Elaur : Ce chapitre amène quelques réponses, mais pose aussi beaucoup de nouvelles questions Bref amuse-toi bien quoi ;) Merci pour ta review.
Le Saut de l'Ange : M'en fiche que ce ne soit pas constructif, ça fait toujorus plaisir une review lol
Mr.Tetedepigeon : Mon tit Nico, depuis quand tu te fais appeler "tetedepigeon" ? Quelle agréable surprise de te trouver ici. Mais tu n'aurais pas du signer cette review, je vais te harceler avec ça maintenant lol.
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Chapitre II
Il fut nettement moins enthousiaste cependant, lorsqu'elles les encerclèrent et qu'il se retrouva avec la lame d'une épée plaquée contre sa gorge.
- Qui êtes-vous ? Demanda d'un ton impérieux la femme qui tenait l'épée.
Elle paraissait immense, perchée sur son cheval. Elle se tenait droite et avait un air sévère, presque froid, évoquant à Harry l'image d'une guerrière – où du moins d'une femme qui savait se battre. Son teint pâle et ses longs cheveux noirs, par contraste, la rendaient d'autant plus impressionnante que l'on aurait pu croire avoir face à soi un Inféri. Sur sa longue cape d'un bleu très sombre étaient cousus des fils d'argent, laissant penser qu'il s'agissait d'une personne riche ou importante.
Les deux autres cavalières étaient habillées plus sobrement et Harry constata qu'elles n'avaient pas d'épées sur leur hanche.
Le jeune sorcier leva les mains en signe d'apaisement, mais tenait toujours sa baguette.
- Pose ça et répond.
Harry obéit et déposa sa baguette sur le sol en douceur. Lorsqu'il frôla Hermione il eut l'impression de la sentir trembler légèrement – de peur ou de douleur il n'en savait rien.
- Nous sommes euh… Des voyageurs et nous… nous nous sommes perdus.
- Ca ne répond pas à ma question, ça. D'où venez-vous ?
Harry hésita à répondre. Cet endroit dans lequel ils avaient atterrit semblait bien étrange. Quelle attitude adopter ? Devait-il mentir ou être franc ?
- On vient de Poudlard, déclara Hermione.
- Poudlard ? Répondit la femme, septique. Jamais entendu parler.
- On est parti un peu précipitamment, dit Harry. Et maintenant on ne sait plus où aller.
- Les Sangs-de-bourbe ?
Harry et Hermione restèrent silencieux, ne comprenant pas ce qu'elle voulait dire. Après un long moment durant lequel elle les dévisagea de la tête au pied, la femme rengaina son épée. Elle tira sur les rennes de son cheval qui fit demi-tour.
- Et bien, poursuivez votre route alors, dit-elle en s'éloignant, vous trouverez bien refuge quelque part. Mais méfiez-vous, il n'y a plus un seul endroit sûr dans ce pays.
Les deux autres cavalières, cependant, échangèrent un regard mais ne bougèrent pas.
- Elie ! On ne va pas les laisser là ! Si les Sangs-de-bourbe leur tombent dessus…
- Qu'ils se débrouillent ! Dépêchez-vous, on a encore de la route !
- Mon amie est blessée, s'exclama Harry, désespérant d'obtenir une aide quelconque. Elle ne peut pas marcher normalement.
La brune arrêta son cheval et se tourna vers eux. Elle parut contrariée face à l'air entêté de ses deux amies. Finalement, elle soupira.
- Bon, bon, très bien, dit-elle, irritée. Mais je n'ai vraiment pas le temps de régler votre problème maintenant. Vous n'aurez qu'à venir avec nous en attendant – quoi que, je vous préviens, si vous nous ralentissez, on vous abandonne sur le bord de la route !
Deux pierres proches se transformèrent en chevaux déjà sellés, faisant sursauter les deux jeunes sorciers. Harry récupéra sa baguette et aida tant bien que mal Hermione à grimper sur le dos de l'animal avant d'essayer de monter lui-même sur l'autre cheval – ce qui donna un joli spectacle qui fit pouffer de rire la jeune femme aux cheveux blonds.
- Vous n'êtes jamais montés à cheval n'est-ce pas ? Osa la rouquine avec un sourire.
- Non, avoua Harry.
La brune ouvrit la marche, suivit d'Hermione et de Harry, qui avait beaucoup de mal à contrôler son cheval. Heureusement pour lui, la rouquine lui vint en aide ; les conseils qu'elle lui donna s'avérèrent efficaces.
- Au fait, comment vous appelez-vous ? Demanda-t-elle.
- Moi c'est Harry Potter et mon amie, Hermione Granger, dit le jeune homme, les jambes serrées contre le flanc de l'animal pour ne pas tomber.
- Penny Weasley. La folle à l'épée (un cri de protestation se fit entendre) c'est Elizabeth Serpentard et la dernière, Jade Malfoy.
Harry sentit son estomac se contracter douloureusement à l'évocation de ces noms qui lui étaient familiers tout en étant restant inconnus. Il croisa le regard d'Hermione qui semblait s'éclairer. Elle obligea son cheval à se rapprocher du siens. Penny et Jade étaient maintenant en arrière.
- Je crois que je commence à comprendre, chuchota-telle. Je pense que d'une manière où d'une autre on a voyagé dans le temps. Mais de combien d'années – ou de siècles - je l'ignore.
- C'est absurde.
- Pas tant que ça, non. La seule lignée survivante de Salazar sont les Gaunt, mais les Serpentard, les vrais, n'existent plus depuis de nombreux siècles. Supposons que cette Elizabeth soit une arrière-arrière-grand-mère du Fondateur de Poudlard, une cousine ou peut-être même sa femme…
- Ca expliquerait que le château ne soit pas là où il aurait dû être. Judicieux raisonnement, Hermione, mais il ne nous indique pas comment rentrer chez nous.
- Mais on a tout notre temps pour rentrer ! On devrait essayer d'en savoir plus sur cette époque ! Personne ne sait rien sur les Fondateurs, imagine si on avait la chance de les rencontrer, s'exclama Hermione, euphorique par cette perspective. Ce serait merveilleux, une occasion inestimable !
- Un immense cours d'histoire en temps réel, je ne suis pas certain que cela me tente tant que ça… Même si ça doit être bien plus intéressant que ceux que nous dispense Benns.
- Oh, Harry, ce que tu peux être terre-à-terre, des fois !
Les cinq sorciers chevauchèrent des heures durant. Harry commençait sérieusement à avoir mal au fessier, mais n'osait se plaindre. Il regrettait son bon vieil éclair de Feu, si confortable et tellement plus rapide. Le paysage commençait changer autour d'eux. Les montagnes se transformaient en plaines et les forêts laissèrent la place à de vastes champs.
Harry remarqua qu'à chaque fois qu'ils d'un village où d'un endroit relativement fréquenté, il le contournait. Lorsqu'il se risqua à demander pourquoi, Jade Malfoy répondit simplement que c'était dangereux.
- La nuit ne va pas tarder à tomber, on devrait chercher un endroit où dormir, annonça Elizabeth. On trouvera bien une auberge quelque part, mais restons sur nos gardes.
Lorsque le soleil toucha l'horizon, ils finirent par s'arrêter dans une petite auberge, en retrait d'un minuscule village. En entrant à l'intérieur, ils constatèrent qu'elle était pleine d'ivrognes au visage ridé et crasseux. Les chandelles leurs donnaient un teint jaunâtre, malade, tandis qu'ils buvaient ou fumaient leur pipe. Certains tournèrent la tête à leur entrée ; il est vrai, après tout, qu'il est peu courent de voir des femmes dans une auberge si elles n'étaient ni serveuses ni filles de joie.
Ils s'assirent à une table tandis que Jade s'en alla trouver l'aubergiste. Elizabeth défit sa cape et posa son épée contre le coin de la table. Hermione jetait des regards inquiets autour d'elle, peu rassurée de voir autant d'hommes boire, boire et boire encore. N'importe lequel pourrait s'emporter et sauter au cou des jeunes femmes.
Lorsqu'il croisa son regard, Harry lui adressa un sourire réconfortant. Elle le lui rendit, mais son sourire à elle restait crispé malgré tout.
Penny Weasley posa les coudes sur la table et se pencha vers eux.
- Alors comme ça vous utilisez des baguettes ? Ce n'est pas très courent… Ca marche mieux que la magie normale ? Demanda-t-elle à voix basse.
- Penny tais-toi ! Qu'est-ce qui te prends, tu es devenue suicidaire ? Chuchota Elizabeth Serpentard d'une voix sévère et furieuse.
- Oh ça va, ils ne peuvent pas entendre avec tout ce bruit…
- Tu crois ? Tu ne les connais pas, toi, les Sangs-de-Bourbe ! Ils sont vicieux, sournois ! Il faut s'attendre à tout avec eux !
Harry, ne supportant pas que l'on insulte les enfants de Moldus, voulut répliquer vertement, mais Hermione ne lui en laissa pas le temps, lui envoyant un coup de pied sous la table. Tandis qu'il étouffait un cri de douleur, Jade revint et prit place face à Hermione.
- Ca va ? S'inquiéta Penny, qui avait vu Harry grimacer de douleur.
- Oui, oui, ça va, dit Harry en foudroyant son amie du regard.
Mais Hermione ne se laissa pas démonter et lui répondit par un regard sévère.
- Il ne leur reste qu'une chambre de quatre, annonça Jade. Il faudra un volontaire pour dormir par terre…
- Tu es volontaire, n'est-ce pas, ma petite Jade, déclara Elizabeth avec un sourire en coin. Ca t'as bien plut, l'étable, la dernière fois ?
- Oh énormément… Mon dos en souffre encore.
Elle se tourna et regarda en direction de l'aubergiste qui s'affairait à servir quelques clients.
- Ils ne vont pas tarder à nous apporter un dîner… j'espère que vous aimez les lentilles…
A cet instant précis, un craquement sinistre se fit entendre suivit d'un grand cri de douleur ; Elizabeth venait de bondir de sa chaise. Elle avait attrapé la main d'un homme particulièrement crasseux et poilu et l'avait retourné, lui brisant le poignet.
- Qu'est-ce que tu espérais faire, imbécile ? S'écria-t-elle. Tu croyais pouvoir voler mon épée et ma bourse ?
Un silence de mort s'était abattu dans l'auberge. Tous les regards s'étaient tournés vers eux, plus personne n'osait faire le moindre geste.
- Non ! Non je… Aaah !
L'homme grimaça de douleur et la jeune femme l'envoya valser contre une table.
- Dehors ! S'exclama-t-elle. Dehors, immonde voleur ! Vermine !
Le vieil homme se releva précipitamment sans demander son reste. Le silence se fit plus lourd encore.
- Il n'avait pas payé sa boisson ! S'exclama alors l'aubergiste, furieux. Vous allez la payer à sa place, maintenant que vous l'avez fait fuir !
Elizabeth tourna son regard vers lui, menaçante.
- Je vous demande pardon ? Demanda-t-elle d'une voix sourde et très calme qui ne présageait rien de bon.
L'aubergiste pâlit brutalement.
- Je… Non, rien… sans importance, après tout, répondit-il d'une voix tremblante.
Elizabeth se rassit, comme si rien ne s'était passé. Autour d'eux les conversations reprirent, plus bruyantes qu'avant l'incident.
Harry et Hermione échangèrent un regard plein d'horreur, mais qui voulaient dire la même chose : Elizabeth Serpentard, c'est Voldemort, version féminine.
Tandis qu'il finissait leur repas dans le silence, Harry essayait d'être attentif à ce qu'il se passait autour de lui. Certains clients lançaient des regards mauvais dans leur direction, d'autres chuchotaient à voix basse. Il crut entendre un vague « sorcières » murmuré avec véhémence.
Le jeune homme se sentait de plus en plus mal à l'aise. A l'exception d'Hermione, tout le monde lui paraissait antipathique, aussi bien les clients de l'auberge que les trois femmes qu'ils avaient rencontrées. Son souhait le plus cher en cet instant, était de se réveiller dans son lit, à Poudlard et d'oublier cet horrible cauchemar.
Une fois le dîné terminé, ils montèrent dans leur chambre qui s'avéra minuscule. Quatre lit avaient été poussés contre les murs. Dans un recoin sombre trônait une chaise pour déposer ses vêtements. Il restait à peine assez de place pour permettre à une cinquième personne de dormir par terre.
Harry, par galanterie, laissa les jeunes femmes prendre les lits disponibles. Hermione voulut protester, mais finit par céder. Finalement, elle tira sa baguette de sa poche et fit apparaître une paillasse sur le sol. Penny étouffa une exclamation et attrapa le poignet d'Hermione au moment où un éclair lumineux s'échappait de sa baguette.
- Non, innocente ! S'écria-t-elle. Tu vas nous faire repérer ! Il ne faut surtout pas faire de magie ici !
- Oh, je suis vraiment désolée, s'excusa Hermione, rougissant.
Jade lança un regard inquiet à travers la fenêtre crasseuse comme si elle s'attendait à voir débarquer une horde de loups-garous en furie. Mais la rue environnante était déserte.
Ils se déshabillèrent – Harry dût sortir quelques minutes – et s'installèrent dans leur lit.
- Dormez bien, dit Penny. La route sera encore longue demain.
- Si je peux me permettre, commença Hermione, où nous emmenez-vous ?
- Je vais rendre visite à mon ancienne Maîtresse, répondit Elizabeth. Dame Helga Poufsouffle. J'ai quelques questions à lui poser et éventuellement un service à lui demander.
Helga Poufsouffle ? Et bien a présent, si dit Harry avant de sombrer dans le sommeil, la théorie du voyage temporel était belle et bien confirmée. Et ce n'était sans doute pas la meilleure nouvelle de la journée…
Harry fut réveillé par de grands cris et une odeur âcre. Une intense chaleur régnait dans la chambre et un crépitement étrange se faisait entendre.
- Debout ! Debout ! VITE ! LEVEZ-VOUS !
Autour de lui, des silhouettes floues bondissaient de leur lit. Cette fois, l'odeur le prenait à la gorge, le faisant tousser.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? S'exclama la voix terrifiée d'Hermione.
- Le feu ! L'auberge brûle !
