Écrit par HateWeasel
239. Jésus.
Londres, Angleterre, la capitale et le centre culturel de la nation, abrite plus d'une importante personne. Des acteurs, les derniers descendants de la vieille noblesse, ou encore, des politiciens. En effet, contrairement à la plupart des membres des Sept Sensationnels, Daniel Westley vivait en ville, plutôt que dans la périphérie dans l'un des complexes d'immeubles sans doute le plus luxueux de la ville, mais certainement pas le plus onéreux. Après tout, ses parents gagnaient moins que ceux des autres.
Il était grand, certainement plus que tout ce que le « peuple » avait les moyens d'acheter, comme dirait son père, étant donné que ce dernier ne semblait pas comprendre ce qu'être « ordinaire » signifiait, dans le sens économique du terme. Il n'était pas idiot, mais il ne comprenait simplement pas les choses qu'il n'avait jamais vues par lui-même, et lui faire ouvrir les yeux sur cela lui était difficile, puisqu'il était un homme quelque peu conservateur, et son foyer était décoré en conséquent. Effectivement, il s'agissait de la résidence dans laquelle Daniel vivait, avec son père, sa mère, et sa petite sœur, Samantha. Autrefois, son frère vivait avec eux, mais il avait déménagé afin d'aller à l'Université Métropolitaine de Londres, un événement qui ne déplaisait pas vraiment à Daniel, étant donné que l'enfant le plus âgé des Westley était sans doute la personne qu'il aimait le moins fréquenter sur Terre.
Mais, durant les prochaines semaines, ce ne serait que lui, et sa sœur, puisque leurs parents étaient partis pour leur troisième lune de miel, ou une bêtise de ce genre. En fait, cela ne les dérangeait pas, mais Daniel avait souvent du mal à comprendre sa sœur, comme ils n'avaient pas grand-chose en commun. Tout d'abord, Samantha était une fille de treize ans, tandis que Daniel était un garçon de seize ans, ensuite, elle était en quelque sorte un rat de bibliothèque, ce que Daniel n'était pas. Première de sa classe, cultivée et vive d'esprit, Samantha n'était pas vraiment le premier choix de Daniel en termes de compagnie, et donc, il avait appelé des renforts.
Il ouvrit la porte, sentant instantanément une vague de soulagement le submerger en voyant le reste des Sept. Les autres garçons portaient leurs tenues décontractées bien différentes de leurs uniformes, avec des sacs à dos contenant d'autres habits comme ceux dont ils étaient vêtus, étant donné qu'ils allaient passer la nuit. La plupart d'entre eux n'auraient pas accepté si le Westley ne les avait pas implorés. Sur le chemin jusqu'à chez lui, Travis l'avait comparé à un lapin, puisque le garçon pourrait très bien mourir s'il ne recevait pas assez d'attention. Les autres avaient ri de cette comparaison, et auraient ris même si le garçon en question avait été là.
- Bienvenue, bienvenue~ ! les salua Daniel, faisant signe aux autres d'entrer d'une manière incroyablement dramatique. Purée, qu'est-ce que je suis content de vous voir les gars ! Je devenais fou tout seul avec cette-, cette-, cette chose !
- Ta sœur n'est pas une « chose », Dan, dit Kristopherson. J'imagine qu'elle est comme n'importe quelle autre petite sœur ou frère.
- N'es-tu pas un « petit frère », Kris ? demanda Preston.
- Seulement d'un an…
- Ta maison est tellement banale… dit Alois, donnant voix à ses pensées, comme toujours. Je m'attendais pas à ça.
- Ce n'est pas moi qui l'ai décorée, tu sais… dit le fils de politicien.
- Encore heureux… ajouta Kristopherson.
- Silence, l'homo, dit son hôte toujours aussi courtois, fermant la porte d'entrée. Alors, qu'est-ce que vous voulez faire ? Jouer à un jeu ? Regarder un film ? Que Kris critique votre sens de la mode ?
- Ooh ! Si on joue à un jeu, est-ce que ça peut être bataille de Nerf à mort ? plaisanta Alois, recevant un « Non » catégorique de la part des autres sauf son compère démon dans la pièce.
- Tu nous invites à venir sans prévoir quoi que ce soit ? demanda Ciel, n'étant pas habitué aux visites aussi décomplexées.
- Eh bien, désolé de ne pas avoir un balai dans le cul, monsieur le grincheux, dit le Westley, entrant nonchalamment dans le salon pour se laisser tomber sur le canapé.
- Ça me fait penser, commença Audrey, je suis le seul à trouver que Ciel ressemble un peu au « grumpy cat » ?
- Bones… Cette comparaison… C'est du génie ! dit Alois, incitant le bleuté à amener sa main contre son front. On peut toujours jouer à « Action et Vérité »~ !
- Hors de question ! Je ne repartirai pas encore avec une mèche rose dans les cheveux ! protesta Kristopherson.
- Mais c'est ça qui est drôle !
- Un film ça pourrait être bien, dit Preston, tentant de trouver une solution.
- Je m'en occupe, répondit Audrey, examinant déjà la collection de DVD du Westley. « She's The Man » ? « Miss Détective » ? « Le Chocolat » ? « Snow Cake »? énuméra-t-il avant de se retourner vers leur hôte d'un air confus. C'est quoi tous ces films pour nanas, mec ?
- Ces films sont à ma sœur et à ma mère, dit Daniel, croisant les bras. Les bons bails sont quelques étagères plus bas.
Prenant en compte les paroles du garçon, Bones s'accroupit légèrement et fit le tour des noms de films sur le dos des boîtes tandis que Kristopherson était quelque peu embarrassé de son côté étant donné qu'il avait quelques uns de ces films.
- « Shaun Of The Dead », « Resident Evil », « Seven », « Casino Royale », « Kick-Ass »… dit Audrey, avant que son doigt s'arrête sur l'une des boîtes. « Devil Butler » ?
- Oh, ouais. C'est celui où joue Lawrence, non ? demanda Preston. Il a pas dit qu'il n'y en aurait pas de troisième ?
- Oui, mais il a dit avoir reçu des offres pour d'autres films, alors je suis certain que ce n'est pas un problème pour lui, répondit Ciel.
- Est-ce que l'un de vous l'a déjà vu ? demanda Audrey. Pas moi en tout cas.
- Non, c'est Daniel qui en trouve des fanfictions « mentalement effrayantes », dit Kristopherson.
- C'était un accident ! protesta Daniel. PLUS JAMAIS.
- Alors, c'est quoi le plan, mec ? demanda l'amoureux du rose.
- Je sais pas, mec. Bones, choisis au hasard, répondit Daniel.
- D'accord. Qui veut voir si Lawrence peut jouer sérieusement ? demanda Audrey.
Les garçons savaient depuis longtemps maintenant que l'intrigue du film était vaguement basée sur ce qui avait été trouvé dans le journal provenant du manoir Trancy, journal reposant à présent quelque part parmi les affaires de Kristopherson. D'après Daniel, qui avait regardé les bonus du DVD, le scénariste avait eu l'idée de ce film dans « un livre qu'il avait trouvé en se baladant dans une maison abandonnée lorsqu'il était jeune ». Il l'avait laissé là-bas et les Sept Sensationnels étaient tombés dessus, alors le film se basait sur ce dont il se souvenait. Effectivement, les garçons étaient un tant soit peu curieux de voir comment une autre personne interprétait ce que les Sept savaient être la vérité.
Ce fut donc le disque qui alla dans le lecteur, et les garçons se rassemblèrent, certains s'asseyant sur le canapé tandis que les autres se mirent par terre en pensant qu'ils passeraient surtout un moment à se moquer du jeu de Lawrence, des goûts de Daniel pour le film, ainsi que du duo de démons sur lequel ce soi-disant nanar était basé. Ce ne serait pas le cas, cependant, alors que le film débutait. Lawrence était étrangement stoïque, et presque sans vie dans la première scène, où il invoquerait le démon qui deviendrait son majordome après plusieurs mois de captivité. L'acteur était insalubre, ses yeux presque morts et son visage pâle, ses mouvements imitant ceux d'une personne presque affamée. Les Sept savaient que ce n'était pas réel, mais cela ne les empêcha pas de s'inquiéter.
L'image de Lawrence, ou plutôt de son personnage dans le film, Cecil, recevant la marque de son pacte donna la chair de poule aux garçons, surtout au duo de démons, la scène étant si réaliste. Apparemment, Lawrence était en fait un très bon acteur, et il était en mesure de faire ressentir les choses comme s'il les éprouvait véritablement lui-même. Le rôle était soi-disant trop dur pour lui, cependant, étant donné que dans le film, un pacte finirait par détériorer le corps de l'hôte, et il avait dû passer la majorité du film à jouer le malade. À la moitié du film, il commençait à perdre la vue de son œil restant, et était aveugle à la fin. Il dut faire face à son ennemi juré, Alphonse Trancy, tout en étant incapable de voir, et ce dernier réussit à s'enfuir, laissant ainsi une ouverture pour une suite. La scène finale montrait Alphonse parlant avec son propre majordome, Claus, lui disant qu'il n'abandonnerait pas même après que Cecil lui ait jeté un vase sur la tête, vase qui s'était brisé et avait laissé une petite cicatrice sur son visage, à cause de ce que son majordome avait fait à son frère, un personnage pas encore mentionné jusqu'à présent. Le film se termina brusquement après cela, tenant les spectateurs en haleine pour la suite. Une fois fini, les garçons ne firent que se regarder.
- C'était étonnement correct, dit Ciel, étant aussi positif qu'il le pouvait à propos du film.
Il était étrange de voir des parties de sa vie représentées d'une manière aussi drastiquement différente.
- Ouais, je ne l'avais pas vu venir, ajouta Alois. Ça nous ressemble, mais ce n'est pas vraiment nous.
- Oui, Alphonse n'était pas assez dérangé pour être le toi d'autrefois.
- D'accord, j'avais quelques problèmes à régler ! Ça n'a rien d'étonnant !
- Alois, tu as crevé l'œil de ta bonne…
- … Et je regrette ma décision, Ciel. Les gens changent.
- Je suis surpris que ce soit Lawrence qui joue Cecil ! dit Preston, changeant de sujet. Ça n'a rien à voir avec lui !
- J'imagine qu'il y a juste plein de choses que l'on ignore, répondit Audrey. C'est plutôt cool qu'il puisse faire ça, quand même. Toute la tragédie tout du long, ça aussi c'était plutôt cool.
- Voyez ? dit Daniel, jubilant presque. Je vous avais dit que c'était bien !
- Vachement intellectuel pour toi, Dan, dit Kristopherson. Bien joué.
- Si tu tiens à dire quelque chose, Kris, pourquoi ne pas le dire, au lieu de l'insinuer ? répliqua Daniel, lançant un regard mauvais au Miles.
Son attention, cependant, se porta autre part dans la pièce lorsqu'il vit du mouvement.
- Eh ! Dégage, Sam ! Tu n'es pas assez grande pour regarder ce genre de truc !
Samantha Westley était, comme dit plus tôt, le cerveau de la maison, malgré son jeune âge, et elle se dirigeait vers la cuisine un livre en main. Elle avait les cheveux bruns à mi-épaules, d'une couleur proche de celle de son frère qui était plus claire que celle de Kristopherson lorsqu'il ne se décolorait pas les cheveux, et ils étaient également coiffés vers le droite d'une manière similaire, bouclant au niveau des pointes. Ses yeux étaient bleus, et contrairement à son frère son menton était moins carré et elle n'avait pas de fossettes. Elle n'était ni habillée de manière féminine, ni de manière masculine, mais plutôt d'un style androgyne, l'accessoire le plus « féminin » sur elle étant ses boucles d'oreilles en forme de fleur. En réponse à la remarque de son frère, elle se contenta de regarder dans sa direction d'un air condescendant.
- Eh bien, tu n'es pas assez sophistiqué pour parfaitement comprendre toute l'intrigue, alors je ne vois pas où est le problème, dit-elle, et les garçons se mirent à rire de leur ami. C'était toi qui ne comprenais pas pourquoi Cecil pensait que Alphonse était derrière tout ça jusqu'à ce que je te l'explique.
- C'est faux ! J'étais juste en train de te tester ! protesta Daniel tout en boudant en même temps. Et qu'est-ce que tu fais, sinon ? Les filles ne sont pas les bienvenues ici !
- Alois devrait partir alors, dit Audrey, affichant un grand sourire alors que la menace blonde répondit en lui lançant un très mauvais regard.
- Alors… Je n'ai plus le droit de venir chercher du jus ? demanda la plus jeune Westley.
- Prends ton foutu jus et va-t'en de ce coin de virilité ! répliqua Daniel, étant de nouveau la source d'amusement des autres.
Il fronça une nouvelle fois les sourcils lorsque sa sœur alla silencieusement dans la cuisine comme si elle l'ignorait. Leurs parents l'avaient nommé responsable, mais comme toujours, Samantha ne le prenait jamais au sérieux.
Il ouvrit la bouche pour l'interpeller à nouveau, mais il entendit alors un bruit qui lui retourna l'estomac. Le tintement de clés rentrées de force dans le trou de serrure de l'entrée, et le sifflement d'un air spécifique qu'il avait fini par détester les années passant. Rapidement, il se leva et se rua vers la porte, sautant par-dessus l'arrière du canapé avec une certaine dextérité dont les autres ne le croyaient pas capable.
- Merde ! cria-t-il. Merdemerdemerdemerdemerdemerdemerdemerdemerdemerde !
- Qu'y a-t-il ? demanda Ciel, curieux de savoir ce qui pouvait bien causer une telle réaction chez le garçon.
- Avec un peu de chance, tu ne le sauras pas ! cria Daniel alors qu'il tentait désespérément de mettre en place les loquets de la porte qui ne pouvaient pas être ouverts depuis l'extérieur, loquets ordinairement seulement utilisés la nuit, mais il était trop tard.
La porte s'ouvrit brusquement, l'envoyant au sol. Il leva les yeux, étant de plus en plus stressé par le ricanement de la personne devant lui.
L'homme était dans la vingtaine, et portait une chemise d'un orange rougeâtre à manches courtes par-dessus un t-shirt blanc, ainsi qu'un jean noir. Ses cheveux étaient marrons clairs, et coiffés vers la droite, se relevant vers le haut devant, et plaqués à l'arrière. Ses yeux bleus étaient rieurs, visibles même derrière ses lunettes dont la monture était épaisse sur le dessus, mais fine sur le bas, et il avait un grand sourire, ses fossettes ressortant parfaitement alors qu'il riait du garçon plus jeune. Cet homme était le pire ennemi de Daniel, Nathan Westley. Avant qu'il ait ne serait-ce que le temps de protester, Nathan était déjà à l'intérieur, impossible alors de le faire partir par la force.
- Eh, Danny, comment ça va ? demanda-t-il alors que le garçon plus jeune se relevait. Tu traînes toujours avec l'autre pédale ?
Quoiqu'il aurait bien pu être en train de plaisanter, il était tout de même insultant, et le duo de démons commençait à comprendre pourquoi Daniel ne voulait pas le laisser entrer.
- Tu agis toujours comme un gros connard, Nat ? demanda Daniel, fronçant les sourcils. Qu'est-ce que tu veux, bordel ? Tu devrais pas être, tu sais, pas ici ?
- Maman et papa m'ont dit de venir vous voir Sam et toi, répondit Nathan alors qu'il entra dans le salon. Oh ! Alors tes amis sont là, hein ? Quoi de neuf ? Je suis Nathan, le grand frère de Danny. Appelez-moi « Nat », comme tout le monde. Ooh ! C'est le placard à alcool ? Ils l'ont bougé depuis la dernière fois que je suis venu !
- C'est pas un peu minable de boire avec des premières ? demanda Daniel, essayant de refaire pencher la balance en sa faveur.
Les autres pouvaient seulement regarder, étant donné qu'ils n'étaient pas sûrs de savoir comment gérer la situation. Les seuls qui avaient déjà rencontré Nathan auparavant étaient Travis et Kristopherson, et ils ne l'aimaient pas non plus. Quoi qu'il en soit, cela ne voulait pas dire qu'ils savaient comment s'occuper de lui.
- Je pourrais en avoir quelque chose à faire, mais je suis plus vieux que toi, alors je n'ai pas a t'écouter, dit le Westley plus âgé tout en fouillant le placard. Putain, tu parles de goûts de luxe. Eh, vous en voulez ?
- RENTRE. NAT.
- Psh, s'offusqua Nathan, ignorant l'ordre du garçon. Oh, allez, Danny. Fais pas ta pute. Une petite gorgée ça fait de mal à personne.
- On est mineurs !
- Et ? Je vais rien dire, alors qui le saura ? Tu vois, Danny ? C'est pour ça que tu es nul avec les filles, parce qu'elles pensent que t'as rien dans le pantalon !
- Ahem, interrompit Ciel, en ayant entendu assez. N'as-tu pas pris en compte le fait que Daniel puisse tout simplement ne pas s'intéresser à l'alcool ? demanda-t-il, obtenant un regard confus de la part de Nathan.
- Tu ressembles à un pirate, répondit-il, sortant la première chose qui lui traversa l'esprit avant de se tourner vers son frère. Il ressemble à un pirate.
Il sourit et se retourna vers le bleuté.
- Bon, et toi ? demanda-t-il finalement, désignant le Phantomhive, bouteille en main. Laisse-moi deviner, Captain Morgan, pas vrai ?
- L'hôte ne m'a rien offert, alors je ne vais pas demander. C'est impoli, dit Ciel d'un air ennuyé. En ce qui me concerne, je n'en suis pas friand. L'odeur est trop forte à mon goût. Je préfère le vin.
- Tu bois ? demanda Preston, d'un air quelque peu choqué.
- De là d'où je viens, c'est commun, en modération, répondit le bleuté, faisant référence à l'époque dont il était originaire.
- On a aussi du vin, dit Nathan, prenant une autre bouteille.
- NAT !
- Je n'arrive pas à croire que je vais dire ça, mais Daniel a raison. C'est un peu lamentable de boire avec une bande d'adolescents beaucoup plus jeune, dit Kristopherson, faisant lever un sourcil au Westley plus âgé.
- Oh, tu es le gamin des Miles, dit-il, plissant les yeux. Je ne t'avais pas reconnu parce que tu ne t'es pas décoloré les cheveux.
Kristopherson fronça les sourcils face à cet homme impassible, remarquant qu'il avait remplacé le mot « pédale » par son nom de famille après avoir découvert sa présence.
Environ une demi-heure plus tard, quatre des Sept avaient cédé à la pression et aux moqueries du Westley plus âgé, et avaient décidé d'essayer le vin, contre leur gré. Ciel et Alois, qui avaient l'habitude de goûter à un tel breuvage, savaient quand s'arrêter, bien qu'avec leur biologie, il n'y aurait probablement pas eu de différence, et ils commençaient à se demander si les autres allaient bien. Preston, Travis, et Audrey, se fichaient des moqueries de Nathan, et avaient donc été qualifiés de « gonzesses », mais ils ne semblaient absolument pas s'importer d'un tel avis, et continuaient à discuter avec les autres, exprimant même une certaine inquiétude concernant Daniel et Kristopherson, étant donné que l'articulation de ces deux derniers se détériorait. Alors que le Miles aimait faire comme s'il était plus raisonné que Daniel, et la plupart du temps, il l'était, il éprouvait tout autant de rancœur envers le Westley plus âgé que le plus jeune, et sentait son ego être froissé avec chaque phrase que Nathan prononçait.
- Écoutez, il suffit, dit enfin Ciel, remarquant que les joues des autres garçons devenaient rouges à cause de l'alcool. Vous ne souhaitez pas vous ridiculiser, si ?
- Je m'attendais pas à ce que les demis-portions tiennent l'alcool, de toute façon, dit Nathan, ne faisant plus que seulement goûter la boisson à présent.
- Va te faire voir, Nat ! dit Daniel, essayant délibérément d'articuler afin de dissimuler son état éméché.
Cela dit, il s'en sortait beaucoup mieux que Kristopherson, qui commençait à perdre l'équilibre, même assis au sol.
- Regardez-le~ ! nargua Nathan, remontant ses lunettes avec son index et son majeur. Je suppose que les gays boivent vraiment pas.
- C'est le mauvais stéréotype, dit Kristopherson, ses mots se suivant difficilement. Le stéréotype c'est qu'on boit pas de bière.
- Même en étant pompette, Kris est toujours aussi cynique, dit Alois avec un sourire. J'espérais presque qu'il serait pire.
- Pourquoi est-ce que tu voudrais ça ? demanda Audrey.
- Parce que ce serait marrant, répondit simplement la menace blonde. Tu sais, à répéter plusieurs fois les mêmes choses et à se coller sur les gens, comme ça, ajouta-t-il, s'accrochant au bleuté pour plaisanter.
- Dans tes rêves, dit Kristopherson, essayant de s'asseoir droit.
- Et avec Cameron ? demanda Daniel en plaisantant, affichant un grand sourire alors qu'il fit froncer les sourcils à l'amoureux du rose.
- Jamais, répondit-il catégoriquement. Je sais même pas ce que je voyais chez ce mec. La seule chose qu'on avait en commun c'était qu'on aimait tous les deux les hommes.
- Aw, Krissy est contrarié ? demanda le Westley plus jeune avec un sourire. Tu veux parler de sentiments ?
- Eh, Danny… interrompit Nathan, son visage soudainement sérieux.
- Quoi ? dit Daniel d'un ton sec.
- T'es homo ?
- NON, et pour ton information, Nat, j'ai une copine, dit objectivement Daniel.
Pour une raison ou pour une autre, son ton rappelait aux autres celui d'un certain bleuté.
- Oh ! Ça c'est nouveau ! s'exclama l'étudiant de fac avec un grand sourire. Alors ? Elle est jolie ? T'as déjà marqué ?
À cet instant, une aura terrifiante apparut autour de Kristopherson. Il voulait donner un bon coup de poing à cet homme qui parlait ainsi de sa sœur. Il voulait donner un coup de poing à cet homme qui l'avait insulté, plus tôt. Il voulait frapper cet homme pour beaucoup de raisons, pourtant il ne trouvait pas le courage de le faire. Il se contenta de serrer le poing et de rester assis en écoutant les deux frères se disputer tandis que ses amis étaient assis, gênés avec ce qu'il se passait. Finalement, l'un d'eux fit quelque chose.
- Ça suffit, dit Audrey, se levant afin de prendre la bouteille des mains de l'étudiant. Tu es l'adulte ici. Tu devrais mieux te comporter que ça.
Nathan fronça les sourcils et se leva, surplombant le garçon beaucoup plus petit, et dit :
- Qu'est-ce que t'as dit là ?
Sa voix était intimidante, mais Audrey ne le montra pas. La seule preuve de ce sentiment était dans ses yeux, cachés derrière sa frange. Le poing du garçon plus âgé était serré, et semblait vouloir s'abattre sur lui. Cela aurait pu arriver à n'importe quel moment, mais il fut arrêté lorsqu'une autre voix l'appela.
- Nathan~ ! appela la voix d'une fille beaucoup plus jeune depuis l'entrée de la cuisine.
Samantha tendit le téléphone sans fil à la vue des autres.
- Maman veut te parler.
- De quoi ?
- Je ne suis pas sûre. Je lui ai juste dit tout ce que tu as fait depuis que tu es là, dit la fille en feignant clairement l'innocence. Elle n'a pas l'air contente.
- Sam ! Pourquoi est-c'que je dois- !
Nathan ne put pas finir sa phrase alors que la fille mit l'appareil contre son visage. Sa mère avait donc entendu. Son air de gros dur disparut instantanément alors que l'homme écouta la voix furieuse à l'autre bout du fil.
- A-Attends ! Écoute, maman ! C'était pas ma faute ! dit-il, tentant d'implorer la femme. Ils m'ont demandé, je le jure ! S'il te plaît crois-moi, Mam's !
- « Mam's » ?
Les autres ricanèrent alors que le frère et la sœur de l'homme souriaient, se faisant un check pour célébrer leur victoire.
Ils n'étaient pas souvent du même côté, mais lorsque cela arrivait, ils arrivaient toujours à avoir leurs parents de leur côté, alors même si Nathan était généralement (à tort) considéré comme « l'adulte mature », si l'un des autres faisait remarquer qu'il se comportait mal envers d'autres personnes, leurs parents savaient que c'était sérieux. Bien que Daniel et Samantha ne se comprenaient pas toujours, ils pouvaient toujours compter l'un sur l'autre pour vaincre Nathan. Tandis que les autres célébraient le départ du Westley, Kristopherson soupira de soulagement, marquant une pause afin de jeter un œil vers Samantha, qui était désormais assise sur le bord du canapé en train de lire son livre.
- « Frankenstein » ? dit-il, lisant le titre du livre et sortant la fille de sa lecture.
- Hein ? Ouais. C'est l'un de mes préférés, dit-elle. Est-ce que tu savais que l'auteure n'avait que dix-neuf ans quand elle l'a écrit ?
- Vraiment ? Je ne savais pas.
- Maintenant tu le sais.
La fille reporta son attention sur les pages de son livre.
- Elle a écrit une autre histoire quand elle avait vingt-sept ans, « Le Dernier Homme », mais ça n'a pas été bien reçu. Les gens disent que ce n'était juste pas le bon moment.
- On dirait quelque chose que Audrey pourrait dire, répondit le Miles avec un léger ricanement.
Il s'arrêta net en voyant le visage de la fille, ses lèvres courbées en un petit sourire, et ses joues subtilement rosées.
- Une minute… dit-il, baissant la voix afin que les autres n'entendent pas. Est-ce que tu… aimes Audrey ? demanda-t-il, sachant que ces deux-là s'étaient rencontrés quelques fois lorsque Audrey venait pour jouer aux jeux-vidéos.
Samantha fronça les sourcils et se racla la gorge, enfonçant davantage sa tête dans son livre.
- Non, dit-elle. Qu'est-ce qui te donne cette impression ?
Elle releva légèrement la tête de son livre afin de regarder Kristopherson.
- Et toi ? Est-ce que tu aimes mon frère ?
- Non, répondit-il, le mot sortant immédiatement de sa bouche. Ne le prends pas mal, mais c'est un véritable abruti.
- Je sais. Je me demandais juste.
Là-dessus, la conversation prit fin.
La vision de Kristopherson était encore quelque peu floue, et il ne parlait pas tout à fait normalement, mais il pouvait toujours réfléchir. Il n'avait pas très envie de bouger ou de parler, alors il se contenta de rester silencieusement assis, observant les autres jouer à Halo tout en écoutant leur conversation. Il fut sur le point de s'endormir, mais alors il entendit un étrange bout de discussion.
- Eh, Alois, je me demandais, est-ce que tu as des magazines pour hommes ou un truc du genre que tu caches à Ciel ? demanda Daniel sans crier gare.
Comment la discussion était-elle devenue pornographique, Kristopherson l'ignorait. Il était juste content que Samantha soit trop captivée par son livre pour remarquer quoi que ce soit.
- Je suis presque sûr que tout le monde a quelque chose, mais je sais pas pour les Victoriens, alors je me posais la question.
- En fait, à l'époque, le porno était assez important, répondit nonchalamment Alois, ne prenant même pas la peine de détourner les yeux de l'écran. Même si tout le monde était prude et bien présentable à l'extérieur, la prostitution et le porno rapportaient énormément d'argent. Probablement parce que tout le monde était aussi coincé. Comme j'étais l'Araignée de la Reine, je suis tombé sur pas mal de choses, moi-même, alors je suis sûr que Ciel aussi.
La manière dont il parlait du sujet sans aucun inconfort et sans aucune gêne fit frissonner les autres. Celui qu'il était autrefois semblait comme refaire surface.
- Je sais pas à quoi ça ressemble aujourd'hui, par contre. J'ai lu une ou deux pages de Cinquante Nuances de Grey avant qu'ils les emballent.
- Alois, interrompit Ciel, mettant une main sur l'épaule du blond. Laisse-moi te parler de l'Évangile, parce que de toute évidence, tu as besoin de Jésus.
- Oh, va te faire foutre !
- Pas chez moi, non, Trancy…
La Rubrique : DLTD Extra
Vous vous êtes faits Lawrencé
Lawrence a trouvé que jouer Cecil dans Devil Butler 2 était incroyablement difficile, parce que son personnage ne pouvait ni voir ni marcher, et a passé pas mal de temps dans une chaise roulante. Filmer la scène où Alphonse meurt a donc été dur, parce qu'il était censé être aveugle et ramper sur le sol à la recherche d'Alphonse (Ils se sont associés à la moitié du film pour vaincre Claus, le majordome d'Alphonse. Sans Alphonse, Cecil ne pouvait aller nulle part, puisqu'il devait l'utiliser comme béquille. Sa chaise s'est cassée). Il a aussi eu du mal à s'entendre avec son ancien partenaire et ami, Walter Hackett, depuis leur dispute.
Lawrence ne peut jouer que des rôles sérieux. Il a auditionné de nombreuses fois pour des comédies romantiques, mais a échoué misérablement à chaque fois, malgré sa personnalité.
Le nom de Lawrence vient d'un manga imaginaire du manga « Mishounen Produce », qui obsède le personnage principal. Le protagoniste de ce manga s'appelait « Lawrence », et c'était une romance du nom de « Lawrence Et Rose ». Bien que de nombreux aspects du personnage de Lawrence viennent de Tamaki Suoh de Ouran High School Host Club, son apparence ressemble à un mélange de plusieurs personnages masculins de Mishounen Produce, et y fait même référence plusieurs fois. Le fait de « faire apparaître des roses dans le cœur des gens » étant une « capacité » que le protagoniste, Kousei, possède. En fait, Lawrence est une référence de manga à lui tout seul.
Foire aux Questions
Question : « pour Daniel : choisis entre kris et Preston tu dois en choisir un » de Love And Hiphop
Réponse de Daniel : « Choisir un pour quoi ? Ca dépend pour quoi faire. Si j'ai besoin d'aide pour mes devoirs, c'est Preston, mais si j'ai besoin de conseils de mode, c'est Kris. Qu'est-ce que vous attendez de moi ? »
Question : « Alois, pourquoi est-ce que ton frère est aussi adorable ?! Pourquoi est-ce que mon frère peut pas être comme lui ? Je suis jaloux » de Maddy
Réponse de Alois : « Je sais pas. Il est juste né comme ça. »
