vouloir rire eux aussi, elle n'a pas vu l'utilité de prévenir les nouveaux.

J'ai fini le repas, je me lève immédiatement suivie des maraudeurs et d'Eve. Les regards sont braqués sur nous, ceux qui ont terminé leurs plats depuis longtemps sont restés pour voir le spectacle. Dommage pour eux, ça attendra demain matin. Un long murmure déçu suit notre départ. Dumbledore continue ses petits ricanements.

Je crois que l'on a superbement pourri l'ambiance du repas. Après notre départ, presque tous les élèves s'en vont à leur tour. Le directeur rit encore plus fort.

ººº

Le réveil sonne, il est huit heures et quart. Quinze minutes pour me préparer et courir en salle de divination, ça me semble faisable. J'enfile une autre robe, celle dont le blason représente un lion pensif tandis qu'une enclume tombe juste au-dessus. J'avais envie de donner mon avis quant aux capacités de réflexions d'un Gryffondor moyen.

J'arrive dans la grande salle alors que la plupart des élèves stationnent devant les salles de cours. C'est grandiose. Les premiers années n'y sont pas allé de main morte pour vider leurs estomacs absolument partout. Ils sont encore presque tous là, probablement incapables de se dépêcher pour quoi que ce soit. Leurs expressions de souffrance sont magnifiques, ils ont l'air d'avoir passé des heures penchés sur une cuvette de toilette et leur teint laisse penser qu'ils ont reniflé quelques poubelles. J'imagine leur état lorsque les réveils ont sonné.

J'ai raté les réactions de tous avec ma manie de me lever en retard, j'avais oublié de régler mon réveil plus tôt pour l'occasion. Le spectacle vaut tout de même le coup.

Un croissant plus tard, je bondis quatre à quatre les marches pour me pointer à l'heure en cours. Juste à temps comme d'habitude, j'entre dans la salle et la vielle prof commence à murmurer.

- Vous êtes nombreux à avoir continué et ça me surprend. Je pense que j'aurais tout de même mieux fait de demander à ce que seuls ceux qui ont obtenu de vrais résultats puissent rester. Ce qui est fait est fait, dommage pour moi.

C'est drôle, j'ai l'impression qu'elle me fixe en disant ça.

- Nous commencerons par quelque chose de simple. Tout le monde a bien sûr remarqué sur quoi portera notre cours.

Le contraire m'aurait surpris. Une grosse carcasse de poulet géant empeste au milieu de la salle. Il est à moitié ouvert et les intestins pendouillent.

- Je vais commencer à vous initier à la lecture des tripes d'animaux en tout genre. Le plus connu des supports est sans aucun doute la volaille, mais ceux qui ont correctement fait leurs devoirs le savent déjà.

Et elle me fixe à nouveau. Est-ce que ça serait déplacé si je lui expliquais qu'elle me met mal à l'aise ?

- Ceux qui ont fait le travail demandé pendant les vacances ont tous lu le livre et se sont exercés sur de petits animaux comme je l'avais recommandé, vous serez donc capables de vous débrouiller assez bien pour ce premier cours. Néanmoins, je doute que tous aient eu l'intelligence de se préparer selon mes conseils et c'est pourquoi nous examinerons cette carcasse ensemble durant la première partie de l'heure.

Et toujours ce regard sur moi. Est-ce que la prof a deviné ma fainéantise ou l'a tout simplement comprise avec le temps ?

Elle commence à laisser filer les intestins entre les doigts et s'arrête de temps en temps pour lancer des explications. Le cours est chiant, j'ai bien envie de bailler pour mettre un peu d'ambiance mais avant que j'esquisse le moindre geste, elle relève la tête et me regarde fixement.

Ca ne veut rien dire ! Elle a juste eu envie de me voir, comme ça, par lubie. C'est impossible qu'elle ait deviné mes intentions.

- Voyez ce morceau particulièrement intéressant. Quelqu'un peut me dire s'il a une idée quant à sa signification ?

- Il fait tr...

- Très sombre ici, je le sais Mlle Thorn mais ça n'est pas une raison pour interrompre mon cours.

Hum... N'importe qui aurait deviné ce que j'allais dire, non ? Je ne vais tout de même pas croire pour si peu que la divination a un semblant de vérité.

La prof continue sa lecture de tripes répugnantes et malodorantes. Le temps passe tandis qu'elle nous explique comment la forme caractéristique du périmètre des boyaux indique des évènements violents à venir.

Ca fait un moment qu'elle lit un morceau sans rien dire quand soudainement, elle lâche son bout d'intestin et devient blême. J'admets crever d'envie de savoir ce qu'elle a lu mais elle ne dit rien et s'appuie contre le mur en tentant de maîtriser ses tremblements.

- Le cours est fini. Partez. Tous.

Il a dû s'écouler à peine vingt minutes depuis mon entrée dans la salle. Plusieurs tentent de découvrir ce qui a été lu mais la prof reste muette. J'aimerais dire que je m'en fiche et que cette fin rapide du cours me satisfait tout à fait mais moi aussi, je veux savoir.

Par pure curiosité bien sûre, je ne crois pas à tout ça...

Quelques élèves tentent de lire eux-mêmes le morceau si effrayant, mais la prof se lève brusquement et lance un sort pour faire disparaître la carcasse. Elle a l'air furieuse et nous menace vaguement en faisant de grands mouvements de baguettes pour qu'ils sortent tous. Je ne me fais pas prier, ce sera toujours du temps de répit avant le prochain cours.

Après avoir lu quelques BD à la bibliothèque, je me décide à aller en salle de sortilèges. Le prof, George Pastis, est toujours d'excellente humeur. Il porte également assez bien son nom pour avoir toujours l'air complètement bourré en cours.

Il ouvre enfin la porte, explose de rire et nous fait entrer. Une fois tout le monde installés, le cours commence. On doit continuer à bosser sur les sorts informulés. Personnellement, ça ne me pose aucun problème, il n'y a pour moi pas la moindre différence entre le fait de hurler ou penser simplement à la formule. Je n'avais d'ailleurs jamais compris avant pourquoi est-ce qu'il fallait toujours les réciter.

Le cours semble se dérouler plus normalement que celui de divination lorsque la porte s'ouvre sur deux adultes en costard qui cherchent le professeur du regard.

- Mr Pastis ?

- Oui ?

- Le ministère a demandé une vérification de la sécurité dans toutes les classes. Si vous pouviez interrompre votre cours.

- Oh, bien sûr...

Si ce prof est plutôt sympa, je n'en hais pas moins ses méthodes. Il vient de lancer un sort d'entrave à tous les élèves de la salle. Je me retrouve paralysée dans une position ridicule, c'est-à-dire en train d'enfoncer ma baguette dans l'oreille du Serdaigle juste devant. Il a osé dire que j'étais stupide de ne pas travailler mes sorts. C'est pourtant pas de ma faute si je suis assez douée pour me dispenser de fournir le moindre effort !

Quoi qu'il en soit. Je ne vois pas pourquoi la sécurité devrait être vérifiée. Le prof non plus d'ailleurs, puisqu'il pose la question qui vient de me passer par la tête.

- En quoi tout ceci va vous être utile ?

- Voldemort a menacé de s'en prendre à l'école. Le ministère veut s'assurer qu'il n'y arrivera pas.

- Pourquoi vérifier ? Il est sûr que Vous-Savez-Qui ne parviendra jamais à pénétrer dans l'enceinte de Poudlard !

- Il était aussi sûr que personne ne défierait plus Dumbledore. Il y a un demi-géant engagé dans cette école, qui vous dit qu'il ne l'a pas déjà corrompu ?

- Ce n'est pas à moi qu'il faut poser cette question. Mais tout de même, je doute que notre garde-chasse fasse quoi que ce soit de nocif à cette école un jour.

- Est-ce que vous savez pour quelle raison il lui a été interdit d'utiliser la magie ? Pourquoi il a été renvoyé auparavant ?

- Tout ça est vieux non ? Les preuves n'étaient pas solides et si Dumbledore lui fait confiance...

- Il a aussi fait confiance à l'un de ses élèves qui décide à présent de jouer les mages noirs. Le ministère veut être sûr que les enfants sont en sécurité ici et il a raison. Votre refus de comprendre pourrait passer comme de la complicité envers Voldemort.

Le prof commence à ouvrir la bouche pour répliquer mais se ravise, conscient qu'il vaut mieux ne pas aggraver son cas. J'ai l'impression que tout le monde devient complètement parano. D'abord la prof de divination, maintenant le ministère... Ce mage noir serait-il assez puissant pour défier les protections magiques du château ? J'en doute...

Les deux armoires à glace costumées finissent d'inspecter les bougies à la recherche d'un explosif quelconque puis quittent la salle sans un mot. Le prof annule son sort pour nous rendre notre liberté de mouvement, je retire ma baguette de l'oreille du Serdaigle qui semble avoir souffert en passant une dizaine de minutes dans cette position.

- A votre avis, Poudlard est vraiment menacée Mr ?

- Bien sûr que non, c'est ridicule. Dumbledore ne laissera pas faire.

- Voldemort est vraiment si puissant ?

- Dans mon cours, appellez-le plutôt Vous-Savez-Qui. Et oui, il est puissant.

- Est-ce qu'ils vont fermer l'école ?

Le prof semble marmonner un "ils en seraient capables ces abrutis" et se reprend aussitôt.

- Vous êtes en sécurité ici, c'est l'endroit le mieux protégé qui soit. Ce serait au contraire dangereux de ne pas vous y laisser étudier.

D'autres élèves essaient de poster une question mais le prof lance quelques silencio bien placés.

- Si ça ne vous dérange pas, je préfèrerais que vous révisiez vos sortilèges informulés.

Le cours fini donc sans anicroches. Sur le chemin de la grande salle, on croise d'autres types en uniforme en train d'interroger les armures. J'ai l'impression que cette année va apporter son lot de galère. Pourquoi faut-il toujours que tout le monde se concerte pour compliquer les choses ? Serait-ce trop demandé que de vouloir rester tranquilles, détachés de tout ?

Je suppose que oui... La grande salle est surveillée par une dizaine d'autres envoyés du ministère. Alors que je commence à entamer mon plat, l'un d'entre eux balance mon assiette au loin et commence à me rugir dessus.

- Il ne faut JAMAIS toucher à un plat sans s'assurer qu'il est comestible ! Vous pourriez être morte à l'heure qu'il est. Qui vous dit que personne de mal intentionné n'a touché à ce repas ?

J'hésite à lui dire qu'en principe, c'est moi qui empoisonne la nourriture de la grande salle. Finalement, je décide que ça serait mal vu et je me contente de me resservir puis je lance un petit sort informulé qui fait léviter des étincelles vertes sur le plat. Le cinglé s'en va, persuadé que mon petit manège m'a permis de m'assurer que le plat était sain. Quel imbécile. Je mange tranquillement sans m'effondrer sous l'effet d'un poison quelconque.

Ces types ont intérêt à vite partir, je ne supporterais pas plus d'une journée en leur compagnie. McGonnagal vient me voir peu avant la fin du repas. Et me tend un papier.

- Vos petits camarades et vous vont avoir le droit de réparer les dégâts lamentables que vous avez causés.

Elle a beau imiter le ton énervé, je vois bien son sourire en coin. Je lis la feuille et souris. Au moins, je serais en retenue avec tous les autres. Par contre, ça ne va pas vraiment être agréable de nettoyer à la moldue toute la grande salle, les mioches l'ont vraiment amochée avec leur gueule de bois.

Cette rentrée est dans le top 3 des plus mauvaises qui soient.

†††

Enfin, l'histoire commence à prendre place, je suis contente. Il y a encore beaucoup de détails dont je n'ai pas encore décidé de l'évolution mais je commence à y penser. J'avoue ne pas avoir pris le temps de me relire correctement, je vais sans doute rééditer ce chapitre s'il y a trop de fautes lorsque je mettrais le quatrième. J'étais pressée de vite poster la suite…

Les reviews me permettent de sourire quand je découvre le nombre de spams de ma boîte à mail, elles font partie des rares messages qui font vraiment plaisirs à être reçus.

Inspecteur Sombrero.