Bonjour à tous et à toutes. Merci pour vos commentaires, ils m'ont vraiment fait plaisir, et j'ai hâte que vous découvriez la suite !
Avant que vous lisiez ce chapitre, je tiens à faire une petite précision : mon histoire alterne entre le point de vue de Blaise qui rédige son journal et les souvenirs « bruts » de Blaise (comme ceux de la Pensine).
Alors bien que ce soit Hermione qui assiste à ces souvenirs en qualité de spectatrice, j'ai décidé de relater ces souvenirs tels que Blaise les a vécu lui, tels que lui a retranscrit ces souvenirs à ce moment là, afin que nous puissions réellement être plongés dans sa tête durant ces années.
Les parties dites journal seront notées « POV : Journal de Blaise » et les souvenirs « POV : Souvenir de Blaise ».
J'espère avoir été le plus claire possible, et si ce n'est pas le cas n'hésitez pas à me poser des questions.
Sur ce, trève de blabla, je vous souhaite une bonne lecture et à très vite !
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POV : Journal de Blaise - 3 août 1996
J'étais lassé de tenir ce journal. L'écriture est une véritable passion pour moi, faut-il encore que j'aie à écrire des choses qui en vaillent la peine. Je ne tenais pas à écrire un énième journal d'adolescent exaspéré par sa petite vie sans intérêt.
Toutefois, aujourd'hui, de grandes choses se profilent dans le monde sorcier, et je tiens à laisser mon témoignage de cette époque. Parce qu'il comptera, j'en suis sûr.
J'ai vite compris que ce monde n'avait de place que pour ceux qui aspiraient à la grandeur. Et c'est peut être encore plus vrai aujourd'hui.
Au fil de mes lectures de biographies d'hommes et de femmes exceptionnels, j'ai su que c'était là mon ambition : laisser ma marque dans l'histoire.
Alors j'ai pris pour résolution de recommencer à tenir mon journal, d'y noter dans les moindres détails les événements qui m'auront permis de devenir l'homme que je serai.
J'ai travaillé tout l'été sur un sortilège qui me permet de transformer certaines pages en une sorte de Pensine de papier. Il s'agit, à l'instar de la Pensine, de stocker ses souvenirs dans un encrier. J'utilise cette encre qui absorbe le souvenir pour rédiger une date ou un mot clef. Puis avec une formule soigneusement choisie, à l'aide de sa baguette on peut basculer dans le souvenir relié à cette date ou à ce mot.
Ainsi, pour replonger dans mes souvenirs, il me suffira d'ouvrir mon journal, de me rendre à la date voulue et de prononcer la formule avec ma baguette afin d'être plongée dans le souvenir souhaité, comme une Pensine. Ingénieux n'est-ce pas ? Je pense à commercialiser cette invention une fois mes études terminées, après l'avoir perfectionné.
J'ai conscience que sur le coup, on ne se rend pas forcément compte que des événements qui paraissent anodins auront une importance extraordinaire pour la suite. Alors j'ai pour intention de stocker un maximum de choses et de les intégrer quand je le souhaiterai.
En réalité, j'ai été inspiré par le fonctionnement du journal maléfique qui aurait ensorcelé la fille Weasley, et qui aurait permis de dédouaner le garde-chasse Hagrid. Il paraîtrait que Potter avait pu visiter des souvenirs du type qui possédait le journal. Il y en a même qui disent que Potter avait pu suivre Hagrid aller aux toilettes. Ça ne m'étonnerait qu'à moitié, ils sont tous à moitié tarés dans cette école.
Hermione interrompit sa lecture, très impressionnée par la créativité de Blaise.
Elle vit que la page suivante était composée d'un souvenir.
Elle tenta plusieurs formules en pointant la date indiquée avec sa baguette, en vain.
C'est en réessayant la formule « In memoriam » proposée par Ginny que la date s'élimina pour qu'apparaisse une image déformée et flottante.
Cette image semblait représenter la librairie Fleury et Bott. Se souvenant de ce que Harry avait dit sur le fonctionnement de la Pensine, elle se pencha en avant, craintive, en serrant sa baguette, quand elle bascula, happée par le carnet.
POV : Souvenir de Blaise - 3 août 1996
Blaise se promenait au Chemin de Traverse. Il hésitait à entrer dans la librairie Fleury et Bott. Après avoir fait plusieurs allers-retours devant la façade du magasin, il se décida à y entrer.
Le rayon consacré à l'Histoire semblait désert. Il s'y dirigea et commença à feuilleter plusieurs livres. « Robert Le Vaillant », « Mycius La Guerrière » , il les avait déjà lu plusieurs fois.
Il se mit à faire les cent pas, plongé dans le premier chapitre d'un livre consacré à Grindewald, quand il heurta quelqu'un, faisant tomber son livre.
- Tu peux pas regarder où tu marches Zabini ? Lança une voix féminine, agacée.
Il vit la fille Weasley se relever subrepticement en époussetant sa robe de façon énervée.
Il lui adressa un regard froid et se baissa pour récupérer son livre quand il s'aperçut qu'il n'était plus au sol.
- Depuis quand les Serpentard savent lire autre chose que « comment être le plus gros crétin du monde sorcier? » ? se moqua Ginny en feuilletant le livre. Ah, Grindewald... on n'en est pas loin!
L'ignorant royalement, Blaise tenta de lui arracher le livre des mains.
Ginny ramena le livre vers elle d'un coup sec.
- Et depuis quand les Weasley sont autorisés à communiquer avec leurs supérieurs ? Demanda Blaise en la toisant d'un air dédaigneux.
- On n'en a jamais eu l'autorisation, c'est bien pour ça que je suis obligée de parler avec toi, répliqua Ginny en lui flanquant le livre dans les bras tout en se dirigeant vers la sortie de la boutique. En passant devant une affichette colorée collée au mur, elle fit quelques pas en arrière, fixa longuement l'affiche et repartit.
Blaise soupira avant de décider de rejoindre les caisses du magasin avec son choix de livres.
Il passa également devant l'affiche et vit qu'il s'agissait d'un prospectus relatif à des ateliers d'écriture prévus durant le mois d'août, dans un local pas très éloigné de la librairie.
« 1er atelier : le 5 août à 16h » lut-il à voix basse.
Blaise était très mitigé : il avait vraiment envie de progresser rapidement dans l'écriture, sa scolarité se finissant dans deux ans, il souhaitait pouvoir rapidement se mettre au travail. Cependant, il ne savait pas s'il aurait la patience d'écouter des imbéciles lui apprendre à décrire un Saule Cogneur en plantation sur huit pages ou d'entendre des créations toutes plus médiocres les unes que les autres de personnes qui ne savaient pas quoi faire de leur été. Non, c'était décidé il n'irait pas.
POV : Souvenir de Blaise - 5 août 1996
« Qu'est-ce que je fous là, qu'est-ce que je fous là? » se martelait Blaise intérieurement, prostré devant la porte du local.
« Et si d'autres élèves de Poudlard m'apercevaient ici ? »
Blaise se mordit l'intérieur de la joue, respira profondément et franchit les portes du local.
La pièce principale était ronde, lumineuse, pourvue de murs blancs sur lesquels étaient posés des images de couvertures de livre ainsi que des autographes d'auteurs que Blaise reconnut.
Tout autour, étaient installées plusieurs petites bibliothèques sur lesquels s'entassaient des centaines de livres qui manquaient de s'écrouler. Au centre de la pièce se trouvait une table ronde et large autour de laquelle était assis une quinzaine de personnes qui le dévisageaient avec curiosité.
- Bonjour à tous, installez-vous, installez-vous, lança une petite sorcière aux cheveux frisés et courts. Je me présente rapidement : je m'appelle Elisabeth, je suis écrivaine. C'est moi qui serai en charge de ces ateliers d'écriture. J'ai écrit de nombreux romans, ma spécialité étant les romans d'investigation. Je suis d'ailleurs en pleine promotion de mon livre sur l'imposture de Gilderoy Lockhart, si vous le voulez je vous en dédicace un à la fin de l'atelier, proposa Elisabeth d'un ton réjoui.
Les participants n'eurent aucune réaction.
Blaise scruta les personnes autour de la table lorsqu'il aperçut... la fille Weasley.
- Je vous propose un petit tour de table pour que vous puissiez vous présenter, donner votre nom ou votre nom d'auteur et expliquer aux autres quel est votre style de prédilection ou vos attentes quant à cet atelier, reprit Elisabeth en se rasseyant.
Chacun des participants prit la parole sans que Blaise n'en écoute un traître mot, furieux de la présence de Weasley. Il la fusillait du regard lorsqu'elle se leva pour prendre la parole à son tour. Elle émit un petit raclement de gorge similaire à celui d'Ombrage.
- Bonjour à tous, je m'appelle Sainte-Eléanore Du-Pré-Au-Lard, dit Ginny adoptant un ton ridiculement hautain. Je suis ici pour apprendre à rédiger de la poésie afin de divertir Père, Mr. Du-Pré-Au-Lard.
Décontenancée, Elisabeth hocha de la tête tout en se tournant vers Blaise pour qu'il se présente à son tour.
Blaise fit un geste sec de la tête pour indiquer qu'il passait son tour.
- Nous allons nous voir assez régulièrement, insista Elizabeth. Il est important que l'on apprenne à se connaître.
Tout le monde fixa Blaise, dans un silence pesant.
- Je suis là pour écrire, pas pour bavarder, déclara Blaise, agacé.
- Oh oh, certains sont plus timides que d'autres, dit Elizabeth en gloussant.
L'atelier poursuit son cours et chacun eut à écrire un texte descriptif, d'un lieu, d'une personne ou d'un objet.
Toujours indisposé par la fille Weasley qui ne semblait présente que pour se moquer, Blaise ne parvint pas à se concentrer. Il finit par produire l'ébauche d'une description relative à un château, celui qui aurait appartenu à Merlin. Il jeta un œil à Ginny. Elle semblait particulièrement absorbée par sa tâche.
A la fin de l'atelier, sur la base du volontariat, certains partagèrent leurs écrits, avant que tout le monde ne quitte le local.
En sortant, Blaise se dirigea vers Ginny.
- Je n'apprécie pas être harcelé, Weasley, lui dit-il.
Ginny se retourna vers lui et son sourire quitta ses lèvres.
- Mais tu n'es pas le centre du monde Zabini, répondit-elle. J'ai toujours écrit et je...
- Ah oui, il est vrai que tu confiais tes petites histoires de pré-ado à un carnet maléfique. Pauvre mec qui cherchait à rouvrir la Chambre des Secrets pour épurer l'Ecole et qui se retrouve avec Miss-Potter est le plus beau, Potter est le plus fort, se moqua Blaise en adoptant une voix de crécelle.
Rougissant légèrement, Ginny le défia du regard. Quand soudainement elle regarda au dessus de l'épaule de Blaise et désigna quelque chose de la main.
- Oh tiens, voici Malefoy ! S'exclama-t-elle.
Blaise se retourna précipitamment pour regarder. Personne n'était aux alentours.
Lui lançant un regard moqueur, Ginny quitta les lieux.
POV : Journal de Blaise - 25 août 1996
Je néglige de nouveau la tenue de ce journal, mais pour ma défense, je n'ai jamais autant écrit !
Je me rends à ces ateliers de malheur trois fois par semaine et je dois bien reconnaître que j'ai beaucoup progressé.
J'ai, à mes dépens, dû travailler en équipe, et la fille Weasley s'est empressée de demander à collaborer avec moi, histoire de me gâcher encore plus la vie.
Quelle plaie cette fille ! Même lorsque j'essaye de l'ignorer, elle ne cesse de me lancer des piques. C'est les Serpentard qu'on accusera de harcèlement après !
En terme d'écriture toutefois, je dois reconnaître que je la trouve un peu douée dans ce qu'elle fait. Je crois distinguer une certaine noirceur chez elle, que j'ai du mal à cerner. Un côté ombrageux, colérique, fulminant. A moins qu'il s'agisse d'une énième vaste plaisanterie de Sainte-Eleanore Du-Pré-Au-Lard ? Je n'en sais rien.
En revanche, nous nous sommes mis d'accord sur le fait qu'on n'en parlerait à personne à Poudlard.
Je crois qu'elle n'a pas envie que ses frères se moquent d'elle. Bien que je la voie mal avoir peur de quiconque. Je l'ai vue effrayer un garçon qui faisait trois fois sa taille au magasin de Quidditch, alors qu'il tentait de la dépasser dans la queue en la poussant. Je comprends mieux pourquoi les Serpentard gardent leurs distances.
Je les vois très souvent s'attaquer aux Gryffondor mais je ne me souviens pas avoir vu quiconque avoir tenté de défier la fille Weasley.
Je serais presque prêt à dépenser des gallions pour voir le fils Malefoy, plus lâche que le dernier des lâches, s'en prendre à elle.
J'ai d'ailleurs une soirée « Serpentard » aujourd'hui chez Pansy Parkinson, je vais une nouvelle fois devoir m'armer de patience.
J'ai vraiment beaucoup de mal à supporter la majorité de ces gens. Je les trouve creux et pour la majorité, stupides. Et ils me trouvent arrogant et chiant. Un point pour eux.
Malefoy n'use de son intelligence que pour nuire aux plus faibles que lui et ne voit jamais plus loin que le bout de son nez pointu. Ses acolytes je ne sais même pas s'ils sont pourvus de la parole. Le seul que je tolère plus ou moins c'est Théodore Nott et parfois les filles prises de façon individuelles.
En quatrième année je me suis rendu au bal de Noël avec Daphné Greengrass, c'était plutôt sympa, mais je la trouve un peu niaise, voire un peu collante. Je n'ai d'ailleurs pas été génial avec elle ce soir là. Je n'aime pas beaucoup me sentir agrippé de la sorte.
La plus collante de toutes restant Sainte-Eléanore De-Pré-Au-Lard qui hier a fait croire à Elisabeth qu'elle ne pouvait écrire qu'avec des plumes de paons dorés d'Argentine.
Quelle plaie cette fille.
