Écrit par HateWeasel
232. Le Majordome A Réussi.
CLANG !
Le fracas de métal contre métal retentissait alors que Sebastian combattait son adversaire désigné, un combat qui commençait à un peu trop s'éterniser à son goût. Cet ange était loin de déclarer forfait. Son argenterie était inutile, étant donné que la femme la bloquait à l'aide de sa règle.
Il entendit des coups de feu provenant d'une autre partie du terrain, et se retourna pour enquêter, constatant que Heinrich avait d'une manière ou d'une autre rejoint le camp du duo de démons. Cependant, il vit également que l'allemand fut envoyé dans les airs avant d'atterrir dans un bruit sourd. Cela faisait au moins un ennemi dont ils n'auraient plus à se préoccuper. Cette nouvelle le fit sourire.
Puis, le sourire du majordome s'évanouit lorsqu'il sentit une vive douleur, perçant ses poumons. Sebastian regarda son torse et découvrit que l'ange l'avait empalé de sa règle en métal. Il releva les yeux et aperçut son visage, dur et sans aucun remords.
- Tu ne devrais pas te laisser distraire aussi facilement, dit-elle, sortant son arme du torse de l'homme.
- Vous avez parfaitement raison, mademoiselle, répondit Sebastian, souriant alors qu'il tenait sa blessure. Je peux vous assurer que cela ne se reproduira point.
Cela étant dit, il jeta un peu plus de couteaux, qui furent aisément bloqués par la règle de l'ange. Cependant, elle ne s'attendit pas à ce que l'homme fonce droit sur elle, avec toute la vitesse et la grâce d'une gazelle, et l'attaque de côté, là où elle ne se défendait pas.
L'ange grimaça, couteau dans le flanc, l'observant un instant alors qu'il teinta une bonne partie de sa tenue en rouge. Elle se dégagea du couteau de Sebastian, et teint la zone touchée afin de stopper plus rapidement l'hémorragie. Mademoiselle Clark regarda le majordome avec des yeux enragés.
- Vous ne devriez pas non plus vous laisser distraire, dit le démon avec un grand sourire.
- Pourquoi se mettre en travers de mon chemin, démon ? demanda l'ange, se mettant droite tout en continuant à tenir sa blessure. Ton maître n'est pas humain. Tu ne gagnes rien en le protégeant. Ton éthique de démon ne s'applique pas ici.
Sebastian eut besoin de s'arrêter afin d'y songer. Bien qu'il ait reçu pour ordre de rester aux côtés du bleuté jusqu'à ce qu'il dévore l'âme de ce dernier; même si le garçon était désormais un démon, il pouvait toujours partir, non ? Seules l'éthique ainsi que l'envie d'avoir une identité retenaient un démon à un pacte. Une identité. Était-ce pour cela que Sebastian restait ?
« Sebastian » n'était que « Sebastian » si Ciel le demandait. Sans le bleuté, le majordome n'en était pas un. Il n'était rien jusqu'à ce qu'on lui raccorde un rôle. Toutefois, il resterait lui-même tant qu'il serait lié au garçon, n'est-ce pas ? Ne pouvait-il pas juste s'en aller ? La seule chose qui les liait ensemble était le pacte, et le majordome noir n'était pas réellement forcé de faire toutes les choses que Ciel lui demandait. Ce n'était qu'une question d'éthique, et l'éthique pouvait être oubliée.
Mais ce n'était pas aussi simple, et Sebastian en avait conscience. Effectivement, il avait fini par en quelque sorte s'attacher au Phantomhive au fil des années, comme s'il était sa famille. Il se souciait de tous les résidents de la maison Phantomhive, à vrai dire. Même Alois, qui était responsable de son emprisonnement, était important, et pas seulement parce que le Phantomhive l'aimait. Sebastian appréciait aussi beaucoup Luka, et Charlotte, une ancienne résidente. Il avait enseigné à ces trois individus, chacun répondant de différentes manières, ce qui avait intrigué l'homme. Ils étaient comme ses élèves, ou même, ses enfants, d'une certaine façon. En effet, quelque part dans le vaste néant de son cœur de démon, il se souciait de ces quatre personnes, comme s'ils formaient sa famille. C'était si humain pour lui que c'en était troublant.
Peut-être qu'après avoir passé plus d'un siècle en tant que « Sebastian, le majordome des Phantomhive », avait-il véritablement commencé à considérer ce profil comme le sien. C'était qui il était dorénavant. Sebastian n'était plus indifférent, il était bien trop tard pour lui pour s'échapper.
- Vous ne comprendriez pas, dit-il avec un sourire, n'étant pas lui-même sûr de savoir par où commencer pour l'expliquer. Pour être franc, je ne pense pas que cela vous regarde quoi qu'il en soit.
- Très bien, dans ce cas. Garde ton secret, répondit la femme. Tu serviras ton maître, et je servirai le mien.
Une paire d'ailes blanches poussa de son dos, réussissant par un quelconque miracle à ne pas abîmer sa tenue. Ses ailes d'ange battirent quelque peu, se préparant au combat, les plumes se frictionnant entre elles. Sebastian ricana, remarquant qu'elles étaient assez petites comparées à la plupart des ailes d'anges qu'il avait eu l'occasion de voir.
- Je doute que cela vous soit d'une quelconque utilité, fit-il remarquer, préparant davantage de couteaux. Comment comptez-vous vous faire décoller du sol avec ceci ?
- Je ne compte pas le faire, parce qu'elles ne servent pas à ça, répondit la femme, grimaçant au démon.
- À quoi servent-elles alors ?
Le majordome eut la réponse à sa question lorsque la femme apparut subitement juste devant lui, ramenant une bourrasque avec elle. Elles servaient à la propulser en avant, pas à voler. Il écarquilla les yeux un instant, surpris, avant de se reprendre en mains. Mademoiselle Clark tint sa règle en mains, et se préparait à frapper. Sebastian l'évita de justesse.
Un grand fracas retentit alors qu'elle fendit l'air. Cela ne dura qu'un instant, mais tous purent parfaitement voir ce qui s'était étendu hors de l'arme de l'ange durant cette fraction de seconde; de la foudre. Sebastian avait presque été frappé par la foudre divine, ce qui l'aurait sans l'ombre d'un doute meurtri. Il écarquilla les yeux de plus bel en observant l'ange se retourner lentement, lui montrant une fois de plus son visage.
De grandes lignes dorées remontaient le long de ses bras, ainsi que sur ses joues et son front, rejoignant l'auréole luminescente qui planait au-dessus de sa tête. Ce n'était pas un ange comme un autre. Il s'agissait d'un ange que Sebastian n'avait jamais vu durant tout son temps passé sur Terre. Constatant ce fait, elle sourit.
- Je ne suis pas comme les autres anges, Michaelis. Je suis d'un rang supérieur, dit-elle, braquant sa règle sur l'homme. Je suis un Archange. Ne me prends pas à la légère.
Les anges, ainsi que les démons, existent dans diverses religions, le Christianisme, le Judaïsme, et l'Islam inclus. Parmi les récits créés par ces trois dernières, différentes classes d'anges y sont décrites. Les anges « Normaux », et les Archanges. Les Archanges sont plus puissants que leurs homologues moins éminents, faisant d'eux des adversaires bien plus redoutables. Leurs habilitées varient, s'ajoutant aux capacités standards des anges, mais cet Archange là pouvait tirer une énergie angélique brute sous forme de foudre. Bien qu'il détestait l'admettre, cela pourrait s'avérer être problématique pour Sebastian. Si Mademoiselle Clark le touchait à l'endroit parfait, elle pourrait être à l'origine de sa mort, et c'était inacceptable.
Les Sept Sensationnels regardèrent l'homme devenir sérieux, prenant une position de combat, son visage perdant toute trace d'allégresse. Ils commençaient à totalement ignorer Cameron, alors qu'il commençait à perdre sa force. Il n'était tout simplement pas en mesure de se débattre contre Kristopherson ou Travis qui le plaquaient au sol, le rendant immobile.
- Dé… ga… gez… se lamenta-t-il, et quelques uns des garçons de Warwick jetèrent un œil vers lui brièvement avant d'en revenir à l'action sur le terrain.
Ils mouraient tous d'envie de faire quelque chose, d'une manière ou d'une autre, alors certains d'entre eux allèrent chercher Heinrich pour le mettre en sécurité. Bones scruta l'allemand afin de voir s'il était blessé, ayant quelques connaissances en médecine au vue du travail de ses parents. Il semblerait que Heinrich n'ait qu'une légère commotion cérébrale, ainsi que quelques égratignures et quelques bleus. Cameron observa les garçons s'occuper de lui, principalement en levant la tête d'une certaine manière tout en la gardant dans une position statique, mais finalement, cela l'ennuya, et depuis sa position au sol, il ne pouvait même pas voir ce qu'il se passait sur le pauvre terrain de rugby.
- Allez, Kris, lâche-moi… dit-il à nouveau, obtenant l'attention du faux-blond.
- Non, je te laisserai te relever quand j'en aurai envie, pigé, répondit Kristopherson, détournant les yeux du garçon.
- J'essayais juste de te protéger… dit le Tamworthien.
- Eh bah, quelle réussite, dit le garçon à la cravate rose. Tu n'as fait qu'empirer les choses, en nous impliquant encore plus.
- Je ne savais pas que Murdock essayait de vous amener ici !
- Et donc ça, ça justifie le fait de flinguer mes amis ?! demanda Kristopherson, regardant le Tamworthien, le ton énervé. Je suis désolé, mais sur quelle putain de planète c'est censé être logique ?!
- C'est un Dieu de la Mort ! Ceux qui tuent les gens ! Pourquoi est-ce que tu aurais envie de t'associer à ça, bordel de merde ?! demanda Cameron.
- Pour ton information, ce n'est pas comme ça que marchent les Dieux de la Mort. C'est plus un job qu'une espèce, dit Kristopherson. En plus, ce n'est pas à toi de décider avec qui je traîne, non plus.
- Allez, Kris, on peut régler le problème. Revenons juste à la normale…
Kristopherson marqua une pause, ne regardant plus le garçon un instant et secouant la tête avant de revenir à Cameron.
- D'accord. Quand tout sera fini, tout reviendra à la normale… dit-il, regardant le Tamworthien d'un air condescendant, … et tout reviendra à la normale sans toi.
Le reste des garçons se regardèrent et firent de leur mieux pour ne pas rire. Et Kristopherson n'était soi-disant pas le « dominant ». Leur attention fut de nouveau captivée par ce qu'il se déroulait sur le terrain cependant, lorsqu'ils entendirent le fracas de la foudre accompagné d'un vif éclair durant une fraction de secondes. Ils écarquillèrent les yeux en apercevant la scène devant eux. Sebastian était à genoux, du sang gouttant depuis ses lèvres et tâchant les vêtements qui recouvraient son estomac de rouge. Ils froissèrent le nez en sentant l'odeur de chair grillée.
- Reste à ta place, démon, dit l'Archange, se mettant droit comme un I. Tu n'as rien à faire sur la Terre. Tu ne mérites pas de la fouler. Tu ne mérites pas de te présenter devant moi, et devant les humains, misérable et vile créature. Tu es trop faible pour te tenir sans un maître humain, et le fait que tu aies un maître de ta propre espèce te rend d'autant plus pathétique.
Sebastian toussa, se poussant à regarder l'ange. Sa vision était troublée, et son corps était engourdi à cause du courant électrique. Il fronça les sourcils, écoutant les paroles crues de la femme. Un étrange sentiment qu'il n'avait pas ressenti depuis très, très longtemps se mit à faire surface à l'intérieur de lui. Sebastian était en colère.
- Vous vous trompez… dit-il faiblement, sa voix cassée, proche du soupir. Le jeune maître… ne ressemble à aucun démon que vous connaissez…
Il mit sa main au sol, enfonçant ses phalanges contre la terre afin d'essayer de se forcer à se remettre debout.
- C'est une première… Un démon qui agit réellement comme s'il était humain… La seule faible ici c'est vous, reprit-il, grognant et grimaçant en se relevant, tenant son estomac. Vous suivez un psychopathe pour la simple et bonne raison qu'il possède quelques pièces…
- Il est un instrument divin de Dieu ! Il mérite d'être suivi ! répliqua Mademoiselle Clark, le ton colérique.
- Oh, vraiment ? J'ai failli y croire… Ses actions n'ont rien de divin… dit Sebastian, sa vue s'améliorant. Vous transgressez plus d'un commandement, actuellement. « Tu ne tueras point », et, oh oui, « Tu n'auras pas d'autres dieux face à moi » ? Vous ne valez pas mieux que moi. En fait, vous êtes hypocrite, et vous n'y excellez pas.
- Plus un mot ! cria l'Archange, levant son arme. C'en est fini !
Une lourde détonation retentit, résonnant à travers le terrain. Mademoiselle Clark sentit une douleur perçante dans sa main, et elle laissa tomber sa règle. Elle tourna la tête en direction des lignes de touche, et aperçut Audrey tenir le pistolet qu'il avait pris à Cameron.
Avant qu'elle ait le temps de réagir, le Dieu de la Mort tira davantage de balles, vidant le chargeur sur elle, la marquant de rouge. Elle fit quelques pas en arrière, fronçant les sourcils, révoltée par les vaines tentatives du garçon de la tuer. Elle le regarda, pliée en deux tout en tenant ses blessures, mais avant qu'elle puisse hurler une quelconque menace, le garçon se débarrassa du pistolet de Cameron afin de prendre l'un de ceux de Heinrich, avant de se remettre à tirer. Lorsqu'il le vida à son tour, il prit l'autre pistolet de l'homme et s'en servit.
- Sale petit effronté ! hurla-t-elle lorsque le garçon arrêta enfin de tirer, alors qu'il prenait un magasin dans l'une des poches de pantalon de Heinrich et rechargea l'arme qu'il tenait, avant de la mettre de côté afin d'en faire de même avec l'autre. Ces armes fabriquées par des humains n'auront jamais aucun effet sur moi !
- Ce n'était pas mon but, répondit Audrey, mettant la sécurité du pistolet dans sa main. J'étais juste en train de vous distraire.
L'Archange écarquilla les yeux un instant avant qu'elle sente une douleur atroce. Elle hurla d'agonie tandis que Sebastian se tenait à présent juste à côté d'elle, serrant les dents, la sueur s'accumulant sur ses sourcils froncés à cause de la douleur de sa main. La lumière brilla de plus bel, des étincelles volèrent, et sa main brûla et saigna alors qu'il attrapa l'auréole de l'ange. Il rassembla la force qu'il lui restait afin de la déloger de sa place au-dessus de la tête de l'Archange, ce qui eut pour résultat de la briser en mille morceaux.
Sebastian mit sa main valide en arrière, puis il la propulsa en avant, perçant la poitrine de l'ange juste là où son cœur se trouvait. Il la retira ensuite, laissant la femme observer sa blessure bouche bée, le sang coulant depuis ses lèvres et les yeux grands ouverts. Mademoiselle Clark tomba à genoux, avant de s'écrouler entièrement, la vie l'ayant quittée.
- Paix à son âme… murmura le majordome avant de tomber à son tour.
Il ne pouvait qu'espérer que le duo de démons soit en mesure de s'en sortir seul alors qu'il fut prudemment sorti hors du terrain par le reste des garçons de Warwick.
La Rubrique : Foire aux Questions
Question : « j'ai une question pour les 7 et Luka : c'est quoi votre type de fille? » de miniDcupcakes
Réponse de Kristopherson : « … Sérieusement ? »
Réponse de Audrey : « Une fille qui a des intérêts communs, bien sûr, parce que si je ne peux pas avoir une conversation avec elle, il risque d'y avoir de sérieux problèmes. L'apparence ne m'intéresse pas vraiment, tant qu'elle a une bonne personnalité. »
Réponse de Daniel : « Une fille mignonne et sympa. C'est évident! »
Réponse de Preston : « J'aimerais vraiment une fille intelligente, croyez-le ou non. Une fille qui sait de quoi elle parle. Elle devrait probablement pouvoir supporter ma « malégeektion », comme Kristopherson et Daniel l'appelleraient, aussi... »
Réponse de Travis : « J'aime les filles qui sont plutôt libres d'esprit, et qui n'ont pas peur de dire ce qu'elles pensent. »
Réponse de Luka : « Euh… Je sais pas… Une fille qui est gentille, et jolie, et drôle… J'espère qu'elle aime Pokémon ! »
Question/Menace : « Cameron DOIT répondre à la menace qui va suivre ! Alors, si tu oses faire du mal à Kris ou lui causer encore plus de tort émotionnel je me débarrasserai de toi de toutes les manières possibles ! Je sais que tu essayes sans doute de protéger Kris, mais le contrarier ça va faire le contraire. Bon, après ce coup de gueule je veux juste poser une question à Alois… comment c'était d'être en haut cette fois-là et JE T'EN PRIE raconte EXACTEMENT ce qui s'est passé pour que Ciel accepte, ou même qu'il le PROPOSE. » de ThatGirlMallie
Réponse de Cameron : « Quoi ?! Pourquoi ?! Je n'essayais pas de le blesser, et je ne voulais pas le contrarier ! J'essayais juste de l'empêcher d'avoir des ennuis ! Pourquoi est-ce que personne ne comprend ça ?! »
Réponse de Alois : « Hm ? Bah, je dois dire, que c'était plutôt génial (mais aussi très très embarrassant parce que je n'avais aucune putain d'idée de ce que je devais faire). Je pense qu'il était juste curieux, mais il a immédiatement essayer de le nier, en disant quelque chose comme 'Eh bien, tu es toujours en-dessous en train de dire que tu pourrais si tu voulais ! C'est juste la bonne chose à faire de temps à autres. Dépêche-toi de prendre une décision avant que je change d'avis !' pendant qu'on commençait à se chauffer, mais il l'a dit tout rouge et agité. C'était tellement mignon~ ! »
Ciel : « SI TU DIS QUOI QUE CE SOIT D'AUTRE À PROPOS DE CA, JE T'ÉTRANGLERAI AVEC L'UN DE TES FOUTUS MINI-SHORT COMME JE DEVRAI LE FAIRE À PRÉSENT ! »
Alois : « D'accord, mais on a besoin de trouver un mot de sécurité d'abord- OK, OK ! JE SUIS DÉSOLÉ ! JE SUIS DÉSOLÉ ! JE RIGOLAAAAIS~! »
