Écrit par HateWeasel

189. La Colère D'un Délinquant.

Bien que la soirée n'ait pas si bien débutée, le duo de démons passait un assez bon moment en parlant avec Travis et Audrey. Désormais ils étaient en mesure d'ignorer l'insupportable atmosphère qui régnait dans la pièce et se distraire, plutôt que de ne rien faire et se sentir gêné. Lorsque la discussion en vint à la soirée elle-même, cependant, ils apprirent quelques tuyaux.

- … Faites attention à ne pas boire de punch, dit Travis, croisant les bras. Ceux de Tamworth l'ont trafiqué tout à l'heure. Certains d'entre eux ont déjà été mis à la porte.

- Qu'est-ce qui peut bien leur passer par la tête ? demanda le bleuté, secouant la tête.

- Qui sait ? Les gars de Tamworth sont juste bizarres, dit Audrey, mettant ses mains dans ses poches. Si tu fais attention tu verras que la majorité des pervers sur la piste sont de Tamworth, pas de Warwick.

- Tant qu'il n'y a personne pour mettre de l'huile sur le feu, tout devrait bien se passer, dit Ciel. Malheureusement, de ce que j'ai entendu à propos des soirées des années précédentes, ce ne sera probablement pas le cas.

- Oui, apparemment, environ dix personnes de chaque côté ont été exclus de la soirée l'année dernière à cause d'une bagarre. Quelqu'un aurait « mal regardé » la petite amie de quelqu'un d'autre, dit Travis.

- Quelle bande d'idiots… dit le bleuté avant de remarquer un autre visage familier du coin de l'œil.

Suivant son œil, les autres aperçurent Preston tentant de traverser la foule semée d'embûches pour rejoindre ses amis, ayant une grande difficulté à y parvenir.

Il essayait de passer poliment entre les gens, mais ces derniers ne semblaient pas faire attention à lui, l'obligeant à se frayer son propre chemin. La mystérieuse enveloppe en main, il se hâta de rejoindre sa destination mais sa route fut barrée par un barrage humain d'élèves de Tamworth. Preston avait évidemment entendu parler des rumeurs à propos de cette école, comme quoi elle n'était que pour les enfants turbulents qui s'étaient faits virer de Warwick, pourtant il continua à avancer, créant un chemin de force à travers le barrage afin de délivrer le message dans sa main au Phantomhive. Durant le processus, cependant, il poussa un peu trop fort l'un des garçons de Tamworth sans le vouloir, et poli comme il était, il se retourna immédiatement vers le garçon en question pour s'excuser, avant de réaliser qu'il le connaissait. Son nom était Walter; Walter Hackett.

Oui, Walter Hackett, l'enfant acteur connu pour son rôle d'antagoniste dans le célèbre film « Devil Butler », et la suite qui sortirait l'année prochaine. Il était également le garçon qui avait harcelé sans relâche Preston et le reste des Sept Sensationnels plus tôt cette année, accompagné de ses laquais, avant d'être renvoyé lorsque ses méfaits avaient été signalés au corps enseignant de Warwick par le duo de démons. Il semblait encore essayer d'avoir ce sorte de style « punk rock », la seule différence dans son apparence étant que la teinte dans ses cheveux avait disparue, probablement parce que le tournage de son dernier film venait de se terminer, et ils n'avaient évidemment pas de coloration rose au XIXe.

Le garçon reconnut lui aussi l'Indien, plissant le nez en voyant le garçon et fronçant les sourcils, au point où il semblait presque grimacer. Preston lâcha un bref « désolé » avant d'essayer de s'échapper à l'abri vers son groupe, mais il fut arrêté par l'autre. Walter l'avait attrapé par l'épaule et le fit tourner vers lui avant de le pousser.

- Tu peux répéter ?! demanda Walter sur un ton dur. Tu as dit « désolé » ? Non, non, non ! « Désolé » c'est pas suffisant pour des merdeux de Warwick comme toi ! Tu me pousses, je te casse la gueule.

- Je n'ai pas fait exprès ! dit Preston, levant les mains en l'air.

Il serait incapable de tenir tête à un groupe de garçons de Tamworth tout seul, et il en était conscient. Il vit ses amis se mettre en route vers eux, ce qui le rassura quelque peu, assez pour savoir qu'il avait des renforts. Cela ne changeait cependant rien au fait qu'il y avait un acteur pas mal agacé devant lui accompagné de ses complices, le menaçant de lui mettre une raclée.

- Eh ! Tu m'écoutes quand je te parle, « Warbite » ! cria le Tamworthien, levant une jambe pour donner un coup de pied au garçon alors qu'il était par terre.

Mais il s'arrêta. Pourquoi ? Parce que l'odeur de roses s'était soudainement propagée dans l'air.

- Qu'est-ce que tu fais, Wally ? L'interpella une voix familière. Tu sais que si la sécurité te voit, tu seras renvoyé d'ici, pas vrai ?

Ce n'était nul autre que l'ancien ami et coéquipier de scène du Tamworthien, Lawrence Rose, connu pour le rôle de Cecil Hauntington, le protagoniste du film et de sa suite en réalisation, « Devil Butler ». La tenue qu'il portait était aussi élégante que d'ordinaire, composée de son association préférée de rouge et de vert, avec un mélange d'autres couleurs plus subtiles afin de ne pas tomber dans l'excès. Le Tamworthien fronça les sourcils en apercevant le garçon.

- Mange tes morts, Rose ! Je t'ai assez vu comme ça sur le plateau ! En plus, ça te regarde pas ! répliqua-t-il, et l'autre acteur leva les sourcils avec surprise.

Soupirant, Lawrence répondit.

- Je sais que nous ne sommes pas en très bons termes dernièrement, mais j'aimerais que tu penses aux conséquences de tes actions de temps à autres.

Il fit discrètement signe de la main à Preston pour qu'il s'échappe tandis que Walter était distrait, et acquiesçant légèrement, le garçon ne se fit pas attendre et partit rejoindre ses amis.

- Est-ce que ça va ? demanda Audrey, ses yeux plus ou moins visibles sous sa frange.

- Ouais, répondit l'Indien en essayant de reprendre son souffle. Je dois vraiment pas oublier de remercier Lawrence plus tard !

Il regarda au loin l'acteur qui parlait encore avec son ex-coéquipier, faisant de son mieux pour calmer les choses.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Travis, pointant du doigt l'enveloppe quelque peu froissée dans les mains du garçons.

Preston tenta rapidement de la remettre en ordre, réussissant à repasser les plus gros plis.

- O-Oh, j'avais oublié… dit-il, tendant l'objet au bleuté. C'est pour toi. Un mec est venu me voir et m'a dit de te la donner.

Il lâcha l'enveloppe lorsqu'il fut certain qu'elle était en sécurité entre les mains du borgne, et il observa l'adolescent l'examiner avant de l'ouvrir lentement.

- À quoi ressemblait-il ? demanda Alois, se demandant s'il connaissait l'étranger dont parlait Preston.

- Eh bien… Il était blond-, un blond doré, pas pâle. Il avait l'air plus âgé que nous, et il n'était pas du tout habillé pour participer à ce genre d'événements, dit Preston. Il avait aussi un accent allemand. Tu le connais ?

Alois fronça les sourcils en réfléchissant pendant un moment alors que le bleuté lisait le message.

- Non. Ça ne me dit rien, dit le blond. Et toi, Ciel ?

Ciel releva l'œil un instant arborant une expression qui montrait bien qu'il n'écoutait pas réellement la conversation. Il était trop occupé à lire pour comprendre clairement ce qu'ils disaient, surtout avec l'horrible musique qui braillait en arrière-plan. Il replia lentement le bout de papier et le mit dans la poche intérieure de sa veste.

- Oui, je l'ai rencontré, dit-il, n'ayant absolument pas l'air inquiet. Nous ne nous sommes pas directement parlés, mais il travaillait pour notre cible durant notre précédente mission, Alois.

Ciel se tourna vers les autres.

- C'est un imprévu. Nous allons devoir partir quelques temps.

Les autres comprirent immédiatement qu'il s'agissait de quelque chose d'important.

- Ça marche. Faites attention, dit Audrey tout en leur faisant signe de la main pour leur dire au revoir.

- Nous demanderons à la « sécurité » de surveiller les élèves pendant que vous travaillez, dit Travis.

- Si ça ne vous importune pas, répondit le Phantomhive. Ce serait d'une grande aide.

Il se retourna alors pour s'éloigner du groupe, la menace blonde en faisant de même. Avant qu'ils puissent s'enfuir, cependant, ils furent arrêtés par Preston.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il d'un air inquiet. Que se passe-t-il ?

- On te dira plus tard. Peut-être, lui répondit Alois puis il se retourna pour suivre de nouveau le bleuté.

Cela ne rassura absolument pas le garçon. Et ainsi, le duo de démons quitta la salle de danse.

Ils s'éloignèrent de la soi-disant musique, des lumières aveuglantes, et des bêtes humanoïdes à l'intérieur du bâtiment et retrouvèrent l'air frais de la nuit, admirant le ciel nocturne où pas une seule étoile n'était apercevable alors qu'ils se rendaient à leur destination, le toit, où ils avaient rendez-vous. Ciel avait mis le blond au courant de la situation sur le chemin ainsi que sur les personnes qu'ils allaient sans aucune doute rejoindre, tout en l'avertissant sur les dangers qui pourraient venir de cette rencontre.

Avec chaque mot prononcé par le garçon, Alois était de plus en plus enthousiaste, ayant hâte de prouver une bonne fois pour toutes sa valeur. Peu importe le nombre de fois où le bleuté lui affirmait que ce n'était pas nécessaire, le blond n'en voulait rien savoir. C'était beaucoup trop facile à dire venant de quelqu'un qui était « presque parfait ». Alois avait un complexe d'infériorité par rapport à l'autre garçon, qui était beaucoup trop profond pour disparaître du jour au lendemain. Il mourait d'envie d'avoir une chance de se réaffirmer, et il essayait dès qu'il en avait l'occasion.

Ils arrivèrent sur le toit mal éclairé du gymnase, comme indiqué sur la lettre, et furent face à face à deux silhouettes louches qu'ils présumaient être les destinateurs de l'enveloppe. L'un était l'allemand qui avait donné le message à Preston, et l'autre était un homme plus âgé avec un visage quelque peu plat. Ces deux hommes étaient familiers au bleuté, étant donné qu'il les avait vus sur le navire de contrebande, gardant sa cible, Victor Beattie.

- Vous m'avez demandé ? demanda le bleuté aux deux hommes d'un ton ennuyé qui allait avec son expression.

- Oui, dit le plus jeune aux cheveux dorés. On a affaire avec toi, « Chien de Garde de La Reine »; Ciel Phantomhive.

- Dites-moi tout. Nous n'avons pas toute la nuit, dit le démon borgne avec un sourire narquois, sachant pertinemment ce qu'ils recherchaient.

Il connaissait ce regard dans leurs yeux. Même s'ils étaient cachés par la pénombre, ces yeux de démons lui permettaient de voir clairement. Il connaissait ces regards, il les connaissait même très bien. Il n'y avait qu'un type de personne pour avoir ces yeux là. C'était les yeux d'hommes qui désiraient obtenir vengeance.

Les yeux du plus jeune eurent un spasme en voyant l'expression du garçon, pourtant il arbora lui-même une sorte de sourire arrogant et condescendant qui donnait l'impression qu'il était certain de sa victoire. Il mit ses deux mains dans les poches de sa veste, sortant deux grands pistolets, chaque arme ayant une sorte de baïonnette en-dessous du canon, comme s'il y avait des couteaux attachés aux pistolets. L'autre homme sortit de ses poches une arme qui n'avait rien de spectaculaire, mais qui nécessitait une certaine dextérité. L'homme à la chemise Hawaïenne possédait des poings américains dont les extrémités étaient pointues, les mettant sur ses doigts comme des bagues. Les deux hommes se mirent dans leurs propres positions de combat, et l'allemand prit la parole.

- Même si t'es un gosse, on te pardonnera jamais pour ce que t'as fait à Victor ! cria-t-il, se préparant à se battre. Je m'appelle Heinrich Stumer, et lui c'est Floyd Hopkins. Souviens-toi bien de nos noms, parce que c'est ceux de tes bourreaux !

L'homme chargea sans plus attendre.


La Rubrique : Foire aux Questions

Question : « Question pour Ciel et Alois : Puisque vous mangez de la nourriture humaine, est-ce que vous devez toujours… Vous savez… Utiliser les toilettes ? » de Guest

Réponse de Alois : « Non. Pas besoin. On ne sait pas non plus où va la nourriture. Si quelqu'un trouve « La Biologie des Démons pour les Nuls », prévenez-nous. »

Question : « comment ça se fait que sebby soit tellement décontracté avec alois et ciel et pourquoi est-ce qu'il participe à peine aux missions de ciel et alois ? » de otakuichigo

Réponse de Sebastian : « Je n'ai en aucun cas le droit de remettre en question les préférences personnelles de mon maître, ainsi que de lui donner des ordres. Si mon maître souhaite être avec un autre homme, et si cet homme s'avère être son ancien ennemi, je suis prêt à lui prêter main forte du mieux que je le puisse. C'est mon devoir en tant que majordome de la maison Phantomhive, après tout. Je ne prends pas part à beaucoup de missions pour la simple et bonne raison qu'on ne me l'a pas ordonné. Je crois ne pas me tromper en disant que le jeune maître commence à aimer 'prendre les choses en mains' en ce qui concerne la résolution d'affaires. C'est peut-être dû à l'âge... »

Question : « Question pour l'adorable Ciel *l'enlace* Que ferais-tu si le gouvernement te disait que tu dois tuer Alois ? Alois même question pour toi.. » de TheMoonAndStarsLove

Réponse de Ciel : « Je pense honnêtement être incapable de tuer Alois. D'abord, je tenterai de raisonner avec eux, et si cela ne fonctionne pas, je n'aurais aucun scrupule à utiliser tout ce qui est en mon pouvoir pour fuir ou éliminer la menace. »

Réponse de Alois : « NIQUE LA POLICE. »