Écrit par HateWeasel

180. Dur De Combattre Avec La Rigidité Cadavérique.

Alois était quelque peu abasourdi par l'apparition soudaine de l'homme. Ses sens avaient été à l'affût plus tôt, pourtant il n'avait pas entendu la porte s'ouvrir. Il s'était relâché lorsque son esprit avait été submergé par le flot d'émotions, le souvenir de Johnathan et la discussion qu'il avait eu avec Victor dans la Statue de la Liberté, mais surtout, par le souvenir de Ciel. À présent il se retrouvait nez à nez avec le canon du pistolet tenu par cette figure paternelle bienveillante qu'il avait rencontré auparavant.

Victor fronçait les sourcils, l'expression renfrognée. Il se tenait à l'entrée de la chambre d'une position déterminée, prêt à se battre. Le pistolet dans sa main était petit, mais il pouvait sans aucun problème tuer de là où il était. Il était directement braqué sur la tête du blond, la sécurité retirée, un doigt sur la gâchette.

- Toi… dit finalement l'homme, reconnaissant le garçon. Qu'est-ce que tu fais ici ?

Alois resta sans voix un moment. Il ne savait que faire. Ce n'était pas comme s'il pouvait dire la véritable raison de sa présence ici. Il leva les mains en l'air en signe de capitulation, afin de convaincre l'homme qu'il n'était pas une menace.

- Oh… Rebonjour… fut tout ce que le garçon put dire.

Beattie ne sembla pas trouver la situation comique.

- Tu ne m'as pas répondu, dit-il, ne baissant pas son arme. Je t'ai demandé ce que tu faisais ici ? Comment es-tu monté sur mon bateau ?

- Oh, c'était votre bateau ? demanda innocemment le blond. Je savais juste qu'il retournait en Angleterre ! Je voulais simplement rentrer ! Promis !

- Je ne te crois pas. À en juger par ton accoutrement, tu aurais très bien pu te payer le retour, dit l'homme, faisant allusion au costume de marque noir du garçon. Tu n'es pas venu seul, je me trompe ?

Alois sourit narquoisement, étant donné que c'était ce qu'il savait faire dans ce genre de situation. Cela l'aidait à calmer ses propres nerfs.

- D'accord, vous m'avez eu, dit-il enfin.

Il était incapable de bluffer cet homme, alors il décida d'être franc. Je ne suis effectivement pas seul, mais je ne sais pas où sont les autres. On s'est séparés.

- Continue, répondit Beattie, combien ? À quoi ressemblent-ils ?

Le garçon ouvrit la bouche pour parler, mais il s'arrêta de peu. Il marqua une pause un moment avant de répondre.

- Vous savez, vous m'auriez demandé la même chose il y a plusieurs années, j'aurais vendu la mèche sans hésitation, mais j'ai bien peur que je ne puisse plus faire ça.

Il ne savait pas exactement ce qu'il disait ou pourquoi il le disait, mais cela semblait correct. C'était comme s'il ne contrôlait pas ses paroles.

- Tu es un bon petit, mais ça ne sera pas suffisant. Je suis un trafiquant d'armes; un criminel. Les criminels se fichent de ce genre de choses.

- Ils n'ont pas non plus besoin d'émotions mais vous vous accrochez à Johnathan.

L'homme écarquilla les yeux sous le choc et baissa son arme un moment, son cœur vacillant. Victor releva le pistolet.

- Je ne t'ai jamais dit son nom… dit-il, son expression traversée par beaucoup, beaucoup d'émotions différentes.

Alois avait trouvé la faiblesse de l'homme.

- Je vais à Warwick Academy. J'ai déjà rencontré Johnathan, répondit le blond. Je l'ai rencontré le jour de sa mort.

- Et tu n'as pas essayé de l'arrêter ?! Cria Victor. Tu étais là et tu n'as même pas- !

- J'ai essayé! cria à son tour le blond, sur le même ton que l'homme. J'ai essayé de l'arrêter ! J'ai essayé et je ne pouvais pas ! Il y a des choses que l'on ne peut tout simplement pas arrêter !

Le trafiquant d'armes resta muet comme une carpe. Il ne pouvait pas trouver quoi répliquer.

- Je ne pouvais pas l'arrêter même à votre place, Beattie…

L'homme serra les dents, se rappelant qu'il aurait pu mettre un terme à tout cela. S'il avait été là pour parler à son fils lorsqu'il se faisait harceler, s'il avait été là pour intervenir, peut-être, juste peut-être que le garçon serait encore en vie à l'heure qu'il est. Le pistolet était toujours dans sa main, et lentement, il appuya sur la gâchette.

Le tir résonna travers tout le navire, alarmant tous ceux présents à bord, le bleuté inclus.

L'estomac de Ciel se noua en l'entendant, et il blêmit, devenant encore plus pâle qu'à l'accoutumé. Il savait que le majordome n'aurait pas pu se faire attraper, ce qui ne laissait qu'une seule explication : Alois s'était fait avoir.

Les muscles des jambes du garçon se tendirent, et il courut dans la direction d'où provenait le tir sans savoir exactement où il se dirigeait. Il courut, ses pieds touchant à peine le sol, heureusement pour lui, ne faisant involontairement aucun bruit. L'esprit du bleuté était plus ou moins vide à cet instant, rendant la recherche de l'autre garçon plus aisée avec son sixième sens, et il suivit la direction, celle où il pouvait sentir le blond. Trouver Alois était la seule chose qui lui importait sur le moment. Le long des couloirs du bateau, il courut, suivant la trace de la présence du blond.

Il eut enfin l'impression d'être proche; très proche. Il tourna frénétiquement à un dernier angle sans vérifier que quelqu'un d'autre s'y trouve comme il le ferait d'ordinaire et il traversa un dernier couloir avant de s'arrêter devant une porte. Il pouvait sentir que le blond était juste de l'autre côté, et il ouvrit la porte, se raidissant en découvrant la scène. Victor Beattie était parti, probablement pour trouver quelqu'un qui l'aiderait à retirer le corps de sa cabine. Oui, le corps d'Alois.

Du sang tapissait le mur là où la balle était sortie, et juste devant la tache se trouvait le blond sans vie. Il était sur le dos, un trou distinguable sur le front, et ses yeux étaient grands ouverts comme s'il était surpris, il était pourtant évident qu'il ne voyait pas. Il y avait une flaque rouge sur le sol là où la tête du blond reposait, tachant le tapis d'un marron disgracieux alors que le tout commençait à sécher. Ciel fut incapable de bouger alors qu'il observa la scène.

Inspirant profondément, il se força à avancer et à aller vers Alois avant de s'accroupir à ses côtés. Son esprit était vide tandis qu'il regardait le visage du blond de près. Il se sentait complètement vide en le voyant d'aussi près. Silencieusement, il leva une main afin d'écarter des mèches de la blessure, l'examinant.

- Arrête de me faire des grimaces et réveille-toi, se força-t-il finalement à chuchoter. Réveille-toi. C'est un ordre.

Ciel fixa les yeux bleus glacés du blond, observant la vie revenir petit à petit, le regard vitreux disparaissant. Il se sentit soulagé, sachant que l'autre garçon n'était pas mort. Bien que Beattie soit un trafiquant d'armes, il ne vendait pas d'armes capable de tuer une créature surnaturelle, encore moins un démon.

Le bleuté retira sa cravate et l'enroula autour de la blessure d'Alois avant de mettre ses bras entre le sol et le corps du blond, en plaçant un autour de ses épaules et l'autre sous ses jambes. Il savait qu'il devait déplacer le garçon avant que Beattie revienne avec des renforts et qu'ils le jettent par-dessus bord. Mais, désormais, il n'y avait aucun doute que l'équipage savait qu'il y avait des intrus, et ils les pourchasseraient. Ils auraient du mal à se cacher d'eux, étant donné que la plupart d'entre eux étaient d'anciens militaires spécialisés. Ciel souleva l'autre garçon avec aise, et le porte hors de la pièce, sa cravate empêchant des gouttelettes de sang de s'égoutter au sol alors que le saignement du blond commençait à s'arrêter, ne laissant aucune trace derrière eux.

Sachant que le blond s'en sortirait, Ciel fut de nouveau capable de réfléchir correctement, et il put réutiliser ses sens. Il fut en mesure d'éviter un bon nombre de gardes ainsi, prenant des chemins alternatifs pour se cacher. Bien que cela lui déplaisait, il devait gagner du temps jusqu'à ce que le blond ait retrouvé l'usage de ses jambes. Il s'arrêta enfin sur l'un des nombreux conteneurs dans la cale et posa délicatement le garçon par terre, retirant le bandage improvisé et mettant ses cheveux sur le côté afin d'inspecter la régénération.

La peau avait bien guéri sans aucun problèmes de dépigmentation, mais elle s'affaissait là où l'os et le muscle n'étaient pas encore refermés. Il risquait de le déchirer s'il touchait avec trop de force, alors le bleuté s'abstint de palper. D'une main, il ferma les yeux du blond pour qu'ils ne se dessèchent pas en restant ouvert trop longtemps, et de l'autre, il sortit son téléphone et envoya un message à Sebastian, lui racontant ce qui était arrivé et lui demandant s'il avait trouvé quoi que ce soit. Quelques instants plus tard, il reçut une réponse.

Ne vous inquiétez pas, jeune maître, Monsieur Trancy s'en sortira sans encombres. Assurez-vous de ne pas le laisser dans la même position trop longtemps, ou la rigidité cadavérique se fera fortement ressentir plus tard. Le capitaine se dirige en ce moment même droit vers l'Angleterre, alors nous devons nous hâter.

-SM

Le bleuté supposa que le majordome s'était servi de leur petit tour d'hypnose sur le capitaine du bateau, et ils n'auraient plus à craindre que Beattie change de trajectoire. Avant que Ciel puisse envoyer une réponse, cependant, il entendit des pas se rapprocher, ainsi que des chuchotements. Rapidement, il remit son téléphone dans sa poche pour que la lumière de l'écran ne dévoile pas sa position, et il prit son pistolet. Zamiel était cette fois-ci chargé de balles ordinaires, étant donné que celles « anti-monstres » étaient chers, et inutiles ici. C'était également une précaution dans le cas où l'une des balles partait n'importe où et ricochait sur un coin dans l'espace confiné, toucher l'un de ses coéquipiers ne serait alors pas un problème. Ciel se plaça au bord du conteneur et les observa, apercevant les ombres des gardes qui s'approchaient de l'entrée, illuminées par le faisceau de la lune.

- Vous pensez qu'ils sont combien, patron ? demanda une voix, la même avec l'accent allemand que les garçons avaient entendu à travers la radio de l'un des gardes.

Elle appartenait à un jeune homme ayant des cheveux dorés et des yeux verts qui étaient visibles même dans la quasi pénombre. Il transportait une mitrailleuse avec d'autres hommes, plus âgés que lui, et avec eux, armé d'un pistolet, Victor Beattie.

- C'est dur à dire, répondit le trafiquant d'armes. Probablement peu puisqu'ils ont réussi à s'infiltrer aussi facilement et à nous prendre de court.

L'homme au visage renfrogné de la dernière fois était lui aussi avec eux, et il lança un regard à l'allemand pour lui reprocher d'avoir ignoré les premiers signes d'un passager clandestin.

En écoutant, Ciel se positionna de manière à être sur le ventre, afin d'empêcher le groupe de le toucher s'ils tiraient, tout en visant le chef avec son propre arme. Soudain, le jeune allemand se positionna correctement pour viser dans la direction du bleuté. Il appuya sur la gâchette et le bruit des coups de feu attaqua les tympans de tous ceux dans la pièce. Ciel dût baisser la tête afin de ne pas finir dans un état semblable à celui de son compagnon. Les paupières d'Alois sautillèrent en réponse au bruit, mais elles restèrent fermées.

- Heinrich ! Mais qu'est-ce que tu fous ?! demanda Beattie, découvrant ses oreilles.

- Ils sont là ! Sur le conteneur ! Floyd ! Allume les lumières ! cria l'autre homme, dont le nom était apparemment « Heinrich », à l'égard de l'homme à l'air effrayant portant une chemise hawaïenne.

Floyd s'exécuta et activa l'interrupteur, illuminant la pièce. La cachette du duo de démons était toujours dissimulée grâce à l'angle duquel l'autre groupe regardait. La pièce fut silencieuse, alors qu'ils essayèrent d'entendre le moindre signe de vie dans la zone que l'allemand avait indiqué.

Ce signe, évidemment, vint sous la forme de coups de feu tirés vers eux d'en haut, lesdits tirs blessant plusieurs des hommes, certains gravement. Les assassins dont les noms étaient connus du bleuté répliquèrent en se repliant derrière une barricade, escortant leur employé en sécurité. Ciel se rebaissa, alors que des balles ricochèrent dans la cale, la trouant parfois tandis que d'autres frôlaient la tête du bleuté.

Il regarda de nouveau le blond, s'assurant qu'il n'avait pas été touché. Ciel remarqua que sa position avait légèrement changé, sa main serrée en poing, plutôt qu'ouverte comme elle l'était auparavant. Il mit de côté cette pensée et se concentra une fois de plus sur la fusillade, alors que les salves de tirs semblaient se calmer. Le bleuté savait que dès l'instant où il relèverait la tête pour tirer, ses adversaires en feraient de même, alors il se retint, et se contenta de surveiller la situation. Il devait attendre qu'ils fassent la même erreur avant de pouvoir les vaincre.


La Rubrique : Foire aux Questions

Question : « Requête pour Lawrence : lis une fanfic noté M de Devil Butler. Et ça DOIT être sur Cecil et Alphonse. Quelle est ta réaction ? » de Jman15008

Réponse de Lawrence : « Quoi ? Est-ce… Est-ce que c'est VRAIMENT ce à quoi les fans pensent en nous regardant ? Je, euh, ne sais pas quoi dire… Je ne suis pas sûr que ça suive vraiment les personnages… »

Question : « Question pour alois : est-ce que tu penses parfois que ciel aime secrètement te voir travesti ? Question pour ciel : tu AIMES voir alois se travestir, pas vrai ? (ne le nie pas) » de chestnutghost

Réponse de Alois : « C'était un secret ? »

Réponse de Ciel : « … Je VAIS le nier... »

Question : « Question pour Ciel et Alois. Vous avez déjà essayé de « jouer » dans vos formes démoniaques ? Cette histoire de queues m'a rendu curieux *clin d'œil clin d'œil coup de coude coup de coude* Sinon, comment vous réagiriez en allant au lit et en voyant l'autre dans sa forme démoniaque ? » de rasu

Réponse de Ciel : « Eh bien… o-oui… la forme de démon d'Alois… est tellement... »

Réponse de Alois : « Je le REJOINDRAI. On ne l'a fait que une ou deux fois comme ça, en fait, parce que les queues et les cornes gênent parfois, mais quand même, la forme démoniaque de Ciel est tellement… et avec ma queue c'est juste… *rougit* B-Bref, ce n'est pas si différent, seulement un peu plus… euh… c'était quoi la question déjà ? »

Question : « Question pour Ciel & Alois (comme je n'arrive pas à penser à autre chose qu'au 'sexe' o.o) Quelle est votre position préférée ?:) Si vous voyez ce que je veux direeeeee» de LongerWalks-And-ShorterWalks

Réponse de Ciel : « Oh… Euh… Je ne sais pas… C-C'est extrêmement personnel… Je pense… *murmure*… je pense que j'aime bien voir son visage… peut-être... »

Réponse de Alois : « Hein ? Je sais pas. Ce n'est pas vraiment ce à quoi je pense lorsqu'on… euh… vous savez… *murmure*… j'aime bien me tenir à lui… peut-être... »

Question : « Hmm ciel… *caresse sa tête* ça fait quoi d'être dans une puberté éternelle petit *sourit* » de Wooimmafox1503

Réponse de Ciel : « … C'est ridicule... »