Merci beaucoup à Guest (j'ai pimpé mon résumé comme conseillé, en espérant que la suite te plaise!), Worz et Tan Noz pour leurs reviews! Je comprends mieux pourquoi les auteurs en réclament, c'est clairement une notif qui met du baume au cœur.
- Donc vous allez récurer toutes ces statues une par une, à la main, sans baguette. Si elles ne brillent pas, ou que vous tentez la moindre entourloupe …
Rusard nous adresse un regard menaçant derrière son rideau de cheveux gras, sans doute supposé nous impressionner. Pour ma part, je réfléchis à un possible lien de parenté capillaire avec Rogue.
Vous allez me dire « oui mais n'importe qui peut avoir les cheveux gras ». Certes. Mais vous n'avez jamais vu les cheveux de Rogue et Rusard.
On devrait inventer un nouvel adjectif pour désigner l'état de leurs cheveux. Gras n'est pas assez fort.
- Bangwalder.
Je sursaute.
Rusard et Rosier me fixent, et le vieux concierge a la main tendue vers moi.
Qu'est- ce qu'il me veut ce crasseux.
- Votre baguette ! aboie-t-il.
- Elle est aux dortoirs.
Il m'adresse un regard soupçonneux, et je vide mes poches pour lui prouver mes dires.
Il grommelle, et tend la main vers Rosier, qui lui confie la sienne avec une répulsion évidente.
- Bien, siffle-t-il avec satisfaction. Il est 21 heures, je reviens vous chercher à 23 heures. Travaillez bien !
Et il s'éloigne en boitillant, nous laissant seuls dans le couloir sombre et désaffecté.
C'est parti pour une super soirée !
- Alors comme ça, déclare Rosier d'une voix atone en enfilant ses gants en peau de dragon, tu as choisi de me faire faire cette retenue ?
- Je n'ai rien choisi du tout.
Je me penche pour observer le contenu de la caisse qu'a laissé Rusard, en tentant de faire abstraction de son regard inexpressif.
- Je t'avais pourtant posé des conditions.
- Tu n'avais rien posé, je grince. Ce marché n'existe que si je choisis de rentrer dans ton jeu, or ce n'est pas le cas. Tu m'as faite tomber, tu dois assumer les conséquences.
Ah, qu'est-ce que je m'exprime bien ! Je suis sous mon charme.
Rosier un peu moins visiblement, puisqu'il ricane méchamment.
- Je ne t'ai pas faite tomber. Tu as trébuché sur mon pied.
Ben voyons.
Je sens mon agacement monter en flèche, et je serre les dents en refermant ma main sur un pulvérisateur moldu.
Je me dirige vers une armure, le plus loin possible de Rosier, et commence à l'inonder de spray tout en frottant vigoureusement avec un chiffon.
L'armure se met à ronronner de plaisir, et je fronce les sourcils.
- Joffrey, je chuchote. C'est toi ?
Je me hisse sur la pointe des pieds, et dévisse le heaume de l'armure avec précaution.
Et celle-ci se met à hurler.
Je sursaute, perd mon équilibre et tombe sur le sol.
- Remet son heaume.
Sans blague.
Ça fait très exactement cinq minutes que je suis en retenue avec cet abruti et j'en ai déjà marre.
Finalement je vais nettoyer le heaume d'abord. Ça lui fera les pieds.
- Referme le heaume, Bangwalder.
- Occupe-toi de ton armure, je chuchote pour moi-même.
Oh !
Joffrey vient d'apparaître au détour du couloir !
Ce qui signifie donc que l'armure ronronnait.
...
Je choisis de ne pas relever, et m'accroupis face à mon chat.
- Viens, je chuchote en tapotant le sol à côté de moi.
Mais l'amour de Joffrey a une limite, et cette limite s'appelle la curiosité.
Il s'arrête donc au niveau des chevilles de Rosier, et renifle délicatement le revers de son pantalon. Puis il lève son regard grincheux vers lui, et sonde longuement son visage, avant de décider qu'il est indigne de son attention, et de se diriger vers moi.
- Mon fils !
Mais Joffrey n'en a vraisemblablement rien à cirer de sa mère, puisqu'il continue son chemin en me contournant calmement.
J'en reste estomaquée.
- Ferme cette armure Bangwalder, ou je t'oblige à le faire.
Je suis tellement soufflée par la trahison de Joffrey que j'en avais oublié le bruit de sirène de l'armure.
- Qu'est-ce que tu vas faire, je marmonne, en me relevant tant bien que mal. Tu n'as pas de baguette.
Il s'arrête de frotter son armure pour me regarder dans les yeux, et sourit.
- Ce n'est pas parce que je suis de Sang-Pur que je ne peux rien faire sans baguette.
Super rassurant.
Un jour je vais le retrouver sous mon lit avec un couteau, je ne serais même pas surprise.
Comment voulez-vous que j'aborde sereinement la vie après ce genre d'évènements ?
Eh bien je ne peux tout simplement pas.
Ils devraient mettre des psychologues à Poudlard, je suis sûre que ce serait bénéfique à beaucoup de gens ! Surtout cette tarée de Dolioro, y'a sûrement une thèse à écrire sur tout ce qui se passe dans sa tête.
Tout ça pour dire que Rosier me regarde revisser le heaume de l'armure avec satisfaction.
Lui aussi faudrait l'envoyer chez le psy.
Je vois soudain apparaître au bout du couloir une lumière blanche, avec un bruit de pas.
- … mais tu sais que je suis sincère pourtant !
- Tu m'ennuies, Potter.
- C'est à cause de cette vieille histoire de cinquième année ? Enfin Lily, tu sais bien qu'on est stupide à cet âge-là, j'ai beaucoup pris en maturité depuis ! Je donne des cours de soutien aux élèves en difficulté !
Il parle de moi là ?
Tout ça parce qu'il a remplacé MacMillan une heure dans sa vie ?
- J'aide Benjy à choper la femme de sa vie !
Je suis donc un argument drague pour Potter.
- Helmuta ?
- Mais non, Ban… Oh tiens ! Bangwalder, quelle surprise !
- Je t'en foutrais, moi, des surprises, je grince en serrant mon chiffon. Je ne suis pas une élève en difficulté.
- Bien sûr que non ! s'exclame Potter, avant de se tourner vers Evans. Quelle humour, cette Jabberwocky.
- Cette … Quoi ?
Grand silence dans le couloir.
Même Rosier a relevé la tête.
- Comment tu connais mon prénom ? je siffle en serrant ma main sur mon spray.
- Euh …
- Ce n'est rien, souffle Lily en attrapant le bras de Potter et en le pinçant violemment. Nous ne dirons rien, si tu préfères Jab.
Je reste totalement figée, à le regarder se dandiner avec confusion.
- Bangwalder ?
Je tourne rageusement la tête vers Potter, et celui-ci déglutit.
- Euh … on allait vous laisser de toute façon.
Et il déguerpit en entraînant Evans sans demander son reste.
Il se déroule bien une minute, où je demeure statique, à observer le bout du couloir où il a disparu en fronçant les sourcils. Mon cerveau tourne au ralenti, et je suis incapable d'opérer le moindre mouvement.
Comment peut-il savoir mon prénom ? Même les professeurs ne l'ont pas sur leurs listes. Seul Dumbledore doit le connaître à l'heure actuelle.
Enfin, en plus de Potter, Evans, et Rosier.
Je tourne la tête vers ce dernier, qui observe le mur en face de lui, sans expression apparente. Il doit être en train de réfléchir au pourquoi du comment j'ai pu dissimuler mon nom, et dans quel but. J'espère que cela restera au stade la simple curiosité.
En attendant, il faut que je trouve comment Potter a découvert mon nom, et les détruire, lui et son cerveau de fouineur.
Je me penche de nouveau sur le pied gauche de mon armure, sourcils froncés.
Il faut à tout prix que j'apprenne à lancer des Oubliettes, ou je recevrais une Beuglante incessamment sous peu.
[…]
- Tu sais si Shawn et Dorcas sont toujours ensemble ?
Alice Fortescue lève les yeux de la malle de Lily, et fronce les sourcils.
- Non Marlene, je ne sais pas et je ne te cache pas que je m'en moque. Pourquoi ?
Je ricane.
- Non non, comme ça. Je pensais qu'ils allaient rompre.
- Euh… je n'en sais rien. Dorcas est dans ton dortoir, pas le mien. Tu devrais lui demander directement.
Marlene grommelle une justification foireuse, et me pousse brutalement la tête en avant, coupant court à un nouveau ricanement de ma part.
Nous sommes actuellement dans le dortoir, et Marly me coupe les cheveux à la Moldue pour « se détendre les nerfs ». Je n'avais pas spécialement envie de me faire couper les cheveux, mais c'était soit ça, soit elle sortait son horrible poupée, alors je me suis dévouée.
- Nous ne sommes pas en si bons termes.
- Pourquoi tu t'intéresses à sa vie sentimentale alors ?
De là où je suis, je ne distingue que le tapis et le dessous du lit de Lily, et c'est très dommage, parce que je pense que je passe à côté de quelque chose. La tête de Marlene cherchant une justification par exemple.
Face à son silence, je lâche un nouveau pouffement, et je sens les ciseaux frôler mon oreille.
Toujours se méfier d'une femme en colère, me disait mon grand-père ! Toujours !
Je crois que grand-mère avait essayé de l'assassiner dans sa jeunesse, parce qu'elle trouvait qu'il sentait un parfum différent du sien.
- Ooh, souffle soudain Alice. Je suis bête. Tu es intéressée par …
- Non ! aboie aussitôt Marly en coupant brutalement une mèche.
- Ce n'est pas grave, souffle aussitôt Fortescue avec une voix apaisante. Je ne dirais rien. Mais entre nous, il ne vaut pas grand-chose. Mieux vaut que …
La porte des dortoirs s'ouvre soudainement brutalement, et j'entends une voix abominable hurler :
- ACHTUNG ! DAS IST EIN NOTFALL ! WO IST BANGWALDER ?
- BORDEL BRODBECK C'EST PAS UN MOULIN ICI ! ET PARLE ANGLAIS AU LIEU DE TA LANGUE INCOMPREHENSIBLE !
Vous comprenez pourquoi je déteste cette fille ? A débouler dans NOS dortoirs en criant en allemand ?
Si je trouve le crétin qui lui a donné le mot de passe, je le noie.
- La porte, se lamente Alice.
- Oh Jab, j'ai une mauvaise nouvelle …
- Quoi, je gronde, en me retournant tant bien que mal.
- HAHAHAHAHAHA TES CHEVEUX ! ON DIRAIT LES ESCALIERS DE MA GRAND MÈRE !
Je me redresse, avise mon reflet dans la fenêtre.
Effectivement, elle n'a pas tort.
- Brodbeck, je siffle en attrapant le premier objet qui me tombe sous la main, j'espère que tu cours vite.
- Jab, pose cette lampe de chevet.
- Non attend Bangwalder, c'est une vraie information !
- T'as dix secondes. Un.
- C'est à propos de ton chat !
- Pardon ?
- Non je rigole. C'est Benjy, il m'a chargée de te dire qu'il te donnerait son cours de métamorphose demain soir, finalement.
Hein ?
- Mais non, j'ai déjà Potion le mardi soir. Attend Brodbeck tu m'as fait devenir chauve pour CA ?
- Ben c'est important. Je voulais m'assurer que tu aies le temps de t'organiser, te faire belle tout ça !
…
- Helmuta, chuchote Alice. Cours.
Ensuite la scène se passe assez vite, Helmuta bondit dans les escaliers vers la salle commune, moi à ses trousses, ma lampe de chevet à la main, et Marlene tentant de me ceinturer. Nous jaillissons toutes les trois dans la salle commune, à grands renforts de hurlement, pour découvrir les Maraudeurs, assis au milieu de la salle commune, penchés sur une large carte.
Je profite du moment de doute d'Helmuta pour lui asséner un coup d'abat-jour sur le crâne, avant de bondir par-dessus son corps afin de quitter la salle commune (et éviter sa vengeance). Seulement voilà, Marlene, qui a tendance à agir comme si elle était responsable de moi, me ceinture pour de vrai cette fois, et m'envoie manger la poussière avant de commencer à brailler dans mes oreilles.
Mais j'ai eu le temps de voir la carte des quatre débiles. C'était une carte magique, où des points avec des écritures se mouvaient dans ce qui semblait être un plan du château.
La bouche dans le tapis, je fronce les sourcils. Je n'avais jamais vu un artefact du genre auparavant. Peut-être qu'ils l'ont fabriqué eux même ?
- Qu'est ce qui se passe ici ?
Je ne peux pas relever la tête, mais je reconnais la voix de Fenwick, suivie d'un glapissement de Brodbeck.
- Benjy ! Ta copine est complètement tarée. C'est la dernière fois que je te rends un service tu m'entends ? Elle a essayé de me TUER !
- Ne bouge pas, marmonne Marlene en sortant ses ciseaux. Je vais rectifier le tir.
- Mais ? Qu'est-ce que vous foutez ?
Cette fois, c'est la voix de Black, qui s'approche de plus en plus de mon oreille.
- Ooh, tu lui coupes les cheveux. Pourquoi tu ne ferais pas une coupe punk ?
- Une coupe quoi ?
- Punk. Tu ne connais pas ? Attend je te montre, j'ai appris un sort cet été.
- Blvacfk, je marmonne dans le tapis. Fais ça et je …
- Tiens la bien, MacKinnon. Je lance le sort, attention …
- NOOOOOON !
[…]
Même madame Pomfresh n'a pas pu rattraper totalement mes cheveux, tellement le sort de Black était réussi. Il reste donc parmi mes mèches noires, qu'elle a beaucoup trop allongées, des reflets bleus et verts fluos.
C'est dégueulasse.
- Moi, babille Dolioro en remuant la potion dans le mauvais sens, je trouve que ça va bien avec l'éclat de tes gencives.
- …
- Elles sont brillantes, comme le vert, mais comme tes dents sont un peu jaunes – ne le prend pas mal hein, je trouve ça joli moi – bah ça atténue juste ce qu'il faut le fluo, tu vois ?
La potion explose avec un boum sonore, en plein sur sa robe.
Heureusement qu'on venait juste de la re-re-commencer, et qu'elle est encore inoffensive. Dolioro nettoie sa robe d'un coup de baguette, et remplit de nouveau le chaudron d'ingrédients au hasard.
- Et le vert fluo ça va avec le rouge de ton uniforme, et le bleu avec le jaune donc le tout passe plutôt bien.
- Dolioro, Slughorn approche. Tu ne veux pas faire semblant de travailler plutôt que de me raconter ta vie ?
- Je te parlais de toi, je te signale. Tu m'écoutais au moins ?
J'ai envie de répondre que non, absolument pas, qu'elle me gonfle, et que mes dents ne sont pas jaunes, mais ses yeux me font peur, et Slughorn est trop proche pour tenter une riposte.
- Vous n'avez toujours pas avancé, constate-t-il avec agacement en se penchant sur notre chaudron. Je suis désolé mes enfants, mais cela vous fera un Désolant.
Formidable.
Le pire, c'est que ça augmente sûrement ma moyenne de potion, actuellement autour de T.
- Ravie de t'avoir aidée, s'exclame Dolioro en attrapant sa sacoche et en filant, me laissant seule avec la table sale.
Quelle enfoirée.
Je nettoie la paillasse avec lassitude, chassant ma queue de cheval trop lourde qui pend dans les restes d'ingrédients.
- Psst ! Jab !
Je relève la tête, et aperçoit Io dans l'encadrement de la porte. Elle jette un coup d'œil à Slughorn, le dos tourné, et entre dans la salle en sautillant.
- Alors cette retenue ?
- Formidable.
- Tu as appris des choses ?
Je jette un coup d'œil au prof, toujours dos à nous, et me penche vers Io.
- Potter et Black ont une carte magique. Il faut que tu m'aides à la voler.
Elle fronce les sourcils, indécise.
- Euh … Je parlais de Rosier, Jabbie.
- Oui mais ça c'est moins important. Il me faut cette carte.
- Pourquoi ?
- Parce que je la soupçonne de leur permettre de m'espionner.
Io ricane, dévoilant ses canines pointues comme des lames de rasoirs.
- Toi ? Ils ne te connaissent même pas.
Super sympa, comme toujours.
Je me renfrogne, et Io lâche un nouveau ricanement.
- Désolée Jab, mais c'est vrai. Bon, Rosier. Tu as appris quoi.
- Rien, je marmonne en attrapant ma cape et ma sacoche. A plus.
Je sors de la salle à grands pas, avec agacement.
- Jab, râle-t-elle en me rattrapant. Ne te vexe pas. Je vais t'aider avec ta carte, si ça te chante. Mais j'ai vraiment besoin d'en savoir plus sur Rosier.
- Pourquoi faire ?
- Secret défense.
Comme toujours.
Derviche veut toujours tout savoir sur tout le monde, mais on ne peut rien lui demander.
- Et bah débrouille-toi. Je ne t'aiderai pas pour Rosier sans contrepartie.
Io ne trouve rien à répondre.
Je tourne donc les talons, et me dirige vers le parc du château, où m'attend Marlene pour le cours de Soins aux Créatures Magiques.
Je n'aime pas particulièrement ce cours, mais il a le mérite d'être relativement accessible, et facile. Bon, Joffrey me fait toujours des crises de jalousie en me voyant m'occuper d'autres animaux que lui, mais c'est un détail.
- Tu fais une tête d'enterrement, constate Marlene en attrapant avec délicatesse un Niffleur afin de lui ôter la bague avec laquelle il s'étouffe.
- J'ai dû nettoyer toute la paillasse de Dolioro. Et on a eu un D.
Marly tord la bouche, visiblement navrée.
- Ce n'est pas de ta faute si Slughorn fait les groupes lui-même, je soupire. Arrête de culpabiliser.
J'ôte soigneusement ma montre et mon collier, et les range au fond de mon sac, avant d'attraper à mon tour un Niffleur.
Comme je ne sais pas trop le but du cours, je me contente de le manipuler dans tous les sens.
- Fais voir tes dents, je marmonne en glissant mon auriculaire le long de sa petite bouche.
Le petit animal tente de me mordre le doigt sans succès, et j'aperçois une rangée de petites dents pointues et dorées. J'en suis à tenter d'observer l'intérieur de ses oreilles lorsque le professeur Brulopôt se rappelle mon existence.
- Miss Bangwalder, siffle-t-il avec agacement. Encore en retard ?
- Je parlais avec le professeur Slughorn, je mens avec aplomb.
Il n'est visiblement pas dupe.
Tous mes stratagèmes deviennent inefficaces. D'abord l'infirmerie, maintenant les retards !
- Aujourd'hui, reprend-il en me toisant de haut en bas comme le ferait une collégienne populaire avec sa camarade boutonneuse, vous allez réaliser un croquis du Niffleur. Soyez précise, et détaillez l'ossature. Le travail sera noté.
- P-pardon ?
Comment ça, l'ossature ?
- Sortilège de transparence, soupire-t-il. Dépêchez-vous, vous avez assez perdu de temps.
Nous attendons qu'il s'éloigne, et Marlene jette le sort sur le Niffleur.
Quelle amie de qualité !
- Il faudrait vraiment que tu apprennes à jeter des sorts, Jab.
Je n'ai rien dit.
- Arrête de bouder, soupire Marlene. Je dis ça pour toi. Tu ne trouveras jamais de poste intéressant si tu ne maîtrises pas la magie.
Je lui adresse un regard agressif, en m'efforçant de retenir le Niffleur, qui ne m'aime visiblement pas beaucoup.
- D'ailleurs, poursuit-elle en calant le Niffleur contre sa trousse. Tu sais ce que tu veux faire l'an prochain ?
- Je pensais faire un stage dans un élevage de créatures magiques, je marmonne. Paraît que c'est bien payé.
- Tu déconnes ?
- Non.
- Jab sans rire, c'est la pire idée de ta vie.
Je lui adresse un nouveau regard agressif.
- Je sais que ce n'est pas glorieux d'aller ramasser de la bouse de Sombral, mais moi je n'ai pas O de moyenne en botanique et métamorphose.
Et je ne peux même pas compter sur mon physique avantageux qui ne l'est pas, ni sur ma famille, ma mère ayant été rayée de la branche française des Lestrange lorsqu'elle a épousé mon Né-Moldu de père.
Ce qui fait de moi une Sang-Mêlée déshéritée.
La situation est optimale !
Je ricane toute seule en imaginant la tête de Grand-mère Leta en voyant ce que je deviens.
- Jab, tu n'as pas commencé. C'est normal ?
- C'est toi, tu me déconcentres à me parler de mon avenir.
Marlene m'adresse un demi-sourire, avant de poursuivre son croquis.
Je griffonne sur le mien, avant de reposer ma plume pour contempler le groupe.
Fenwick et Evans se démènent pour récupérer une bague en or que le Niffleur a camouflée quelque part dans sa fourrure. Meadowes et Young dessinent avec application, sans s'adresser la parole. Fortescue et Lancaster rient à gorge déployée. Lupin et White parlent amicalement en travaillant.
Tout le monde semble heureux et décontracté. Ou asocial dans le cas de Meadowes, mais je suis sûre que sous cette couche de froideur se cache un cœur qui bat !
Même le professeur Brulopôt aime ses créatures !
Je ne sais pas pourquoi je me mets à parler de ça d'un coup.
Je sors un parchemin, et je commence à essayer de reproduire l'ossature de la petite bête.
- Le dessin ça n'a jamais été ton fort, commente une voix.
Je grince des dents.
Fenwick est penché par-dessus mon épaule, à observer avec intérêt mon croquis qui ressemble plus à une carte du Danemark qu'au squelette d'un Niffleur.
Et d'ailleurs, il sent le Niffleur. C'est-à-dire le métal et la terre.
- Tu veux bien t'écarter, je marmonne. Tu violes mon espace de sécurité sociale.
Marlene à côté a posé sa plume et observe la scène avec un sourire un peu trop large.
Ça fait naturel si je lui lance mon encrier sur sa tête d'imbécile heureuse ?
- Bon, Helmuta t'a dit pour ce soir ?
Au souvenir de cette folle et de mes cheveux, je me renfrogne un peu plus.
Je ne sais pas ce que j'ai depuis la rentrée, mais les éléments sont ligués pour que je rate ma vie et que je sombre dans la dépression.
- Tu vas voir, le soutien avec moi c'est sympa.
- Fenwick, je gronde. Barre-toi avant que je t'arrache les yeux.
Il s'éloigne en ricanant.
Marlene le suit des yeux avec intérêt.
- Il a des belles fesses non ?
…
C'est officiel, Marlene débloque.
Je vais aller dès ce soir demander à Dumbledore de créer une cellule psychologique.
[…]
- Ça s'est bien passé ?
- Non.
Marlene roule sur le ventre afin de me regarder, tout en caressant les épines d'Hubert.
- Comment ça ?
Je jette mon sac sur le lit, et me roule en boule sous les draps.
- Je veux : mourir.
En deux temps trois mouvements, je vois la tête blonde de Marly apparaître sous les draps, sourcils froncés.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Il m'a demandée de sortir avec lui, je gémis en enfonçant mon nez dans le matelas.
- Déjà ?
Comment ça « déjà » ?
- Il avait dit qu'il attendrait Noël, déclare Marlene d'un ton songeur en rabattant la couette, et en me forçant à émerger du matelas. Tu as répondu quoi ?
…
- Allez, dis-moi.
- J'aifaitunecrised'asthme.
- Articule, j'ai rien compris.
Comme j'ai trop honte pour répéter, j'agite ma ventoline.
- Quoi ? C'est quoi le rapport.
- J'AI FAIT UNE CRISE D'ASTHME, j'aboie.
Un ricanement s'élève du lit de Dorcas.
Je me redresse aussitôt.
- Qu'est-ce qu'elle a encore, la poufiasse du fond ? je grince en remontant mes manches.
La tête de Dorcas apparaît de son lit, goguenarde.
Aussitôt, une douce envie de meurtre me submerge.
- Je suis désolée, Bangwalder, mais tu admettras que c'est ridicule. On voit que tu n'as pas l'habitude du contact masculin …
Elle n'a pas tort.
Mais je vais quand même lui casser le nez. On verra si son contact avec les mâles se fera toujours de la même façon.
Je commence donc à me lever, mais Marlene me retient.
Enfin, ce qui me retient ce n'est pas vraiment Marlene, c'est le fait que mon mouvement ait déséquilibré le pot d'Hubert, qui vient s'écraser sur mon pied droit.
- Ça pique, non ?
Je lève la tête vers Meadowes, et son sourire triomphant.
Et si je lui lançais Hubert dans la figure … ?
[…]
- Mademoiselle Bangwalder.
Professeur Dumbledore.
- Je pense qu'il va falloir que vous travailliez sur votre impulsivité.
Certes.
Mais je pense que la priorité c'est de travailler sur les neurones non fonctionnels de Dorcas Meadowes.
- On m'a rapporté plusieurs de vos exploits, depuis la rentrée. Je dois avouer que je suis plutôt étonné … Après six ans de calme plat, qu'est ce qui nous vaut cette poussée d'énergie ?
- Je prends des vitamines moldues contre le rhume.
Dumbledore me regarde, sans réagir.
Malaise.
- Sinon il y a ma ventoline, elle traîne un peu partout, peut-être qu'on y a jeté un sort ?
- Votre ventoline ? me demande le directeur avec intérêt.
- Oui.
Je sors mon outil, et lui montre.
Il l'inspecte avec attention, et lâche une petite poussée d'air en plissant les yeux.
- Intéressant …
Le plus grand sorcier du monde, en admiration devant une ventoline.
Ils ont peut-être besoin d'intimité. Je vais partir.
- Intéressant, répète finalement Dumbledore en relevant ses yeux vers moi. Où allez-vous, Miss ?
- Nul part.
Il me sourit, et ses yeux pétillent derrière ses lunettes.
- Vous savez, Miss Bangwalder, si vous aviez le moindre problème, ma porte vous est ouverte.
Très aimable, mais d'une il me fait peur, et de deux je n'ai aucun problème.
- Comment se passent vos cours de soutien ?
- Mal.
Il lâche un petit rire, mais ses yeux restent sérieux cette fois.
- Voilà qui venait du cœur. Ça ne fait qu'une semaine, c'est normal que vous ne soyez pas encore à niveau, mais est-ce que vous sentez une petite progression ?
- Pas vraiment, je marmonne en observant mes chaussettes avec concentration.
Elles sont mal repassées.
…
Il faut que je fasse attention. Rosier déteint sur moi. Encore un peu et je me mettrais à racketter les premières années !
(Rosier ne rackette pas les gosses. Il préfère intimider les Septièmes années, mais l'état d'esprit est le même).
- Monsieur Lupin m'a rapporté de la part de l'ensemble de vos « tuteurs » que vous sembliez avoir de réelles difficultés, non pas dues à un manque d'effort mais plutôt un défaut de magie. Cependant, en consultant les archives de vos années précédentes, j'ai constaté que ce problème n'est apparu que vers la moitié de votre sixième année, et qu'il n'a fait que croître. Vous confirmez mes propos ?
- Je suppose que oui.
Son regard se fait inquisiteur, et le silence prend place, s'étirant avec lourdeur.
Je ne suis pas très à l'aise.
Peut-être qu'il réfléchit à un moyen aimable de me renvoyer de Poudlard ?
Je me demande quel sortilège va me jeter ma mère en l'apprenant.
- Comment va votre chat, Miss Bangwalder ?
Je cligne des yeux, surprise.
- Joffrey ? Il se porte bien.
- Un Sphinx, n'est-ce pas ? Des animaux extrêmement intelligents, qui appréhendent leur environnement d'une façon bien particulière.
Il hoche la tête d'un air pensif, et je me sens un peu stupide.
Il en sait sûrement plus sur mon propre chat que moi-même.
- Est-il jaloux ?
- Euh … Oui, ça arrive, mais il est plutôt indépendant.
- Je vois.
Cet entretien n'a aucun sens.
- Y a-t-il quelque chose dont vous voudriez me parler, Miss Bangwalder ?
Petite pensée pour Rosier, ses magouilles, ses menaces.
Pour Marlene et sa poupée vaudou.
Pour Potter, qui connaît mon prénom Merlin sait comment.
Pour ma magie qui décline, et ma fatigue qui croît.
Sans oublier mon projet d'engager un psychologue !
- Non Monsieur, il n'y a rien, je réponds avec un sourire poli.
Dumbledore m'observe par-dessus ses lunettes, sûrement pas dupe.
Par méfiance pour la Légilimencie, je détourne les yeux vers le phénix qui dort derrière.
- Bien, souffle-t-il. Je ne vous retiens pas plus longtemps dans ce cas.
Je me lève avec précaution, en faisant attention de ne pas heurter les nombreux bibelots magiques qui traînent autour du bureau.
J'ai le dos tourné, et la main sur la porte lorsque la voix du directeur s'élève à nouveau :
- Oh, Miss Bangwalder. N'oubliez pas de suivre l'actualité.
Je fronce les sourcils, et l'épaisse porte se referme sur moi.
Pour les LV2 espagnol, la phrase de Brodbeck signifie "attention, ceci est une urgence, où est Bangwalder ?"
Joffrey est une référence au personnage de Game of Thrones, je trouve qu'il a clairement une tête de Sphinx.
Et Dolioro est un personnage qui a aussi sa fic à part entière, mais que j'avais abandonné parce que j'étais trop influencée par Jamie Moonheart, de la fic mythique Amphisiologie de Zod'a (même si au final, Dolioro et Moonheart ne se ressemblent pas tant que ça). Donc elle aussi se contente de petites interventions en guest star!
Et d'ailleurs, personne n'a demandé mais sachez que j'imagine Woodhouse un peu comme Alex Turner, des Arctic Monkeys. Et Cheleb Selwyn, je la vois 100% avec le physique de Nicola Anne Peltz.
J'espère que ce chapitre a plu à ceux qui passent par là ! La suite risque de se faire un petit peu attendre (il faut que j'en réécrive une partie, et vue mon inspiration, ça risque de prendre un peu de temps). Portez-vous bien !
