Bien le bonjour !
J'avoue être un peu stressée de publier ma première fic, surtout que lorsque j'ai écrit ce chapitre pour la première fois, on devait être en quelque chose comme 2016 ou 2017. Je l'ai un peu réécrit, condensé avec un autre chapitre de la même période mais globalement l'essence reste la même, avec beaucoup de dialogues et de sauts de ligne parce que j'en étais addicte à l'époque. J'espère que ça n'est pas trop désagréable à lire, mais de toute façon ça devrait évoluer au bout de quelques chapitres
Bonne lecture à d'éventuels lecteurs qui passeraient par là !
édit 2021 : la mise en page de ma première publication étant désastreuse, j'essaie de rendre le tout plus propre sans trop modifier le fond. Bonne lecture à ceux qui passeraient (toujours) par là :)
Des fois, je me demande si le but du Quidditch n'est pas de procurer du plaisir à quelques sado-masos du coin.
Par exemple, maintenant, alors que je vois Regulus Black entrer sur le terrain sous le regard mauvais de Black Senior et Potter, je me pose sincèrement la question. A sa place, j'aurais soit envoyé mon poing dans leur tête afin qu'ils ne participent pas au match, soit pissé dans mon froc avant de partir en pleurant.
J'en conclus que les Serpentards ne sont pas tous des mauviettes, finalement.
- Et c'est parti pour le troisième match de la saison ! Et aujourd'hui ce match oppose Gryffondor et … SERPENTARD ! CA VA SAIGNER !
En même temps, les gens ne font le déplacement que pour les matchs entre Serpentards et Gryffondors, et je les comprends. Les autres matchs avec les Poufsouffles sont d'un fair-play à mourir d'ennui.
- Dans l'équipe de ces SUPERBES Gryffondors nous avons … Black! Meadowes! Shawn! Fortescue! Londubat! Fenwick! Et l'incroyable POTTER ! Chez ces bouseux de Serpentards ... Bon de toute façon on s'en fout, ils vont perdre.
J'aime assez la façon qu'a White de commenter les matchs. Même McGo n'a plus la force de la réprimander pour son langage fleuri et son manque flagrant d'objectivité.
- Le match commence et …
Accrochez-vous, parce que là ça va péter.
- ET PUTAIN REGARDEZ MOI CA ! POTTER QUI S'EMPARE IMMÉDIATEMENT DU SOUAFFLE ET FILE VERS LES ANNEAUX EN VIREVOLTANT MAJESTUEUSEMENT, ÉVITANT LES COGNARDS DE L'ENNEMI !
White dans toute sa splendeur d'obsédée du Quidditch. Je la distingue de ma place dans les gradins : elle est penchée en avant, à deux doigts de tomber de la balustrade sur laquelle elle est chargée de faire le commentaire, et ses interminables cheveux blonds se balancent au-dessus du terrain.
Pas pour rien qu'elle s'appelle Rapunzel. Enfin elle ne tolère pas que qui que ce soit l'appelle comme ça, donc ça reste une légende.
Enfin bref, pour en revenir à la situation actuelle, ce débile de Woodhouse a marqué trois ou quatre fois, ce qui semble beaucoup énerver Potter (et donc Black puisqu'ils sont à moitié siamois) qui se déchaîne sur tout être vivant vert passant à proximité de lui. Serpentards bien évidemment compris.
A côté de moi, Marlene MacKinnon se déchaîne, hurlant de toutes ses forces des encouragements à l'encontre des Griffons, (majoritairement pour Shawn, son amour de toujours) et des insultes à l'encontre de Woodhouse.
Il faut dire que Serpentard a très clairement l'avantage, étant donné que l'attrapeur habituel des Gryffondors est malade, que Potter s'est pris un Cognard et que le remplaçant est loin d'être aussi talentueux. Ça me fait mal de le dire, mais il est peu probable que les Gryffondors réussissent à se ressaisir.
- ET VOILA BLACK JUNIOR QUI FONCE, A-T-IL VU LE VIF ?
Je pense que oui, vu que l'attrapeur des Serpentards remonte bientôt en piquet, serrant une petite balle dorée dans son poing.
Ce fut court, comme match.
Je secoue légèrement le bras de Marlene, qui n'a toujours pas réalisé notre défaite.
- Hé, Marly. C'est fini. On a perdu.
- …
- Allez. Il fait froid, hein. Et c'est l'heure de dîner. Il est presque 19 heures.
- …
- Dépêche-toi, ou Woodhouse va monter te narguer.
- Si ce minable ose faire ça, je le démonte, grommelle enfin Marly en se levant de son siège.
Trop facile. Je souris victorieusement (mais pas trop, on vient de perdre un match tout de même) et l'entraîne rapidement vers le bas des gradins, afin d'éviter toute confrontation avec les Serpentards. La dernière fois, j'ai failli perdre un œil en voulant simplement contourner la mêlée, c'est pour dire !
[...]
Nous ne sommes pas beaucoup, dans nos dortoirs. Il y a Lily Evans et ses hurlements, Dorcas Meadowes et sa tribu de maquillage, Mary McDonald et son chat stupide qui vient toujours squatter dans nos lits, Marly et sa passion pour la botanique, et moi.
Rectification : nous sommes beaucoup. Surtout depuis qu'Hubert, le cactus géant a élu domicile sur ma table de nuit, et, décidant que j'étais à son goût, me susurre des mots doux tous les soirs.
Insupportable, cet Hubert. Je comprends mieux l'agacement d'Evans envers Potter.
- Marlene, j'aimerais que tu renvoies ta plante d'où elle vient, c'est-à-dire du parc. Elle me regarde bizarrement quand je me mets en pyjama.
Marlene se retourne, et m'adresse un regard étonné.
- Hubert ? Mais non ! Regarde le, il est adorable dans son petit pot ! Et puis il est heureux ici, il reçoit plein d'amour et de chaleur ! Il en a besoin tu sais.
- Marlene, c'est un cactus.
Je reçois un regard choqué de Marlene, et Hubert commence à se ratatiner sur lui-même.
- Déjà qu'il était moche, mais alors là on dirait une vieille chaussette verte, lance Mary, impitoyable.
- Mais arrêtez enfin ! Vous voyez bien que ce pauvre cactus ne va pas bien ! souffle Evans, en tapotant le pot peint par ses soins.
Je lève les yeux au ciel. La soirée tranquille que j'avais prévue est en train de se transformer en séance de psychothérapie pour un cactus moche et pervers, et j'avoue que ça ne me plait pas plus que ça.
- Ne le touche pas, siffle Marlene en éloignant le pot des mains d'Evans. Tu vas le rendre malade.
Ah oui, je ne vous ai pas dit ?
- Ne me parle pas comme ça, MacKinnon.
En fait Marlene et Lily ne peuvent pas se supporter.
- Je te parle comme je veux. Ce n'est pas parce que tu es préfète que tu peux te mêler de la vie des autres à longueur de journée.
Enfin c'est plutôt Marly qui ne peut pas piffrer Evans.
- Comment ça je me mêle de la vie des autres ?! s'étouffe presque Evans.
- Qu'est-ce qu'il se passe ici bon sang, grogne soudain une voix venue des tréfonds des ténèbres.
Tremblez, Dorcas le dragon se réveille. Ça va chauffer.
- Vous me cassez les pieds avec votre boucan. C'est quoi votre problème ?
Grande, brune, échevelée et des Avada Kedavra dans les yeux, Dorcas Meadowes apparait dans toute sa splendeur, et croyez-moi, ça fait peur.
- Le problème, c'est ce cactus moche, je déclare poliment en désignant Hubert du doigt.
- QUOI ?! n'importe quoi le problème c'est-
- Bien, alors réglons le problème …
Dorcas remonte ses manches, attrape le cactus et le jette par la fenêtre.
- Voilà. Maintenant fermez la, demain j'ai un rencard avec Shawn, et je veux avoir le teint frais.
Vous entendez le cric crac croc boum ?
C'est le cœur de Marly qui vient de se briser.
[...]
- MacKinnon, tu peux pleurer moins fort ? On dirait un goret qui a un chagrin d'amour, et ça m'empêche de me concentrer.
Marlene ne relève même pas la tête.
Je vais sans doute vous surprendre mais, c'est une des phrases les plus sympathiques que Woodhouse ait dit à Marly depuis qu'ils se connaissent, alors elle n'est plus à ça près.
En bonne amie que je suis, j'adresse à Woodhouse mon regard le plus méchant et lui fait signe de se retourner. Mais ce n'est pas demain la veille que cet abruti écoutera une Gryffondor, et il abandonne définitivement chaudron et partenaire de potion pour concentrer son entière attention sur Marlene.
- Oh … Alors tu as vraiment un chagrin d'amour, souffle-t-il avec un sourire avide qui s'élargit de plus en plus.
Mauvais signe.
- Attend attend, laisse-moi deviner. Black ?
- Tourne-toi, Woodhouse, je siffle.
- Non, suis-je bête. Black ne daignerait pas poser un regard sur toi. Lupin peut être ?
Quand je vous disais que Woodhouse était méchant, je ne plaisantais pas. Je crois que ce type aime réellement voir les autres souffrir, Marlene étant de loin son spectacle préféré.
Il faut cesser d'idéaliser Poudlard. Avant d'y entrer, moi aussi je pensais que c'était un havre de paix et de magie, où élèves et professeurs cohabitaient joyeusement, et où la violence et la méchanceté n'avaient pas leur place. Que nenni, comme dirait MacGonagall.
En fait elle ne dit jamais ça mais ça colle bien à son image. Et Poudlard est comme tous les collèges : un repère d'adolescents plein d'hormones, à la sensibilité et l'intelligence plus ou moins développées. Inexistantes, dans le cas de certains.
- Non ? Oh j'ai trouvé. Shawn.
Le regard de Marlene s'assombrit, et un sourire victorieux se peint sur le visage de Woodhouse.
- Mais bien sûr. Il se tape Meadowes depuis un bail, pourtant. Je crois bien que tu es la dernière au courant … Dommage.
Il s'appuie à notre table avec nonchalance, et desserre légèrement sa cravate aux couleurs de Serpentard.
- Meadowes n'est pas très belle, même Bangwalder aurait pu rivaliser. Mais toi … Comment dire.
Il lève ses yeux sombres vers le plafond, faussement songeur. Je ne sais même pas pourquoi il se donne cette peine, on sait tous ce qu'il va nous sortir.
- Et bien toi, tu ne pourrais même pas rivaliser avec un elfe de maison. Pas toujours facile d'être moche, hein ?
Je soupire. Là normalement, il va lâcher une méchanceté plus piquante que le venin, Marlene va hurler, il va rire, et ça va partir en pugilat. Je connais son fonctionnement par cœur : ça va faire six ans qu'on se trimballe ce débile.
- Monsieur Woodhouse !
Ah non, le professeur Slughorn vient d'interrompre son jeu préféré. Et à sa mâchoire qui se crispe et son sourire qui disparait, je peux deviner qu'il est aussi déçu que je suis soulagée.
- Vous délaissez votre coéquipière ! Je veux bien croire que Miss MacKinnon soit charmante, mais n'en oubliez pas votre travail d'équipe !
Le regard vide, Woodhouse soupèse l'idée de rebondir sur la phrase du professeur pour humilier Marlene, ou laisser couler.
D'ailleurs, il VA laisser couler.
- Bien, monsieur, souffle-t-il finalement, retrouvant son sourire.
Tellement prévisible.
- Ça va Marly ? je chuchote en remuant lentement la potion. On dirait que tu as mangé une chaussette.
- Oui oui, grommelle-t-elle, la tête toujours enfouie dans ses bras. Je ne suis même pas triste. Ni en colère. Tout va bien.
Ben voyons.
- Ce soir, je murmure tout doucement, on va voir les Maraudeurs pour qu'ils apprennent un peu la vie à Woodhouse, d'accord ?
- D'accord.
A la fin du cours j'interpelle donc Potter avec toute la bonne volonté dont je suis capable. Ce dernier se retourne avec un air profondément désintéressé, et m'adresse un regard froid.
Nous ne sommes pas exactement en bons termes depuis qu'il a appris que j'avais aidé mon cousin Augustus Rookwood à mettre en place une vengeance contre les Maraudeurs (une sombre histoire de boules puantes dans les dortoirs des serpents ou je ne sais quoi).
- Comment vas-tu ?
J'espère qu'un peu de politesse et un sourire hypocrite le dérideront.
- Je n'ai pas le temps pour toi, Bangwalder.
C'est donc un échec. Mais je ne perds pas espoir, et l'attrape par le bras pour l'empêcher de partir :
- Je suis venue te demander un service. Je peux payer. C'est pour Marlene !
Il se détend légèrement : Marlene l'a toujours aidé en Potions, et je sais qu'il l'affectionne particulièrement depuis qu'elle a cassé le nez de Severus Rogue par un malencontreux coup de coude, en quatrième année.
- Il s'agirait de descendre un Serpentard. Ringo Woodhouse. Je sais que c'est votre spécialité, et je peux payer avec …
Je fouille dans ma poche en gardant mes yeux rivés dans les siens afin de ménager mon effet.
- Ceci. Quarante-quatre pétards magiques, trente-deux cartes de réductions pour chez Honeydukes et …
Je brandis fièrement mon dernier et plus important argument :
- Le slip de Rogue.
En fait ce n'est pas du tout le slip de Rogue. Je l'ai trouvé dans le lit de Meadowes, et je me suis dit qu'il finirait bien par me servir dans les cas les plus extrêmes. Comme maintenant.
Et d'ailleurs, j'ai vu juste : les yeux de Potter s'agrandissent, et il ricane avant de sortir ses gants en peau de dragon de botanique afin de prendre le slip, et de le glisser dans une poche de son sac.
- Très bien, Bangwalder. Ce sera prêt pour demain soir, tu peux nous faire confiance !
Et il s'en va en chantonnant.
Je ne suis pas sûre que ce type soit sain d'esprit.
[...]
- Miss Bangwalder, quel mois sommes-nous ?
Je relève le nez de mon sac avec étonnement. C'est très rare que McGonagall m'adresse la parole, et quand elle le fait c'est toujours un grand moment de rigolade. Surtout pour les autres.
- Euh … septembre ?
- Tout à fait. Et en quelle année êtes-vous ?
- Septième.
- Tout à fait. A la fin de l'année, soit dans sept mois, vous avez donc vos Aspics, épreuves reposant sur vos connaissances depuis la première année, vous vous souvenez ?
Oh, je vois où elle veut en venir.
- Eh bien qu'attendez-vous pour vous mettre au travail ? Votre niveau est catastrophique, même les 4èmes années maîtrisent mieux leur baguette que vous. Ce devoir était de leur niveau et vous n'avez même pas été capable d'obtenir une note supérieure à celles habituelles !
Elle jette dédaigneusement ma copie, ornée d'un superbe T rouge sur ma table et secoue la tête.
- A ce rythme, vous n'aurez jamais vos Aspics miss Bangwalder. Vous me referez le devoir en son intégralité pour la semaine prochaine.
Je n'ai jamais su ce que voulait dire T. La légende raconte que ça veut dire Troll, mais la légende provenant de Potter, j'ai encore des doutes.
Marlene me tapote gentiment l'épaule. Elle a eu E, comme Effort Exceptionnel. Cette note est ridicule puisque Marlene n'a aucun effort à fournir pour réaliser des métamorphoses de haut niveau qui impressionnent même McGo.
- Tu as du nouveau pour Woodhouse ? je demande sur le ton de la conversation.
- Oui, souffle-t-elle en se fendant d'un grand sourire. Il paraît qu'il est tombé dans les grands escaliers ce matin et qu'il les a dévalés de haut en bas sans que personne ne l'arrête.
- Exact. Il est à l'infirmerie : deux côtes cassées, une dent en moins et la cheville fracturée.
Evans se retourne et chuchote avec un air réprobateur :
- Son cou a failli y passer, et si je ne l'avais pas désenchanté il aurait pu y passer. Je suppose que le coup venait de Potter ? J'irais bien lui briser les phalanges à cet abruti.
Nous échangeons un regard coupable avec Marly. Mais tout compte fait, je préfère que ce soit Potter qui se fasse briser les phalanges plutôt que moi, alors je me tais.
- De toute façon marmonne Marly, Woodhouse a eu ce qu'il méritait. Et encore, c'est un peu léger.
Lily la dévisage avec froideur, et s'éloigne en marmonnant.
Si elle est comme ça à dix-sept ans, qu'est-ce que ce sera à trente-six ans ? A cinquante-deux? Pire, à quatre-vingt douze? J'ai peur pour sa descendance.
- Allez viens, souffle Marlene. On a cours.
[…]
- Qui d'entre vous ici possède un Patronus ?
Les éléments se liguent contre moi.
Entre MacGonagall et sa métamorphose d'un rat en table, Flitwick et son sortilège de Désillusion Partielle, il y a une réelle volonté de m'humilier dans l'air.
A mon grand désarroi, la quasi-totalité des mains se lèvent. La seule personne qui ne lève pas la main à part moi, c'est Marlene, qui maîtrise parfaitement ce sort, mais est dotée d'une solidarité sans faille.
J'en ai la larme à l'œil.
Heureusement, ou malheureusement je ne sais pas, Mme Pouffe ne voit pas nos bras baissés parmi le flot de mains levées, et s'exclame :
- Tout le monde ? mais c'est parfait ! On va pouvoir passer à des choses plus intéressantes. Telles que …
Tout le monde retient son souffle tandis qu'elle se dirige vers le tableau.
Curieusement je n'ai absolument pas envie de connaitre ce sort « plus intéressant » qu'un patronus, et donc sûrement plus compliqué.
- Madame ?
Toute la classe se tourne vers moi, et je me retiens de me tortiller de gêne.
- Oui ?
- Je ne me sens pas très bien. Je peux aller à l'infirmerie ?
- Ça fait trois fois que vous me faites le coup, Bangwalder. Qu'est-ce que vous avez cette fois ?
Vite. Vite. Trouver quelque chose.
- Des euh … problèmes de filles ?
Mme Pouffe soupire, pas dupe pour un sou.
- Bon … vous viendrez me voir quand vous vous sentirez mieux. Il me faut quelqu'un pour l'accompagner, poursuit-elle en se tournant vers la classe.
Marlene lève la main, mais avant que la prof n'ait pu ouvrir la bouche, cet abruti congénital de Benjy Fenwick est déjà à côté de moi, la main sur mon bras.
- Je m'en occupe, professeure. J'ai été préfet !
- Oui, pendant une semaine si je me souviens bien, pouffe Mme Pouffe. Allez-y mais ne traînez pas.
Super. Les lois karmiques me punissent de mon mensonge.
- Pas très courageux ça, pour une Gryffondor, ricane Fenwick une fois que nous sommes dans le couloir.
Je me contente de lui décocher un regard mauvais.
C'est plus fort que moi, je déteste ce type. Et ça n'a rien, mais alors RIEN à voir avec le pari qu'il a fait en quatrième année de me faire croire qu'il voulait sortir avec moi.
- Alors comme ça tu ne sais pas faire de Patronus ?
- La ferme. Retourne en cours, je vais y aller toute seule.
- Oh que non. J'ai hâte de voir la tête de Pomfresh quand elle comprendra que tu n'as aucun problème.
Et moi j'ai hâte de voir sa tête sous ma chaussure.
- J'AI un problème.
- Avec les sortilèges ? oui, clairement. Ravi que tu le reconnaisses.
- Tu te trouves drôle ?
- Non, je suis très sérieux en fait.
Je lui jette un coup d'œil, et il ne rigole effectivement pas.
- Tu sais, par les temps qui courent, ce n'est pas prudent d'être aussi peu préoccupée par sa sécurité.
- Oh pitié, je marmonne. Tu te prends pour mon père ? Tu ne m'as pas adressée la parole pendant sept ans, à part pour un pari stupide. Je peux savoir pourquoi tu t'intéresses d'un coup à ma sécurité ?
- … parce que les Gryffondors doivent se serrer les coudes ?
Ben voyons.
- C'est un nouveau pari, c'est ça ? Avec les Maraudeurs ?
- Mais non ! Je suis sincère.
Entre temps, nous sommes arrivés à l'infirmerie. Je me tourne vers lui en évitant de le regarder dans les yeux, et pose la main sur la porte de l'infirmerie.
- Super. Sur ce, tu peux y aller.
- Non, écoute euh … c'est quoi déjà ton prénom ?
Sept années dans la même classe, je me permets de vous le rappeler. Pas une, pas deux, mais bien sept années. J'estime être en droit de me vexer.
- Allez, bonne journée Fenwick. J'espère ne pas te revoir avant longtemps.
Et je lui claque la porte de l'infirmerie dans le nez.
Enfin pas directement dans le nez, sinon il aurait dû venir avec moi à l'infirmerie pour le soigner, et j'aurais encore dû l'écouter déblatérer des bêtises grosses comme lui.
- « C'est quoi ton prénom » je grommelle en m'asseyant sur un lit. Quel débile. MADAME POMFRESH VOUS ÊTES LA ?
Pas de réponse.
Elle n'a pas trente ans qu'elle est déjà sourde celle-là.
Bon ben ce n'est pas grave. Je sors ma baguette de ma poche et l'examine.
Il doit bien y avoir quelque chose qui ne va pas, dans ce bout de bois !
C'est une jolie baguette, bois de chêne, nerf de dragon, vingt-six centimètres et demi. Une baguette normale quoi, sans rien d'extraordinaire.
Va falloir me résoudre à accepter que le problème vienne de moi.
- Accio Madame Pomfresh.
Au moins je peux dire ce qui me chante, il ne se passera jamais rien.
- Avada Kedavra, je souffle en visant une mouche sur le drap.
Toujours rien.
- Accio lampe de chevet ?
Celle-ci décolle et vient atterrir doucement dans ma main.
Bon. Tout n'est pas perdu.
Parce que je me suis déjà demandé sérieusement si je n'étais pas cracmolle.
J'ai eu quelques BUSES par miracle, grâce à l'étude des animaux magiques, aux potions, en botanique et à l'étude des Moldus. Le reste a été plutôt désastreux, et ma mère n'a pas manqué de me crier dessus comme du poisson pourri, avant d'essayer de m'aider, puis d'abandonner en concluant que je ne faisais aucun effort. Et depuis, j'essaie de garder la tête hors de l'eau en compensant ma nullité avec ma baguette par des subterfuges.
Ou, comme actuellement, par la fuite.
La porte s'ouvre soudain sur deux nouveaux venus.
Des Serpentards, plus précisément. Ce n'est pas mon jour.
C'est Regulus Black, qui porte avec dégoût le dénommé Puck sur son épaule. Celui-ci a le visage ensanglanté, un bras qui fait un angle étrange, et un grand sourire aux lèvres.
Mais pourquoi est-ce que Dumbledore accueille autant de tarés dans son école ?
- Où est l'infirmière ? siffle Black qui a l'air exaspéré de se coltiner son camarade.
- Aucune idée.
- Je peux te le laisser ?
- Euh …
NON !
- … si tu veux ?
Je dois avoir l'air vraiment réticente parce qu'un éclair de compassion traverse ses yeux gris, avant de retrouver leur froideur habituelle.
- Merci Bangwalder.
Comment il connaît mon nom lui ?
Ah oui c'est vrai. La balle aux prisonniers. Notre folle dingue de prof de sport n'a rien de mieux à faire que d'organiser des jeux moldus dans le parc une fois par semaine, et si on peut se rétamer dans la boue c'est d'autant mieux selon elle. Le temps que je ne me remémore cet épisode navrant de mon existence, Black a déjà claqué la porte, et je me retrouve seule.
- Pourquoi t'es là toi, face de morue ?
Enfin pas totalement seule, malheureusement.
- Euh … mal de ventre. Et toi, comment tu t'es fait ça ?
Puck grimace légèrement, et se penche vers moi comme une espèce de gourou. Il n'est vraiment pas rassurant avec sa tête qui dégouline de sang, et son regard furieux.
- C'est Sabrina Grimm.
Sans blague. Personne d'autre ne s'attaque à ce sale gosse.
D'abord parce qu'il est étonnamment puissant pour un abruti de sa catégorie.
Et ensuite parce qu'il PUE, c'est une véritable infection.
- Elle m'a provoquée cette crétine. Sauf qu'elle a pris des cours de judo, tu le savais toi ?
- Je ne sais même pas ce qu'est le judo.
- C'est vrai que vous, les sorciers, vous êtes vraiment bêtes. C'est un sport de combat mordu.
- Moldu ?
- Oui c'est ça. Bref, je me suis fait avoir. Mais je prendrais ma revanche, je te le garantis !
Je le crois sur parole.
Par contre je me demande comment les professeurs peuvent le tolérer en cours, dans un espace réduit et clôt avec une telle odeur.
- Ça te dérange si j'ouvre une fenêtre ? je marmonne.
- Non, vas-y.
- Cool.
Il y a un petit silence, durant lequel il se frotte pensivement le nez, sans paraître touché par la douleur.
- Tu t'appelles comment ?
- Qui ça, moi ?
Super, Jab. Vous êtes deux dans cette salle, à qui veux-tu qu'il parle.
- Ben ouais.
- Bangwalder. Jab Bangwalder.
- Jab ? c'est un prénom ça ?
Il a dit à haute voix ce que tout le monde pense tout bas. Mais ce n'est quand même pas très sympa, et je fronce les sourcils.
- Non, c'est un diminutif.
- Pour quoi ?
- Ce n'est pas très intéressant. Toi tu t'appelles comment ?
- Puck.
- Puck comment ?
- Puck, c'est tout.
Je fronce de nouveau les sourcils.
- Tu n'as pas de nom de famille ?
- Ben non, pourquoi faire ? tu connais beaucoup de Puck toi ?
- Euh … Non. Tu viens d'Angleterre ?
- Non, de New York.
- C'est marrant, tu n'as pas d'accent.
Il hausse les épaules.
- C'est grâce à Shakespeare.
- Hein ?
Mais avant que je n'aie eu le temps de l'interroger d'avantage, la porte s'ouvre à nouveau, sur Lupin et Pomfresh cette fois.
C'est pas trop tôt !
Mais attendez. Qu'est-ce qu'ils bricolaient ensemble tout ce temps ?
- N'oubliez pas de suivre ce traitement, Monsieur Lupin. C'est primordial.
- Oui, pas de souci, murmure Lupin en courbant l'échine. Merci Madame Pomfresh, bonne journée.
- C'est tout naturel ! Et soyez prudent. Bon, à nous.
En voyant Puck, elle a un mouvement de recul.
- Encore vous ? Je vais finir par vous facturer chaque visite.
- Vous ferez payer cette saleté de Grimm plutôt, marmonne le Serpentard.
- Et vous Bangwalder ? je vous préviens si c'est encore un prétexte je …
- Non non madame ! J'étais là pour accompagner Puck, rien de plus, je bredouille.
Je suis une menteuse professionnelle.
Et j'en profite pour me carapater avant que Puck n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche, et de tout gâcher par la même occasion.
Dans les couloirs, je prie pour ne croiser personne. A présent, nous devons avoir Botanique, dernier cours de la journée.
J'arrive bien sûr aux serres avec dix minutes de retard, et ce cours étant commun avec les autres maisons, mon arrivée est remarquée.
- Où étais-tu ? souffle Evans lorsque je m'assois à côté d'elle.
- A l'infirmerie. Problèmes de filles.
- Oh, je vois.
Marlene étant à son cours de transplanage, et les Maraudeurs ainsi que la plupart des Gryffondors ayant abandonné la botanique, nous nous retrouvons en comité réduit chaque semaine. La majorité de l'effectif étant bien évidemment composée de Serpentards, qui m'adressent un regard dédaigneux lorsque j'arrive.
Quoique, les Poufsouffles sont également très présents.
- Il faut faire quoi aujourd'hui ? je murmure à ma voisine en enfilant mes gants en peau de dragon.
Ça peut paraître stylé comme ça, des gants en peau de dragon, mais en vérité ça n'est pas du tout agréable, et ça coûte la peau des fesses. Faut rentabiliser au maximum, et ma paire de deuxième année commence à se faire étroite.
- Tu as oublié de défaire le lacet, chuchote Evans avec un regard désapprobateur. Et on travaille sur les Cactus dormeurs. Si tu les réveilles, ils deviennent très hargneux, mais leurs épines ont des pouvoirs antidouleurs très puissants, un peu comme la morphine, tu vois ?
- Oui. On travaille ensemble où je dois aller un pot ?
- C'est mieux que tu en prennes un, je pense.
Je me lève avec agacement, et me dirige vers le bureau du professeur Chourave.
- Bonjour Madame, je marmonne. Navrée pour mon retard, j'étais à l'infirmerie. Puis-je avoir mon cactus ?
La professeure, une petite dame toute ronde et souriante mais qui, actuellement, ne sourit pas beaucoup lève les yeux de son bulletin de note.
- Ah, miss Bangwalder, je vous attendais. Pourriez-vous vous asseoir ici, quelques instants ?
Je m'exécute avec méfiance.
J'ai un mauvais pressentiment.
- Nous sommes au tout début de l'année, mais je préfère vous en parler dès maintenant. Miss Bangwalder, avez-vous des problèmes familiaux ?
Hein ?
Je fixe la directrice des Poufsouffles avec ahurissement, et je dois visiblement avoir l'air complètement stupide puisqu'elle penche légèrement la tête sur le côté, l'air inquiet.
- Ah euh, non bien sûr que non, je me ressaisis dans un raclement de gorge.
- Bien. Voyez-vous, avec quelques professeurs nous nous inquiétons de votre niveau. Avec vos notes actuelles, il vous est impossible de passer vos ASPICs, et vous savez que les redoublements ne sont pas permis à Poudlard. Avez-vous une idée de projet professionnel par ailleurs ?
- Non.
La plupart des élèves de la classe ont levé légèrement la tête, et nous observent discrètement.
Je me sens rougir légèrement.
- Bon. Quelles sont vos matières de prédilection, celles que vous préférez ?
Aucune, à vrai dire.
- La botanique, je bredouille.
Mme Chourave sourit, pas dupe pour un sou.
- Écoutez, Miss… quel est votre prénom ?
Qu'est-ce qu'ils ont tous avec ça aujourd'hui ? On me l'a plus demandé en une journée qu'en sept ans de scolarité !
- Jab.
- Écoutez Jab, nous avons discuté avec les professeurs et ils sont unanimes : les cours ne suffisent pas. Nous avons pensé à du soutien, prodigué par les meilleurs élèves des matières sur lesquels vous devez mettre l'accent.
C'est une blague ?
Mon visage se décompose.
- Vous êtes sûre que c'est indispensable ?
- Oui, Miss. Il va falloir passer par-dessus votre timidité, je le crains !
Ma quoi ?
Je m'en fous de ça, c'est mon honneur qui est en jeu !
Quand les gens vont voir ma nullité, ils vont se rouler par terre de rire. Je ne sais même pas formuler un Lumos bon sang !
- Voilà votre cactus. Moi, ou un autre professeur reviendra vers vous lorsque nous aurons convenu d'un planning.
Formidable.
Je me dirige vers ma table en traînant des pieds, me lamentant sur mon sort.
D'ailleurs, ça m'occupe tellement que je ne vois pas le pied tendu de Rosier, trébuche dessus et vais m'étaler sur le sol. Mon cactus, immédiatement réveillé, se met à hurler directement dans mon oreille gauche.
Quelle journée de merde, je songe distraitement.
Et tout devient noir.
Rapport à Puck et Sabrina Grimm, ce sont des personnages issus du roman Les sœurs Grimm de Michael Buckley. Puck est à l'origine un personnage issu du Songe d'une nuit d'été, de Shakespeare, et il entretient dans les livres de Michael Buckley une relation amour/haine avec Sabrina. Bref, je les ai casés dans cette fic pour faire plaisir à ma première lectrice qui n'est autre que ma sœurette, et au final je n'ai pas eu le cœur de les enlever donc ils devraient continuer à faire de petites apparitions!
