Écrit par HateWeasel
241. Les Mémoires D'un Certain Bleuté.
Londres, Royaume-Uni, an 1999 : la ville avait presque été rayé de la carte lors de la confrontation entre l'organisation H.E.L.L.S.I.N.G. et l'un de ses plus grand rival depuis Dracula, Millennium. Les membres de Millennium plongeaient leurs racines dans l'Allemagne Nazi, et ils avaient perdu presque toutes affiliations avec le parti politique qui avait autrefois été l'éclat d'espoir d'une convalescence économique dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres, se transformant par la suite en un nid de bellicistes et fanatiques morts-vivants, ralliés pour une seule et même cause : la destruction; une destruction d'une ampleur si époustouflante, que le seul terme pouvant être utilisé pour la décrire était « sublime ». Des corps étaient empilés dans les rues parmi les ruines et les décombres, ensanglantés par des balles, des bouts de verre, ainsi que par le sort cruel que les forces de Millennium réservaient. Ces hommes n'en étaient plus. Ils étaient des animaux à l'apparence humaine. Les puces FREAK qui avaient été implantées en eux leur procuraient des pouvoirs digne d'un vampire, sans réellement les transformer. Ils étaient comparables à des goules sur le plan intellectuel, et possédaient une force contre laquelle aucun humain lambda ne pourrait riposter. Voilà ce qu'était Millennium. Ils étaient fous à lier. Ils étaient dangereux. Ils étaient destructeurs. Je regrette sincèrement de ne pas être arrivé plus tôt. Faute de quoi, j'aurais pu être d'une plus grande aide dans la défense de ma patrie.
La faute revenait presque entièrement à Sir Hellsing. J'étais hors d'Angleterre, en mission pour le Conseil des Douze. À mon retour, il ne restait quasiment plus personne. Seuls Sir Hellsing, Sir Islands, Sir Walsh, ainsi que Sir Midford avaient survécus. Sir Shelby Penwood, père de l'actuel Sir Penwood, avait passé l'arme à gauche en se débarrassant d'une partie des troupes de Millennium. Je me souviens de lui comme d'un homme nerveux, alors j'ai été à la fois assez surpris d'apprendre cela, et à la fois fier qu'il soit mort pour ce en quoi il croyait. Ce fut à la suite des événements de cette nuit de l'an 1999 que la quasi totalité du Conseil fut remplacée par de nouveaux visages, tels que Sir Penniworth, Sir Smith, Sir Kirkland, et, bien sûr, le fils du Vieux Sir Penwood. L'appeler « le Vieux Penwood » est quelque peu étrange, puisque je suis plus âgé que lui.
J'ai seulement pu ramasser les morceaux. L'un de mes plus grands regrets est de ne pas avoir été à Londres cette nuit-là. Plus d'un million de gens ont péri ce jour-là, et ce nombre ne comprend que les habitants. Peut-être que si j'avais été présent, ce nombre aurait pu être plus bas. Je me suis montré inutile lorsque l'on avait le plus besoin de moi, et cela tachera à jamais le nom de ma famille. Je ne l'admettrai jamais à qui que ce soit, mais je suis vraiment content que Sir Hellsing soit celle qui ait pris la situation en mains. Quoiqu'elle me ridiculisera aussi longtemps qu'elle sera en vie vis-à-vis de cet échec, je suis presque sûr qu'elle était peut-être la seule personne en mesure de mettre un terme à ces monstres en mon absence.
Il a fallu plus d'un mois pour établir le bilan des décès, et plus encore pour débarrasser les rues des gravats et des débris. J'étais personnellement présent sur les lieux, afin d'examiner le Zeppelin dirigeable de Millennium, et, bien que je trouve cela tout à fait inapproprié, je suis me réjoui d'y avoir été. C'est là que j'ai trouvé l'un des objets les plus fascinants que j'ai pu voir dans ma vie, un objet qui m'aiderai plus tard à accomplir l'une de mes plus grandes réussites : il s'agissait d'un livre. Cet écrit aux premiers abords inutiles était ancien; très ancien, mais il renfermait des secrets vitales pour la technologie FREAK de Millennium. Ils cherchaient à créer des vampires artificiels, et ce livre contenait les secrets des arts noirs qui ne devraient être connus de personne. Même s'ils l'avaient lu, il était impossible qu'ils aient pu le comprendre. Il s'agissait d'un livre de sorts, destiné à ceux possédant des pouvoirs démoniaques.
J'ai d'abord été sceptique. Comment ne pourrais-je pas l'être ? Ce livre suggérait que l'on puisse se prendre pour Dieu et ramener les morts à la vie. Plus je lisais, cependant, plus cela semblait plausible.
En tant que démon, j'ai vécu pendant très longtemps, en me rassasiant, passant des pactes, et en revivant les mêmes journées, mais à quoi bon faire tout cela ? J'ai pris des âmes seulement pour maintenir une existence de toute évidence inutile et incroyablement ennuyeuse.
Sebastian était ma seule compagnie, un simple majordome, loin de pouvoir être considéré comme un « ami ». Les humains étaient des mets, et ils ne comprendraient pas mon être « surnaturel ». Ils refusaient de comprendre. Ce n'était pas leur « norme ». Je pouvais seulement parader devant eux, invisible face à tous, et j'étais par conséquent incapable de me sentir à l'aise durant une conversation banale avec eux. Je ne pouvais pas les comprendre, et ils ne pouvaient pas me comprendre. En fait, cette barrière était déjà présente autrefois, même lorsque j'étais humain. Je suis… dérangé, je l'admet. Je n'ai jamais pu comprendre comment les gens pouvaient se réjouir en ignorant ouvertement la laideur que ce monde offrait. Cela revenait à ignorer la réalité elle-même. Devenir un démon a empiré les choses. Il était dur d'essayer de faire parti d'une réalité dans laquelle je n'étais pas censé exister. Je ne pouvais parler à personne. Je ne pouvais pas échanger avec les autres comme je le voulais. Cela dit, je n'ai jamais véritablement été une personne très sociale, mais les humains sont fondamentalement, des créatures sociales, et mon humanité me tient à cœur. Je désirais quelqu'un à qui parler, avec qui discuter de ceci et de cela, avec qui honorablement débattre, n'importe quoi ! Jamais je n'aurais imaginé à quel point une centaine d'années pourraient être frustrantes dans une quasi solitude. Sebastian ne s'en est jamais rendu compte. Il ne comprend toujours pas très bien mon côté « humain », la partie à laquelle je m'accroche pour de bonnes raisons.
Finalement, après cette insupportable et interminable siècle de silence, j'avais enfin trouvé une solution à mon ennui. J'étais loin de me douter que ce livre serait une porte de secours vers une multitude de nouvelles pensées, de sentiments, et de situations pour moi. Ne tenant plus en place, j'ai dévoré ce livre, lisant tout ce qu'il y avait à savoir. En y repensant, c'est ce que le Docteur Frankenstein a dû ressentir, puisque j'avais, moi aussi, trouvé comment créer la vie. Ce pouvoir que j'allais acquérir aurait été quelque chose qu'aucun humain ne pourrait assumer, en fait, je ne suis pas sûr que même moi, j'aurais pu le supporter lorsque j'étais encore mortel. Finalement, je m'y suis résolu. J'allais obtenir ce pouvoir, et je mettrai enfin un terme à mon ennui, mais alors je réalisais quelque chose : il me manquait un élément essentiel pour ce nouveau dessein. Il me manquait une âme à invoquer.
Une chose. Une seule petite chose m'empêchait d'accomplir mon objectif. Je ne pense pas pouvoir me rappeler de la dernière fois où je me suis sentis aussi déprimé. La seule chose qui s'en rapprochait le plus avait été le désespoir, mais pas la dépression. Qu'allais-je faire à présent ? J'avais perdu ce qui m'avait redonné espoir, quelque chose que je n'avais pas éprouvé depuis des décennies. Qu'allais-je faire après cette révélation ? Eh bien, c'était simple : trouver une solution. Un Phantomhive ne connaît pas la défaite.
Il me suffisait simplement de trouver un objet qui pouvait lier une âme « morte » au plan mortel. J'ai pensé qu'il y avait énormément d'âmes errant autour des Limbes, mais en trouver une avec une connexion mortelle n'aurait pas été aisé, naturellement. Il m'a fallu plusieurs mois pour trouver la réponse, alors que j'ai dû essayer de me souvenir de tous les objets « surnaturels » sur lesquels j'avais pu tomber un jour. Mes efforts furent en vain, étant donné que je ne trouva rien dans cette vie, et dû m'aventurer dans mon passé, ma vie humaine. Au début, mes pensées se sont portées sur Lævateinn, l'épée qui été autrefois logée dans le corps de Hannah Annafelloz, mais cela ne m'était aucunement utile. Elle n'aurait simplement jamais été d'une quelconque aide dans mes plans.
Puis, mes pensées ont migré de Mademoiselle Annafelloz au souvenir de ce jour-là; le jour où j'ai perdu mon humanité. Comme c'était nostalgique, de laisser ces souvenirs me revenir. Alors que je les ressassais, j'ai eu comme l'impression qu'un souvenir en particulier m'a secoué. Le souvenir d'Alois prenant le contrôle de mon corps.
Il faut dire que ce… ce n'était décidément pas agréable. Sentir ses souvenirs être réécrits, et mélangés avec les siens était incroyablement envahissant. Peut-être était-ce là, cependant, la raison pour laquelle nous nous entendons aussi bien. Je suis en mesure de comprendre sa façon de penser, et ses actes après avoir expérimenté la vie depuis son point de vue. Ironiquement, j'étais ce que je recherchais.
Toutefois, je ne voulais pas abîmer mon âme, alors je continuais. En me rappelant de ce jour, et de la possession, cependant, j'ai trouvé. Il s'agissait de sa bague. Sa bague avait contenu son âme fut un temps, et il se pouvait qu'elle soit un lien entre le monde mortel et les Limbes. Tout ce que j'avais à faire était de la trouver.
Naturellement, je suis allé cherché dans le dernier lieu où je me souvenais l'avoir vu, le clocher derrière le domaine Trancy. En m'y rendant, je fus étrangement attristé, voyant l'endroit pour la première fois en cent ans. Alois était mon ennemi, mais les jours passés à tenter de le faire tomber avaient été les plus exaltants dont je me souvienne. Je désirais en quelque sorte les revivre, même alors que je commençais à revenir sur ma position.
Alois était mon ennemi. J'avais souhaité sa mort, et j'y étais parvenu. Et maintenant, j'allais le ramener ? C'était ridicule. Je savais que cela l'était. Qu'allais-je faire de lui après l'avoir ressuscité ? Je le détestais, alors à quoi pourrait-il bien me servir ? Je me suis dis qu'au moins, je pourrais le menacer de mort à n'importe quel instant si l'envie m'en prenait, et me servir de lui comme d'un pion. Imaginer son visage imprégné de peur face à moi me faisait sourire, une envie que je ne supporterais pas aujourd'hui.
L'intérieur du clocher était sale, comme l'on pouvait s'y attendre. Il était rempli de toiles d'araignée, et tout était recouvert de poussière. Le mécanisme en métal de la tour qui avait arrêté de tourner depuis bien longtemps était recouvert d'une affreuse rouille marron rougeâtre, tandis que d'autres pièces étaient devenues vertes avec l'oxydation. Il était quelque peu amusant de voir Sebastian être aussi répugné face à un tel délabrement, mais il n'était certainement pas amusant d'essayer de trouver une petite bague parmi tout cela.
Elle était laide. Elle était vieille, poussiéreuse, et elle n'avait plus aucun éclat. C'était presque à se demander si nous pourrions réellement nous servir d'une pièce de métal aussi miteuse. Trouver cette bague était presque impossible, et lorsque nous y parvînmes, ce fut quelque peu décevant, mais d'un autre côté, elle était miraculeusement recouverte de cire.
La bague des Trancy était de toute évidence faite pour résister au passage du temps, trop bien faite pour être porté par un quelconque véritable Trancy. Je ressentis une once de satisfaction en sachant qu'elle avait fini entre les mains de Alois. Une partie de moi pensait qu'il la méritait, mais mon orgueil ne me laisserait jamais l'admettre à cette époque. Je suis toujours impressionné de voir à quel point il m'est devenu important en si peu de temps.
Pour la première fois, j'ai l'impression que quelqu'un me comprend vraiment. Mon passé, ma souffrance, ma façon de penser, d'agir et pourquoi cela est ainsi; je suppose que nous devons techniquement, parmi tout le monde, remercier Claude. Je regrette presque d'être devenu son ennemi la première fois, pourtant je sais que nous serions incapable de vivre ainsi si nous étions devenus amis dès le départ. Si nous avions progressé comme sous le règne de la Reine Victoria, ou même, il y a plusieurs années, nous n'aurions jamais été en mesure d'être ensemble comme nous le sommes actuellement. Je n'aurais jamais pu l'aimer, ou être avec lui. J'ai beau détester l'admettre (et c'est peu dire), cet idiot a réussi a me vaincre.
Ma maison n'en est plus vraiment une. Elle n'est plus plongé dans un silence funéraire ou dans la solitude. Elle est animée, et toujours trépidante avec Alois, Sebastian, et Luka y vivant, et « Les Sept Sensationnels », Charlotte, Amélie, et bien d'autres venant la visiter de temps en temps. Cela ressemble presque à une famille. C'est curieux, mais… je crois qu'il se peut que j'aime que les choses soient ainsi.
Ma maison n'est plus qu'une simple maison. Désormais, je pense, qu'il s'agit d'un foyer.
La Rubrique : Foire aux Questions
Question : « j'ai une question pour Ciel : pourquoi est-ce que tu es aussi pervers ? Alois : ta réaction à la question de Ciel » de sebastianthedemonbutler
Réponse de Ciel : « Je ne suis pas un pervers. Vous n'avez pas vu comment il l'a mangé. Je suis presque sûr qu'il est impossible pour la plupart des gens de ne pas avoir de pensées obscènes en voyant cela... »
Réponse de Alois : « Je ne sais pas si c'est plus 'être un pervers', que 'être piégé dans une puberté éternelle'. J'aime juste le traiter de 'pervers' parce que ça l'embête. Honnêtement, j'essayais juste d'empêcher ma Calippo de fondre dans ma main, mais embêter Ciel c'est bien aussi. Faire ressortir l'adolescent en chaleur en lui est un de mes talents naturels, je suppose. »
Question : « QUESTION POUR LUKA : est-ce que tu veux aller à l'école un jour ? Je sais que c'est un peu bizarre, mais je pense que tu aimerais apprendre des choses comme tes grands frères. » de Nitishu
Réponse de Luka : « Ouaip ! Ciel dit que si je m'en sors avec l'école à la maison et que je rattrape toutes les choses modernes, je peux commencer la primaire l'année prochaine ! Voir les autres enfants pourrait être super amusant parce que j'ai jamais beaucoup pu jouer avec les autres comme j'étais un orphelin, et c'est un peu bizarre d'être avec les amis de Jim et Ciel, parce qu'ils sont tous plus vieux que moi. On sera pas dans le même bâtiment, mais je serai quand même un Griffon de Warwick moi aussi ! »
Question : « pour les 7 : vous tombez sur Kris et Daniel. *clin d'œil, clin d'œil, coup de coude, coup de coude, n'en dites pas plus, n'en dites pas plus* Réactions ? » de Confessions-of-a-Animaholic
Réponse de Ciel : « O-Oh… Eh bien… Désolé pour l'interruption… (pas chez moi, au moins) » *ferme la porte*
Réponse de Alois : « Oh, désolé… (je le savais. Preston me doit dix balles !) » *ferme la porte*
Réponse de Kristopherson (parce qu'il insiste pour « se défendre ») : « Je ne coucherai JAMAIS avec Daniel ! Il n'est pas gay, et c'est un idiot. J'ai des standards, vous savez ! »
Réponse de Audrey : « Oh… Pardon... » *ferme nonchalamment la porte*
Réponse de Daniel (parce qu'il affirme qu'il « doit ») : « ASDLKGAHDSLGHADLKGJALDKH! NOPE NOPE NOPE NOPE NOPE NOPE NOPE NOPE NOPE NOPE NOPE! JE NE SUIS PAS GAY ! NON ! JE ME FICHE DE CE QUE LES AUTRES DISENT ! LALALALALAL ! J'ÉCOUTE PAS ! JE SUIS DÉFINITIVEMENT, DÉFINITIVEMENT PAS GAY ! Oh mon Dieu ! L'imaginepas, l'imaginepas, l'imaginepas, l'imaginepas, l'im- AAAAAAAAAAAAAAUUUUUUUGHHGHGHGHHGHG! JE L'AI IMAGINÉ ! TU M'AS TRAHI, CERVEAU ! DOIS. TOUT. DÉSINFECTER ! » *pleure hystériquement dans le coin des malheurs*
Réponse de Preston : « D-D-Désolé ! » *ferme rapidement la porte* (j'imagine que je dois dix balles à Alois, alors…)
Réponse de Travis : « Oh… Je m'excuse... » *ferme silencieusement la porte*
