Écrit par HateWeasel
217. Dix Doigts.
New Scotland Yard, Broadway, London, SW1H 0BG, Royaume-Uni. Il s'agissait de l'adresse de l'un des quartiers généraux de la Police Métropolitaine, ainsi que l'endroit où notre habituel trio de démons se rendait. Il était à peu près midi passé; cela étant confirmé par le fait que la moitié du personnel dans le bâtiment étaient encore en train de déjeuner, ou venaient de finir de déjeuner. L'une de ces personnes était l'Enquêteur en Chef Gabriel Bailey, ou du moins c'était ce que l'on pourrait penser en voyant l'énorme tache de moutarde sur son col. Il accueillit les démons à l'entrée, comme toujours, les guidant à travers les couloirs tout en discutant de ceci et de cela. Finalement, cependant, le sujet principal fut abordé.
- Alors, pourquoi sommes-nous ici exactement, Bailey ? demanda le bleuté, en ayant assez de faire la conversation, et étant impatient d'aller droit au but.
Le sourire sur le visage de l'enquêteur s'évanouit, étant remplacé par un froncement de sourcil.
- Nous avions enfin un moment de paix, vous savez, dit l'homme, traînant les pieds le long du couloir. J'arrivais à passer une bonne nuit de sommeil ! Maintenant, nous avons un autre cas déroutant sur les bras.
- Et de quoi s'agit-il ? demanda Sebastian, marchant derrière son maître, comme toujours, comme s'il essayait de devenir son ombre.
- Prostitution, dit l'enquêteur, s'arrêtant devant une pièce en particulier. Nous avons entendu parler d'un réseau de prostitution, ici à Londres.
- D'autres nouveautés ? demanda Alois.
- Le fait que la prostitution est illégale n'en est certainement pas une ! dit Bailey, regardant de haut le garçon. Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur cela, et c'est ici que vous intervenez.
- Vous souhaitez que nous mettions fin à un réseau de prostitution ? demanda le bleuté, levant un sourcil. Où est le piège ? Impossible que vous ayez tout dit.
- En effet. Il y autre chose. Nous avons découvert le réseau via une série de disparitions… s'estompa l'homme, mettant une cigarette dans sa bouche, … Vous voyez où je veux en venir, n'est-ce pas ?
- Tout à fait, répondit simplement le bleuté, frissonnant à l'idée d'enlèvement dans ce genre de cas. Des pistes ?
- Une seule. Et il est là-dedans, dit l'homme, montrant la porte de la main avant d'attraper la poignée. Nous avons tout essayé, mais il ne veut pas parler. Nous sommes certains qu'il connaît toutes les personnes impliquées.
D'un mouvement de poignet, la porte s'ouvrit.
- Amusez-vous.
- Oh, alors vous n'allez pas rester non plus ? demanda le Phantomhive, entrant à l'intérieur.
- Non. Je n'ai pas besoin de voir ça, dit l'homme en souriant. En plus, vous pouvez mieux travailler si je ne peux pas.
Ciel sourit alors que l'enquêteur referma la porte, avant de se tourner vers l'homme assis à la table au milieu de la pièce. Il était menotté à son siège, et suait comme un porc. Il ne semblait pas être pauvre, pourtant il n'avait pas non plus vraiment l'air d'être de la classe moyenne. L'homme semblait être dans la trentaine, mais pas aussi âgé que Sir Hellsing, alors il était sans doute au début de sa trentaine. Il était étrange, mais cela dit, la plupart des personnes qui finissaient en interrogatoire l'étaient. Pendant un bon moment, ses yeux fusaient dans toute la pièce, regardant partout sauf directement en direction des trois personnes qui venaient d'entrer, cependant, lorsqu'il s'autorisa enfin à jeter un œil au trio, il soupira de soulagement.
- Je pensais qu'on m'enverrait un flic, dit l'homme, s'adossant quelque peu contre sa chaise. J'avais peur qu'on me tabasse !
Ciel s'assit sur la chaise de l'autre côté de la table.
- Non, nous ne somme pas des policiers, dit-il, attendant simplement que le blond fasse une remarque qu'il était désespérément en train de se retenir de faire.
- Mais nous pourrions très bien vous tabasser.
Voilà, comme prévu. Ciel sourit narquoisement en entendant l'homme rire.
- Vous ?! Vous êtes que des gamins ! dit-il. Bon, le grand gaillard derrière vous, ouais, mais pas des gosses !
- Je peux lui casser quelque chose ? demanda Alois avec un sourire.
- Pas encore, dit le bleuté. Attends le moment où nous n'arriverons pas à lui soutirer quoi que ce soit.
- Je vous dirai que dalle, connard !
- Maintenant tu peux, dit Ciel, son sourcil sursautant quelque peu avec agacement.
- Dacodac ! répondit le blond, quittant sa position dans la pièce pour se rendre juste à côté de la chaise du captif.
Il prit la main non menottée de l'homme, l'attrapant fermement au niveau du poignet.
- Alors, chaque fois que vous refuserez de nous dire ce que vous savez, vous allez perdre un doigt, dit Alois avec un sourire amical.
L'homme se contenta de pouffer devant lui.
- Vous déconnez ? demanda-t-il, ne croyant absolument pas l'adolescent blond. Comment est-ce qu'un petit merdeux comme toi va faire ç- AAAAARRRRRGH !
Il tenta en vain de libérer son bras de la prise du garçon, écoutant le bruit sec ainsi que les craquements de ses os tout en frappant du pied. Sa vision devint floue alors que des larmes se formèrent dans ses yeux, mais il pouvait toujours voir le sourire sadique du blond. Peut-être était-ce plus sérieux qu'il ne le pensait.
- Et de un, dit le bleuté. Vous avez à présent neuf doigts valides. Chaque fois que vous refuserez de répondre à l'une de mes questions, je laisserai mon collègue en briser un.
- Et s'il n'y a plus de doigts ? demanda le blond.
- Alors tu passes aux orteils.
L'homme écarquilla les yeux avec peur en entendant cette suggestion.
- D'accord ! D'accord ! Je vais parler ! Je vais parler !
- Merci, dit l'adolescent borgne. Bon, et si vous commenciez par vous présenter ?
- Je m'appelle Isaac ! Isaac Atwoods ! cria l'homme, sentant le blond légèrement appuyer sur son prochain doigt.
Il arrêta une fois que l'homme eut répondu.
- Je livre juste la marchandise ! cria-t-il, sentant la pression revenir.
Cela commençait à être quelque peu douloureux, étant donné qu'il avait hésité.
- « marchandise » ? Quelle « marchandise » ?
- V-V-Vous savez ! Les putes !
Isaac grimaça alors que le blond appuya soudainement plus fort au mot « putes ».
- Où les trouvez-vous ?
- Ici et là, vous savez. Ils me disent où aller les chercher, et je les livre, expliqua l'homme. D'habitude c'est juste un mec lambda que j'ai jamais vu avant !
- Possédez-vous une liste de ces endroits ?
L'homme sur la chaise ouvrit la bouche pour prendre la parole, mais la referma, et fixa la table. Il semblait être en train de concocter un mensonge, alors Ciel fit un signe au blond.
- AAAAARGH ! cria Isaac, les larmes coulant le long de son visage.
- Huit doigts, dit le blond. Répondez à la question, et vous n'en perdrez pas plus.
- Oui ! Oui… Dans ma voiture… D-D-Dans la boîte à gants ! geint l'homme.
Le bleuté tourna la tête afin de regarder le majordome vêtu de noir.
- Sebastian, prends des notes, dit-il.
- Yes, my lord, répondit l'homme, passant une main dans son manteau et en sortant un petit bloc-note ainsi qu'un stylo avant de se mettre à écrire les informations divulguées.
- Alors vous n'êtes pas celui qui enlève les filles ? demanda le bleuté, reportant son attention sur l'homme en souffrance.
- O-Ouais ! Promis ! dit l'homme, hochant rapidement de la tête. Mais c'est pas juste des filles ! Parfois c'est des mecs aussi ! Et il y a pleins d'enfants- AAAAAARGH !
- Désolé, ma main a glissée, dit le blond.
Bien qu'il s'excusait, son ton ne s'y prêtait pas. Il le dit d'une manière froide, et cruelle, accompagnée d'une colère enfouie.
- On passe à sept.
Ciel marqua une pause, observant le comportement du garçon un moment. Bien qu'il voulait désespérément aller vers le garçon et lui dire que tout irait bien, il ne pouvait pas. Ils étaient sur une affaire. Il devrait attendre que leur mission actuelle soit terminée. Il se racla la gorge, attirant l'attention du blond, le regard qu'il lui lança poussant ce dernier à s'excuser sincèrement. Puis, ils reprirent.
- Où les emmenez-vous ? demanda finalement le bleuté, se penchant en avant sur sa chaise, posant ses coudes sur la table. Où emmenez-vous ces gens ?
- A-Au… commença l'homme avec hésitation.
Il prit une profonde inspiration et parla.
- Au R-R-Red Palace Hotel… C'est dans le quartier Est…
- Tu as entendu, Sebastian ? demanda le bleuté.
- Parfaitement, dit l'homme avec un sourire.
- Pouvons-nous supposer que le propriétaire de l'hôtel dirige cette opération, Monsieur Atwoods ? demanda le Phantomhive.
- Je suis pas sûr… répondit l'homme. Je l'ai jamais vu… Je parle qu'avec les subalternes…
- Bon, cela me suffit, conclut le bleuté, se levant. Nous pouvons facilement partir de là. Tu peux le lâcher, Alois.
À contrecœur, le blond s'exécuta, suivant le bleuté alors qu'il sortit de la pièce, Sebastian refermant la porte derrière eux. Ils retrouvèrent l'Enquêteur Bailey en dehors de la pièce, dans le couloir. L'homme avait une expression sérieuse, et il croisait les bras tout en s'appuyant contre le mur. Manifestement, il avait entendu les hurlements.
- Je pense ne pas trop m'avancer en disant qu'il est probable que Monsieur Atwoods va avoir besoin d'une assistance médicale ? demanda-t-il, regardant le bleuté d'une manière désapprobatrice.
Bailey n'avait jamais apprécié les méthodes du garçon, et il avait espéré qu'il ne se servirait que de sa technique de possession démoniaque pour soutirer des informations à l'homme. S'il avait su qu'ils en viendraient à la torture, il aurait fait plus d'efforts pour obtenir les informations par lui-même.
- Trois doigts cassés, répondit le bleuté. Ah et, pourriez-vous m'indiquer l'emplacement du véhicule d'Atwoods ? Il a laissé quelque chose d'important dans la boîte à gants.
- C'est-à-dire ? demanda Bailey.
- Une liste de trafiquants potentiels. En fait, peut-être serait-il plus judicieux que vous le fassiez, Enquêteur. Je préférerai ne pas gâcher mon temps.
- Dans ce cas qu'allez-vous faire, Phantomhive ? demanda l'enquêteur sur un ton énervé, bien qu'il ne puisse rien y faire.
- Je vais éliminer quelques rats, répondit l'adolescent borgne. Soyez prêt à faire quelques arrestations.
- S'il reste des gens à arrêter, vous voulez dire…
- On ne sait jamais, dit Ciel, s'éloignant avec ses subordonnés derrière lui. N'oubliez surtout pas de chercher dans la boîte à gants, Bailey.
- Oui, oui… répondit l'enquêteur avant d'aller dans la direction opposée.
Il y avait un homme à l'agonie dans le bâtiment, et il devait y remédier. Pendant ce temps, les démons entrèrent une fois de plus dans la voiture Phantomhive, Sebastian derrière le volant, et les garçons sur la banquette arrière. Il n'y eut pas un seul bruit pendant un moment, à l'exception du rugissement du véhicule qui se réveillait, et le bruit qu'il faisait le long de la route jusqu'à chez eux. Cependant, après un certain temps, Ciel prit la parole.
- Je ne veux pas que tu sois avec moi sur cette affaire, Alois, dit-il, feignant ne pas remarquer l'air choqué sur le visage du blond.
- Pourquoi pas ?! demanda le blond, se rapprochant du bleuté afin qu'il puisse le regarder dans l'œil.
- Je ne veux pas, c'est tout, répondit Ciel, se rappelant du blond brisant soudainement l'un des doigts du pauvre homme sans raison apparente. Ce n'est pas la peine d'en débattre.
- Ce qui s'est passé dans la salle d'interrogations était un accident ! Je ne voulais pas ! insista le blond. Ça ne me pose aucun problème… dit-il doucement. Je te le promets…
Il ne reçut aucune réponse. Ciel restait assis là, regardant par la fenêtre. Il ne voulait pas en débattre, il n'en parlerait donc pas. Du moins, il attendrait au moins qu'ils soient seuls pour en discuter. Il ne voulait pas parler de telles choses devant Sebastian. La simple idée de le faire était humiliante.
- Ciel ? l'interpella le blond, secouant l'épaule du garçon.
Il ne reçut toujours pas de réponse.
- Ciel ? Ciel ! Eh ! Ne m'ignore pas, Ciel !
Il continua à faire cela un moment, essayant de fatiguer la volonté du bleuté. Malheureusement, il s'agissait d'un exploit impossible à réaliser, découvrit-il rapidement. Ciel Phantomhive était tout simplement trop entêté pour céder à de telles infantilités. Vexé, Alois abandonna, et regarda à travers sa propre fenêtre, croisant les bras- ou, du moins essaya-t-il. Sa main fut arrêtée alors que le bleuté la prit. Confus, Alois se tourna afin de regarder l'autre garçon pour trouver une explication.
Ciel ne dit rien. Il ne regardait même pas le blond, continuant à faire comme s'il ne lui portait aucune attention. Il agissait ainsi, pourtant ses doigts étaient tout de même entremêlés avec ceux d'Alois, alors qu'il tentait de faire comprendre son raisonnement d'une manière silencieuse et inexpressive. Son inquiétude, son affection, son excuse, toutes ces choses étaient d'une manière ou d'une autre compréhensibles, jusqu'à un certain point. Néanmoins, le blond n'allait pas le pardonner de si tôt.
- Tu es horrible…
La Rubrique : Foire aux Questions
Question : « question pour les sept et les autres (sebastouille viens aussi) alors les sept quel anime/manga regarderiez-vous ou liriez-vous ou êtes vous en train de regarder/lire en ce moment » de Wooimmafox1305
Réponse de Ciel : « Je n'ai pas le temps pour ces absurdités. »
Réponse de Alois : « Sayonara, Zetsubou Sensei~ ! Ciel est un menteur. Il regarde aussi. Il regarde et rit ! »
Réponse de Kristopherson : « Kaichou Wa Maid-Sama. Est-ce que c'est moi, ou Aoi ressemble beaucoup à Ciel? »
Réponse de Audrey : « Durarara ! »
Réponse de Daniel : « Negima ! »
Réponse de Preston : « Bleach. »
Réponse de Travis : « La Storia Della Arcana Famiglia. Est-ce que c'est moi, ou Nova ressemble beaucoup à Ciel ? »
Réponse de Nigel : « Dragonball. »
Réponse de Luka : « Pokémon ! »
Réponse de Sebastian : « Darker Than Black. »
Question : « Ciel, comment réagirais-tu si ton majordome – c'est vraiment hypothétique, alors sois pas vexé s'il te plaît, Sebastian – fréquentait Grell ? Ou Charlotte ? Ou… n'importe qui, en fait ? » de SailorVegeta13
Réponse de Ciel : « Ça m'est bien égal, tant que la personne en question est tolérable, et qu'ils gardent leur affection hors de ma vue. »
