Écrit par HateWeasel
183. Navire Fantôme.
Aujourd'hui était encore une fois une belle journée à Warwick. Nous étions précisément le douze décembre, aux alentours de midi et les Sept Sensationnels s'adonnaient à leur routine quotidienne, déjeuner avant de se prélasser dans les parties communes jusqu'à ce qu'il soit temps de se rendre en classe. Cependant, aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres, étant donné que deux membres cruciaux manquaient au groupe, une paire plus connue sous le nom du « duo de démons ».
Ils avaient été absents pendant une bonne partie de la semaine, ce qui n'était, en fait, pas aussi étonnant que cela en avait l'air. La seule chose étonnante était que l'école ne semblait pas s'en importuner. Bien que Warwick accordait une poignée de « jours ouvrables » aux élèves qui s'étaient déjà lancés dans l'avancée de leurs carrières, il n'était pas commun que qui que ce soit s'en serve réellement. Les quatre garçons qui connaissaient la « condition » du duo supposaient simplement que ces deux-là partaient dans une quelconque aventure surnaturelle, ce qui arrivait de temps à autre. Preston, cependant, soupçonnait le duo.
L'Indien ne savait pas précisément pourquoi ils étaient mêlés à toutes ces affaires, mais il savait que ce n'était pas normal. Cela n'avait aucun sens, ce ne pouvait être aussi simple. Comment avaient-ils trouvé ces bombes avec aussi peu d'informations en aussi peu de temps ? Comment les avaient-ils récupérées ? Que signifiait cet œil rouge, et pourquoi était-il incapable de se rappeler quoi que ce soit le concernant ?
Toutes sortes de questions autour de ce sujet embrumaient l'esprit du garçon, ce qui ne faisait que l'embrouiller davantage. Preston posa lentement le regard sur la télévision qui se trouvait dans les parties communes, le poste placé haut dans un coin de la pièce, regardant de manière détachée les actualités tandis que les autres parlaient de tout ce qui leur passait par la tête. Rien de particulier ne semblait se produire dans le monde aujourd'hui, du moins, jusqu'à ce la Tamise apparaisse à l'écran.
Un hélicoptère filmait la scène depuis les cieux : un étrange navire remontant lentement le fleuve, se dirigeant visiblement vers Londres. La chaîne montra alors des images d'un groupe de voitures de police garées dans l'un des quais, leurs gyrophares allumés comme s'ils comptaient l'arrêter d'une manière ou d'une autre. Étonnamment, cependant, le bateau se mit à ralentir, et il s'approcha du quai avant de s'immobiliser. Un bon nombre d'officiers accoururent, prêts à faire sortir les « criminels », Preston ne pouvant s'empêcher de remarquer qu'ils semblaient ne pas en savoir plus que lui. Le journaliste avait également du mal à trouver quoi dire. Peu importe de quoi il s'agissait, cela semblait être assez important.
Il ne remarqua pas, mais le reste des Sept regardaient aussi la télévision, mettant leur conversation de côté un instant. Daniel, Audrey, et Kristopherson avaient tous l'impression qu'à n'importe quel moment, le duo de démons ferait son apparition. Ils regardèrent silencieusement l'écran, appréhensifs, observant tout ce qu'il s'y passait afin de ne pas les rater s'ils passaient en arrière-plan. Preston plissa les yeux en fixant ce qu'il pensait être le duo de démons.
- Eh, est-ce que c'est… ? commença-t-il, sa pensée brusquement interrompue alors que la chaîne changea.
- Bordel de merde, Lawrence ?! Remets-là ! cria Daniel, faisant sursauter l'acteur qui se tenait devant la télévision, le doigt sur le bouton des chaînes.
- Oh… Désolé… répondit le garçon en vert, retrouvant la bonne chaîne. Je ne savais pas que quelqu'un regardait.
L'image du bateau sur la Tamise revint, mais le bref aperçu du duo de démons était déjà passé, ce qui eut pour effet de décevoir les cinq garçons. Ils laissèrent une ribambelle de grognements leur échapper, et certains se frappèrent le front en guise de réaction au faux pas de Lawrence.
- La police annonce qu'ils ne peuvent pas encore divulguer davantage d'informations sur ce qui se trouvait sur le navire, ou la raison pour laquelle il était aussi vide. Nous pouvons, cependant, constater qu'il y a eu un certain nombre de blessés au vu du nombre d'ambulances présentes sur les lieux…
Le journaliste continua son interminable discours tandis que des images de housses mortuaires emmenées à l'intérieur du bateau passaient discrètement en arrière-plan. La seule manière de le remarquer serait de ne pas faire attention au journaliste, et de se concentrer sur ce qu'il se passait derrière lui. Audrey observa avec attention les images floues des personnes travaillant sur la scène, assis au bord de sa fameuse chaise.
- Regardez ! dit-il en remarquant deux individus ayant l'air beaucoup plus petits que tous les autres adultes, l'un blond et l'autre d'une chevelure quasiment noire.
Il n'arrivait pas à savoir s'il s'agissait d'une teinte bleuâtre ou non à cause de la qualité de la vidéo, mais il était certain que c'était Ciel.
Par-dessus l'épaule du bleuté, le bras du blond était lâchement posé, ce dernier n'ayant pas encore repris toutes ses forces pour marcher correctement. Ciel tenait l'autre garçon d'un bras autour de son dos, l'aidant à garder l'équilibre alors qu'ils s'éclipsaient du bateau sans être vus, camouflés parmi les autres personnes qui allaient et venaient du navire. Ils étaient suivis par Sebastian, qui restait près d'eux. L'homme avait proposé d'être celui qui aiderait le blond, mais Ciel avait catégoriquement refusé, ce qui n'avait fait qu'amuser l'homme plus âgé.
Ils sortirent du champ de la caméra, disparaissant à nouveau de la vue des Warwickiens. Ces derniers se mirent alors à faire des suppositions sur ce qui avait bien pu arriver, s'assurant de ne pas mentionner quoi que ce soit qui pourrait donner la puce à l'oreille aux deux membres du groupes ignorant le secret du duo. Preston, cependant, était presque abasourdi alors qu'il les écoutait, rejouant dans son esprit la scène des deux garçons quittant le navire, et il fit ses propres suppositions, qu'il se garda de partager, évidemment.
Ciel aida le blond à monter dans un taxi, et ils rentrèrent. Ce fut un véritable soulagement que le chauffeur ne leur demande pas ce qui était arrivé ou pourquoi l'arrière du crâne d'Alois était en sang. Lorsqu'ils arrivèrent chez eux, ils payèrent avec plaisir l'apathique conducteur et entrèrent dans la demeure, où ils firent leur prochaine grande découverte.
La maison était toujours debout, même alors qu'ils avaient laissé des fauteurs de troubles, les bonnes surnaturelles, toutes seules. Ce n'était pas aussi propre que d'ordinaire, étant donné qu'elles avaient visiblement oublié certains endroits, mais c'était étonnamment en ordre. C'est alors qu'ils firent encore une autre découverte. Il y a avait une vampire épuisée en plein milieu du sol dans le foyer. Lentement, elle tourna la tête pour faire face au trio, leur adressant un faible sourire.
- Vous êtes de retour, jeune maître… dit Charlotte, le ton presque plaintif. Je m'excuse pour le désordre… Je n'ai pas pu tout faire même avec les instructions de Monsieur Michaelis…
- Où est Amélie ? demanda le bleuté, replaçant le blond sur son épaule.
- Oh, c'est un autre problème… répondit la fille. J'essayais de la trouver, mais ensuite le soleil s'est levé…
- Ah, eh bien, je suis certain qu'elle reviendra, dit Sebastian, un peu trop enthousiaste.
Sa haine des canidés n'était clairement pas superficielle, à en juger par sa manière d'agir avec la louve.
- Pourquoi ne pas tous retourner à nos affaires ? Vous vous en êtes très bien sortie, Charlotte, surtout pour quelqu'un qui peut seulement travailler la nuit.
- Ce n'est rien… dit la fille. Je suis une bonne d'enfer après tout, non ?
Elle s'endormit alors en plein milieu du foyer, exténuée après avoir dû effectuer le travail de tout un personnel, et à cause de la lumière du jour qui aspirait son énergie. Les trois démons s'aventuraient davantage dans la demeure comme si rien n'était arrivé. Apparemment ce genre de chose était « normale » par ici.
- Je m'occuperai d'elle après m'être assuré que tout soit en ordre, dit le majordome, retirant son manteau et l'accrochant. Désirez-vous de l'aide pour emmener monsieur Trancy en haut, jeune maître ?
- Je suis certain d'y arriver tout seul, répondit le bleuté, marchant lentement pour que le blond puisse tenir le rythme. Assure-toi que le caniche français n'a pas mâchouillé des meubles.
- Compris, dit l'homme, se courbant légèrement avant de se mettre en route pour exécuter l'ordre. Une fois parti, le blond gloussa.
- Un « caniche français » ? demanda-t-il, remettant en question le curieux choix de mots de l'autre garçon tout en montant les escaliers à un rythme infernal.
Même avec de l'aide, cela s'avérait être assez difficile, étant donné que ses nerfs n'étaient pas encore complètement « réactivés ».
- Cela me semblait approprié en le disant, répondit le bleuté. Est-ce que tu te moques de moi ?
- Non, c'était juste inattendu, dit le blond avec un sourire avant qu'ils arrivent à sa chambre, anciennement une chambre d'invité au deuxième étage.
Il fit un mouvement pour prendre la poignée, mais eut du mal à le faire, étant donné que ses mains étaient en piteux état. Les mécanismes complexes intériorisés permettant à une personne de faire facilement une activité avec précision, ne fonctionnait simplement pas chez lui. Alois fronça les sourcils en se concentrant alors qu'il retenta avec plus de force de fermer sa main, mais lorsqu'il échoua à nouveau, le bleuté mit sa main libre sur celle du blond et utilisa la force nécessaire pour exécuter une tâche aussi banale.
- Merci… dit Alois en faisant légèrement la moue, n'appréciant pas le fait qu'il doit encore se reposer sur le bleuté.
- Aucun problème, répondit Ciel, aidant le garçon à aller vers le lit et à s'y asseoir. Tu retrouveras les sens dans tes doigts en dernier. C'est comme ça que ça marche pour moi, en tout cas. Comment te sens-tu, sinon ?
- Sale. Il y a du sang partout sur mes cheveux, et j'ai comme la tête qui tourne.
- Prends une douche, alors.
- Oh, oui ! Bonne idée ! Laisse-moi défaire ma cravate et déboutonner ma chemise avec mes doigts raides… dit le blond, montrant ses mains, le ton sarcastique.
En réponse, le bleuté roula de son œil visible.
- Besoin d'aide ? demanda-t-il, réalisant le double sens en apercevant le sourire narquois du blond. Pas dans ce sens, pervers… rajouta-t-il rapidement pour que le blond ne puisse pas en faire une blague.
- Je vous dirai lorsque je penserai à une chose pareille, mon bon monsieur, répondit Alois, s'étirant un peu les bras.
- Quelque chose me dit que tu veux juste que ce soit suggestif.
- Finalement, tu as vu ça ? Je peux totalement me déshabiller tout seul, dit soudainement le blond, se levant
Il se mit à faire des mouvements des mains vers le bleuté comme pour lui dire de partir.
- Bon, je vais me débarrasser de la crasse. À plus tard-
Il fut interrompu lorsque le Phantomhive attrapa sa cravate.
- Wow ! Eh ! Attends, j-je pensais que ce n'était pas dans ce « sens » ?!
- Non, non. Tu voulais que ce soit le cas. Qu'y a-t-il ? Tu n'es plus d'humeur ?
Ciel adressa un bref sourire narquois au blond, trouvant cela encore plus amusant lorsque ce dernier bouda en réponse.
- Oh, j'ai compris. Tu aimes que ce soit suggestif seulement lorsque tu inities cela, n'est-ce pas ?
Le visage d'Alois devint rouge comme une tomate en entendant la remarque.
- C-Ce n'est pas vrai… dit le blond, détournant le regard. C'est juste… Tu rends ça si gênant…
Aussitôt, l'accessoire autour de son cou glissa et il fut tiré dans une accolade, des bras autour de sa taille et les siens sur les épaules de l'autre garçon.
- Je t'aime aussi, muffin.
La Rubrique : Foire aux Questions
Question : « pour Ciel et Alois ! combien de fois vous faites (clin d'œil clin d'œil, coup de coude coup de coude, n'en dites pas plus, n'en dites pas plus) » de Emily
Réponse de Ciel : Euh… Cela dépend surtout de ma quantité de travail… Plusieurs fois par semaine, je suppose… peut-être... »
Réponse de Alois : « Au moins une fois, la plupart des soirs. Pas chaque soir, mais la plupart du temps. Parfois on saute un soir, parfois deux. Tant que c'est raisonnable… La libido d'une puberté éternelle, quand même… Surgir sans prévenir est injuste, Ciel... »
Question : « pour les Sept Péchés; si vous pouviez être un animal, lequel et pourquoi ? » aussi de Emily
Réponse de Ciel : « Je ne sais pas… On m'associe souvent avec les chiens... »
Réponse de Alois : « Hmmm… Un lion ! Les lions sont plutôt impressionnants (Gryffondor!?). J'ai aucun de mal à m'imaginer avec des griffes et une superbe crinière en tuant des trucs en Afrique ! … ou peut-être un ornithorynque… ou une licorne... »
Réponse de Kristopherson : « Un chat, peut-être ? Les chats sont si élégants, vous savez ? Ils ont une certaine prestance. »
Réponse de Audrey : « Je sais pas. Un oiseau. Ce serait tellement bien de voler. Peut-être un hibou. Ce serait aussi bien de pouvoir tourner ma tête autant que je le veux comme eux... »
Réponse de Daniel : « Un loup ! Les loups sont super forts ! Encore plus que les lions ! C'est juste des gros chats. »
Réponse de Preston : « Une chauve-souris. J'aime bien l'idée de pouvoir voler, mais je ne suis pas trop penché oiseaux. Leur sonar est aussi super cool. »
Réponse de Travis : « Un lapin. »
